[Alegas] Mes Critiques en 2022

Modérateur: Dunandan

Laissez-passer - 7,5/10

Messagepar Alegas » Dim 16 Jan 2022, 19:08

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Laissez-passer de Bertrand Tavernier
(2002)


Un Tavernier assez méconnu j’ai l’impression, c’est très loin d’être un des plus cités alors que ça s’avère vraiment bien. Sur un sujet absolument passionnant (le fonctionnement du cinéma français pendant l’Occupation), Tavernier livre un récit dans la lignée du reste de son cinéma : ici, il est question de traiter les mémoires d’hommes ayant réellement vécu les évènements, avec un vrai côté tranches de vie qui va prendre le dessus sur l’intrigue finalement assez secondaire. Du Tavernier comme je l’aime donc, et si en plus on rajoute le fait que ça parle de cinéma ça fait combo gagnant, car déjà qu’entendre Tavernier discuter de cinéma c’est passionnant, autant dire que voir un de ses films aborder frontalement le sujet fait son petit effet. Et puis ça permet de mettre en valeur une histoire finalement assez méconnue du grand public : le fait que, pendant l’Occupation, le cinéma français était chapeauté par une organisation allemande, la Continental, dans laquelle travaillait beaucoup de monde (Clouzot, Tourneur, Simon, Fresnay, etc…) et qui produira un paquet de films (Le Corbeau étant le plus emblématique) pendant que d’autres essayaient de se débrouiller pour continuer à travailler sans jamais signer le moindre contrat avec les allemands.

Si Tavernier évoque les deux côtés, c’est clairement le fonctionnement de la Continental qui va l’intéresser, à travers plusieurs points de vues, notamment ceux d’un assistant-réalisateur et d’un scénariste. Le film est assez étrange d’ailleurs sur ce point : ça commence comme un film choral avec un montage qui alterne surtout entre les personnages de Gamblin et Podalydès, mais peu à peu c’est le point de vue de Gamblin qui va prendre le dessus pour devenir le figure centrale du récit, du coup on se demande un peu à quoi sert Podalydès si ce n’est montrer d’autres aspects de la situation du cinéma français de l’époque. Si le film n’a pas une grosse intrigue à proprement parler, c’est davantage l’évolution des relations entre les artistes et la Continental qui va rendre le métrage passionnant : on y voit des tournages qui se passent bien (mais avec des anecdotes fascinantes comme le coup du manque de pellicule sur La Main du Diable qui oblige à penser le montage en amont et à chronométrer le temps des répliques en répétition), d’autres avec des acteurs refusant de jouer devant le moindre allemand (Michel Simon sur le plateau d’Au bonheur des dames), mais aussi des collaborations qui vont s’avérer houleuses, que ce soit celle d’un Jean-Paul Le Chanois qui doit cacher le fait qu’il soit juif et communiste, ou encore celle d’un Charles Spaak qu’on oblige à écrire pour avoir de la meilleure bouffe en prison :shock: .

Bref, si on est un tant soit peu intéressé par le sujet, c’est vraiment fascinant à regarder, et ça compense quelques défauts comme des arcs qui prennent étrangement beaucoup de temps (le passage en Angleterre, c’est marrant, mais je suis pas certain de comprendre ce que ça apporte réellement). La fin est très jolie, j’aime bien que ça se termine à partir du moment où Gamblin décide d’arrêter pour la Continental, ça marche très bien au niveau du propos et la voix de Tavernier qui explique que sont devenus les mecs ensuite c’est un bonus très appréciable. Niveau mise en scène c’est du Tavernier donc rien de tape-à-l’œil mais c’est solide. La reconstitution fait un peu peur au début avec la scène des bombardements mais c’est bien mieux ensuite. Gamblin est excellent dans son rôle, c’est un acteur dont j’ai vu finalement peu de choses mais à chaque fois il est bon. Le reste du casting n’est pas en reste, même si on retient surtout ceux qui ont des personnages très intéressants à défendre, je pense notamment à ceux qui jouent Spaak et Le Chanois. Un film que je range facilement dans mon Top 5 Tavernier so far, et qui mériterait d’être plus connu. Pour ceux intéressés par la période, je conseille vivement.


