[Alegas] Mes Critiques en 2022

Modérateur: Dunandan

Cotton Club - 6,5/10

Messagepar Alegas » Mer 16 Mar 2022, 19:20

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The Cotton Club (Cotton Club) de Francis Ford Coppola
(1984)


C’était pas mal, mieux que ce à quoi je m’attendais, d’autant qu’avec le Coppola des années 80 on sait jamais vraiment sur quoi on va tomber (on a des films biens comme Rumble Fish, One from the Heart ou Tucker, mais on a aussi des trucs très moyens comme Outsiders et Gardens of stone). Ici donc, on a un film dont la réputation a pas mal été ternie par le flop financier qu’il fut à sa sortie, mais en l’état c’est quand même un film qui se tient bien, c’est juste un peu trop inégal pour réellement marquer. A la base, c’était un projet sur lequel Coppola ne devait participer qu’à l’écriture, et que le producteur Robert Evans devait réaliser, mais au final c’est Coppola qui a pris les commandes et on comprend vite pourquoi : entre l’époque retranscrite à l’écran et le script, c’est clairement le film de Coppola qui se rapproche le plus de l’ambiance des Godfather, et nul doute qu’il y a vu le moyen de connaître à nouveau un succès commercial.

Malgré le fait qu’il a eu le final cut, Coppola cèdera néanmoins aux pressions des financiers concernant son montage, et se dirigera peu à peu vers un film censé plaire à un public plus international. Résultat : ce qui devait être une sorte de film choral autour du Cotton Club, avec une grosse storyline sur la condition des afro-américains, se transforme en une sorte de romance sur fond de film de gangsters, et la transformation douloureuse se voit clairement dans le montage cinéma, avec notamment un paquet de personnages blacks qu’on nous présente comme importants, mais qui sont vite évacués pour réapparaître vite fait sur la dernière demi-heure (celui de Laurence Fishburne en est probablement le meilleur exemple, mais je pourrais aussi citer celui de Woody Strode qui devait avoir plus de présence à l’écran). Bref, c’est quelque chose que Coppola a apparemment réparé en partie dans son nouveau montage effectué ces dernières années, et pour le coup je serais curieux de voir ça car en voyant la version cinéma on décèle clairement un autre film, une opportunité manquée.

En l’état, même si le film fonctionne, le cut cinéma a vraiment des allures trop classiques pour réellement marquer. On a souvent l’impression de voir un film fait à la mauvaise époque et qui ne trouve du coup pas le bon ton pour raconter son histoire. Faut aussi se taper une première heure pas géniale qui sert surtout à poser les bases de ce qui va suivre, toute l’amourette entre Richard Gere et Diane Lane est loin d’être passionnante, mais heureusement Coppola se rattrape nettement sur la seconde partie du film où la crise financière vient redistribuer les cartes dans le récit, et la dernière demi-heure se révèle même très bien vu qu’on a l’impression de voir le climax final de Godfather Part III avant l’heure (tous les persos concentrés dans un même endroit devant un spectacle, un assassinat montré en montage alterné avec une performance artistique, etc…). Outre l’inégalité de son récit, le film souffre clairement du fait que Richard Gere n’a pas les épaules pour porter un film pareil. Dans Days of Heaven c’est moins dérangeant car il parle à peine, mais là il montre clairement ses limites d’acting, et Coppola donne même l’impression d’en avoir conscience car il y a une scène où on producteur voit jouer le personnage de Gere et il déclare qu’il ne sait absolument pas jouer. Bref, ça se voit qu’il n’était pas censé être le personnage principal, et ça dessert vraiment le résultat final.

Le reste du casting s’en sort mieux même si c’est pas non plus le festival de la performance, genre on a Nicolas Cage qui a pas l’air spécialement à l’aise en mec qui veut grimper dans le milieu trop vite, et Diane Lane m’a paru assez fade. Par contre, c’est mieux du côté de la mise en scène où Coppola retrouve un peu de sa gloire d’antan avec un budget plus confortable. Le budget ne se ressent pas toujours à l’écran (budget qui a plus que doublé durant le tournage) mais la reconstitution est de qualité et il y a des idées de mise en scène (le montage pour illustrer le krach boursier, le numéro final en montage parallèle avec l’assassinat), c’est qui est déjà plutôt pas mal. Un film que je reverrais très probablement dans sa nouvelle version, car avec 25 minutes supplémentaires et une réorganisation des storylines, il y a sûrement moyen de revoir le film à la hausse.


