[Olrik] Notules 2022

[Olrik]

Ca n'a rien à voir de prés ou de loin avec du Murakami. On dirait un film de la nouvelle vague francaise.

Lis ou relis la nouvelle originale, rigolo ! Hamaguchi a su capter les moindres détails pour en faire son miel en trois heures.
Et puis, c'est très bien la Nouvelle Vague française. C'est lent, verbeux, tiens, comme du Murakami !

[logan]

J'ai relu la nouvelle et une grande partie de Murakami avant le film "rigolo" mise a part le postulat de départ et l'intro dans la veine de la nouvelle 90% n'a rien à voir. Je veux bien que tu aimes le film zéro soucis mais faut pas non plus user de mauvaise foi et faire passer l'autre pour un con.

[Olrik]

Une nouvelle de trente pages qui donne lieu à un film de trois heures ! Qu'est-ce que t'espérais ? Évidemment que Hamaguchi allait broder à partir du canevas !

90% n'a rien à voir

Putain d'absurde. Va falloir t'interroger sur ce que t'attends d'une adaptation cinéma d'une oeuvre littéraire. Ou bien une petite adaptation très respectueuse, bien droite dans ses bottes, ou une adaptation qui va peut-être s'en écarter, développer des pans d'histoire, en imaginer d'autres en ne s'écartant pas forcément de l'esprit du matériau d'origine. Si tu es passé à côté, navré pour toi.

faut pas non plus user de mauvaise foi et faire passer l'autre pour un con.

Sorry, mais moi, les assertions péremptoires assénées au marteau et au burin de ce type :

Tu vas tellement détester. Ca n'a rien à voir de prés ou de loin avec du Murakami. On dirait un film de la nouvelle vague francaise. Seul l'intro de 30 minutes vaut le coup d'oeil.

Ça me gave tout de suite. "Tellement".

[Mr Jack]

C'est "tellement" tendu sur ce forum, en ce moment.

[logan]

Une nouvelle de trente pages qui donne lieu à un film de trois heures ! Qu'est-ce que t'espérais ? Évidemment que Hamaguchi allait broder à partir du canevas !

90% n'a rien à voir

Putain d'absurde. Va falloir t'interroger sur ce que t'attends d'une adaptation cinéma d'une oeuvre littéraire. Ou bien une petite adaptation très respectueuse, bien droite dans ses bottes, ou une adaptation qui va peut-être s'en écarter, développer des pans d'histoire, en imaginer d'autres en ne s'écartant pas forcément de l'esprit du matériau d'origine. Si tu es passé à côté, navré pour toi.

faut pas non plus user de mauvaise foi et faire passer l'autre pour un con.

Sorry, mais moi, les assertions péremptoires assénées au marteau et au burin de ce type :

Tu vas tellement détester. Ca n'a rien à voir de prés ou de loin avec du Murakami. On dirait un film de la nouvelle vague francaise. Seul l'intro de 30 minutes vaut le coup d'oeil.

Ça me gave tout de suite. "Tellement".

Ou est ce que j'ai dis que le mec n'avais pas le droit de broder pour une nouvelle de 30 pages pour en sortir un film de 03h00? Je dis juste que ce qui brode n'a rien à voir avec l'essence de Murakami mais se rapproche plus d'un film nouvelle vague (nottament tout ce qui touche à la piéce.)

Et je pense que Mark a encore le droit de se faire son propre avis, c'est juste un pronostique, je me doute bien que je n'ai pas l'influence de décider pour lui.

Bref faut péter un coup et arrêter de prendre les gens de haut car ils ont un avis différent.

[Olrik]

Je dis juste que ce qui brode n'a rien à voir avec l'essence de Murakami mais se rapproche plus d'un film nouvelle vague (nottament tout ce qui touche à la piéce.)

One more time, Kakufu est un acteur dans la nouvelle, il l'est dans le film, donc je ne vois pas pourquoi ce brodage serait hors sujet. Et si on considère que Murakami=étrangeté, ben voui, voir un extrait d'une représentation de Godot ou d'autres d'Oncle Vania avec des acteurs qui parlent dans leur propre langue (dont une avec la langue des signes coréennes !) peut participer à cette étrangeté. Toi, manifestement, tu n'as vu qu'une chose : "Ah ouais ! du théâtre ! Pfff! trop nouvelle vague !"

Et je pense que Mark a encore le droit de se faire son propre avis, c'est juste un pronostique, je me doute bien que je n'ai pas l'influence de décider pour lui.

Bref faut péter un coup et arrêter de prendre les gens de haut car ils ont un avis différent.

Y'a la manière d'apporter son avis, Einstein. Tu débarques sans prendre la précaution d'essuyer tes pieds sur le paillasson, tu distribues tes considérations à la truelle qui, pour le coup, me font passer pour un con, comme tu dis, donc ouais, je prends de haut. Et bon sang, je relis encore : "seule l'intro de 30 minutes vaut le coup d'oeil". C'est peut-être toi qui aurait dû péter un coup pour ne pas avoir été sensible à tout ce qu'il y a après. Et puis tiens, pour rappel, Hamaguchi n'a pas choisi Oncle Vania, la référence est dans la nouvelle. C'est si incongru que cela de voir les personnages répéter, dans des rôles qui font étrangement écho à leurs affres dans la vraie vie ? Je ne pense pas que Murakami ait stabiloté cet aspect dans sa nouvelle, il a plutôt misé sur la sagacité du lecteur. Hamaguchi a juste saisi la perche pour développer parce qu'après Senses (film de cinq heures sur des problèmes de cohésion et de communication au sein d'un petit groupe de cinq amies, je ne pense pas que tu puisses aimer – de mémoire on y voit un atelier théâtral et il y a une lecture in extenso en public d'une nouvelle qui dure vingt bonnes minutes), il ne pouvait qu'être séduit à l'idée de faire une mise en abyme sur le même thème avec Kakufu, Takahashi, tout comme développer le personnage de Misaki (la scène où elle retourne à ses racines avec Kakufu dans un Japon enneigé, ça aussi, à jeter aux orties j'imagine...)

