Des gens sans importance de Henri Verneuil
(1956)
(1956)
Dernier film issu de la collaboration entre Verneuil et Gabin qu’il me restait à voir, et sans surprise c’est du tout bon. Alors déjà, je suis plutôt surpris de constater que Gabin y incarne à peu de choses près le même personnage qu’il campait dans son film précédent, à savoir le Gas-oil de Gilles Grangier : comme dans ce dernier, Gabin y est un camionneur de son métier, qui va être entraîné dans une histoire qui va le dépasser. Mais la comparaison s’arrête là, car autant le Grangier cherchait à être surtout un divertissement, ici on est plus dans du drame amoureux comme Verneuil l‘avait fait l’année précédente sur Les amants du Tage. On va donc être devant une utilisation assez classique de Gabin, dans la grande lignée de certains de ses rôles des années 30, en élément de la classe populaire qui va tomber follement amoureux d’une femme, ce qui va créer une relation qui ne peut que mal finir (et ça, on le devine dès le début vu que le film est construit en flash-back, on sait direct que c’est une tragédie même s’il faut encore deviner le pourquoi du comment).
Le fait est que la formule est efficace, Gabin étant toujours à l’aise dans ce genre de rôle, et faut avouer que le script s’avère plutôt pas mal, autant dans la love-story convaincante que dans la description d’un monde des camionneurs différents de celui du film de Grangier. Chez ce dernier, les camionneurs faisaient la loi dans la campagne, ici ils sont de simples exécutants dont les patrons peuvent se débarrasser à tout moment, on leur oblige à faire des heures dans des conditions pas possibles pour amener la marchandise à l’heure (quitte à les empêcher de dormir pendant plus de 24 heures), on les empêche d’avoir une vie de famille correcte (le héros se faisant engueuler chez lui dès qu’il arrive parce qu’il n’est pas assez présent ), et en plus on surveille avec un mouchard pour vérifier s’ils font des pauses en cours de route. Comme souvent avec ce genre de films, la représentation d’une France révolue, en pleine mutation vers le monde moderne que l’on connaît aujourd’hui, joue beaucoup dans le charme que peut avoir un tel métrage.
Gabin vole le film, comme souvent, mais il ne faudrait pas oublier le belle Françoise Arnoul qui continue sa collaboration avec Verneuil et qui s’avère aussi convaincante que dans Les amants du Tage, on a aussi Paul Frankeur dans le rôle du propriétaire de l’hôtel où va se passer une bonne partie de l’action, et le petit bonus qui fait toujours plaisir aux yeux : Dany Carrel dans un petit rôle (mais important lors d’une scène bien tendue), celui de la fille de Gabin. Comme toujours avec Verneuil, c’est formellement solide même si c’est clairement pas le film où on voit le plus son talent à l’écran, disons qu’il donne l’impression ici de faire le simple faiseur, mais qu’il le fait particulièrement bien. Un Gabin dans la lignée qualitative d’une grande partie des films qu’il a tourné à l’époque, et donc forcément, pour les fans de l’acteur, c’est recommandable.
Le fait est que la formule est efficace, Gabin étant toujours à l’aise dans ce genre de rôle, et faut avouer que le script s’avère plutôt pas mal, autant dans la love-story convaincante que dans la description d’un monde des camionneurs différents de celui du film de Grangier. Chez ce dernier, les camionneurs faisaient la loi dans la campagne, ici ils sont de simples exécutants dont les patrons peuvent se débarrasser à tout moment, on leur oblige à faire des heures dans des conditions pas possibles pour amener la marchandise à l’heure (quitte à les empêcher de dormir pendant plus de 24 heures), on les empêche d’avoir une vie de famille correcte (le héros se faisant engueuler chez lui dès qu’il arrive parce qu’il n’est pas assez présent ), et en plus on surveille avec un mouchard pour vérifier s’ils font des pauses en cours de route. Comme souvent avec ce genre de films, la représentation d’une France révolue, en pleine mutation vers le monde moderne que l’on connaît aujourd’hui, joue beaucoup dans le charme que peut avoir un tel métrage.
Gabin vole le film, comme souvent, mais il ne faudrait pas oublier le belle Françoise Arnoul qui continue sa collaboration avec Verneuil et qui s’avère aussi convaincante que dans Les amants du Tage, on a aussi Paul Frankeur dans le rôle du propriétaire de l’hôtel où va se passer une bonne partie de l’action, et le petit bonus qui fait toujours plaisir aux yeux : Dany Carrel dans un petit rôle (mais important lors d’une scène bien tendue), celui de la fille de Gabin. Comme toujours avec Verneuil, c’est formellement solide même si c’est clairement pas le film où on voit le plus son talent à l’écran, disons qu’il donne l’impression ici de faire le simple faiseur, mais qu’il le fait particulièrement bien. Un Gabin dans la lignée qualitative d’une grande partie des films qu’il a tourné à l’époque, et donc forcément, pour les fans de l’acteur, c’est recommandable.
7/10