[Olrik] Notules 2022

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Re: [Olrik] Notules 2022

Messagepar logan » Dim 30 Jan 2022, 23:30

Ca vaudra jamais le roman mais j'avais beaucoup aimé perso.
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Re: [Olrik] Notules 2022

Messagepar Mark Chopper » Dim 30 Jan 2022, 23:43

Idem.
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Re: [Olrik] Notules 2022

Messagepar Olrik » Lun 31 Jan 2022, 07:59

Sinon je suis en train de lire Des Hommes sans Femmes et je m'aperçois que :
- L'épouse de Kakufu qui associe baise et le fait de raconter des histoires, notamment celle sur la lamproie => emprunt à la nouvelle "Shéhérazade"
- Kakufu qui revient chez lui à l'improviste et qui tombe sur sa femme à califourchon sur un autre type, avant de repartir tête basse => c'est ce qui arrive au mec dans "Le bar de Kino", nouvelle sur la souffrance amoureuse (ce qui est développé dans Drive my car).
Et je vais peut-être en trouver d'autres.
Comme quoi, Logan, si les ajouts dans Drive my car peuvent être sans rapport avec la nouvelle, ils participent aussi d'une attention portée sur l'oeuvre de Murakami en général, et ça me semble habilement fait.
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Quand la ville dort - 7/10

Messagepar Olrik » Lun 31 Jan 2022, 21:29

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C’est sa première apparition.

Dormant, ou plutôt feignant de dormir sur un canapé, la petite chatte prénommée Angela respire calmement, auréolée d’une lumière qui met en valeur sa blondeur et l’éclat de sa peau. La vision est chaleureuse, douillette, un rien excitante.

Et puis, Angela ouvre les yeux et sourit à son sugar daddy.

Et, si l’on en croit Joyce Carol Oates dans son Blonde, biographie fictionnelle de Marilyn Monroe, les spectateurs de l’époque ont tout de suite été estomaqués et n’ont eu de cesse de se demander : « Qui est la fille blonde ? » Question que ne se pose pas le spectateur qui regarderait pour la première fois Quand la ville dort (Asphalt Jungle) et qui sait bien que joue dedans Marilyn dans son premier rôle secondaire sérieux. Lui, ce serait plutôt : « Mais quand va-t-elle réapparaître ? » tant la première apparition est forte. Marilyn se lève, susurre, cajole, embrasse puis se lève et le moment où elle se met à déplier ses courbes pour se lever et se rendre à sa chambre est absolument hypnotique. On la voit filer dans un couloir, atteindre la chambre, refermer la porte derrière elle. Hein ? Quoi ? C’est déjà fini ? Foutage de gueule ! On en veut plus ! Pénétrons donc dans la chambre pour voir ce qu’il s’y passe ! Mais on n’entrera pas. Sa chambre sera bien plus inviolable que le coffre rempli de diamants que convoitent les gangsters du film.

Plus loin, un des malfrats regarde, dans un bar miteux, l’air subjugué, une jeune femme se trémousser pour un jitterbug. Il n’est pas bien difficile. Où est la gosse blonde bordel ? se dit-on, mornement intéressé par cette histoire pourtant bien campé, bien joué mais qui peine à atteindre des hauteurs qu’un développement du rôle de Boucle d’or en femme fatale eût peut-être permis d’atteindre.

Elle réapparaît cependant plus loin, le temps d’une autre scène. D’abord enjôleuse avant de sortir les griffes envers un flic, puis faisant fontaine de ses yeux. Oui, décidément, cette fille, il faut connaître son nom. Les spectateurs auront largement l’occasion de le connaître, de le murmurer dévotement, de l’évoquer ironiquement ou de le chuchoter fiévreusement en se masturbant devant la photo d’elle, nue, dans le premier numéro de Playboy, trois ans plus tard, en décembre 1953. Qu’importe le motif plus ou moins avouable, pourvu qu’on ait l’ivresse de la blonde icone. Cette ivresse, les deux scènes de Quand la ville dort en donnaient un avant-goût qui fit peut-être trembler les stars féminines d’alors. Il leur faudrait attendre douze avant que les yeux se ferment de nouveau, cette fois-ci au milieu d’une pose de cauchemar. Qu’importe, si Norma-Marilyn cuve ses somnifères pour l’éternité, Angela et ses avatars seront toujours là pur réconforter du spectacle de leur sommeil, de leur déhanché, de leurs yeux pétillants ou de leur phrasé susurré et, là aussi, pour l’éternité.
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Re: [Olrik] Notules 2022