Ecris plutôt ton propre avis, tiens, ce sera plus utile.

[logan]

A quel moment je dis que le fait qu'il soit acteur soit hors sujet ? Tu me prêtes des pensées qui ne sont pas, je parle de l'ambiance, de l'écriture et du ressenti qui (à mon humble avis) n'a rien à voir avec du Murakami (dans une bonne partie de l'ouvre) et merci pour le raccourci théâtre = nouvelle vague encore une fois pas le sujet mais le traitement....

Bref fin du sujet pour moi, je te laisse le dernier mot et le ton condescendant qui va avec.

[Mark Chopper]

Je n'ose plus regarder le film maintenant

[Alegas]

[Olrik]

Bordel à queue ! J'explique, j'essaye de préciser et je suis condescendant !
Juste la deuxième critique et ça part déjà en couille, ça promet ! Et avec tout ça, voilà Nadal qui gagne son 21è tournoi du grand chelem ! Quelle journée de merde !
Allez, faut enchaîner...

[Olrik]

Quatrième visionnage de Cure, cette fois-ci en blu-ray, et le moins que l’on puisse dire, c’est que vingt-cinq ans après, le film tient toujours la route dans sa manière originale de revisiter le motif du serial killer.
Comme pour le Silence des Agneaux, il a pour particularité de très vite dévoiler l’identité du criminel. Manière habile de préparer l’intuition de l’inspecteur Takabe qui sera amené à penser que l’assassin

utilise l’hypnose pour commanditer des crimes. On ne doute pas qu’à un moment ou à un autre, il mettra la main sur Kunio Mamiya mais en attendant, on assiste aux effets de la puissance psychique de ce dernier, tout comme une lente descente aux enfers de l’inspecteur, qui doit en plus composer avec une épouse atteinte d’une maladie mentale.

Et pas de bol pour lui, ce n'est pas les découvertes qu'il fait dans son enquête qui vont lui remonter le moral. Ceci est un petit singe desséché. Etonnant, non ?

A cela s’ajoute une représentation de Tokyo peu engageante. A l’appartement très lisse, très aseptisé du couple Takabe répond un univers urbain sale, décrépit, terreau fertile pour accueillir et aggraver les pires maladies de l’âme, à l’image de ce client que croise Takabe dans un pressing, et qui parle à haute voix pour exprimer sa haine envers quelqu’un, probablement son supérieur.

C’est tout l’intérêt de Cure par rapport à des films comme Manhunter, le Silence des Agneaux ou Seven. En fait, Kunio Mamiya importe peu. Ce qui compte, c’est cette démonstration d’un malin génie intérieur que n’importe qui peut porter en lui et qui ne demande qu’à jaillir. En cela le dernier quart d’heure est une petite perfection dans sa manière de l’illustrer, de par le choix de Kurosawa d’envoyer Takabe dans cette bâtisse perdue en pleine nature, sorte de coffre-fort métaphorique de ce qu’il a en lui, c’est-à-dire tout un univers de bric et de broc, de décrépitude et de solitude.

Et lors de la dernière scène dans le restaurant, c’est un Takabe qui a troqué son imper miteux contre un costume noir élégant qui apparaît. Solitaire, toujours, mais plus tranquille, libéré, puisque l’on comprend que le pouvoir de Mamiya lui a été transféré et qu’il a pu ainsi se libérer du fardeau de sa femme. Et ce n’est pas fini puisqu’il semble décidé d’en user dans n’importe quelle situation, comme semble l’attester l’ultime plan nous montrant la serveuse dégainer un couteau et aller dans une direction, menaçante, pour probablement régler son compte à quelqu’un qu’elle déteste (la supérieure qu’on a vue lui adresser la parole juste avant ?). Mais tout n’est pas clair car le petit signal déclencheur d’une velléité criminelle n’est plus le même. Takabe s’est juste allumé une cigarette, n’a absolument pas conversé avec la serveuse. Est-ce parce que son pouvoir est bien plus grand que celui de Mamiya ou parce que la serveuse est vraiment prise d’une pulsion homicide ? Kurosawa se garde bien d’apporter une réponse, se contentant d’un générique montrant une rue crépusculaire où les noms défilent, entrelardés de zébrures, manière de sous-entendre que n’importe qui, dans ce monde urbain désincarné, peut être touché du mal illustré à l’écran durant deux heures parfaitement maîtrisées.

[Mark Chopper]

L'un des tous premiers films japonais (hors animation) que j'ai découverts... ça date.

[Olrik]

Idem, vu au cinéma quand j'étais étudiant. Une bonne petite claque.

[logan]

Je n'ose plus regarder le film maintenant

Tu vas regarder, tu vas départager et tu vas donner RDV au perdant sur le parking de la poste.

[Mark Chopper]

Je vais remater Norwegian Wood avec vos conneries.