7,5/10
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Main du diable (La) - 6,5/10

Messagepar Alegas » Lun 17 Jan 2022, 17:39

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La main du Diable de Maurice Tourneur
(1943)


Film sympathique mais dont j’attendais mieux vu que j’avais vu juste avant le Tavernier. Ceci dit, c’était quand même très intéressant d’apprendre les conditions de tournage avant d’appréhender ce Tourneur, tant ça se ressent finalement dans la narration qui va dès que possible à l’essentiel (ce qui donne un film plutôt efficace et court). On a donc du pur fantastique à la française, avec le mythe de Faust remis en scène à travers l’histoire d’un homme qui signe un pacte avec le diable en échange de son âme. Un récit classique donc, mais qui fonctionne avec une première partie où le piège se met en place, pendant que la seconde va être plus une sorte d’enquête pour remonter aux origines d’une main tranchée, main qui apporte la célébrité à celui qui la possède.

Globalement, je n’ai pas grand chose à redire sur le film, si ce n’est que je ne suis jamais complètement rentré dedans, la faute peut-être à un personnage principal qui n’inspire jamais une réelle sympathie, bien au contraire (le mec se fait avoir assez facilement d’ailleurs, et Fresnay est presque à contre-emploi, lui qui jouait d’habitude des personnages très sûrs d’eux-mêmes, là il est toujours en position de faiblesse) et sur lequel l’empathie est donc plutôt limitée. Le rythme est un peu inégal aussi, mais ce n’est pas plus gênant que ça vu que la durée fait que le film n’a pas vraiment de bout de gras (par contre la fin est un peu précipitée, en deux minutes c’est bouclé). Formellement, le film est plutôt inspiré, notamment lorsque Tourneur passe la main à son assistant-réal pour des séquences graphiquement remarquables, le meilleur exemple étant toute une scène où l’on découvre des vies passées de façon ingénieuses, malgré les contraintes de budget. Un film sympa donc, où on sent la débrouille pour un résultat efficace, mais dommage que ça reste assez simple côté script, j’aurais pas craché sur quelque chose avec plus d’ampleur ou d’ambition.


6,5/10
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Power of the Dog (The) - 6,5/10

Messagepar Alegas » Mar 18 Jan 2022, 12:16

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The Power of the Dog de Jane Campion
(2021)


J’espérais beaucoup de ce retour de Campion, elle qui n’avait pas signé un film depuis son Bright Star qui remonte à déjà plus de dix ans. A l’arrivée, c’est une déception relative : d’un côté il est évident que la réalisatrice n’a pas perdu sa capacité à proposer des histoires avec des personnages complexes, le tout avec un réel sens de l’image, de l’autre on est quand même loin d’être devant ce que j’appellerais un retour en force, tant il y a cette impression de voir un film assez mineur. Comme on pouvait s’en douter, on est loin d’être devant un western à proprement parler. Ce qui intéresse Campion ici, c’est de prendre une figure ultra-connue, celle du cow-boy, pour finalement déconstruire le mythe de la masculinité qui s’avère être un faux-semblant parmi tant d’autres. Chez un autre réalisateur, le même sujet aurait pu largement me saouler, mais Campion sait proposer ce genre de choses avec pertinence (elle le faisait déjà sur ses précédents métrages, à des degrés moindres) et c’est donc particulièrement intéressant ici, notamment à travers la relation entre Cumberbatch Kodi Smit-McPhee où on a du mal à prédire vers où ça va aller.