Messagepar Olrik » Mar 01 Fév 2022, 15:22

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18 rin (2009)


Après Drive my car et Marilyn, il convient de choisir un film moins ambitieux afin de ne pas tomber sur la déception assurée. Adapté d'un manga, 18 Rin raconte le quotidien de Rinko, lycéenne fille à papa enfin, plus maintenant puisque le papa, criblé de dettes, s'est enfui pour vivre avec une gourgandine. Rinko doit donc suppléer à ses besoins, et quoi de plus naturel pour cela que d'être assistante dans une petite société de production de JAV ? La petite Cosette apprendra tous les rudiments de ce dur métier, de la fabrication du faux foutre au huilage de matelas pour que tout s'emboite et se lubrifie parfaitement. Je ne dirais pas que mes neurones ont été eux-mêmes lubrifiés par le spectacle mais enfin, un direct-to-video japonais de temps en temps, ça permet de mieux supporter la froidure environnante.
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Re: [Olrik] Notules 2022

Messagepar Olrik » Mer 02 Fév 2022, 09:33

RÉCAP' JANVIER

FILMS
Apocalypse Now (version redux) : 6/10
Don't look up : 7/10
Belle : 7/10
Matrix Ressurection : 4/10
C'est dur pour tout le monde : 3/10
Otaku (Beinex) : 5/10
Dan Oniroku onna biyoshi nawa shiku (aka L'Esthétichienne) : 7/10
La Princesse de Montpensier : 5/10
Drive my car : 8/10
Cure : 8/10
Quand la ville dort : 7/10
18 rin : impossible de mettre une note

SÉRIE
Mohamed Ali : 10/10
The Office : 7/10

LITTÉRATURE
Le Truoc-nog (Iegor Gran)
Les Exploits du Brigadier Gérard (Conan Doyle)
Le passe-muraille (+7 autres nouvelles) (Marcel Aymé)
Blonde (Joyce Carol Oates)
Des Hommes sans femmes (Haruki Murakami)
Abandonner un chat (Haruki Murakami)

BD/MANGA/DIVERS
Mademoiselle Baudelaire (Yslaire)
Lone Wolf and Cub, tome I (Kazuo Koike, Goseki Kojima)
Little Annie Fanny (Harvey Kurtzman et Wild Elder)
Les chefs-d'oeuvre de Junji Ito, tome I (Junji Ito)
Old Boy (Garon Tsuchiya)
Tif et Tondu, nouvelle intégrale tome 5 (Rosy - Will)
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Troublez-moi ce soir - 7,5/10

