[Alegas] Mes Critiques en 2022

Modérateur: Dunandan

Femme sur la Lune (La) - 6/10

Messagepar Alegas » Lun 28 Mar 2022, 16:28

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Frau im Mond (La femme sur la Lune) de Fritz Lang
(1929)


Dernier film muet de la carrière de Fritz Lang, et pourtant loin d’être l’un des plus connus. Pour celui-là, Lang décide de retourner du côté de la science-fiction, choix plutôt osé vu que son dernier film de ce genre était Metropolis, qui n’avait pas spécialement connu le succès financier, loin de là. Il va donc adapter un livre écrit par sa femme, racontant toute la préparation puis l’expédition d’un voyage sur la Lune pour y trouver de l’or, et le premier truc qui choque pour quiconque ayant lu deux albums précis de Tintin est à quel point le film de Lang a probablement été une influence indéniable pour Hergé tant on y trouve un paquet de points communs. Le film est globalement découpé en deux partie : la première heure et demie racontant comment toute l’expédition va se monter, à partir d’une étude d’un vieux savant que quasiment personne ne prend au sérieux, et sur laquelle une grosse entreprise va vouloir mettre son monopole, quitte à utiliser des moyens très douteux. C’est clairement une partie beaucoup trop longue pour ce qu’elle a à raconter, et en ce sens le film fait beaucoup penser au film précédent de Lang qui souffrait lui aussi de défauts de longueurs malgré un rythme plutôt bien géré.

Il faut donc attendre une heure et demie avant qu’on voit la fameuse fusée qui sera utilisée pour le voyage, et il faut patienter encore une demi-heure de plus pour enfin atteindre la Lune, bref ça prend un peu trop son temps pour des raisons pas toujours justifiée, et c’est clairement ce point qui vient handicaper le métrage. La seconde partie sur la Lune, et même le voyage jusqu’à cette dernière, se suit avec déjà bien plus de plaisir, faut dire que le fait que le métrage baigne dans une ambiance de science-fiction très rétro-kitsch joue beaucoup dans le charme global : c’était encore l’époque où on pensait qu’une fusée pourrait partir comme la balle d’un fusil, où on imaginait qu’il y avait de la vie et de l’eau sur notre satellite naturel, ou encore qu’il suffisait que la fusée soit munie de sangles au sol pour échapper à la gravité. Peu à peu, le film va se concentrer sur une love-story pas toujours des plus convaincantes (décidément, ça devient un défaut récurrent chez Lang), et c’est un peu gênant tant elle devient vraiment centrale sur les dernières scènes, mais ceci dit ça n’empêche pas d’avoir une très belle conclusion au métrage.

Comme d’habitude avec Lang, c’est formellement très bien foutu, et là pour le coup big up aux effets visuels de l’époque qui marchent toujours pour la plupart, notamment la reconstitution du sol lunaire. On notera sinon un sous-texte anti-nazi qui me paraît assez évident avec le bad-guy du film : un mec à qui il faut simplement rajouter une moustache pour avoir Hitler, et dont le seul intérêt est d’accumuler de la richesse pour la ramener dans son pays. C’est clairement pas dans ce que Lang fera de mieux avant le parlant, mais ça reste quand même sympa à regarder malgré des longueurs évidentes. Maintenant que j’ai maté sa période muette la plus connue, je pense désormais continuer ma rétrospective Lang en cherchant du côté de sa période américaine.