A défaut d’être passionnant de bout en bout (des longueurs se font parfois sentir), Campion livre une analyse de personnages dont les interactions entre eux sont souvent fascinantes (mention spéciale à tout ce que Cumberbatch fait subir à Dunst, la scène du piano/banjo est l'une des meilleures du film), le tout sublimé par une forme soignée. Si le film vaut le détour, je dirais que c’est en grande partie grâce à la qualité de l’interprétation, comme toujours chez Campion, et ici Cumberbatch trouve non pas forcément un de ses meilleurs rôles, mais clairement un de ses personnages les plus intéressants et complexes. Bref, j’imagine que beaucoup pointeront aisément du doigt le fait que le film s’inscrive clairement dans une mouvance contemporaine évidente, mais dans mon cas ça ne m’a jamais dérangé, et je trouve même que c’est traité avec beaucoup d’intelligence, de pudeur et d’application. A défaut d’être un grand film, c’est clairement un métrage qui a beaucoup de qualités pour lui.


6,5/10
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Poil de carotte (1925) - 6/10

Messagepar Alegas » Mer 19 Jan 2022, 12:26

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Poil de carotte de Julien Duvivier
(1925)


Troisième film muet de Duvivier que je découvre, et même si ça confirme que c’est pas forcément la période que je préfère du bonhomme il y a clairement dans ces années-là la preuve indéniable que le mec savait raconter des histoires avec brio. Ici, c’est donc la première des deux adaptations du roman de Jules Renard que Duvivier signera dans sa carrière, la seconde étant réalisée sept ans plus tard, avec cette fois l’apport du son pour la justifier. N’ayant pas lu le livre d’origine, je ne saurais dire si l’adaptation est réellement de qualité, mais le fait est que Duvivier a un sens aigu de la narration par l’image, et arrive sans problème à transposer l’histoire dans un film muet. Dès le début du métrage, on retrouve une certaine aisance pour trouver des trucs de mise en scène afin de passer l’idée du son sans pour autant l’avoir, le meilleur exemple étant le commérage de toutes les voisines de la mère Lepic, où on utilise un montage rapide et des surimpressions pour donner l’impression de voix qui ne s’arrêtent jamais.

Un exemple parmi tant d’autres qui confirme le ressenti que j’avais eu après avoir vu Au bonheur des dames : Duvivier avait clairement un train d’avance en termes de mise en scène sur ses concurrents français, et c’est vraiment étonnant qu’il n’ait pas été célébré dès cette époque. Cette version vaut aussi pour ses interprétations : le gamin jouant Poil de carotte est excellent, et les deux parents ne sont pas en reste, l’un étant l’homme contenu qui se révèle peu à peu, l’autre étant la pire des garces, le genre de personnage qu’on adore détester. Là où le film me convainc moins, c’est sur son histoire qui a eu du mal à maintenir mon intérêt sur la durée, mais pour le coup je ne saurais dire si ça vient de l’histoire de base ou de l’adaptation, et il faudrait sans doute que je vois la version de 1932 pour pouvoir en être sûr, d’autant qu’elle a la réputation d’être meilleure. Pas du grand Duvivier donc, mais ça reste une démonstration formelle assez dingue en plus d’être un joli récit qui a ses beaux moments (les dix dernières minutes sont vraiment sublimes).


6/10
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Jours d'automne - 6,5/10

Messagepar Alegas » Mer 19 Jan 2022, 19:11

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Días de otoño (Jours d'automne) de Roberto Gavaldón
(1963)


Premier film de ce réalisateur mexicain que je découvre, et ma foi ce n’est pas mal et c’est surtout très surprenant vu que je m’attendais à une petite fable sociale. On est plus devant un mélodrame qui va aller sur une tendance psychologique qu’autre chose, avec même des moments qui mettent le spectateur assez mal à l’aise puisqu’il est contraint de suivre un personnage qui, de toute évidence, souffre de sérieux problèmes mentaux, au fond c’est un peu une descente aux enfers psychologique mais sans que ça aille dans quelque chose de particulièrement malsain (au final, l’héroïne ne blesse qu’une seule personne : elle même). On va donc suivre une jeune femme débarquant de sa campagne sans personne pour veiller sur elle, et qui va travailler dans une pâtisserie où elle va s’avérer brillante sans pour autant réussir à se faire accepter par ses collègues, notamment parce qu’elle a souvent la tête dans les nuages et à parfois tendance à prendre ses rêves pour des réalités. Une tendance qui va lui jouer des tours puisqu’elle sera persuadée qu’une amourette de passage va se transformer en mariage réussi, ce qui ne sera pas le cas, mais elle va tout de même faire semblant que tout fonctionne puisque cela lui permet d’être au centre des attentions de ses collègues et son patron.