Messagepar Olrik » Jeu 03 Fév 2022, 14:03

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C’est dans Troublez-moi ce soir (Don’t Bother to knock) que Marilyn décroche son premier rôle principal. Aussi, contrairement à Quand la ville dort, n’a-t-on pas besoin d’attendre un quart d’heure avant de la voir apparaître. Jouant une baby-sitter devant garder une gosse de riches dans un luxueux hôtel, elle apparaît dès les premières minutes, montant dans un ascenseur, encouragée par le liftier qui n’est autre que son oncle.
À cet instant, les gros plans vaporeux sur le visage de Marilyn ont d’abord tout du cliché trompeur. Plutôt que de mettre en avant la beauté sidérante du personnage, c’est bien son caractère brumeux qu’ils soulignent, et le spectateur ne tardera pas à se rendre compte qu’il y a effectivement du flou, du pas net chez cette fille-là.
Dans le registre écorché vive malheureuse et suicidaire, Monroe impose sans peine son personnage. Avec en prime quelque chose de poignant, pour peu que l’on garde en tête son suicide ou que l’on connaisse certains éléments de sa vie passée ou de celle passée sous le nom de « Marilyn Monroe ». Après avoir couché la fillette (Bunny), elle ne peut s’empêcher de se parer d’une luxueuse robe de la mère de Bunny, de se farder et de se mettre de généreuses rasades d’un parfum hors de prix, avant d’esquisser des pas de danse, sous les yeux de Jed, le personnage de Robert Widmark qui l’aperçoit de sa fenêtre. Il ne tardera pas à se manifester et à toquer à sa porte pour faire connaissance avec la ravissante blonde, qui se gardera bien de dire qu’elle n’est que Nell, modeste baby-sitter.
Il y a un peu du symbole de la propre vie de Monroe dans cette élévation sociale représentée par une élévation en ascenseur menant à des chambres d’hôtel que la petite Nell ne peut certainement pas s’offrir. Et alors que la voilà parée, brillant de mille feux, elle semble oublier ce que sa nouvelle apparence peut avoir de faux. Jed (qui lui aussi doit naviguer de son côté en eaux troubles) le comprendra, donc. Derrière l’impressionnante et impeccable façade de cette amie d’un soir se cache tout un réseau d’angoisses qui va faire apparaître les premières lézardes, comme l’indique de vilaines cicatrices à ses poignets. Comme la propre mère de Monroe, Nell a goûté à l’hôpital psychiatrique. Et comme Monroe elle-même, on comprendra que son enfance n’a pas été des plus roses. Et c’est sans doute là l’explication de sa méchanceté à l’égard de Bunny. Qu’elle ligote l’enfant sur son lit peut-être vu comme le simple signe de sa folie. Mais sans cesse perturbée par les interventions de l’enfants qui l’agacent et l’empêchent de continuer à jouer son rôle de princesse avec le prince charmant aviateur, on peut y voir une sorte de retour du refoulé, une résurgence qui lui rappelle d’où elle vient, c’est-à-dire d’une enfance misérable qui n’est en rien celle d’une princesse. Et comme ces interventions proviennent d’une gosse de riches qui a grandit auprès de parents aimants, l’agacement a tôt fait de se teinter de pulsions meurtrières.
À la fin, lors de sa dernière scène, Nell se retrouvera au rez-de-chaussée de l’hôtel, cette fois-ci une lame de rasoir plaquée contre sa gorge. Elle sera empêchée par Jed et Lyn, la femme qu’il aime et qui semble émue par la fragilité tragique de Nell.
Alors qu’elle est évacuée de l’hôtel par des flics qui vont vraisemblablement la rapporter à son hôpital, on peut se dire qu’elle a au moins su glaner un peu d’attention et d’amour sur sa solitude. Mais alors que Jed et Lyn, repartent bras dessus, bras dessous, réconciliés, déjà tout à leur amour renaissant, difficile de ne pas songer à la gosse Nell, en quelques secondes déjà oubliée, laissée à son hôpital qui la guérira, peut-être, ou qui lui donnera l’occasion de se trancher une bonne fois pour toutes les veines.
Dans tous les cas, il est bien ironique de voir Marilyn jouer, pour son premier rôle principal, le rôle d’une suicidaire cafardeuse, ayant besoin d’être admirée pour se donner un verni d’assurance, et surtout destinée à ne pas guérir de son mal. On s’accorda alors à trouver le jeu de cette starlette absolument remarquable. C’est que justement, peut-être que ce n’était pas simplement un « jeu »…
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Siblings of the Cape - 7/10