6/10
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Retour vers le futur II - 7,5/10

Messagepar Alegas » Lun 28 Mar 2022, 22:27

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Back to the future - Part II (Retour vers le futur II) de Robert Zemeckis
(1989)


Revision à la baisse pour cette suite, dont j’avais le souvenir qu’elle était au moins aussi réussi que son prédécesseur. Alors clairement, ça reste un excellent film, une suite très réussie, et un divertissement de haut niveau, mais à la revision je garde clairement une préférence pour le premier film qui a une fraîcheur et une sincérité supplémentaire. Après l’énorme carton de Back to the future (presque 400 millions worldwide pour un budget de moins de 20), l’idée d’une suite est rapidement mise sur le tapis, alors qu’absolument rien n’était prévu à la base et donc que Zemeckis/Gale devaient réinventer toute une histoire à partir de la scène de conclusion du film. Cela n’empêchera pas les idées de fuser, à tel point que le script sera jugé beaucoup trop riche et coûteux, ce qui donnera donc la décision de couper la poire en deux en produisant non pas une, mais deux suites tournées en même temps (j’essaye de trouver un équivalent plus ancien, mais il me semble bien que c’était la première fois que cela arrivait sur une grosse machine hollywoodienne).

On a donc ici le film du milieu, tâche souvent difficile dans un trilogie puisqu’il se suffit rarement à lui-même (chose qui se confirme ici puisque le début est la fin du premier film, et que ce second volet n'a pas de fin à proprement parler), et pourtant Zemeckis arrive à livrer une suite assez exemplaire, notamment parce que c’est tout simplement le prolongement bigger and louder du premier film. Le budget, nettement plus confortable, est bien présent à l’écran (la représentation du futur, mais aussi le 1985 alternatif), et surtout le rythme est tellement soutenu qu’il est juste impossible de s’ennuyer devant un métrage qui enchaîne les séquences de dingue (tout le climax de 1955 notamment). Un rythme qui a toutefois un côté double tranchant : le divertissement ne s’arrête que rarement, mais à du coup plus de mal à développer ses personnages aussi bien que le film d’origine. C’est pas complètement gênant car on évolue avec des personnages qu’on a déjà connu le temps d’un film entier, mais ça donne à cette suite le sentiment de voir une succession ininterrompue d’idées que Zemeckis et Gale ont voulu porter à l’écran, au point de créer quelque chose un brin too much.

Et puis forcément, suite oblige, ça essaye de jouer à fond avec ce que l’on connaît du premier film, et du coup ça sombre souvent dans le fan service avec des références appuyées, ça marche souvent (la scène du réveil de Marty avec sa mère qu’on rejoue comme le premier film, et qu’on reverra encore dans le troisième comme un running gag) mais il y a parfois des séquences qui font vraiment démonstratives et qui semblent n’exister que pour donner un coup de coude au spectateur, comme si Zemeckis et Gale se sentaient obligé de repasser par des séquences cultes du premier film pour assurer le succès de cette suite. Ceci dit, c’est du pinaillage car à côté de ça on sent une envie de bien faire, l’envie de proposer un pur divertissement pour toute la famille, et puis surtout un gros savoir-faire de la part d’un Zemeckis qui se lâche bien, que ce soit sur les effets visuels ou toutes ces scènes du premier film recréées pour être vues sous un autre angle, et qui sont tout simplement bluffantes (d’un point de vue technique tout d’abord, mais aussi parce que les difficultés ne manquaient pas, notamment des changements d’acteurs entre les deux films).

D’ailleurs, on notera que Zemeckis et Gale ont fait mouche sur pas mal de choses, d’une part avec leur vision du future finalement pas si éloignée d’aujourd’hui (on y voit des énièmes suites d’un succès au cinéma, et on entretient une profonde nostalgie un peu malsaine autour de la décennie 80’s), mais aussi, pour le pire comme pour le meilleur, avec ce concept d’un opus d’une saga qui va chercher à revisiter sa propre mythologie, concept que même Marvel reprendra à son compte quelques décennies plus tard. Si on ajoute à cela un casting toujours aussi à l’aise et content d’être là, ainsi qu’un des meilleurs cliffhangers que le cinéma ait pu offrir, on obtient clairement une suite tout ce qu’il y a de plus recommandable, qui prolonge avec ludicité et pertinence un film qui se suffisait pourtant à lui-même.


