[Alegas] Mes Critiques en 2021

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Mer 08 Déc 2021, 14:34

Le film a eu droit à une séance événementielle dans le monde, à laquelle seul le Pathé Quai d'Ivry participait en France. L'entrée y était gratuite.
Par chance, un pote m'a prévenu après avoir lu la news sur Collider, sinon je n'en aurais jamais entendu parler.
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar maltese » Mer 08 Déc 2021, 14:41

Bizarre comme système d'avant-première, mais tant mieux pour toi :super:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Olrik » Mer 08 Déc 2021, 20:11

Alegas a écrit: le texte d’origine est conservé

Mais apparemment bien coupé, car 1h45, ça me semble court pour tout reprendre.
Je regarderai par curiosité, mais après Welles, Polanski et Kurosawa, ça me semble sacrément couillu (inconscient ?) comme projet.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Mer 08 Déc 2021, 21:14

C'est tellement meilleur que le Kuro. :chut:
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Easy girl - 5,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 09 Déc 2021, 11:40

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Easy A (Easy girl) de Will Gluck
(2010)


Critique rapide pour celui-là car y’a pas grand chose à en dire. C’est pas génial mais c’est pas nul non plus, dans le genre teen-movie ça se regarde sans ennui mais par contre c’est clairement dispensable. Le film a pour lui une idée de script assez intéressante (une nana quelconque devient la plus populaire de son lycée après qu’elle ait menti sur la perte de sa virginité et que l’information s’est répandue), un rythme plutôt efficace et une Emma Stone qui élève le métrage, mais pour le reste on est complètement dans un film cliché du genre. Entre les parents trop cools, le camarade gay, la meuf catho et j’en passe, toutes les cases sont cochées, et du coup ça donne vraiment l’impression de voir un film déjà vu cent fois alors que, encore une fois, ça essaye de proposer autre chose en traitant avec pertinence des dérives lycéennes des fausses rumeurs et de la sexualité. Formellement, ça laisse présager du bon au début avec du plan-séquence, mais ça montre vite ses limites et au final la réal est hyper fonctionnelle, sans idées, et possède une photographie digne d’un téléfilm où absolument tout est plat et éclairé comme dans une pub. Un film qui marche bien pour une séance sans prise de tête donc, mais faut clairement pas s’attendre à plus : c’est vite vu vite oublié.


5,5/10
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Finch - 7/10

Messagepar Alegas » Ven 10 Déc 2021, 17:16

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Finch de Miguel Sapochnik
(2021)


Jolie surprise sortie de nulle part vu que je n’avais jamais entendu parler du film ou vu une seule image avant de le lancer. Alors clairement, c’est un film que je n’ai vu que pour Tom Hanks à la base (étonnant d’ailleurs de le voir sur un projet pareil), et quand bien même il est l’une des causes de mon appréciation du film, il y a tout de même un bon paquet de choses à côté qui rend ce projet hautement sympathique. Pourtant, sur le papier, on est sur quelque chose d’ultra-classique : un univers post-apocalyptique dans un futur proche, l’humanité quasiment décimée, un homme seul qui survit au jour le jour, des inspirations visuelles facilement décelables (Mad Max et The Road notamment), mais au-delà de ce point de départ c’est clairement la direction intimiste du récit qui va rendre le film original.

Ici donc, le héros cherche à faire plus que survivre en se construisant un robot dans un but que je ne révélerais pas ici sous peine de spoiler, et il va en découler une aventure à la fois prenante et tendre sur l’apprentissage et la transmission des valeurs/d’une raison de vivre. On a beau donc avoir des scènes qui rappellent que nous sommes dans un univers où la survie prime sur le reste (j’aime bien le fait qu’on ne voit aucun autre humain, ils sont seulement suggérés), c’est vraiment la relation entre Hanks et son robot qui est au centre de l’attention, une relation classique bien mais bien écrite, et qui marche juste ce qu’il faut en termes de sentiments. Alors clairement, le film est bien, mais ne brille jamais sur quoi que ce soit : les CG du robot sont dingues (jamais on ne doute de son existence, ça rappelle fortement ce qui avait été fait sur Chappie), mais pour le reste, que ce soit en termes de mise en scène, d’interprétation ou d’écriture, Finch se contente de faire les choses de façon simple, mais efficace. Cela permet d’avoir un bon film à l’arrivée, mais il manque ce petit quelque chose qui lui permettrait d’être marquant et d’être revu à l’avenir, un peu comme Greyhound l’année dernière.


