Un bien beau cadeau empoisonné que ce Bad Boys for life! Pas tellement pour nous qui n'en n'avions pas besoin mais plutôt pour le duo de réalisateurs devant composer avec l'après BBII. Certes, le box office gagnant leur a depuis donné raison! Mais d'un point de vue artistique, ce nouveau volet était plus proche du suicide artistique que de la bonne opportunité.
En effet, comment passer après le monument d'action régressive qu'était Bad Boys II? La solution la moins risquée était donc de plagier le style Bay avec évidemment les ballz, l'insolence et la folie en moins. Ce sera l'option retenue par le binôme dont la poursuite introductive résume à elle seule la platitude de l'entreprise. Décalque des gimmicks, des vannes, des filtres, des cadrages, tout y passe avec une envie de ne pas sortir d'un cadre étriqué oscillant entre le respect des codes actuels et des codes Bayiens, soit deux absolus opposés. Les seuls recours pour éviter la noyade artistique seront une injection massive de gravité (oui les héros ont 50 balais donc cumulent forcément les emmerdes) et la moquerie opportuniste d'un Martin Lawrence ayant trop forcé sur la graisse de canard. Deux choix très discutables tant le premier va à l'encontre de la fonction principale d'un duo crée comme un binôme de clowns frimeurs (rien de plus rien de moins). Le second s'impose plutôt comme une issue de secours tant le poids de l'héritage Bay s'impose comme un fardeau incontrôlable. Je passerai sur l'intégration à mi parcours d'une team de jeunots dans le but de jouer sur un choc générationnel dont l'intrigue n'avait pas besoin.
Etonnamment radin en morceaux de bravoure, cette suite n'est pas affreuse en soi mais ramène l'héritage du second volet sur les rails très balisés du blockbuster actuel.
5/10
Et toi? Tu mets combien?