6,5/10
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Lettre inachevée (La) - 7/10

Messagepar Alegas » Jeu 17 Mar 2022, 17:08

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Неотправленное письмо (La lettre inachevée) de Mikhaïl Kalatozov
(1959)


Ce n’était qu’une question de temps avant que je découvre, suite à la découverte de Soy Cuba, un autre film de Kalatozov, et la ressortie par Potemkine de La lettre inachevée était probablement la meilleure des possibilités. C’est un film qui confirme plus ou moins toutes les espérances que j’avais sur le bonhomme, et même si c’est un cran en-dessous de son film le plus célèbre, ça reste clairement une leçon de cinéma, surtout si on le remet dans le contexte de l’époque. Comme pour Soy Cuba, Kalatozov part d’une base de film de propagande soviétique, mais relègue cet aspect en tant que sous-texte dans le résultat final. Du coup, si le film raconte bien l’histoire d’un homme qui va aller jusqu’au bout de la mission qui lui a été donné par son pays, c’est loin d’être le réel propos du métrage, et ce qui va plus intéresser le réalisateur va être plutôt dans la confrontation entre l’homme et les éléments, ou le fait que les héros soient isolés loin de chez eux au nom d’une cause patriotique (on les envoie en Sibérie pour trouver de l’or).

Par ailleurs, j’ignore si c’est de la surinterprétation ou si cela peut être une façon viable de lire le film, mais j’ai même souvent eu l’impression que Kalatozov retournait le délire propagandiste pour dire le contraire, car au final le film raconte l’histoire de personnages qui vont dans une URSS vierge de toute action humaine, une URSS pure en quelque sorte, et c’est finalement cette nature qui va se retourner contre eux dès qu’ils violent la terre en retirant l’or, bref j’ai eu l’impression de voir une ambition soviétique qu’on pointe du doigt de façon assez négative. Toujours est-il que le film est loin d’être un tract politique, et se révèle être plus un survival qui va toujours rester à hauteur d’hommes, et avec quelques surprises au cours du déroulement (je ne m’attendais vraiment pas à ce que le film comporte autant de morts) qui viennent compenser quelques longueurs (notamment sur le début, ça aurait peut-être gagné à être un poil moins lent dans les relations entre personnages).

La bonne surprise, c’est que le fait que le film se déroule intégralement dans des lieux naturels n’empêche jamais Kalatozov de briller avec sa caméra, et même si c’est moins in your face que dans Soy Cuba ça reste de la mise en scène très en avance sur son temps. C’est bourré de plans hallucinants, aussi bien sur les mouvements de caméra (nombreux plans-séquence, plans de grues, plans sur hélicoptère) que sur la photographie (sublime gestion du noir et blanc). Et puis il y a des séquences entières où on se demande comment ils ont pu filmer ça, genre la séquence de l’incendie ça donne vraiment l’impression qu’ils ont mis le feu à une forêt entière et qu’ils ont filmé dedans à leurs risques et périls, c’est vraiment hyper impressionnant pour le coup. Globalement, j’ai eu l’impression de voir une très probable influence directe pour The Revenant, tant on retrouve ce côté survival très naturaliste, avec des envies formelles poussées et loin des standards habituels. Bref, c’est vachement bien même si ce n’est pas un film que je recommanderais à tout le monde, c’est probablement l’un des plus beaux films des années 50 qui existent, formellement parlant, et ça donne vachement envie de voir Quand passent les cigognes du même réal.


7/10
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King : de Montgomery à Memphis - 7/10

Messagepar Alegas » Sam 19 Mar 2022, 10:53

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King : A filmed record… Montgomery to Memphis (King : de Montgomery à Memphis) de Sidney Lumet & Joseph L. Mankiewicz
(1970)


Un documentaire de Sidney Lumet sur Martin Luther King, ça donne déjà envie, mais quand en plus il y a Mankiewicz en co-réalisateur, autant dire que je n’ai pas hésité avant de lancer ce dernier. On a donc ici un projet particulier, puisqu’il est conçu seulement deux ans après la mort de King, et du coup on pourrait craindre un film qui n’a pas spécialement assez de recul sur le sujet, mais au final c’est tout le contraire qui se passe car Lumet et Mankiewicz ont la bonne idée de s’écarter de la forme documentaire classique pour quelque chose qui parle finalement de lui-même.