7/10
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Olympiades (Les) - 6,5/10

Messagepar Alegas » Sam 11 Déc 2021, 12:27

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Les Olympiades de Jacques Audiard
(2021)


C’est facilement le film d’Audiard que je préfère depuis De rouille et d’os, alors clairement on est toujours pas sur un film du niveau d’Un Prophète, mais c’est quand même pas mal. Le premier truc qui choque, c’est qu’on a plus l’impression de voir un film de Céline Sciamma plutôt que d’Audiard, et nul doute que la présence de la dame au script y soit pour quelque chose. On va donc avoir un drame choral qui se centre sur trois personnages principaux, avec des relations amoureuses qui vont se faire et se défaire au sein du 13ème arrondissement de Paris. Ce sont clairement ces relations qui vont être la force du métrage, ça cherche juste à raconter des tranches de vies et ça le fait plutôt bien. Après, j’ai l’impression que le film se voudrait être toute une lettre d’amour à un quartier, et pour le coup c’est un point que je ne trouve pas spécialement réussi : il y a l’impression que ça pourrait se passer dans plein d’autres endroits sans que ça ne change quoi que ce soit, et même formellement Audiard a du mal à faire exister ce quartier par son cadre visuel, l’environnement est loin d’être un personnage à part entière du métrage.

Autre point sur lequel je tique formellement : je ne m’explique pas ce choix du noir et blanc, si ce n’est pour donner un côté arty au projet. D’autant que c’est un noir et blanc tout ce qu’il y a de plus simpliste, on a aucun jeu de contraste, ça fait très plat, et du coup ça donne l’impression que le film a été tourné en couleur puis transformé en noir et blanc en post-production. Il y a un moment dans le film où ça passe en couleur, ça dure quelques secondes, et là aussi je ne m’explique pas l’intérêt si ce n’est pour signifier que le personnage montré à ce moment-là va être important. Du coup, c’est vraiment un film qui repose entièrement sur son script bien écrit sans être exceptionnel, et ses comédiens qui sont tous d’un naturel évident (après Portrait de le jeune fille en feu, Noémie Merlant confirme quelle super actrice elle est). C’est clairement pas un film que je reverrais à l’avenir, mais au moins c’est nettement plus intéressant que Dheepan ou The Sister Brothers.


6,5/10
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Affamés - 4,5/10

Messagepar Alegas » Sam 11 Déc 2021, 14:39

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Antlers (Affamés) de Scott Cooper
(2021)


C’est pas très bien, loin de là. Déjà que Scott Cooper c’est au mieux du film sympathique, grandement aidé par ses castings, mais là c’est clairement à ranger dans ses pires films, à côté de Black Mass. Alors pourtant, sur le papier, ça aurait pu le faire : un film tendance épouvante produit par Del Toro, se déroulant en plein Oregon, et relançant le mythe du Wendigo, mais le problème c’est qu’on sent un script pas peaufiné du tout, qui donne l’impression d’avoir subi une production un peu chaotique. Premièrement, c’est un film qui met beaucoup trop longtemps à démarrer : pendant une heure on se tape un paquet de poncifs du genre avec la nana avec un trauma (et là bonjour l’originalité, avec le père qui a abusé de sa gosse) qui va essayer d’aider un gamin qui a, de toute évidence, de gros souci à la maison.