7,5/10
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M (1951) - 6/10

Messagepar Alegas » Mar 29 Mar 2022, 15:47

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M de Joseph Losey
(1951)


Un film vu plus par curiosité qu’autre chose, car bon un remake d’un classique de cinéma c’est déjà casse-gueule à la base, mais si on rajoute à ça le fait que le film en question est l’un des plus emblématiques de Fritz Lang, ça pose la barre très très haute. On a donc ici un remake américain de M le Maudit, produit deux décennies après l’original, et le fait est que ça marche plutôt bien. Alors clairement, ça cherche pas l’originalité, et ça reprend même le déroulement du film de base quasiment à la scène près, autant dire que si on a vu le Lang on arrive en terrain très très connu.

En revanche, le film de Losey (qui est encore au début de sa carrière, donc j’aurais tendance à penser que c’est une pure commande) va se démarquer sur deux points : d’une part, il élimine la plupart des longueurs du film de Lang (que je préfère, mais faut avouer que son rythme n’est pas sa plus grande force), et du coup on a un métrage qui, en termes de pure rythmique, va être plus efficace en étant écourté de d’une bonne demi-heure. D’autre part, ce remake a son ambiance propre, et là où Lang dépeignait un Berlin anxiogène, on a ici un Los Angeles filmé comme un film noir. Au spectateur de juger si c’est plus une qualité qu’un défaut (dans mon cas, y’a pas photo, je préfère nettement l’ambiance chez Lang) mais ça a le mérite de proposer quelque chose de différent. Par contre, là où le remake perd des points, c’est vraiment dans le jeu de la comparaison. Si on a jamais vu le film de Lang, le film saura sûrement être apprécié, mais quand on a l’original en tête on ne peut s’empêcher de constater plein de choses qui sont nettement moins bien foutues dans le remake.

Ainsi, l’introduction avec la mère appelant sa fille n’a plus du tout la même force, globalement le fait que le film soit complètement sonore empêche de reproduire le côté malaisant qu’il y avait dans le film allemand, David Wayne en tueur n’est pas toujours convaincant et manque d’un physique aussi particulier que celui de Peter Lorre, le fait de ne plus avoir le Berlin des années 30 fait que le film perd considérablement en sous-texte (comme dit plus haut, d’une analyse de tout un pays on passe à un simple film noir) et puis, enfin, la forme n’est vraiment pas à la hauteur, chez Lang on passait d’un grand moment de mise en scène à un autre alors qu’ici c’est assez anecdotique (c’est clairement pas aussi chiadé que ce que fera Losey par la suite) et ça fait clairement perdre en puissance le récit. Bref, c’est un petit film sympa si on a jamais vu le classique qu’il reprend, mais sinon c’est un petit remake inoffensif qui arrive néanmoins à tirer ses épingles du jeu.


6/10
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Retour vers le futur III - 7/10

Messagepar Alegas » Mer 30 Mar 2022, 11:15

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Back to the future - Part III (Retour vers le futur III) de Robert Zemeckis
(1990)


Troisième et dernier film de la saga, et ça finit clairement sur le moins bon du lot. Ceci dit, on reste tout de même devant de la très bonne qualité : pour rappel le film a été tourné en même temps que le second, et de ce fait on ressent le même plaisir et sincérité de conception derrière. Là où le film va s’avérer très différent des deux autres, c’est tout simplement dans sa note d’intention, puisque l’idée va être de placer la majorité de l’action dans un western. Un changement drastique qui s’avère être à la fois la plus grande force du film (on a pas l’impression de revoir une resucée des précédents), mais aussi sa plus grande faiblesse puisqu’après un second opus où on changeait plusieurs fois de timelines en peu de temps, ici ça donne un film nettement moins rythmé et varié. Mais on sent l’envie de revenir à quelque chose de plus proche du premier film, avec la relation Marty/Doc qui va driver le récit, et sur ce point ce troisième volet est tout à fait honorable, d’autant qu’il se calme un peu niveau fan service même si on a tout de même le droit à des clins d’œils sympa (notamment l’origine de la fameuse horloge visible dans chacun des films).

