Das Testament des Dr. Mabuse (Le testament du docteur Mabuse) de Fritz Lang
(1933)
(1933)
Très déçu pour le coup vu que c’est réputé pour être un des meilleurs films de Fritz Lang. Déjà, le premier film Mabuse ne m’avait pas spécialement convaincu, la faute à un récit beaucoup trop long mais aussi au fait que c’est une histoire finalement assez limitée, vu que ça se voulait être l’alternative allemande au Fantômas français, et ça ne loupe pas non plus avec cette suite qui tombe à peu près dans les mêmes travers. Pourtant, Lang fait cette suite avec une idée pour le moins pertinente : ici, Mabuse n’est qu’un patient dans un hôpital psychiatrique, mais des méfaits sont toujours commis avec sa signature, tout l’intérêt du film va être donc de savoir comment il s’y prend. Le souci, c’est que autant ce genre de récits passaient encore dix ans auparavant, mais depuis la narration cinématographique et la complexité des intrigues ont considérablement évoluées.
Ça donne des situations datées (la pièce qui se remplit d’eau pour limiter une explosion, mouais…) et des storylines même si on n’a pas forcément toutes les clés de compréhension jusqu’à ce que le scénario nous les donne, on grille très vite certains aspects, l’exemple le plus flagrant étant le rôle réel du médecin de Mabuse dont on se doute très vite qu’il est particulièrement louche. A cela s’ajoute une envie de faire un film dense là où quelque chose de plus resserré aurait été plus judicieux, et du coup on se tape quelques arcs vraiment pas fameux, comme la love-story qui ne sert quasiment à rien alors que ça part d’une bonne intention (un sous-fifre de Mabuse qui va devenir l’un des héros du film en passant dans l’autre camp). Bref, j’avais un peu l’impression de voir Lang transposer les défauts de certains de ses films muets dans son second film sonore, chose d’autant plus étonnante qu’il avait prouvé juste avant avec M le maudit qu’il avait considérablement évolué son cinéma.
Un film qui donne l’impression d’un pas en arrière donc, et même si cela est fait au nom d’un sous-texte important pour l’époque (Mabuse étant évidemment une représentation de la montée du nazisme en Allemagne, avec ce cerveau fou qui se sert des autres pour exécuter ses envies de pouvoir et de chaos), ça ne vient pas pour autant sauver les meubles à mon sens. C’est con car à côté de ça, Lang oblige, c’est formellement très inspiré, mention spéciale aux quelques apparitions de l’influence presque fantastique de Mabuse, avec ce design proprement terrifiant et ces fondus très réussis. Pour le coup, j’avoue ne pas trop comprendre l’énorme statut du métrage, même si je me doute que son sous-texte politique (le film sera interdit par le parti nazi, y voyant une critique directe du pouvoir mis en place) et le fait que ce soit le dernier film de Lang avant son exil doivent beaucoup jouer. En ce qui me concerne, c’est un film bien moins réussi que la plupart de ceux qu’il a signé auparavant, et qui donne l’impression qu’il avait sérieusement besoin de se renouveler.
Ça donne des situations datées (la pièce qui se remplit d’eau pour limiter une explosion, mouais…) et des storylines même si on n’a pas forcément toutes les clés de compréhension jusqu’à ce que le scénario nous les donne, on grille très vite certains aspects, l’exemple le plus flagrant étant le rôle réel du médecin de Mabuse dont on se doute très vite qu’il est particulièrement louche. A cela s’ajoute une envie de faire un film dense là où quelque chose de plus resserré aurait été plus judicieux, et du coup on se tape quelques arcs vraiment pas fameux, comme la love-story qui ne sert quasiment à rien alors que ça part d’une bonne intention (un sous-fifre de Mabuse qui va devenir l’un des héros du film en passant dans l’autre camp). Bref, j’avais un peu l’impression de voir Lang transposer les défauts de certains de ses films muets dans son second film sonore, chose d’autant plus étonnante qu’il avait prouvé juste avant avec M le maudit qu’il avait considérablement évolué son cinéma.
Un film qui donne l’impression d’un pas en arrière donc, et même si cela est fait au nom d’un sous-texte important pour l’époque (Mabuse étant évidemment une représentation de la montée du nazisme en Allemagne, avec ce cerveau fou qui se sert des autres pour exécuter ses envies de pouvoir et de chaos), ça ne vient pas pour autant sauver les meubles à mon sens. C’est con car à côté de ça, Lang oblige, c’est formellement très inspiré, mention spéciale aux quelques apparitions de l’influence presque fantastique de Mabuse, avec ce design proprement terrifiant et ces fondus très réussis. Pour le coup, j’avoue ne pas trop comprendre l’énorme statut du métrage, même si je me doute que son sous-texte politique (le film sera interdit par le parti nazi, y voyant une critique directe du pouvoir mis en place) et le fait que ce soit le dernier film de Lang avant son exil doivent beaucoup jouer. En ce qui me concerne, c’est un film bien moins réussi que la plupart de ceux qu’il a signé auparavant, et qui donne l’impression qu’il avait sérieusement besoin de se renouveler.
5,5/10