Messagepar Olrik » Sam 05 Fév 2022, 13:07

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L’histoire raconte les mésaventures d’un frère et d’une sœur (Yoshio et Mariko) vivant ensemble dans un taudis. L’homme, qui boite terriblement du fait d’une jambe droite amochée, voit son quotidien s’aggraver avec la perte de son emploi. Pour survivre, il décide de prostituer sa sœur. Ah ! Petite précision : ladite sœur est déficiente mentalement.
Avec un tel pitch, on l’aura compris, Siblings of the Cape (Shinzo Katayama – 2018) a peu de chances d’être la comédie de l’année. Sans être non plus atroce dans sa plongée dans un Japon sordide pas tellement « Cool Japan », le film fait grincer des dents. En fait, j’ai eu l’impression en le voyant d’assister à la représentation live d’un arc du manga Ushijima de Shôhei Manabe. Il y avait eu un drama et plusieurs films qui l’avaient adapté mais après, voilà, on sait ce que valent ces adaptations avec un ripolinage de rigueur qui gomme les aspérités un peu choquantes. Là, point de ripolinage. On se prend du glauque dans les grandes largeurs.
Par moments, le film m’a fait penser à Une Affaire de famille, de Kore-eda, mais en allant bien sûr plus loin dans le désespoir. Et puis, Katayama n’a pas à sa disposition un Lili Franky ou une Sakura Ando, acteurs éminemment sympathiques qui permettaient de contrebalancer le sinistre de leur condition. Yûya Matsura campe un frangin dépassé par sa situation et assez méprisable dans sa démarche de prostituer une sœur qui n’est pas armée pour refuser. Quant à la sœur qui voit les passes comme autant de jeux rigolos (auprès de gus dont on sent bien la misère sexuelle), pas évident là aussi de se sentir léger en la voyant.
Oui, on est vraiment dans du Ushijima. On regarde tout cela, mi-méprisant, mi-fasciné, nous demandant jusqu’où le couple va tomber, mais espérant aussi un peu de lumière. Dans le manga, c’est souvent à pile ou face, rien ne la garantit. Les fins des arcs peuvent être atroces comme miraculeusement lumineuses. Siblings est un film dur, c’est certain, mais ne jouant pas non plus la carte d’une complaisance crapoteuse de tous les instants – et c’est ce qui le rend finalement estimable – et ménageant surtout une scène finale, à la jonction de la terre, de la mer et du ciel, loin de l’univers cafardeux du Japon urbain, source de toute cette misère dans laquelle se noient d’autres Yoshio et Mariko, qui, sans aller jusqu’à dire qu’elle nous annonce que les deux personnages vont dorénavant marcher sur l’eau, nous donne quand même un peu d’espérance et, pour un tel film, c’est déjà pas mal.
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Poil de carotte (1925) - 7,5/10

Messagepar Olrik » Mer 09 Fév 2022, 22:15

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Si j'ai toujours beaucoup aimé le Poil de Carotte de Jules Renard, j'ai aussi bien apprécié la deuxième version qu'en avait fait Julien Duvivier, en 1932. Je m'étais toujours dit qu'il serait intéressant de voir la première, la muette réalisée sept ans plus tôt. J'ai un peu mis le temps mais ça y est, impossible de résister à une version restaurée, la lacune est comblée, et je dois dire qu'il est assez difficile de départager les deux versions, d'autant qu'elles sont très semblables dans leur structure. Tout au plus remarque-t-on de petites différences. Dans la version de 1925, Félix vole de l'argent à sa mère pour faire plaisir à une cocotte chanteuse de cabaret, tandis que dans la version de 1932, le grand dadais veut utiliser l'argent pour s'acheter... une  bicyclette. Dans cette même version, on a une apparition du parrain de Poil de Carotte alors qu'il n'apparaît pas dans la version muette. Après, ce sont des différences à la marge et dans l'ensemble, les deux versions restituent bien le livre vedette de Renard, même si l'on peut regretter que les deux privilégient le thème du suicide au détriment de celui de la révolte.

Quant à conseiller une version plutôt que l'autre en se basant sur le casting, c'est là aussi chose impossible tant tous les acteurs sont excellents. J'étais sceptique en voyant Mme Lepic, dans la version de 1925, interprétée par une actrice, Charlotte Barbier-Krauss, grimée de manière à ressembler à un homme (avec vilaine moustache en sus !). Mais finalement, on s'y habitue et elle parvient à rendre parfaitement le caractère menaçant et détestable du personnage. Cependant, on appreciera l'autre version qui nous propose d'entendre la Lepic. C'est tout bête, mais comme dans le roman qui n'existe que par ses gifles et ses menaces, il est très intéressant de donner à entendre sa voix (d'ailleurs, de mémoire, dans la deuxième version c'est le premier personnage dont on entend la voix, et avant même qu'elle apparaisse à l'écran : dès le début, l'intérieur des Lepic est habité par cette voix désagréable que l'on a tout de suite envie de détester).

