MATRIX : RESURRECTIONS de Lana Wachowski

[Alegas]

Un clin d’œil trouvé sur Reddit :

[ril]

Tu as vu la scène post générique Alegas?

[francesco34]

Y'avait une scène complètement post-générique? Pas vu de mon côté. Ca m'agace ce principe!!

[Alegas]

Tu as vu la scène post générique Alegas?

Raté à la première vision mais rattrapé à la seconde après avoir été prévenu.
Francesco, tu ne rates rien : cette scène post-générique est plus une private joke qu'autre chose, un petit tacle envers cette tendance.

[ril]

Justement c'est parfaitement dans l'esprit Meta/Matrix

C'est une séance de brain-storming, le cinéma est mort, les jeux sont morts, le narratif aussi, on a besoin de vidéos de chats que l'on appellera The Catrix

Edit: devancé par Alegas

[Alegas]

D'ailleurs, cette scène provoque, je pense, l'effet voulu en salles : j'ai entendu plein de jeunes frustrés d'avoir attendu tout le générique juste pour ça, alors qu'ils attendaient probablement une révélation de la mort qui tue genre teasing du prochain.

[ril]

Je me suis fait "piégé" aussi, teasing de Matrix 5 (improbable),

retour again du Mérovingien, ouf non

et puis je me suis marré.

[pabelbaba]

The Matrix Resurrections : 6,5/10

Au fond, le grand problème de ce film, c'est que la trilogie originelle est toujours aussi pertinente aujourd'hui. Il était visiblement difficile d'apporter quelque chose de neuf, et je ne trouve pas que Lana Wachowski y arrive vraiment. On remartèle dès lors les messages principaux de la saga (ce qui est toujours utile), en partant dans une direction différente ; plus qu'une suite aux Matrix, ce film est surtout une œuvre de plus de sa réalisatrice, qui parle de ses questionnements du moment. Ça aurait pu être très intéressant évidemment, mais le résultat est un peu pauvre quand on compare ça au reste de la carrière des Wachowski, surtout en terme d'originalité. Il y a pas mal de choses décevantes, mais le film est tout de même gagnant quand il se recentre sur ses personnages et un aspect purement émotionnel.

En même temps c'est pas vraiment un film tourné pour autre chose que se remettre en selle.

[maltese]

Ce film n'aurait certainement pas existé si la carrière des Wachowski était toujours au beau fixe, ça parait clair. Mais Lana Wachowski n'en fait pas un simple film de commande pour autant, on sent qu'il y a beaucoup de choses personnelles dedans (mais ce n'est pas pour ça que tout est réussi...).

[pabelbaba]

Je ne la connais pas assez pour dire si c'est si perso, mais y a quand même beaucoup de choses là pour faire juste plaisir : fan service, humour, girl power...

[maltese]

Hmmm, niveau fan service, il y en a, et c'est pas l'aspect le plus glorieux du film. Mais questions humour et "girl power", mouais, on est plutôt dans la lignée de Sense8, et le traitement ne me semble pas fait pour faire plaisir ou correspondre à l'air du temps, c'est juste quelque chose qui rejoint les préoccupations de Lana Wachowski (cf. la plupart de ses œuvres).

[pabelbaba]

L'humour, c'est pas enorme, mais quand même, y a une grosse blague alors qu'on n'a jamais vu ça dans la trilogie. Pour le GP, le gros clin d'oeil au syndrome Trinity, c'est presque aussi meta que le début du film.

[maltese]

L'humour, c'est pas enorme, mais quand même, y a une grosse blague alors qu'on n'a jamais vu ça dans la trilogie. Pour le GP, le gros clin d'oeil au syndrome Trinity, c'est presque aussi meta que le début du film.

Pour ce qui est de l'humour, j'y ai plus vu une envie de dédramatiser, peut-être de "désacraliser" tout ça, ce qui me paraît cohérent avec ce qu'on voit dans la première partie du film :

au travers des réunions des scénaristes du jeu Matrix 4, Lana expose différentes interprétations de ce qu'est Matrix, de ce que la trilogie représente pour le public, et plus encore, de ce que c'est finalement devenu aujourd'hui. On en parlait dans le topic du film, cette question de "l'héritage de la trilogie"... et je pense vraiment qu'un des "projets" du film est justement de déconstruire une partie de la fascination trop sérieuse et peut-être mal orientée qu'entretient une partie du public envers la saga, à savoir se fixer sur le "décorum" (le sérieux de l'histoire, les délires de geeks, etc) plutôt que sur l'appel à la libération, au réveil. Du coup, le fait d'être en mode un peu plus décontracté, je pense que ça rejoint cette idée.

Encore une fois, je précise que ce n'est pas pour autant que je trouve ça réussi (le "i still know kungfu", cest tellement pas drôle putain ). Mais d'une certaine façon, je pense qu'il aurait justement été bien plus convenu et "fanservice" de jouer la carte du sérieux badass à fond comme à l'époque.

Et pour Trinity,

j'y ai pensé aussi, mais franchement, encore une fois, le fait de montrer que l'Élu a besoin de Neo et Trinity pour se compléter, de l'Homme et de la Femme, c'est tellement en résonance avec le parcours de Lana Wachowski et avec ses différentes œuvres que je ne vois pas du tout ça comme quelque chose d'imposé, mais plutôt comme quelque chose au fond d'évident pour elle.

C'est un film qui est tout de même bien à part. Je repensais à Coppola qui, pour son director's cut du Parrain III, a rebaptisé son film "Coda: The Death of Michael Corleone", ce qui était le titre qu'il envisageait à l'époque. Peut-être que ce Matrix 4 aurait dû s'appeler "Matrix, Coda: The Resurrection of Neo and Trinity", histoire de bien faire comprendre qu'on partait sur autre chose.
(Mais bon, un titre pareil aurait été inenvisageable pour les mêmes raisons qui ont fait que le Parrain III s'appelle bien Le Parrain III )

[pabelbaba]

T’as raison pour l’humour, d’ailleurs dans ma belle famille, qui est plutôt fan de la saga, le plus gros reproche c’est le manque de ”classe” général et cette décontraction joue pour une bonne part là-dedans je pense.

En revanche j’ai du mal à m’expliquer pourquoi à la sortie du Simulatte, la blague fonctionne et ne fout pas toute la dramaturgie en l’air comme dans SW8?

Sinon, ça reste quand même un film très facile d’accès.

[osorojo]

Passive audience accepted ?
Sinon, je fais l'impasse, avec l'âge j'évite le moindre effort.