Si la première demi-heure est peu représentative du tournant que prendra le film, ça s’accélère bien vite ensuite : après le mariage, l’héroïne en vient à simuler une grossesse, puis la naissance de son enfant fictif, puis va devoir se débrouiller pour trouver une excuse à chaque fois que quelqu’un veut rencontrer son mari. Bref, ça tourne vite en enfer autant pour le personnage que pour le spectateur qui se demande comment va se terminer un mensonge pareil, et c’est là toute la force du métrage car autant au début on comprend la demoiselle, autant sur la longueur on remet sérieusement en question ses limites. Sur le dernier tiers, ça ressemble presque à du Hitchcock à mesure que les soupçons se font de plus en plus insistants, mais malheureusement le film prend une direction vraiment inattendue pour son dernier acte, et là où on attendait quelque chose d’assez noir, ça se veut finalement très positif avec un personnage qui prend conscience de ce qu’elle doit faire pour faire table rase de ce qu’elle s’est créé. C’est d’ailleurs là ma déception vis à vis du métrage : le réalisateur s’intéresse plus à son héroïne que ce qu’elle cause autour d’elle, et là où j’attendais vraiment de savoir comment l’entourage allait réagir suite à la découverte de la vérité, le film décide plutôt d’avoir une fin très ouverte et un peu facile à mon sens, ce qui a créé un peu de frustration en ce qui me concerne.

Formellement, j’ai pas trouvé ça dingue même si c’est globalement assez soigné. On sent que le réal a quelques idées (le montage du début pour montrer que l’héroïne prend de plus en plus d’importance sur son lieu de travail) mais sinon ça se veut assez classique et ce n’est peut-être pas plus mal au fond vu le sujet et traitement. Par contre, on sent qu’il y a un vrai directeur d’acteurs derrière, avec des comédiens au diapason, notamment Pina Pellicer, actrice à la très courte carrière (elle se suicida à 30 ans) mais qui savait, de toute évidence, comment incarner un personnage jusqu’au bout. Une plutôt bonne surprise donc, qui donne envie de voir d’autres films de ce Gavaldón.


6,5/10
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Double vie de Véronique (La) - 5/10

Messagepar Alegas » Jeu 20 Jan 2022, 12:09

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La double vie de Véronique de Krzysztof Kieślowski
(1991)


Critique rapide avant que j’oublie le film : vu à quel point il m’a marqué, ça ne saurait tarder. Même si j’avais quelques appréhensions, je partais plutôt confiant vis à vis de ce film unanimement considéré comme meilleur que la trilogie Bleu/Blanc/Rouge, et malheureusement à l’arrivée j’ai trouvé ça bien plus pénible. Comme d’habitude avec les films qui veulent faire ressentir au spectateur plus que leur raconter une histoire, tout est question de sensibilité et donc de subjectivité, et en l'occurrence il me paraît évident que le cinéma de Kieślowski me passe un peu par dessus. Du coup, je vois bien, en partie, les intentions du métrage avec cette envie de créer une sorte de rêve éveillé, de lien presque surnaturel entre deux personnages géographiquement opposés, de jeu entre le passé et l’avenir, mais la vérité est que je ne suis jamais vraiment rentré dans le film, et de ce fait je l’ai pas mal subi sur la majorité de sa durée.