Comme dit plus haut, le film manque un peu de rebondissements pour être au niveau de ce qui a précédé, et même si le climax final vient rattraper ça (formellement bien foutu, notamment côté montage) ça reste l’opus de la trilogie où il y a le moins d’action, le développement se passe vraiment plus du côté des personnages, avec un Marty qui doit apprendre à contenir sa fierté pendant que Doc découvre l’amour. Le côté western est plutôt bien foutu, après ça reste surtout une toile de fond qui donne lieu à beaucoup d’humour, ça ne cherche jamais à livrer un pur western à proprement parler. La réal de Zemeckis est toujours aussi efficace, surtout sur le dernier tiers où ça se lâche pas mal, idem pour le score de Silvestri qui se fait plaisir sur la séquence du train. Le moins bon film de la trilogie, mais un film très cool quand même, c’est dire à quel point cette trilogie est de haut niveau.


7/10
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Dernière piste (La) - 6,5/10

Messagepar Alegas » Mer 30 Mar 2022, 17:22

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Meek's cutoff (La dernière piste) de Kelly Reichardt
(2011)


Second film de cette réalisatrice que je découvre, et c’est pas plus mal de l’avoir découvert après First Cow vu que je savais à peu près à quoi m’attendre côté note d’intention, notamment au niveau de la lenteur. Car là, pour le coup, c’est clairement pas un western que je recommanderais à n’importe qui : on suit pendant tout le film trois familles et leurs caravanes, qui traversent des terres indiennes après s’être séparés de leur convoi, et qui vont vite se retrouver en difficulté car complètement perdus et à court de provisions. Et ce résumé marche globalement sur toute la durée du métrage : on est ici pour s’intéresser aux quotidien répétitif de ces voyageurs, le seul élément perturbateur va être la rencontre avec un indien, et jamais ça ne cherche l’action, allant jusqu’au point où la moindre colline pentue à descendre devient un véritable climax pour ce récit. Bref, c’est assez casse-gueule, et je peux clairement comprendre qu’on rejette la proposition, mais si on l’accepte rapidement le film s’avère vraiment intéressant.

D’autant que Reichardt fait en sorte que la forme appuie la note d’intention, à savoir celle de l'authenticité, que ce soit avec le montage qui souligne la répétition des tâches des femmes du convoi, les longs plans pour montrer, par exemple, le temps que prend à charger un fusil de l'époque, ou encore ce curieux choix du format 1:33 qui trouve rapidement sa justification : en éliminant du cadre les paysages habituels du western, les personnages semblent prisonniers de leurs caravanes, chose qui se confirme de plus en plus à mesure que le film avance, et qui est encore plus évident lorsqu’on le découvre en salle. Ceci dit, tout n’est pas rose, et j’avoue que je n’aurais pas craché sur des personnages un peu plus travaillés, car là, en l’état, ils restent finalement traités en surface, et seul celui de Michelle Williams sort réellement du lot. Concernant la fin, je ne sais toujours pas quoi en penser plusieurs jours après avoir vu le film, et autant je trouve ça assez culotté de finir le récit sur quelque chose d’aussi ouvert, autant j’ai l’impression que c’est un peu gratuit et que ça ne sert pas un véritable propos (ou alors je suis passé à côté). Bref, c’est un petit film sympathique et particulier, mais je préfère quand même nettement First Cow que je trouve bien plus abouti pour le coup.