Ainsi, on va avoir un film qui est quasiment intégralement composé d’images d’archives retraçant les grandes étapes de King dans sa lutte pour les droits civiques, du boycott des bus de Montgomery à son assassinat, sans voix-off, avec presque aucun carton explicatif, bref ça veut vraiment plonger le spectateur dans les évènements, avec de longues séquences de manifestations, de débordements, de violences policières, mais aussi et surtout les longs discours inspirés de King qui sont transposés presque dans leur entièreté (ou en tout cas c’est l’effet que donne le métrage). Le seul élément artificiel dans le film tient dans les quelques apparitions d’acteurs (Burt Lancaster, James Earl Jones, Paul Newman, Charlton Heston, et d’autres) qui viennent réciter des passages bibliques face caméra pour renforcer le caractère presque divin des paroles du pasteur, une idée qui fait parfois mouche, mais qui donnent souvent plus l’impression d’être là pour créer un effet d’ellipse entre les images d’archives.

C’est un film dense et long (trois heures) que je conseille de regarder en deux parties puisqu'il est coupé en son milieu par un entracte, car d’une part le contenu peut parfois paraître répétitif, mais surtout c’est pas spécialement joyeux de voir les réactions racistes de l’époque, entre les flics qui se croient tout permis (des shérifs et maires s’opposent au vote des noirs alors que la loi leur permettant cela est passée quelques jours avant), les violences qui en résultent et des images chocs (des mères de famille blanches qui paradent avec des panneaux déclarant qu’elles ne veulent pas de noirs dans les écoles, et ça c’est un exemple parmi tant d’autres). Pour le reste, c’est un film souvent passionnant, qui permet de comprendre rapidement pourquoi King est devenu rapidement une figure incontournable du mouvement (ses qualités d’orateur, notamment, sont exceptionnelles), et qui est très intéressant à revoir à une époque où les inégalités raciales sont toujours de mise aux États-Unis.


7/10
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A brighter summer day - 5/10

Messagepar Alegas » Sam 19 Mar 2022, 16:50

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A brighter summer day de Edward Yang
(1991)


J’écris vite fait une critique sur ce film tant qu’il reste frais dans ma mémoire, car pour le coup je sens que dans une semaine j’aurais quasiment tout oublié de son contenu. Je savais que j’allais un jour attaquer la filmographie d’Edward Yang, mais pour le coup je ne sais vraiment pas si j’ai bien fait de commencer par celui-là. Sans surprise, le gros défaut du film réside à mon sens dans sa durée hors-normes : quatre heures pour raconter une chronique adolescente, même avec de la densité, c’est vraiment trop, et quand bien même le métrage arrive toujours à être intéressant il a aussi beaucoup de mal à justifier des longueurs évidentes. N’en déplaise aux amateurs du film, mais je suis à peu près certain qu’on peut couper des scènes pour arriver à 2H30 et avoir quelque chose au moins aussi bien. Le fait que le film soit à mi-chemin entre l’adaptation d’un fait divers et des souvenirs autobiographiques de Yang marche bien, mais par contre côté montage ça donne souvent l’impression que c’est juste une succession de souvenirs sans réels rapports entre eux.

Après, je dois avouer ne pas avoir été spécialement convaincu par le contenu même du récit : autant tout ce qui touche à l’adolescence m’a plu, mais alors tout le délire des gangs et le sous-texte politique derrière m’est complètement passé au-dessus. J’ai vite fait pigé qu’il est question d’opposition entre chinois et taïwanais à une époque où les immigrés chinois venaient sur l’île pour fuir la Chine et ont, avec ça, déposséder les taïwanais de leur territoire, mais ça m’a jamais donné l’impression que ça transcende le récit. Formellement, j’ai pas trouvé ça dingue non plus, à quelques séquences près (les vingt dernières minutes évidemment, mais aussi une scène qui pourrait tout droit sortir d’un film d’horreur avec un ballon de basket qui sort d’une ruelle où il fait complètement noir), et j’ai plus eu l’impression que les qualités de Yang se situent plus dans la capacité à diriger des acteurs de tout âge qu’autre chose. Sinon, je ne sais pas quelle est la raison à cela, mais il y a un paquet de scènes de dialogues entre les deux adolescents où on voit bien que la jeune fille a été redoublée en post-prod, ça m’a souvent sorti du film. Pas un film complètement désagréable en soi, et ça a même des qualités évidentes, mais j’ai clairement suivi ça avec un ennui poli.