Alors autant la partie en Pologne passe car niveau musique ça assure bien (très belle BO), et il y a même la meilleure séquence du film à mon sens dans ce premier tiers (la représentation qui va mal finir), mais toute la partie française m’a complètement perdu. D’une part je ne pense pas avoir compris grand chose, mais surtout il ne se passe absolument rien, et fatalement j’ai trouvé cette heure d’éloge du vide particulièrement pénible. Ce n’est pas aidé par le fait que j’ai trouvé ça assez mal joué dans l’ensemble : Irène Jacob c’est une réplique sur deux qui sonne faux, et c’est pire chez la plupart des personnages secondaires. Heureusement, le film se rattrape visuellement avec un choix photographique très assumé, à mi-chemin entre le sépia de Jeunet et le visuel expérimental d’un Wong Kar-waï, mais du coup à mon sens ça renforce l’aspect belle coquille vide du métrage. Je n’ai aucun doute que le film puisse plaire à quelqu’un qui rentre dans le délire ou qui adhère à l’ambiance particulière, mais dans mon cas, que le film soit bon ou mauvais (impossible de juger en ce qui me concerne), ça n’a juste pas fonctionné.


5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar angel.heart » Jeu 20 Jan 2022, 12:18

Vu il y a 5 ans, absolument aucun souvenir. :eheh:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Mr Jack » Jeu 20 Jan 2022, 16:21

Tu veux pas que Val reste sur le forum, Alegas ? :eheh:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Alegas » Jeu 20 Jan 2022, 16:52

J'ai pas l'impression de descendre le film gratuitement, et je pense que Val ou n'importe qui aimant ce film peut comprendre que ça ne peut pas parler à tout le monde. On est devant une proposition de cinéma assez extrême tout de même.

Après, si Val ne poste plus autant qu'avant, j'espère bien que mes critiques n'en sont pas la raison. ^^
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Soupçons - 6/10

Messagepar Alegas » Ven 21 Jan 2022, 10:53

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Suspicion (Soupçons) de Alfred Hitchcock
(1941)


Quatrième film américain d’Hitchcock, et le moins qu’on puisse dire c’est que le changement de nationalité ne se fait pas vraiment sentir, à l’exception du fait que le réalisateur a désormais à sa disposition des stars US. Pour le reste, on reste en terrain connu, avec l’adaptation d’un roman anglais, se déroulant au Royaume-Uni, et ce n’est donc pas encore tout de suite que Hitchcock pourra passer à la vitesse supérieure puisqu’il reste sur quelque chose de très proche de sa période anglaise. C’est pareil du côté de l’histoire, avec le récit d’une femme qui va tomber amoureuse puis se marier avec un homme qui semble parfait, mais qui cache derrière lui des tendances à prendre trop de choses à la légère, et qui va constamment mentir à sa femme pour lui faire croire qu’il est un honnête homme.

Hitchcock oblige, le récit va prendre une tournure quasiment morbide puisqu’il va être question de meurtre au bout d’un moment, mais on sent que le réalisateur ne peut pas aller au bout de ses envies, sentiment confirmé à la lecture de ses entretiens avec Truffaut où il déclare qu’il aurait préféré une fin nettement plus sombre, avec Cary Grant qui s’impose comme un pur meurtrier mais qui dévoile lui-même, sans le savoir, sa culpabilité au grand jour. Au lieu de ça, on a un final nettement plus gentillet. Certains diront que ça reste une fin assez ambiguë puisque rien ne prouve que Grant n’a pas tué son ami, et c’est assez vrai car sa parole peut toujours être remise en question, mais ça reste une fin pensée pour un public américain qui ne voudrait surtout pas voir l’un de ses acteurs fétiches devenir une figure du mal (apparemment un producteur avait tenté un remontage du film en virant tout ce qui pouvait laisser penser que Grant est un tueur, mais ça aboutissait sur un film sans intérêt de moins d’une heure :eheh: ).

Si on ajoute à cela une histoire globalement assez pépère côté rythme, il est évident que ce n’est pas un Hitchcock à ranger parmi les meilleurs du bonhomme. Néanmoins, il y a beaucoup de bonnes choses, notamment dans l’écriture et des relations entre les personnages (j’aime bien comment l’histoire des fauteuils laissent penser à nouveau que Grant est un bon gars et que Fontaine se fait des illusions), le casting fait très bien le job (premier rôle de Cary Grant chez Hitchcock, avec qui il tournera à plusieurs reprises), et puis niveau mise en scène il y a pas mal de choses mémorables, le plus emblématique étant la fameuse séquence du verre de lait :love: , où Hitchcock avait placé une ampoule allumée à l'intérieur du liquide afin que le regard du spectateur se dirige vers le verre, et non pas vers Cary Grant. Un petit Hitchcock donc, mais tout de même recommandable.