Avantage à la version parlante donc ? En fait, pour avoir vu la première version en compagnie d'Olrik the 3rd, dix ans, je dois dire que plus j'y réfléchis, plus je me range de son côté : avantage à la muette. Car pour ce qui est d'envoûter, de donner corps à une histoire par la seule force de l'expressivité de ses acteurs et de ses compositions, le muet sait y faire, surtout lorsqu'il y a un Duvivier aux commandes. Photographiquement parlant, il y a de réelles belles choses. Et cinématographiquement, c'est audacieux. J'ai un peu écarquillé les yeux lorsque j'ai vu une brève tentative de split-screen. Et les surimpressions d'images pour retranscrire ce qui se passe dans la tête des personnages sont à la fois inventives et justes.

Bref une bien jolie incursion dans l'univers de Jules Renard qui n'appelait pas forcément une deuxième version, même si l'on peut comprendre l'envie de Duvivier de donner à entendre les personnages par l'intermédiaire du chevronné Harry Baur et de Catherine Fonteney en Mme Lepic, alors sociétaire de la Comédie-Française.
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Onoda - 7,5/10

Messagepar Olrik » Ven 18 Fév 2022, 13:10

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Sujet en or que celui de Hiroo Onoda, soldat japonais envoyé aux Philippines durant la Seconde Guerre Mondiale et qui, refusant de croire avec trois autres compagnons que la guerre était terminée, s’enfonça trente années durant dans une vie de maquisard, allant même jusqu’à tuer des paysans et des policiers philippins. En gros, une variante durable de Rambo, pour les autorités une vraie plaie à qui il est impossible de faire entendre raison.

Après, n’allons pas non plus trop loin dans le rapprochement avec le film de Ted Kotcheff, car les trois heures que dure Onoda ne sont pas non plus prétextes à déverser une pléthore de scènes d’action. Elles sont rares en fait, et cinématographiquement parlant, pas très spectaculaires. Pensez, buter des paysans, il y a des faits d’armes plus séduisants. Mais l’intérêt se situe bien sûr ailleurs, notamment dans la situation sidérante dans laquelle s’engluent les quatre personnages menés par Onoda, même si le réalisateur n’est pas complètement parvenu à rendre convaincante la psychologie jusqu’au-boutiste d’Onoda qui refuse l’évidence, quand bien même elle serait apportée par une délégation japonaise dont fait partie son propre père (ou du moins une personne ressemblant à son père, car il est persuadé là aussi que c’est une manipulation). Lors d’un flashback, Harari nous montre ce qu’ont été les trois mois d’entraînement précédant sa mission aux Philippines, entraînement mené par un vieux major, sorte de Trautman vénéré par ses ouailles. On comprend que les phrases inculquées dans l’esprit d’Onoda résonnent par la suite dans son esprit et expliquent pourquoi il continue de se méfier, mais voilà, il a peut-être manqué dans ce flashback une certaine force, une certaine dureté pour rendre pleinement convaincantes ses conséquences (d’autant que l’acteur japonais qui joue le major n’est pas non plus des plus charismatiques).

De même la restitution d’une vie rude « dans la jungle ». Les quatre hommes en bavent, c’est sûr. Mais là aussi il me semble que la dureté retranscrite est un peu trop clean, à l’image d’une photographie un poil trop saturée. Et sans aller jusqu’à attendre une approche à la Malick, il aurait été intéressant de questionner davantage le rapport de ces hommes à cette nature.

Reste que le film est tout de même une belle surprise venant d’un réalisateur pour lequel Onoda n’est que le deuxième long métrage, réalisateur français qui plus est, ayant à gérer des acteurs d’une autre langue. J’ai lu quelque part que le casting avait été assez long. De ce côté, pas vraiment de réserve, il est impeccable, notamment concernant le choix de Yûya Matsuura, vu dernièrement dans le rôle d’un marginal boiteux prostituant sa sœur déficiente mentale.
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Re: [Olrik] Notules 2022

Messagepar Olrik » Jeu 03 Mar 2022, 12:50

FEVRIER
FILMS
The Swordsman
Troublez-moi ce soir
The Cape of the Siblings
A.I.
Poil de Carotte (1925)
Onoda
Benedetta
Johnny Guitar
Ah, Wilderness, part I & II (2017)


LITTÉRATURE
Première personne du singulier (Haruki Murakami)
En tenue d'Eve (Eve Babitz)
La Saison du soleil (Shintarô Ishihara)
L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pélerinage (Haruki Murakami)
Lourdes (Emile Zola)
Refaire sa vie (Frédéric Dard)

