Les avis de vos dernières lectures

[elpingos]

Pour remettre de l'argent dans le nourrain :



Ça cite Ellroy, les Roman noirs, etc ...

( Merci en tout cas Dionycos, j'étais passé à côté de la sortie, récupéré ce midi dans ma librairie ... )

[Olrik]

Ouvrage autobiographique... à peu près supportable puisque le sujet se décentre de la petite personne de Murakami pour évoquer surtout son père, homme intelligent, grand lecteur qui n'est probablement pas pour rien dans ce qu'est devenu l'auteur. On sent parfois Murakami tout près de bavasser sur son statut de grand auteur modeste mais non, il parvient par se retenir et le livre, quoique anecdotique, devient agréable à lire.

[Mark Chopper]

Tous les trois mois, on a droit à un bouquin japonais avec le mot "chat" dans le titre.

Vrai running gag de l'édition française.

[Olrik]

C'est peut-être le hasard. Et puis ne pas oublier que le rapport des Japonais au chat est un peu obsessionnel. En tout cas le titre français reprend à peu près le titre original. On aurait pu penser que Belfond avait succombé à la mode du titre avec le mot "chat" avec une formule de son crû mais non, c'est bien Murakami le coupable ici.

[Mark Chopper]

Anéantir / Michel Houellebecq (2022)

J'en attendais sans doute trop après la réussite de Sérotonine (2019). Mais là, j'ai bien senti passer les 736 pages. Style plat, dénué d'humour (pourtant l'un des points forts de Houellebecq habituellement), sous-intrigues à rallonge qui finissent par faire pschitt (les attentats par exemple, dont l'utilité narrative m'échappe)... Anéantir ne manque pourtant pas d'ambition : fresque familiale, roman sur les coulisses de la politique nationale, roman sur le couple en crise, sur la maladie (les gestionnaires d'EHPAD en prennent au passage plein la gueule, à croire qu'il s'agit de la grande thématique éditoriale de ce début d'année), sans oublier la rédemption grâce à l'amour (comme l'avait bien analysé Aurélien Bellanger dans son essai Houellebecq, écrivain romantique, l'auteur reste infuencé par le courant romantique du XIXème siècle). Mais l'exécution ne suit pas... Jusqu'aux 150 dernières pages, qui voient Houellebecq se réveiller et revenir à son meilleur, tant sur le fond que sur la forme. De quoi terminer sur une bonne impression. Mais dans l'ensemble, la déception l'emporte.

[osorojo]

Ah mince

Pas une priorité du coup, je vais lire les autres avant celui là.

[Olrik]

Eve Babitz, En tenue d'Eve

Qui a dit que les échecs n'étaient pas sexy ? Ceux qui étaient présents le 18 ocobre 1963 au Art Museum de Pasadena ont dû trouver en tout cas la partie qui se jouait sous leurs yeux plus sympa qu'une joute entre deux grands maîtres russes austères. A ma droite, Marcel Duchamp. À ma gauche, Eve Babitz, portant pour l'occasion fort bien son prénom en livrant aux yeux de tous un corps réagissant moyennement à la pilule contraceptive qu'elle testait alors. Le corps "gonflé comme un zeppelin" et les mamelles lourdes, massives, elle a dû trouver d'autres atouts pour ne pas se trouver "mat" en moins de dix coups par Duchamp, réputé excellent joueur.
C'est ce curieux happening organisé dans le cadre d'une exposition consacrée à Duchamp que raconte Babitz. Simple curiosité, le récit fait une trentaine de pages et la partie d'échecs n'en fait que quelques-unes.

[Mark Chopper]

Bon, Olrik... J'en suis à la moitié de Vingt ans après et j'avoue m'emmerder un peu

[Olrik]

WHAT ?
Là faut m'expliquer.

[Olrik]

Le drôlatique monsignor Mazarino Mazarini, l'évasion du duc de Beaufort, l'évolution du caractère des mousquetaires, la manière de restituer la Fronde (je ne vais pas plus loin pour ne pas spoiler), non ? Tu trouves le moyen de t'ennuyer ? Insiste quand même pour aller au bout, il va se passer des choses intéressantes en Angleterre et de retour en France.

[Mark Chopper]

Démarrage poussif (loin du premier, qui débutait pied au plancher). Manque d'action. Mazarin < Richelieu. Beaufort qui s'évade, effectivement c'est top, mon intérêt est remonté. Mais le soufflé retombe ensuite, je ne vois pas assez les mousquetaires ensemble et Bragelonne (c'est lui le héros depuis quelques chapitres avec de Guiche et ça patine sévère) m'assomme...

J'en suis à la moitié du roman et je vais faire une petite pause, le temps de lire un autre bouquin. Je finirai pendant ma semaine de congé qui approche.

[Olrik]

Mazarin a son style, mais il est drôle et cette crevure le sera encore plus dans le Vicomte.
Le curseur dans ce roman est nettement tourné vers la représentation de l'histoire, d'où une action moindre puisque dans les Trois Mousquetaires, où l'histoire n'était qu'un prétexte pour faire interagir les personnages. Et puis les personnages vieillissent. D'où la présence de Bragelonne, jeune pousse qui fait son apprentissage et qui reproduira peut-être l'entrain et le goût de l'aventure de ses aînés. Mais évidemment, c'est chaud pour lui de faire bonne figure avec la concurrence des quatre. Reste qu'avec un roman d'une telle longueur, c'est une bonne chose qu'il n'y ait pas tout le temps du d'Artagnan-Athos-Porthos-Aramis. Mais t'inquiète, ils vont faire équipe bientôt.

[Mark Chopper]

Mazarin a son style, mais il est drôle et cette crevure le sera encore plus dans le Vicomte.

Je lui trouve un côté Don Salluste. Et pas la version hugolienne.

[Olrik]

Complètement ! C'est une vraie caricature. Mais c'est cohérent, Dumas reprend l'esthétique des mazarinades. C'est en fait un cliché du XVIIe siècle que de représenter Mazarin ainsi.

[Olrik]

Première personne du singulier (Haruki Murakami) :

Recueil de nouvelles relativement courtes, comparativement à Des Hommes sans femmes. Globalement, j'ai aimé, je trouve que Murakami est un assez bon nouvelliste. Après, j'avais quelques craintes avec ce "première personne du singulier", Murakami pouvant être insupportable lorsqu'il parle de lui-même. Mais comme le narrateur est souvent davantage un avatar de lui-même que l'écrivain Haruki Murakami, et donc qu'il se détache d'un terreau autobiographique, je n'ai pas trouvé de nouvelles particulièrement insupportables de ce côté-là (peut pas s'empêcher par contre de parler de Bartok, de Bruckner, de Schumann, ce qui n'est pas sans lui donner des allures de cuistre – il pousse même le bouchon jusqu'à citer le nom des éditeurs de ses interprétations préférées !). D'ailleurs, c'est peut-être la plus autobiographique (Yakult Swallows, sur la passion de l'auteur sur le base-ball) que j'ai le plus appréciée.
On retrouve sinon, pour certaines histoires, un fond étrange-fantastique propre à l'auteur, la plus réussie étant peut-être "La confession du singe de Shinagawa".