El ángel exterminador (L'ange exterminateur) de Luis Buñuel
(1962)
(1962)
C’est pas le film qui me convaincra de la haute réputation de Buñuel en tant que réal, mais ça fait clairement partie des meilleurs films que j’ai pu voir du bonhomme avec Le journal d’une femme de chambre (bon celui là, la vision remonte à quinze ans mais de mémoire c’était sympa). Ici, c’est un film qui doit quasiment tout à son concept : des bourgeois se retrouve pour une fête dans une grande ville alors que les domestiques quittent sans raison apparente le lieu, puis il s’avère que les bourgeois sont prisonniers d’une des pièces de la maison par une force invisible, pendant que les forces de l’ordre ne peuvent rentrer dans la propriété. L’occasion pour Buñuel de gratter le vernis de cet ensemble de personnage, et d’analyser comment les rapports, les personnalités et les valeurs vont se désagréger au fur et à mesure de cet enfermement mystérieux.
Dans les intentions, ça m’a beaucoup rappelé un court-métrage de Denis Villeneuve que j’avais découvert plus tôt dans l’année, Next Floor, où on pose aussi des bourgeois dans une situation extraordinaire pour mieux filmer leur côté grotesque, et autant j’ai des choses à redire sur le film de Buñuel, autant le concept est tellement fort qu’il permet en grande partie au métrage de fonctionner. Alors oui, il y a des longueurs, oui il y a peut-être un peu trop de personnages, et oui c’est difficile d’avoir un minimum d’empathie envers des personnages qu’on nous présente d’emblée comme assez détestable, mais à côté de ça l’analyse de la classe bourgeoise marche bien, l’enfermement se ressent bien malgré une mise en scène que je qualifierais d’un peu trop simple (les morts ne sont pas assez percutantes par exemple), et le casting s’en sort bien alors que ce n’est pas forcément évident de jouer des personnages à deux doigts de sombrer dans la folie. Cerise sur le gâteau : le final est vraiment réussi, et ajoute une couche de mystère à cette histoire pour le moins étonnante. Des films de Buñuel vus jusqu'ici, sans aller jusqu’à dire que c’est un excellent métrage, c’est clairement l’un des plus recommandables.
Dans les intentions, ça m’a beaucoup rappelé un court-métrage de Denis Villeneuve que j’avais découvert plus tôt dans l’année, Next Floor, où on pose aussi des bourgeois dans une situation extraordinaire pour mieux filmer leur côté grotesque, et autant j’ai des choses à redire sur le film de Buñuel, autant le concept est tellement fort qu’il permet en grande partie au métrage de fonctionner. Alors oui, il y a des longueurs, oui il y a peut-être un peu trop de personnages, et oui c’est difficile d’avoir un minimum d’empathie envers des personnages qu’on nous présente d’emblée comme assez détestable, mais à côté de ça l’analyse de la classe bourgeoise marche bien, l’enfermement se ressent bien malgré une mise en scène que je qualifierais d’un peu trop simple (les morts ne sont pas assez percutantes par exemple), et le casting s’en sort bien alors que ce n’est pas forcément évident de jouer des personnages à deux doigts de sombrer dans la folie. Cerise sur le gâteau : le final est vraiment réussi, et ajoute une couche de mystère à cette histoire pour le moins étonnante. Des films de Buñuel vus jusqu'ici, sans aller jusqu’à dire que c’est un excellent métrage, c’est clairement l’un des plus recommandables.
6/10