6,5/10
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Infernal Affairs - 7,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 31 Mar 2022, 14:00

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Infernal Affairs de Andrew Lau & Alan Mak
(2002)


Troisième vision et ça reste toujours aussi bien. C’est même un film qui gagne à chaque revision : la première fois j’avais été clairement déçu par le fait que c’était un cran en-dessous du Scorsese, que j’avais découvert avant, et même si je préfère toujours le remake aujourd’hui j’arrive à plus apprécier les changements qui font que ce Infernal Affairs est un film différent de son homologue américain. La première chose qui choque par rapport au film de Scorsese, c’est la durée : avec un heure de moins mais une histoire quasi similaire, on a forcément un film plus rythmé et qui va à l’essentiel. Peut-être même trop parfois : les moments de respiration manquent un peu à ce film, tout s’enchaîne très vite, et on a pas spécialement le temps d’apprécier les situations et les relations entre personnages, là où Scorsese gèrera mieux cet aspect dans son film (notamment en faisant du psy et de la petite ami du truand infiltré le même personnage).

A partir de là, outre les prestations et le côté formel où, là aussi, je trouve le film de Scorsese nettement mieux foutu, la comparaison n’a plus vraiment lieu d’être tant les deux métrages ont des intentions différentes en termes de rythme, de caractérisation des personnages ou de ton. Comme dit plus haut, on a donc ici un film qui va à l’essentiel, et c’est quelque chose avec lequel il faut s’habituer vite vu que les dix premières minutes posent déjà tout un contexte et un passé de personnages avec un montage très rapide où on ne s’embarasse pas de futilités. Infernal Affairs ne manque pas de moments marquants, et pas forcément dans les quelques séquences de tension et d’action, en témoigne la courte scène de discussion entre le commissaire et le chef mafieux, scène à partir de laquelle découlera une excellente idée du second volet (c’est d’ailleurs un vrai souci du film, la densité d’une grosse partie des personnages n’apparaît que si on a vu le film suivant, et donc c’est un métrage qui ne se suffit pas complètement à lui-même).

Là où le film est moins convaincant, c’est clairement sur la forme où malgré une bonne qualité générale (avec quelques supers idées toutefois, genre j’adore ce plan de l’ascenseur qu’on retient au dernier moment) il y a tendance à succomber à des effets de style du début des années 2000 qui vieillissent mal, genre accélérations en plein milieu d’un plan, ralenti sur des images qui ne sont pas pensées pour ça à la base, des effets sonores genre tirs de fusil pour rendre plus dynamique le montage, etc… Pas étonnant que le duo de réals ne se soit jamais démarqué autrement que par cette trilogie, on sent que les qualités du métrage viennent plus du script lui-même que de l’exécution. Le casting, et notamment les quatres acteurs principaux, s’en sortent très bien, par contre on peut pas vraiment en dire autant des deux personnages féminins qui ont beaucoup de peine à exister, pas aidé par l’écriture plus que basique. Un polar très cool et ultra efficace, mais qui souffre de la comparaison, d’une part avec son remake américain, mais aussi avec sa suite/prequel qui lui est supérieure.


7,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Mark Chopper » Jeu 31 Mar 2022, 14:12

où Scorsese gèrera mieux cet aspect dans son film (notamment en faisant du psy et de la petite ami du truand infiltré le même personnage


Je trouve ça totalement bidon pour ma part. Digne d'une intrigue de soap opera.

J'ai toujours préféré l'original.

c’est un métrage qui ne se suffit pas complètement à lui-même


On ne sera vraiment pas d'accord sur ce film. Je me sens un peu seul en estimant que l'original n'aurait jamais dû connaitre de suite, de préquelle ou de remake :chut:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Alegas » Ven 01 Avr 2022, 11:42

BILAN MARS 2022


Films vus :