6/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar angel.heart » Ven 21 Jan 2022, 11:17

Ouais, c'est sympa mais assez anecdotique. C'est donc dans la moyenne des Hitchcock...

Cela-dit c'est vrai que la scène du verre de lait fait son petit effet.
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King's Man : Première mission (The) - 6,5/10

Messagepar Alegas » Lun 24 Jan 2022, 14:45

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The King's Man (The King's Man : Première mission) de Matthew Vaughn
(2021)


J’avais envie d’y croire depuis le premier trailer, mais le souvenir du second Kingsman avec son ton gogol poussé à son paroxysme créait pas mal d’appréhensions. Au final, ce prequel est finalement une excellente idée de la part de Vaughn, qui lui donne l’occasion de rester dans sa franchise (et donc de bénéficier d’un gros budget et d’un sacré casting) tout en proposant quelque chose de singulièrement différent. Ici donc, on troque l’humour omniprésent des Kingsman pour aller vers quelque chose de bien plus premier degré. Alors certes, l’humour est toujours là, mais il ne vient pas parasiter l’ambiance de Première Guerre Mondiale, ambiance qui se veut donc bien plus lourde, pesante, sans toutefois refuser parfois un peu de légèreté. Vaughn se fait clairement plaisir avec sa note d’intention, qui lui permet d’aborder le fameux conflit sans chercher une quelconque véracité historique, et surtout sans avoir peur du ridicule.

On a donc un film où la WW1 est déclenché par une société secrète façon SPECTRE, où Lénine et Adolf Hitler sont des agents dont le but est de faire sombrer le monde dans le chaos :eheh: , où Raspoutine est un combattant féroce qui mêle kung fu et danse russe :eheh: , bref c’est du gros n’importe quoi mais ça assume très bien cet aspect et du coup, pour peu qu’on accepte le délire, ça passe crème. Car c’est là, à mon sens, la grande force du film dans un paysage de blockbusters où tout se ressemble de plus en plus : The King’s Man n’oublie jamais d’être, malgré son apparence premier degré et son contexte géo-politique très présent au sein du récit, un divertissement fun. Entre une séquence de combat avec Raspoutine (meilleur personnage du film, on aurait presque envie de voir un spin-off entier centré sur lui :mrgreen: ) ou un saut en parachute compliqué, ça n’hésite pas à envoyer la sauce côté action, et la cerise sur le gâteau étant une super scène nocturne en plein no man’s land, basée sur un concept simple mais génial : des allemands et des anglais se foutent sur la gueule à coups d’armes blanches en restant le plus silencieux possible pour éviter de déclencher les tirs des tranchées qui les entourent :love: . Le film est blindé de petites idées efficaces comme ça, avec Vaughn qui se fait bien plaisir en prenant des libertés historiques (le look des allemands dans la scène précédemment cité est mortel, on croirait presque que le Kroenen d’Hellboy peut surgir à tout moment :love: ), et je ne parle même pas de la mise en scène où, toujours avec une lisibilité impeccable, le réal enchaîne les money shots et les délires expérimentaux (le coup de la caméra qu’on fixe sur une lame d’épée, je ne me souviens pas avoir vu ça ailleurs, et j’adore le timelapse sur la campagne française qui se dégrade pour devenir un no man’s land :love: ).