Si c’était bien écrit, pourquoi pas, mais là en l’occurrence c’est du vu et revu même pas efficace, tout à été fait mieux ailleurs. L’autre problème, c’est que Scott Cooper ne semble jamais savoir quel point de vue donner à son histoire, et du coup il décide de tout montrer dès que possible, ce qui est une grossière erreur. Ça essaye de créer du suspens autour de ce qui se passe dans la famille du gamin, mais tout est montré bien trop vite et de façon trop explicite, et ça crée de vrais problèmes comme la découvre du grenier par un personnage extérieur qui n’a, du coup, aucune force car on sait déjà ce qu’il s’y trouve. Soit il fallait épouser complètement le point de vue du gosse, soit il fallait ne rien montrer, mais là ça essaye de jouer sur les deux tableaux et ça foire lamentablement :evil: . Puis, au bout d’une heure, le film démarre enfin en mettant en avant son monstre, mais jamais Cooper n’arrive à donner assez de force pour rendre sa dernière demi-heure efficace. Les victimes s’enchaînent sans qu’on ait quelque chose à y faire, on a jamais vraiment peur pour les personnages, et paye ton combat final tout pété où la créature est mise à mort avec beaucoup trop de facilité, ça nique complètement l’aura qu’elle avait jusqu’ici :? .

Là où le film s’en sort le mieux, c’est finalement du côté formel : ok la réal de Scott Cooper est toujours aussi impersonnelle, c’est pas avec ce film qu’il se détachera de son image de faiseur juste correct, mais il faut avouer qu’il y a des séquences qui ont de la gueule. Par contre, c’est aussi un film qui prouve que les castings prestigieux de ce réal lui sont nécessaires pour élever ses films, car là ça fait vraiment distribution de seconde zone qui fait le minimum syndical. Bref, c’est pas une grosse daube, ça a même pas mal de qualités, mais honnêtement c’est un film qui n’a rien de mémorable pour lui et sur lequel on peut faire l’impasse sans problème.


4,5/10
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Film: Affamés
Note: 2/10
Auteur: Scalp

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À l'ouest, rien de nouveau - 6,5/10

Messagepar Alegas » Dim 12 Déc 2021, 12:03

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All quiet on the western front (A l'ouest, rien de nouveau) de Lewis Milestone
(1930)


J’étais parti pour aimer vu que tous les feux étaient au vert : un film en pleine Première Guerre Mondiale, adapté d’un bouquin anti-guerre que j’avais apprécié, et qui a inspiré énormément d’autres films sur le sujet, bref il y avait franchement moyen que ce soit ma came. A l’arrivée, je trouve que c’est juste un bon film, sans plus, et ça doit sans doute au fait que j’ai vu mieux sur le sujet, que ce soit avant (J’accuse d’Abel Gance) ou après (Les croix de bois de Raymond Bernard). En l’état, j’ai l'impression que le film a une grosse réputation d’une part parce qu’il est l’adaptation d’un livre réputé, et d’autre part parce que ce sera le premier gros film hollywoodien (à ma connaissance) à aborder aussi frontalement cette guerre (en prenant le point de vue allemand qui plus est), ce qui lui permettra de remporter à l’époque l’Oscar du meilleur film.

Le fait est que par rapport à mes souvenirs lointains du bouquin, je préfère nettement ce dernier : dans le film j’ai l’impression de voir un paquet de scènes étirées pour pas grand chose, et autant la première heure passe nickel, autant une fois passé la grosse séquence de bataille j’ai trouvé le film assez répétitif dans son propos. Un manque d’intérêt qui, à mon sens, doit beaucoup au manque d’intérêt que j’ai eu pour les personnages, qu’on ne nous présente jamais réellement alors qu’ils sont nombreux, ce qui fait que quand ils meurent au fil du récit je n’ai ressenti quoi que ce soit. Ceci dit, ça n’empêche pas le film d’avoir une certaine force dans son message pacifique (superbe scène du retour dans la classe où, jadis, le professeur les poussait à s’enrôler), et surtout Milestone a beaucoup d’inspiration en termes de mise en scène, que ce soit lors des séquences de combat qui ont dû être une sacrée inspiration pour Kubrick sur Paths of Glory (ces travellings et ce montage ! :love: ) ou lors de scènes qui veulent présenter de façon originale une certaine ironie (la scène des bottes confortables, passant d’un soldat à l’autre mais où chaque propriétaire finit par mourir).