86 : Free solo, Elizabeth Chai Vasarhelyi & Jimmy Chin, 2018, TV VOST : 7,5/10
87 : The Batman, Matt Reeves, 2022, Ciné VOST : 7/10
88 : La vraie famille, Fabien Gorgeart, 2022, Ciné VF : 7/10
89 : The Godfather : Part II, Francis Ford Coppola, 1974, Ciné VOST : 9,5/10
90 : Belfast, Kenneth Branagh, 2021, Ciné VOST : 3,5/10
91 : Неотправленное письмо, Mikhaïl Kalatozov, 1960, Ciné VOST : 7/10
92 : King : A filmed record… Montgomery to Memphis, Sidney Lumet & Joseph L. Mankiewicz, 1970, DVD VOST : 7/10
93 : Used cars, Robert Zemeckis, 1980, Truc VOST : 7,5/10
94 : Logan, James Mangold, 2017, Blu-Ray VOST : 8/10
95 : The Godfather : Part III, Francis Ford Coppola, 1990, Blu-Ray VOST : 8/10
96 : Romancing the stone, Robert Zemeckis, 1984, Truc VOST : 4/10
97 : Turning red, Domee Shi, 2022, TV VOST : 7,5/10
98 : Mater and the ghostlight, John Lasseter, 2006, TV VOST : 4/10
99 : Lifted, Gary Rydstrom, 2006, TV VO : 6/10
100 : Kickboxer, David Worth & Mark DiSalle, 1989, TV VOST : 4/10
101 : The Cotton Club, Francis Ford Coppola, 1984, DVD VOST : 6,5/10
102 : Back to the future, Robert Zemeckis, 1985, Blu-Ray VOST : 8,5/10
103 : Mr. Deeds goes to town, Frank Capra, 1936, DVD VOST : 8/10
104 : Who framed Roger Rabbit, Robert Zemeckis, 1988, Blu-Ray VOST : 8/10
105 : Frau im Mond, Fritz Lang, 1929, DVD VO : 6/10
106 : Back to the future - Part II, Robert Zemeckis, 1989, Blu-Ray VOST : 7,5/10
107 : A brighter summer day, Edward Yang, 1991, Ciné VOST : 5/10
108 : M, Joseph Losey, 1951, TV VOST : 6/10
109 : Back to the future - Part III, Robert Zemeckis, 1990, Blu-Ray VOST : 7/10
110 : When tomorrow comes, John M. Stahl, 1939, DVD VOST : 3/10
111 : Meek's cutoff, Kelly Reichardt, 2011, Ciné VOST : 6,5/10
112 : Infernal Affairs, Andrew Lau & Alan Mak, 2002, Ciné VOST : 7,5/10
113 : M - Eine Stadt sucht einen Mörder, Fritz Lang, 1931, Blu-Ray VOST : 8/10
114 : Infernal Affairs II, Andrew Lau & Alan Mak, 2003, Ciné VOST : 8/10
115 : Anchorman : The legend of Ron Burgundy, Adam McKay, 2004, TV VOST : 7,5/10
116 : Your friend the rat, Jim Capobianco, 2007, TV VOST : 5,5/10
117 : Presto, Doug Sweetland, 2008, TV VO : 8/10
118 : The Major and the Minor, Billy Wilder, 1942, Ciné VOST : 6/10
119 : Double Team, Tsui Hark, 1997, TV VOST : 3,5/10
120 : Ace in the hole, Billy Wilder, 1951, Ciné VOST : 8/10
121 : Anchorman 2 : The legend continues, Adam McKay, 2013, TV VOST : 5,5/10
122 : Last train from Gun Hill, John Sturges, 1959, TV VOST : 8/10
123 : The Countess, Julie Delpy, 2009, TV VOST : 6/10
124 : Burn-E, Angus MacLane, 2008, TV VO : 7/10
125 : Partly cloudy, Peter Sohn, 2009, TV VO : 7/10
126 : Notre-Dame brûle, Jean-Jacques Annaud, 2022, Ciné VF : 7,5/10
127 : Le garçu, Maurice Pialat, 1995, TV VF : 3/10
128 : Ambulance, Michael Bay, 2022, Ciné VOST : 6,5/10


Découverte du mois :

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Autres découvertes marquantes :

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M le maudit - 8/10

Messagepar Alegas » Ven 01 Avr 2022, 12:04

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M - Eine Stadt sucht einen Mörder (M le maudit) de Fritz Lang
(1931)


