Tombstone de George P. Cosmatos - 1993
Je dois avouer qu'après l'énorme déception qu'avait été
Maverick, je n'ai pas vraiment cherché à creuser les westerns 90s. Je découvre donc à présent ce
Tombstone réalisé par
Mister Rambo 2.
A vrai dire, le casting est alléchant. Enfin le casting apparent l'est déjà pas mal : Russel en lead dans les habits d'
El Topo, Kilmer déglingué, accompagnés de Bill Paxtown et surtout de Sam Elliott (c'eut été une sacrée faute de goût de ne pas le prendre au milieu d'une telle forêt de moustaches!
), c'est déjà déglingo. Mais derrière, c'est Powers Boothe goguenaro-zinzin et surtout Michael Biehn, en chefs de la horde sauvage. Boom!
D'autant que Biehn assure à mort. Et ensuite, c'est une ribambelle de tronches connues, jusque dans les plus petits rôles. Y'a à boire et à manger, mais ça fait plaisir de voir, même fugacement, des tronches de séries TV comme Jason Priestley ou Jon Tenney, ou des vieux de la vieille comme Charlton Heston ou Harry Carey Jr.
En plus on voit le budget à l'écran. Les costumes, accessoires, figurants sont soignés et nombreux. La reconstitution claque et rappelle franchement celle de
La Porte du Paradis. Ainsi, tout était là pour livrer une putain de fresque virile et violente? Ben oui, mais non...
Pourtant ça commence très bien, avec une longue plage de présentation, nous dépeignant le contexte et les personnages. Enfin surtout nos quatre héros et c'est un peu le problème, notamment en s'attardant autant sur les rôles féminins, alors que bon, voilà, hein, on va pas dire qu'on s'en fout, mais un peu quand même.
Il eut été plus judicieux de nous parler davantage des affreux, parce que la seconde partie, quand la justice arrive, fait un peu expédiée du coup. J'aurais aimé qu'on s'attarde quelques instants sur Boothe et Michael Rooker par exemple.
Enfin, si ce n'était que ça, on aurait pu fermer les yeux. Le souci majeur, c'est le manque d'ampleur dès que les gars sortent leur artillerie. Le fameux règlement de compte, il est bien monté en sauce, mais dans l'exécution, c'est boom-boom, pan-pan, je te loupe à 1m ou on te loupe à 3m alors qu'on est trois à tirer sur un gars à peine à couvert. Ca flingue la dramaturgie sans préavis. Pareil pour le moment où Russel met ses grosses couilles sur la table et devient limite christique... la séquence est molle du gland, le monteur ne s'est pas aperçu qu'il tire trois fois avec son juxtaposé et la "délivrance" perd tout effet dramatique. C'est dans ce genre de détail qu'on tire un bon film. C'est un peu pareil pour le duel final. Il est bien amené, classe, mais bordel, une balle de ces calibres à bout portant en pleine tête, c'est pas un petit trou avec du sang qui bave que ça fait... mais plutôt "
5, 4, 3, 0 et après paf! Pastèque!".
Ce manque de "finition" on va dire, se retrouve aussi dans la BO, complètement anecdotique, alors qu'il fallait absolument envoyer la purée. En clair, tu prends pas
Bruce Who? Broughton What? pour une bobine pareille! Quand les 4 gugusses remontent la grand rue, quand on suit les corbillards, quand on se paye le montage avec les morts en chaîne, il faut que la musique suive. Là, c'est juste de la bouillie lambda sans âme qui aurait pu convenir aux
Belles de l'Ouest. Quel gâchis...
La conclusion n'est pas compliquée, on aurait pu avoir un grand film, avec des héros qui suintent la classe, des gunfights de fou et une belle fresque de l'ouest. Malgré quelques beaux moments comme le coup d'éperon de Russel dans la tronche du pleutre ou la petite phrase de Kilmer "
justement, moi je n'en ai qu'un", le compte n'y est pas.
5,5/10