Le plan final est symboliquement puissant, mais par contre pour moi c’est évident que c’est repris d’un plan similaire du J’accuse de Gance, avec ces croix blanches disposées sur le champ de bataille. Pour un film de 1930, c’est assez violent, et je me dis que ça a dû jouer dans l’aspect marquant du métrage, genre le plan furtif où un soldat s'agrippe à des barbelés et on ne voit plus que ses mains après une explosion, c’est hyper fort graphiquement :shock: . Vraiment dommage que la seconde heure ne soit pas au niveau de la première donc, car sinon j’aurais crié au grand film, mais là en l’état malgré beaucoup de qualités j’ai trouvé le traitement trop sage pour le sujet.


6,5/10
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Ennemis rapprochés - 3,5/10

Messagepar Alegas » Dim 12 Déc 2021, 15:01

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The Devil's Own (Ennemis rapprochés) de Alan J. Pakula
(1997)


C’était pas aussi nul que je le craignais (je ne crois avoir jamais lu de bien sur ce film, du coup je m'attendais à une daube absolue) mais je comprends tout à fait sa mauvaise réputation car il n’y a franchement rien de mémorable. Alors déjà, mauvaise surprise de mon côté : j’avais lu vite fait que ça parlait d’un membre de l’IRA, et donc naïvement je pensais que ça allait être un film dont l’action se déroulerait entièrement en Irlande :mrgreen: . Manque de bol : les quinze premières minutes laissent penser ça, mais après c’est direction New York avec un flic qui va héberger, sans le savoir, l’un des terroristes les plus recherchés du moment. Bon, dit comme ça, ça aurait quand même pu donner un truc sympathique, mais malheureusement le film a énormément souffert de problèmes de production et de tournage (dépassement de budget, réécriture du film en plein tournage, climax final sur un bateau retourné à la va-vite en deux jours dans un studio :? ), et ça se voit. Alors autant la fameuse relation haineuse entre Ford et Pitt ne se ressent pas à l’écran, autant il est évident que ces deux acteurs ne donnent que le minimum d’eux-mêmes : Ford est en mode automatique pendant que Pitt est tout simplement ridicule à essayer de faire croire qu’il est irlandais (sérieux son accent c’est de l’imitation qu’on croirait parodique à quasiment chaque scène :eheh: ).

A cela s’ajoute une réalisation plus que paresseuse de Pakula, le must étant les rares scènes d’action qui sont chorégraphiées de façon complètement nazes, entre figurants qui font semblant de se prendre une balle de façon exagérée et impacts qu’on ne ressent pas du tout. Toute l’introduction, à titre d’exemple, on dirait un film amateur mal branlé à tout petit budget tellement c’est ridicule :evil: . Mais au fond, le pire dans tout ça, c’est probablement l’écriture qui accumule les bourdes comme pas possible. Rien que le pitch de base est complètement con : le mec est recherché dans le monde entier et le meilleur plan de l’IRA est de le cacher chez un flic d’origine irlandaise, qui n'est pas de leur bord, et qui vit dans la plus grande ville du pays le plus puissant du monde ? :shock: WTF ? :shock: Et puis paye ton manque d’enjeu : le film ne démarre réellement que lorsque Ford découvre l’identité de celui qu’il héberge, avant il faut se taper le quotidien de flic et Pitt qui répare son bateau tout en essayant d’acheter des missiles, et c’est à peu près aussi passionnant que ça en a l’air :mrgreen: . C’est vraiment dommage que la filmographie de Pakula se soit arrêtée sur un film pareil (il décédera dans un accident de voiture l’année suivante), car non seulement le film n’a pas grand chose pour lui, mais en plus ça devait être probablement le pire tournage de sa carrière.