Seconde vision et même si l’effet de surprise n’est plus présent, ça reste toujours aussi bien. C’est même intéressant de le revoir peu après la découverte du remake car ça permet vraiment de se rendre compte de ce qui fait toute la particularité de celui-là. Avec ce film, Fritz Lang réalise son premier film parlant, chose finalement pas évidente quand on voit les productions de l’époque. Là où beaucoup utilisaient mal le procédé d’un point de vue technique (nombreux films où l’on ne comprend rien) ou artistique (petite pensée à toutes ces productions de music-hall à l’intérêt proche du néant), Lang livre ce qui est probablement le film ultime du passage du muet au parlant, en trouvant un juste milieu entre les deux et en prouvant à tout le monde que le sonore peut être utilisé comme un pur outil de mise en scène.

La scène d’introduction en probablement le meilleur exemple possible vu qu’elle est désormais considérée, à juste titre, comme une séquence majeure de l’histoire du cinéma : Lang est alors contraint par la technique et ne peut pas sonoriser la totalité de son film, et il décide donc de ne donner du son qu’à des éléments qui servent la narration. Pas de sound-design donc, pas de bruits d’ambiance, seulement un sifflement, quelques dialogues, le chant d’enfants, et enfin le cri d’une mère qui appelle sa progéniture, et seulement le silence total comme réponse et l’image qui fait le reste. Une première scène qui se pose comme une note d’intention pour le métrage entier, qui va fonctionner ainsi, et qui va finalement renforcer le malaise que provoque l’ambiance du film, en insufflant un sentiment d’étrangeté dans un Berlin où l’incompréhension, la paranoïa et la peur règnent. L’autre grande qualité du film, c’est clairement le sous-texte : nous ne sommes pas ici devant un simple film de serial-killer, bien au contraire, et tout le propos du film va être plutôt de questionner ce qu’il y a autour de ce meurtrier.

Comment rendre justice correctement ? Peut-on s’improviser juge et bourreau ? Est-ce la faute de la société d’avoir provoqué la création d’un tel homme ? Est-ce que le reste du peuple n’est-il pas au moins aussi dangereux que lui ? Autant de questions fascinantes qui, combinées au fait que le film se déroule dans l’Allemagne des années 30, en pleine montée du nazisme, finissent de rendre le film bien plus que ce qu’il prétend être à la lecture de son pitch. Forcément, le film doit beaucoup à la forme de Lang, qui se calme niveau expérimentations visuelles (ceci dit on a le droit à quelques plans de dingue, notamment un où la caméra passe par le carreau d’une fenêtre pour rentrer dans un bâtiment), pour mieux surprendre au niveau du travail du son ou du montage. Et puis il y a la prestation de Peter Lorre qui a posé l’acteur comme une figure incontournable de l’époque, de par son physique particulier mais aussi son jeu de fou furieux, notamment sur la dernière scène. Malgré quelques longueurs, c'est clairement un des grands films des années 30, et l’un des meilleurs de son réalisateur, ce qui, dans le cas de Fritz Lang, veut dire beaucoup.


8/10
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Note: 8/10
Auteur: Nulladies
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Infernal Affairs II - 8/10

Messagepar Alegas » Lun 04 Avr 2022, 22:25

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Infernal Affairs II de Andrew Lau & Alan Mak
(2003)


Seconde vision et je revois un poil le film à la baisse : c’est toujours aussi bien mais il m’apparaît évident que j’ai pas mal idéalisé ce film, probablement parce que je ne m’attendais pas, à la découverte, à voir un film plus ambitieux et réussi que le premier. Clairement, sur le papier, il y avait tout pour donner un film plus que dispensable : le premier se suffisait à lui-même et n’appelait ni suite ni préquel, mais au final Infernal Affairs 2 est ce qui est arrivé de mieux à cette trilogie, et ça fait, toutes proportions gardées, à peu près le même effet qu’avec la suite du Parrain puisque ça enrichit considérablement le film précédent en lui apportant une grille de lecture émotionnelle supplémentaire.