Alors ok, le film a ses défauts, entre un contexte géo-politique pas toujours bien exploité (on sent que Vaughn galère à rendre passionnant, narrativement parlant, comment évolue la guerre et pourquoi), une trame principale qui manque d’implication pour réellement marcher côté émotion (par contre, c’est plutôt culotté de se débarrasser d’un personnage majeur en plein milieu du film) des personnages secondaires qui n’ont pas grand chose à défendre côté écriture, ou un twist final un peu moisi (il aurait mieux fallu que le bad guy soit juste un mec qu’on avait jamais vu avant, là ça tombe à plat en plus d’être bourré d’incohérences), mais le fait est que ça reste un divertissement plutôt cool, bien filmé, proposant des séquences dantesques, avec des acteurs livrant chacun ce qu’on leur demande. Dans la franchise Kingsman, c’est un ajout bienvenu et rafraichissant, et du coup c’est vraiment dommage de constater qu’il ne trouve pas son public alors que ça mérite bien plus de succès que le second opus :| .


6,5/10
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Don't look up : Déni cosmique - 4/10

Messagepar Alegas » Mar 25 Jan 2022, 10:40

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Don't look up (Don't look up : Déni cosmique) de Adam McKay
(2021)


Décidément, je ne suis vraiment pas fan de la tournure de la carrière d’Adam McKay depuis quelques années, tout l’aspect satirique de ses films était quelque chose qui marchait bien dans le cadre d’une comédie pure, mais depuis que ses films veulent interpeller directement le spectateur pour revendiquer quelque chose c’est nettement moins réussi. Alors autant je trouvais The Big Short et Vice moyens, autant ces derniers avaient un cadre (la crise des subprimes pour l’un, les actions de Dick Cheney sous la présidence de Bush pour l’autre) qui les rendaient intéressants et instructifs, mais là McKay fait le choix de faire un film critiquant l’inaction face à la crise écologique, mêlé à une ambiance de film catastrophe 90’s, et le moins qu’on puisse dire est que le résultat est assez lourdingue.

Car sur le papier, pourquoi pas après tout : le film ne brille pas de subtilité mais ça ne serait pas le premier, ni le dernier film, à critiquer tour à tour le gouvernement, les médias, la tendance des masses à s’intéresser aux choses futiles plutôt qu’aux sujets d’importance, les riches agissant avant tout pour leurs propres intérêts, etc… Le souci dans Don’t look up vient surtout du traitement : McKay veut à la fois faire une satire absolue, où quasiment chaque personnage, hormis les deux leads, peut être moqué, comme une sorte de Dr. Strangelove moderne, mais le réalisateur souhaite aussi faire un film qui se prend nettement plus au sérieux dans son dernier acte, et c’est clairement là que ça coince, le fait de vouloir jouer sur les deux tableaux vient complètement casser les intentions du métrage. Ça donne un mélange qui ne fonctionne pas, comme un film qui se voudrait plus intelligent qu’il ne l’est alors qu’au fond, il est presque aussi idiot que les personnages qu’il critique.

C’est bien beau de vouloir faire un parallèle avec la situation écologique actuelle, mais à trop forcer le trait on perd complètement la force du propos. L’autre souci à mon sens, c’est la démesure du projet : un film pareil aurait sûrement eu nettement plus de force s’il se montrait plus humble, mais là, à vouloir exhiber son gros budget, son prestigieux casting (où la plupart des acteurs sont sous-utilisés ou mal utilisés), sa durée excessive et jamais justifiée, tout ça pour en faire le nouveau blockbuster made in Netflix, ça fait un peu serpent qui se mord la queue dans un film qui critique en partie la surconsommation, les tendances d’une jeunesse aux yeux rivés sur les écrans, et les grosses compagnies assises sur plusieurs milliards. Bref, il y avait probablement quelque chose de potable à sortir de ce projet, mais en l’état ça donne un mélange foutraque, vain et inégal.