3,5/10
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Auteur: Heatmann

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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mark Chopper » Dim 12 Déc 2021, 15:03

C’est vraiment dommage que la filmographie de Pakula se soit arrêtée sur un film pareil


Les deux précédents étaient déjà bien pétés.
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Encanto, la fantastique famille Madrigal - 5,5/10

Messagepar Alegas » Dim 12 Déc 2021, 19:40

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Encanto (Encanto, la fantastique famille Madrigal) de Byron Howard & Jared Bush
(2021)


Y’a pas à dire, le cru de l’animation des studios Disney en 2021, c’est vraiment pas ça, entre un Raya qui se laisse vite oublier, et ce Encanto qui a beaucoup de mal à convaincre. Alors déjà, j’ai l’impression que toute la hype autour de ce film d’animation découle uniquement du contrôle créatif de Lin-Manuel Miranda sur l’aspect musical, mais manque de bol j’adhère pas complètement à son style, et autant sur Moana je trouvais qu’il arrivait à s’effacer derrière le projet, autant là il y a une modernité qui jure à mon sens avec l’esprit Disney habituel. Ça n’empêche pas le film d’avoir quelques passages réussis, comme la chanson d’une des sœurs de l’héroïne où, au fil des paroles, on va comprendre que son pouvoir de force surhumaine cache la crainte permanente de ne pas être à la hauteur, mais globalement je trouve pas l’écriture spécialement réussie que ce soit dans les chansons (la sœur parfaite qui change du tout au tout après son passage musical, c’est un brin facile) ou le film en général.

Le gros souci de ce nouveau Disney, c’est vraiment le manque d’enjeux : tout le film consiste à chercher ce qui provoque la disparition des pouvoirs d’une famille qu’on présente rapidement comme antipathique vis à vis de l’héroïne, et du coup j’en avais un peu rien à faire de ce qui allait se passer. Le film redistribue en partie les cartes en mettant l’héroïne comme potentielle menace, mais ça ne suffit pas à donner assez d’épaisseur à une intrigue dont le propos se voit venir trop facilement (on pige très vite que la tendance surprotectrice de la grand-mère a un rôle à jouer dans l’histoire). Visuellement, c’est forcément très joli, mais c’est au service d’une direction artistique sans réelle saveur (l’héroïne arrive à exister par elle-même, le reste donne l’impression d’avoir été sorti tout droit d’un des Disney sortis ces dernières années). Si on ajoute en plus le fait que le métrage n’a pas beaucoup de scènes fortes pour lui, ou encore un final d’une mièvrerie agaçante, ça donne un film qui, de toute évidence, sera relégué rapidement au rang de film d’animation Disney mineur. Il serait temps que le studio reprenne un peu du poil de la bête, car Moana et Zootopia, ça fait déjà cinq ans que c’est sorti.


5,5/10
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Spider - 5/10

Messagepar Alegas » Lun 13 Déc 2021, 15:17

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Spider de David Cronenberg
(2002)


Petite anecdote pour commencer cette critique : la première fois que j’ai entendu parler du film, c’était par mon père qui revenait du cinéma. Persuadé que Spider-Man, sorti quelques mois plus tôt, passait encore en salles, il allait voir le Cronenberg et raconta à son retour devant quel étrange film il s’était retrouvé :eheh: . A découvrir le film aujourd’hui, je trouve l’anecdote encore plus drôle car effectivement, ce Spider est vraiment l’antithèse du film de Raimi d’un point de vue narratif, rythmique ou même visuel, difficile de faire plus opposé. Alors clairement, c’est un film qu’il ne faut pas aborder avec un peu de fatigue : même pour du Cronenberg, c’est quand même un récit assez exigeant, avec beaucoup de lenteur, de non-dits, et même si l’histoire en elle-même n’est pas spécialement compliqué, c’est vraiment la façon dont Cronenberg la traite qui va rendre ce film particulièrement singulier. On va donc avoir l’histoire d’un homme souffrant, de toute évidence, de problèmes mentaux, qui se rend dans un foyer londonien, et qui va en profiter pour revenir sur son enfance, et en particulier sur un événement impliquant ses parents et qui, on le devine vite, a créé en grande partie les troubles dont le héros souffre désormais.

