Les avis de vos dernières lectures

[osorojo]

Huhu ^^
Je vais d'abord me faire Sérotonine comme on en avait parlé. Puis j'ai plateforme à suivre, mais c'est vrai qu'anéantir, ça vend du rêve comme titre

[Mr Jack]

Je serais curieux d'avoir ton avis sur La théorie de l'information ^^
Ça me rappelle que je voulais lire Téléréalité.

Je ne sais pas si tu t"adressais à moi ou Mark mais pas de soucis, dans tous les cas.
Et Téléréalité est bien cool, en tout cas !

Sinon, rajout de dernière minute:



Voyage de Martin Scorsese à travers le cinéma américain de Martin Scorsese & Michael Henry Wilson : 8/10
Où on en apprend plus sur ses influences (son affection particulière pour Minnelli, Walsh ou Tourneur) et un petit cours didactique sur l'âge d'or d'Hollywood, très instructif, surtout quand il aborde les jeux d'influence et les rapports de force entre producteurs et réalisateurs. On comprend avec du recul (le livre/film a été fait à la fin des 90's) qu'on est peut-être repassé à un modèle où les producteurs et les majors ont repris le contrôle sur les réalisateurs (il sait de quoi il parle parce qu'il est arrivé lui au moment où les réalisateurs se sont affirmés en tant qu'auteurs à part entière) qui ne sont plus que des exécutants. Il met en avant un film de Minnelli justement pour le tendre en miroir sur notre système actuel, Les Ensorcelés (pas vu, encore, mais très envie, du coup). Et puis aussi sur les débuts du cinéma, il explique que les réalisateurs avaient érigé le cinéma en tant qu'art visuel ultime, avec des mecs comme Murnau qui considérait la caméra comme un prolongement de la pensée, et tout a été remis en cause avec le parlant, "putain faut mettre des dialogues, maintenant". Nan vraiment un super bouquin.

[osorojo]

Je te parlais bien, puisque c'est Mark qui m'avait conseillé le bouquin à l'époque ^^

Tu vends bien le bouquin de Scorsese, ça a l'air sympa

[pabelbaba]

Adios Carlingue de Philippe Fenollosa

Comme dit précédemment, je connais bien l'auteur et ça fait plaisir de voir le gap avec son précédent roman.

Ici c'est un roman historique qui prend la forme d'un road movie bien saignant. Une famille de juifs essaye de quitter la France occupée avec l'aide des anciens camarades de tranchées du père. Au menu, de l'action, forcément, mais surtout des brouettes de persos hauts en couleur, avec des destins très divers. On s'attarde beaucoup sur le passé des personnages, qui ont toujours des histoires rocambolesques à raconter et à vivre. Ca pourrait être épuisant à force, mais ça fonctionne bien, tant le panel de héros est varié. En plus le style est très soutenu mais s'autorise un max de punchlines en maniant les figures de style comme un Audiard qui serait né dans le 7ème plutôt que le 14ème.

C'est pas vraiment le style de roman que je lis d'habitude, cependant j'ai vraiment été pris et agréablement surpris.

[Olrik]

Cela faisait longtemps que je n'avais plus mis le nez dans l'oeuvre d'Yslaire en dehors d'une intégrale de Bidouille et Violette mais là, j'ai senti le gros poisson avec ce Mademoiselle Baudelaire, concentré sur la relation tumultueuse entre le poète et sa muse, Jeanne Duval, la "Venus noire" à l'origine de nombre de poèmes des Fleurs du mal.
Yslaire y narre la descente aux enfers du poète maudit, entre coucheries endiablées et doses de laudanum de plus en plus importantes, le tout en n'oubliant pas de restituer les liens familiaux (entre Baudelaire et sa mère) mais aussi les lien confraternels avec les pousses romantiques de l'époque (Nadar, Delacroix, Courbet, Nerval, etc.). La trouvaille d'Yslaire est d'avoir donné la parole à Jeanne Duval elle-même puisque c'est elle, la muse maudite que personne ne cherchait à défendre, qui livre sa version de sa liaison avec Baudelaire.
Il ressort de tout cela une plongée réussie et maîtrisée dans le Paris du romantisme, permettant notamment à Yslaire de s'adonner lui aussi à une poésie picturale, à une version graphique des Fleurs du mal, alternant visions érotiques malsaines et bestiaire gothisant.

[Dionycos]

Fabcaro, ça a toujours été mon truc, son humour absurde me parle, je ris comme un goret à chaque fois. Je reconnais toutefois qu'il a tendance à faire toujours la même choses et que ses planches sont tout de même très inégales. Mais avec ce Moon River, je trouve qu'il se rapproche du génie de Zaï zaï zaï. Déjà, exit la compilation de planches peu liées entre elles. Même si chaque page est un gag autonome, le tout forme un vrai récit (absurde bien sûr), avec des vannes construites sur la durée et du comique de répétition.
Et il fait preuve de pas mal d'autodérision au détour de quelques planches où il change totalement son trait pour se représenter lui même, un poil dépressif, en train d'écrire cette BD, comme peut le faire Manu Larcenet.
Vraiment un bon cru.

Un exemple de planche bien débile qui m'est restée en tête un moment :

[Mark Chopper]

Messieurs, c'est la littérature ici... La BD a son propre topic

[Mr Jack]

Tu sous-entend que la BD n'est pas de la littérature ?

[Mark Chopper]

Pour moi c'est un art différent.

[Olrik]

La BD touche à la littérature sans lui appartenir totalement.
Aucun souci en ce qui me concerne pour mettre les deux dans le même panier (surtout pour un titre qui parle de Baudelaire ou un autre de Fabcaro faisant dans l'absurde. C'est pas non plus comme si on chroniquait l'intégrale du Scrameustache ou de l'Agent 212).

[pabelbaba]

Ok.

Alors ça ne gênera personne si je mets ma critique des 3 Mousquetaires de Paul WS Anderson ici?

C'est pour éviter à Mark d'avoir à le poster.

[Mark Chopper]

Dès que le festival d'Angoulême repart, je leur suggère d'inviter Christine Angot à la place d'un obscur mangaka pour faire plaisir à Olrik.

[Olrik]

Saperlipopette ! Je pensais pas que le compartimentage uber-rigoureux des sujets était chose si sacrée ici.
Eh ben ça alors dis donc !

[Mark Chopper]

Tu n'as pas reçu le nouveau protocole ?

[Olrik]

Avec le "crétin utile", j'ai paramétré outlook de manière à ce qu'un message soit illico envoyé à la corbeille dès que le mot "protocole" est détecté, ceci expliquant sans doute cela.
Mais allez, je veux bien faire un effort. J'enchaîne :

Une bien belle édition reprenant l'intégralité des textes de Gainsbourg mis en musi... et merde, encore foiré mon coup. Décidément, cette semaine de vacances forcées me ramollit. Je retourne plutôt à ma lecture des Exploits du Brigadier Gérard (de Conan Doyle), ce sera plus sage.