4/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Mark Chopper » Mar 25 Jan 2022, 10:44

Bravo, je n'aurais pas mieux dit. D'accord à 100 %.
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In Hell - 2/10

Messagepar Alegas » Mar 25 Jan 2022, 18:07

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In Hell de Ringo Lam
(2003)


Je ne vais pas mentir : je n’attendais pas un grand film, mais vu que j’aime bien ce que j’ai vu de Ringo Lam jusqu’ici (Full Alert et son segment du film collectif Triangle), et vu que ce In Hell est apparemment considéré comme le meilleur des trois qu’il a pu faire avec Van Damme, j’espérais au moins quelque chose de sympa, un peu comme Légionnaire, autre film avec l’acteur belge que j’ai découvert l’année dernière. Manque de bol : j’ai trouvé ça particulièrement mauvais, et pas genre mauvais mais ça se regarde quand même, plutôt le genre vraiment mauvais et on souffre devant. In Hell ne manque pourtant pas de bonnes idées : on joue sur l’image de Van Damme en faisant de son personnage un rôle à contre-emploi (pendant une bonne moitié de film, il ne fait que baisser les yeux et se prendre des coups sans répondre), on écarte très vite la proposition d’un revenge movie pour partir sur du film de prison pur et dur, mais malheureusement ces bonnes intentions souffrent constamment d’un traitement naze et d’une écriture nawak, et ça finit de transformer ce film en DTV peu recommandable.

Dès l’introduction, c’est nul, entre Van Damme qui ne sait pas jouer le mec amoureux, sa femme qu’on a prise juste pour son physique, le meurtre où absolument tout sonne faux, la musique techno qu’on met sur une course-poursuite juste après une scène tragique (la médiocrité de la bande-son est une constante dans ce film, c’est abominable :evil: ). Et même si on sent que tout ce début est là pour justifier le fait d’envoyer Van Damme en taule, ça ne se confirme pas vraiment car on va avoir pendant tout le film le héros hanté par le souvenir de sa femme décédée, avec des trucs WTF comme un papillon en CG (moche évidemment) qu'on nous présente comme le fantôme de son épouse, et qui va venir rendre visite à Van Damme dans sa cellule pour lui rappeler de rester un homme digne :eheh: . Ce genre de scène, pourquoi pas dans un film qui le justifie, mais quand on passe aussi peu de temps sur la relation amoureuse ou quand tout le reste du film se veut être du film de prison vénère avec viols, combats et administration corrompue, ça fait vraiment tâche et pire encore : ça jure tellement que ça en devient complètement ridicule alors que ça se veut juste être naïf.

L’autre souci, et de taille, c’est que tout le côté film de prison est complètement foiré : ok on a une prison dégueulasse où tout peut arriver, sans aucune concession, mais ça ne fait pas un film. D’autant que ça ne s’assume pas jusqu’au bout : pendant plus d’une heure c’est le pire endroit endroit du monde, et sur les dernières minutes les gangs se découvrent une humanité et décident de faire de Van Damme un martyr pour finalement renverser les gardiens et le directeur corrompu. Là encore pourquoi pas si c’était bien amené mais d’une minute à l’autre on passe de la pire prison ever à celle de Shawshank Redemption avec des prisonniers vénères, même le boss final des détenus devient un bisounours parce que… Van Damme répondait aux coups qu’il donnait contre les murs de sa cellule adjacente :eheh: . La narration par la voix-off d'un personnage qui ne sert finalement à rien est naze. Je ne parle même pas de la transformation du héros à mi-chemin du film : il suffit de quelques jours au trou pour transformer un mec lambda en combattant quasiment impossible à battre :lol: . On essaye de nous faire avaler ça avec un montage à l’image du reste du film : fauché et inefficace.

En parlant de fauché, j’ai pas spécialement envie de tirer sur l’ambulance en critiquant l’aspect DTV à petit budget que se tape le film mais bon : c’est tourné en Bulgarie et ça se voit, et la prison c’est grosso modo quelques hangars avec de la campagne autour, rien de plus. De ce petit budget, la mise en scène de Ringo Lam en pâtit forcément, et pour le coup c’est générique au possible, monté de façon beaucoup trop cut pour que les combats soient lisibles, et les échelles de cadre souvent rapprochées laissent à penser que Lam ne devait pas avoir beaucoup de choix sur le tournage. Bref, y’a pas grand chose à sauver de ce film, et moi qui voulait tenter les autres JCVD made by Ringo Lam je crois finalement que je vais m’arrêter là et mater plutôt ses films HK.


2/10
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Auteur: Scalp

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