BD/MANGA/DIVERS
Hibakusha (Cinna - Carboni)
Jerry Spring, Intégrale tome I (Jijé)
Lucky Luke, nouvelle intégrale Dupuis, tome IV (Morris - Goscinny)
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Re: [Olrik] Notules 2022

Messagepar Mark Chopper » Jeu 03 Mar 2022, 13:16

La Saison du soleil (Shintarô Ishihara)


Assez surprenant avec le recul, quand on songe à la suite de sa carrière (politique + membre aigri du jury Akutagawa). Je me souviens également d'une nouvelle atroce (une fille enlevée par des hommes et violée à plusieurs reprises avant d'être tuée) dans ce recueil :

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(Venant d'un mec qui a qualifié les écrits de Mieko Kawakami de "désagréable et intolérable", c'est l'hôpital qui se fout de la charité.)

Sinon, ça vaut quoi Ah, Wilderness ? Le film me tente, mais pour le coup le bouquin ne m'a pas laissé un grand souvenir.
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Re: [Olrik] Notules 2022

Messagepar Olrik » Jeu 03 Mar 2022, 15:54

Mark Chopper a écrit:Assez surprenant avec le recul, quand on songe à la suite de sa carrière (politique + membre aigri du jury Akutagawa). Je me souviens également d'une nouvelle atroce (une fille enlevée par des hommes et violée à plusieurs reprises avant d'être tuée) dans ce recueil :

Dans La Saison du Soleil, il y a aussi une nouvelle assez violente, sur un passage à tabac qui tourne à la torture. Après, je ne pense pas que le recueil me laissera un grand souvenir.

Pour ah ! Wilderness, c'est assez étrange. Impression d'avoir un équivalent filmique d'Ashita no Joe (pour l'aspect nihiliste), avec un excellent casting, tant masculin que féminin (Anna Konno, Akari Kinoshita et Aoba Kawai offrent d'ailleurs pas mal de leur personne :love: ) et une réalisation très correcte. Malgré cela, j'ai suivi le film assez tièdement. Peut-être que le format (cinq heures quand même) se serait mieux prêté à une série.
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Prisoners of the Ghostland - 1/10

Messagepar Olrik » Mer 06 Juil 2022, 07:54

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Prisoners of the Ghostland
(Sion Sono - 2021)


Bon, ben, comme prévu, c'est une bonne grosse merde. Mais comme j'avais en tête le précédent film de Sono, l'excellent Red Post on Escher Street (sur le thème des figurants au cinéma), j'espérais un peu avant de lancer la pelloche. Mais voilà, Sono, depuis quelques années, ça fonctionne une fois sur deux. On est ici dans ce que je trouve le plus irregardable chez lui, une sorte de gros soufflé bourré de trucs et de machins (l'affiche à ce titre annonce la couleur) pour donner un cachet de simili virtuosité. Ça passait à la rigueur pour Tokyo Tribes qui avait au moins la ligne directrice du manga original, mais là, passées les dix premières minutes, on comprend très vite que l'on va morfler. D'ailleurs, j'ai tellement morflé qu'au bout de trois quarts d'heure j'ai quitté mon salon pour aller arroser mon jardin. Quand je suis revenu, il restait encore trente minutes en compagnie du regard d'abruti de Cage et de la non présence de Sofia Boutella, pas mal dans le Climax de Noé, ici inintéressante au possible. Un comble pour un réal qui a à son actif une pléthore de portraits féminins souvent très réussis.
Je ne sais même pas si les fans de Cage y trouveront leur compte. En mode délire et 36ème degré, j'imagine que l'on doit se poiler. Ils auront en tout cas la joie de tomber sur une des scènes assurément les plus WTF de toute sa filmographie :
Nicolas Cage tenant dans sa main son testicule gauche arraché à cause d'une bombe ! (on en parle ici)

Pour le reste, faut quand même sacrément avoir envie de perdre son temps et de faire saigner ses yeux.

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Re: [Olrik] Notules 2022

Messagepar pabelbaba » Mer 06 Juil 2022, 07:56

La tagline est signée Nicolas Cage.... :mrgreen:
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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