On a donc ici un film qui va se concentrer sur les premières années des infiltrations respectives des deux héros du premier film, mais avec aussi la volonté de mettre en avant deux personnages qui deviendront le commissaire et le chef mafieux, en les rendant amis alors qu’ils évoluent chacun dans deux mondes aux valeurs nettement opposées (encore que le personnage d’Anthony Wong flirte pas mal avec l’illégalité). C’est clairement cette dernière relation qui va être au centre du récit, pendant que les deux agents sont finalement assez en retrait, et c’est pas plus mal car c’est clairement la relation Eric Tsang/Anthony Wong qui donne le meilleur du film, excepté bien sûr le nouveau venu Francis Ng dans un rôle très marquant. Même si le film arrive à exister par lui-même, il est clairement là pour densifier ce qui arrivera dans les événements du premier film : la relation des deux futurs ennemis évidemment, mais aussi par exemple l’origine de la rancœur du malfrat infiltré vis à vis de son chef.

Ceci dit, il y a des choses aussi moins bien écrites, je pense notamment à ce qui se passe entre le flic infiltré et son supérieur, franchement vu la fin du film on a vraiment du mal à croire qu’ils s’entendront bien des années plus tard, et c’est dommage car c’est vraiment un des seuls vrais défauts du film (ça et le coup du mec toujours vivant après avoir reçu une balle en plein front, pour la crédibilité on repassera). Côté narration, c’est comme le premier film avec un récit qui va très vite et qui ne s’embarrasse pas de futilités (peut-être même un peu trop, la première demi-heure est un peu hard à suivre par moments), mais contrairement à son prédécesseur c’est aussi un film qui sait prendre son temps pour mieux développer ses personnages, et c’est clairement là où ce préquel est nettement plus efficace car il possède des protagonistes qui marchent mieux en termes d’émotion (la scène devant la tombe qui fait écho au premier film, la dernière scène de Tsang en pleine célébration de la rétrocession :cry: , etc…).

Comme le premier film, ça manque peut-être d’une mise en scène plus inspirée ou marquante, mais y’a pas à chier ça fait le job et ça met de côté en grande partie les effets de style ringards du premier film. Sinon, la grande force du film tient dans son casting, et même si on perds Tony Leung et Andy Lau c’est vraiment loin d’être un problème tant ceux qui restent s’avèrent excellents (en particulier Eric Tsang et Francis Ng). La musique est bien, notamment le requiem qui accompagne le récit et qui pose bien le mood et l’intention du film entier. Vraiment un excellent film qui frappe là où où ne l’attends pas, et qui prouve qu’on peut faire une super suite/prequel d’un film qui n’en demande absolument pas.


8/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Mark Chopper » Lun 04 Avr 2022, 22:35

The Mission, Johnnie To, 1999, Truc VOST : 5/10


Ah ouais quand même... Gros malus pour la musique là :chut:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Alegas » Lun 04 Avr 2022, 22:36

Si seulement il n'y avait que la musique qui m'avait gêné. :eheh:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Dunandan » Mar 05 Avr 2022, 00:04

Dans mon top 3 du réalisateur en ce qui me concerne...
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Alegas » Mar 05 Avr 2022, 06:26

De mon côté je crois que j'ai du mal avec To quand il part dans du minimalisme, j'ai eu un peu le même ressenti que sur PTU, qui ne m'avait pas non plus convaincu lorsque je l'avais découvert.
De To, je préfère nettement Exilé, le premier Election, et Breaking News.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Mark Chopper » Mar 05 Avr 2022, 07:54

Exilé et Breaking News sont minimalistes je trouve.

Pas autant que The Mission qui pousse l'épure à l'extrême, mais tout de même... Exilé est son film frère d'ailleurs.
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