5/10
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Grosse magouille (La) - 7,5/10

Messagepar Alegas » Dim 20 Mar 2022, 12:03

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Used cars (La grosse magouille) de Robert Zemeckis
(1980)


J’avoue que je ne savais pas trop à quoi m’attendre avec ce second film de Zemeckis, et à l’arrivée je suis assez surpris que le film soit pas plus connu et/ou réputé car c’est clairement parmi les meilleures comédies que le duo Zemeckis/Gale a pu faire à l’époque. Malgré l’échec financier de son premier long-métrage, Zemeckis revient à la charge dans le même registre comique, épaulé par un Spielberg qui reste producteur et qui a l’air de croire dur comme fer en son poulain. Le film arrive à un moment un peu spécial de la carrière du trio Zemeckis/Gale/Spielberg, puisque les trois viennent de prendre une douche froide avec 1941 qui n’a pas eu le succès escompté, mais ça ne les empêche visiblement pas de continuer dans leur lancée car pour le coup Used cars est vraiment un proche cousin du film de Spielberg, où on retrouve notamment le même humour de vilain garçon. Néanmoins, le film se tient mieux à mon sens que 1941 dans le sens où on ne retrouve pas le côté film choral, et donc le côté foutraque qu’on pouvait reprocher dans le film de Spielberg. Ici, l’histoire reste très simple, avec un vendeur automobile qui a besoin d’une grosse somme d’argent et qui doit vendre un maximum de voitures d’occasion en peu de temps alors qu’un paquet de problèmes lui tombent dessus en même temps (son patron crève d’une crise cardiaque, le concurrent d’en face fait des coups bas dès que possible, etc…), et même si le pitch ne vend pas spécialement du rêve, c’est étonnamment très bien.

Le film doit beaucoup au fait qu’il se donne peu de limites en termes d’humour, c’est tour à tour très cartoon, visuel, loufoque,vulgaire (dans le bon sens du terme), et ça verse même par moment dans l’humour noir. Cela permet au métrage d’être très surprenant, notamment avec des séquences qu’on attends pas forcément dans ce genre de film, je pense notamment à la publicité en direct qui tourne mal (les réactions des spectateurs devant la poitrine dénudée :eheh: ), la façon dont les héros vont se débarrasser du corps de leur patron, ou encore ce gros climax final qui donne l’impression de passer d’un coup dans un Mad Max. Le film doit aussi énormément à la prestation de Kurt Russell qui s’avère particulièrement à l’aise dans la comédie, mais faut dire que l’écriture de son personnage est aussi bien gratinée à la base. Sinon, on sent une belle évolution dans la forme de Zemeckis, avec notamment des mouvements de caméra plus complexes (le plan d’ouverture en est un bel exemple) mais aussi un sens de la comédie nettement plus visuel que son précédent film. Le budget plus confortable de huit millions a aussi sûrement aidé dans le fait qu’on sent déjà bien plus le grand réalisateur à venir. Malheureusement, le film sera un échec financier, rapportant à peine plus que son budget (faut dire que le classement R n’a pas dû aider, c’est clairement pas une petite comédie pour toute la famille). Entre ça, I wanna hold your hand et 1941, le duo Zemeckis/Gale n’aura pas la meilleure réputation à Hollywood (en gros, les scripts étaient appréciés, mais on savait que les films ne marcheraient pas derrière) et cela obligera Zemeckis à accepter sa première commande avec Romancing the stone.


7,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Jed_Trigado » Dim 20 Mar 2022, 12:18

:super:

Le film oublié de Zemeckis.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar osorojo » Dim 20 Mar 2022, 14:51

Il est dispo sur une plateforme VOD celui là, je me le ferais bien ? :)
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Alegas » Dim 20 Mar 2022, 15:34

Dispo chez Apple.
Sinon dispo en blu en import, mais uniquement avec sta.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar osorojo » Dim 20 Mar 2022, 16:21

C'est le bordel pour le voir, en résumé :eheh:
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Veillée d'amour - 3/10

Messagepar Alegas » Dim 20 Mar 2022, 22:55

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When tomorrow comes (Veillée d'amour) de John M. Stahl
(1939)


Mauvaise pioche pour ce film que j’ai maté par pure curiosité, vu que je l’avais sous la main, et manque de bol c’est vraiment pas bien. Dès le générique du début, j’ai senti que ça allait mal, puisqu’en lead on retrouve Charles Boyer et Irene Dunne, un couple de cinéma qu’on avait vu la même année chez McCarey dans Love affair, que je n’avais pas aimé, en grande partie parce que le couple n’avait aucune alchimie et ne dégageait absolument rien. Pas de chance : c’est exactement la même chose ici, et si les deux premières séquences (le restaurant et la réunion syndicaliste) font penser qu’on va voir un film un minimum agréable à suivre, le reste du métrage vient nous remettre les idées en place en alignant les séquences sans vie. Et ça devient de pire en pire : déjà que toute la partie de la tempête est franchement pas réjouissante à suivre, tout ce qui suit avec l’arrivée de la femme du héros vient achever un script qui s’impose clairement comme du mélodrame à deux pièces et qui n’est supporté ni par son casting, ni par sa mise en scène. Bref, pas besoin de s’étendre plus sur ce film qui mérite l’oubli dans lequel il est tombé.


3/10
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Parrain, 3ème partie (Le) - 8/10

Messagepar Alegas » Mar 22 Mar 2022, 10:56

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The Godfather : Part III (Le Parrain, 3ème partie) de Francis Ford Coppola
(1990)


Comme le second opus, c’est un film que je n’avais pas revu depuis le lycée, et vu que j’appréhendais la revision j’ai eu la bonne surprise de constater que mon avis ne changeait pas : ça reste toujours un super film. Alors oui, c’est clairement un cran en-dessous des deux autres, mais le film ne mérite clairement pas sa réputation de vilain petit canard qu’il se tape depuis la sortie. Ce troisième opus a beau avoir été fait pour des raisons opportunistes (en gros, Coppola avait cumulé les commandes, et se retrouvé forcé à retourner sur son oeuvre phare qui lui permettrait de retrouver le succès) et a beau avoir plein d’occasions manquées (l’absence du perso de Duvall se fait cruellement ressentir), le fait est que ça reste une suite plus qu’honorable, et qui contient même des séquences qui figurent parmi les plus belles de la trilogie, rien que ça. On va donc suivre ici un Michael Corleone changé par rapport au second film, et pour cause : la descente aux enfers a été faite, et la seule direction possible pour Michael était la recherche d’une absolution, d’où la présence écrasante de l’Église catholique au sein de l’intrigue (à travers laquelle Michael cherche non seulement le pardon pour ses méfaits, mais aussi la possibilité de se détacher complètement des affaires illégales qu’il a fait fructifier pendant des années)

Un film qui délaisse finalement pas mal les intrigues mafieuses, reléguées au second plan, et qui préfère donc se concentrer sur la famille et le besoin de Michael de passer la main pour profiter de la vie, et c’est probablement là où le film a dû en larguer plus d’un alors que c’est finalement un aboutissement très logique. Ceci dit, le film a bien de réels défauts, à commencer par un casting pas toujours des plus heureux chez les nouveaux venus, et autant Eli Wallach s’en sort très bien en mafieu faux-jeton et revanchard, autant le duo Sofia Coppola/Andy Garcia plombe en partie le métrage. La première n’est définitivement pas une actrice, tout simplement, et le second en fait souvent des tonnes alors qu’il y a pourtant de l’idée derrière ce personnage (sa ressemblance physique avec le jeune Michael d’une part, mais aussi le côté chien fou hérité de Sonny). L’écriture n’aide pas non plus, et autant toute la quête de rédemption de Michael est très bien écrite, autant le passage de relais du titre de Parrain arrive comme un cheveu sur la soupe : Andy Garcia passe de jeune paumé à mec distingué en quelques scènes, et même sa relation avec Michael semble expédiée (au début Michael le traite comme un inconnu, puis juste après comme un membre de la famille). Les vieux s’en sortent mieux, Al Pacino évidemment (même si je suis pas hyper convaincu par la scène de la cuisine où il a son attaque) mais aussi Talia Shire qui a ses meilleurs moments dans ce film (où elle devient enfin la copie plus subtile de son frère alors qu'avant elle était une victime qui subissait les évènements).

Même formellement, Coppola semble montrer ses limites, notamment à travers toute la séquence de la fusillade par hélicoptère qui n’est franchement pas ouf à regarder. Mais ça, c’est avant la dernière demi-heure du métrage, et là pour le coup dans l’histoire du cinéma on a rarement vu un final rattraper aussi bien le reste d’un film (qui était jusqu’ici bien, mais sans réel plus). Cette dernière demi-heure, c’est tout simplement l’un des sommets de la carrière de Coppola, entre le montage alterné nickel, la puissance narrative avec l’opéra en parallèle, le final sur les escaliers qui arrive sans prévenir et qui met rapidement les larmes aux yeux, c’est clairement le résultat d’un réalisateur touché par la grâce. Les ultimes minutes du film, avec le cri inaudible, la musique qui prend le dessus, le hurlement enfin entendu, le montage avec les danses des trois films, et Michael qui meurt seul en Sicile avec comme seule compagnie un chien, c’est juste l’enchaînement parfait, la conclusion ultime que méritait une telle histoire, et rien que pour ce grand moment de cinéma (qui est à mes yeux l’une des plus belles fins jamais faites) ce troisième film aura toujours le droit à ma défense face à ceux qui y voient juste une conclusion indigne.


8/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Mark Chopper » Mar 22 Mar 2022, 11:13

J'ai prévu de le remater ce week-end. Comme tu le dis, le final c'est juste un des plus beaux de l'histoire du cinéma... J'ai hâte.
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À la poursuite du diamant vert - 4/10

Messagepar Alegas » Mar 22 Mar 2022, 15:01

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Romancing the stone (À la poursuite du diamant vert) de Robert Zemeckis
(1984)


Je le sentais mal ce film, et c’est d’ailleurs sans doute pour ça que je l’avais longtemps évité jusqu’ici, mais avec Zemeckis à la barre j’espérais au minimum un truc qui se tienne bien techniquement parlant, et pour le coup c’est même pas le cas. Zemeckis a enchaîné auparavant les mauvaises réceptions de ses films, que ce soit en tant que réalisateur ou scénariste, et alors qu’il travaille sur la pré-production d’un projet (qui deviendra Cocoon) il se retrouve contraint d’accepter un pur job de commande, chose qu’il ne fera pas tant que ça de sa carrière (ça se compte sur les doigts d’une main) mais qui va visiblement pas mal l’affecter vu le peu de personnalité qu’il donne dans ce film.

Même si c’est une expérience qui va mal se passer, c’est aussi pour Zemeckis la possibilité de découvrir la réalité des films de studio, lui qui avait toujours travaillé sous la protection de Spielberg : entre les rapports houleux avec la Paramount, la perspective de travailler avec une star et le budget plus confortable, nul doute que cela aura permis d’apprendre pas mal de choses au bonhomme. Le résultat fait film est malheureusement plus que décevant : j’attendais un sous-Indiana Jones moyen, mais même du côté de l’aventure, Romancing the stone a du mal à délivrer la marchandise. L’histoire met du temps à démarrer, les péripéties s’enchaînent sans réel intérêt, l’alchimie entre les deux leads ne fonctionnent pas (pourtant Douglas a du charisme et Turner montre son potentiel sexy dès la première scène), les bad-guys ne paraissent jamais comme une menace, l’humour est définitivement trop présent, et globalement le film a un côté assez cheap qui a forcément du mal à rivaliser avec la qualité de la production design d’un Raiders of the lost ark. C’est dommage car le script a quelques bonnes idées (le coup de la romancière qui va connaître une vraie aventure digne de ses romans, c’est plutôt cool), mais Zemeckis semble n’en avoir rien à faire, délaissant ses ambitions visuelles habituelles et réalisant le tout en mode automatique, comme n’importe quel yes-man (c’est vraiment de la réalisation interchangeable pour le coup, et c’est bien le seul film de Zemeckis où on peut dire ça car par la suite, même sur ses mauvais films, il y aura de la mise en scène qui poutre).

Du coup, c’est un film qui s’impose facilement comme l’un des pires films de la carrière de son réalisateur, mais qui aura eu deux conséquences positives. La première est que c’est le film de la rencontre entre Zemeckis et Alan Silvestri, compositeur qui ne le lâchera plus sur tout le reste de sa carrière. La seconde est que, suite à une projection en interne avant la sortie du film, les producteurs décideront de virer Zemeckis de Cocoon pour le remplacer par Ron Howard, ce qui lui permettra d’être libre lorsque Romancing the stone fera un carton inattendu en salles, et donc de pouvoir retrouver Gale et Spielberg pour lancer un autre projet, un certain Back to the future. Comme quoi il fallait peut-être bien passer par cette mauvaise expérience pour que la carrière du réalisateur se lance définitivement derrière.


4/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar pabelbaba » Mar 22 Mar 2022, 15:47

Je vais finir par le revoir, mais ça fait un peu chier...
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Mark Chopper » Mar 22 Mar 2022, 16:12

Mais non, revois Cocoon :chut:
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