Un film qui se déroule en majorité par des flashbacks donc, mais dans lesquels Ralph Fiennes erre dans chaque scène, tel un fantôme, et sur lequel Cronenberg applique une patte particulièrement austère (quasiment pas de musique, photo terne, décors délabrés, personnages antipathiques, etc...). C’est un film difficile à aborder, mais néanmoins assez fascinant, notamment sur l’ambiance très réussie ou encore sur la mise en scène qui annonce en partie le virage que prendra le réalisateur sur ses films suivants. Alors oui, le twist se voit vite venir, c’est pas spécialement là que le film brille d’originalité, mais à côté de ça il y a une vraie proposition, et même si ça aboutit sur un métrage qui peut autant repousser que fasciner (le film a vraiment eu double effet dans mon cas, ce qui le rend difficile à noter) ça reste intéressant. Et puis le film vaut énormément pour la performance de Ralph Fiennes, qui porte le film sur ses épaules (il est dans quasiment chaque plan du métrage) et qui prouvait encore une fois quel putain d’acteur il est. A replacer dans la filmo de Cronenberg, c’est clairement un film moyen et mineur, mais ça possède tout de même des qualités évidentes.


5/10
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Huit heures de sursis - 8,5/10

Messagepar Alegas » Mar 14 Déc 2021, 14:23

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Odd man out (Huit heures de sursis) de Carol Reed
(1947)


Excellent film que voilà, je vais pas dire que c’est une surprise car c’est un film qui a sa petite réputation (il paraît que c’est le film préféré de Polanski notamment), mais je suis quand même bien étonné que ce soit un cran au-dessus de The Third Man alors que ce dernier est souvent présenté comme le meilleur film de Reed. Alors déjà, le pitch avait tout pour me plaire : après un braquage de banque, le chef d’un groupe nationaliste irlandais se retrouve seul et blessé dans les rues de Belfast, avec à ses trousses toutes les forces britanniques. L’enjeu étant évidemment de savoir s’il va s’en sortir au bout d’une nuit interminable. Rien que ce pitch, c’est déjà de l’or pour n’importe quel réal ou scénariste, et si on ajoute en plus le fait que tout le récit est traité comme une lente descente aux enfers, questionnant au fil des rencontres la position du peuple irlandais face à un homme soit vu comme un héros, soit comme un terroriste. Le carton de début a beau se dédouaner le film de toute opinion politique, il y a clairement à mon sens un point de vue sur ces civils que le héros va rencontrer, et qui vont tous réagir de façons différentes : ils vont chercher à l’aider, l’ignorer, le piéger, l’isoler pour répondre à des besoins purement égoïstes, bref c’est assez varié de ce côté là et ça permet de dynamiser le récit à plusieurs reprises, parfois même en l’amenant dans des sous-storylines surprenantes (le coup du peintre qui veut récupérer le blessé pour peindre un homme à l’agonie, c’est assez perché :o ).

Cela donne un film singulier, prenant, et surtout avec un gros travail d’ambiance. Sur ce point, Odd man out annonce complètement le fameux film emblématique de Carol Reed : mise en scène travaillée qui gère à merveille l’environnement urbain, :love: photographie de Robert Krasker qui aligne les sublimes compositions en jouant sur les contrastes du noir et blanc :love: , montage inspiré (cette scène finale ! :o ), c’est tout simplement à mes yeux l’un des plus beaux films des années 40 formellement parlant, et je pèse mes mots. Reed offre à James Mason l’un de ses plus beaux rôles, qui lui permet de livrer une performance discrète (le héros est au bord de l’épuisement sur quasiment chaque plan où il apparaît) mais mémorable. Et puis ce final, dont la noirceur rappelle forcément celle du Jour se lève de Carné, vient définitivement asseoir le film comme une référence. Un super film hautement recommandable qui pose bien le niveau du cinéma britannique de l’époque.


8,5/10
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House of Gucci - 5/10

Messagepar Alegas » Mar 14 Déc 2021, 17:41

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House of Gucci de Ridley Scott
(2021)


Comme en 2017, Scott souffle le chaud et le froid la même année : d’une part il arrive à livrer un film original pour l’industrie cinématographique actuelle, tout en violence et propos passionnant à analyser (Alien Covenant/The Last Duel), de l’autre il livre la reconstitution d’un fait divers intéressant sur le papier mais qui donne quelque chose de particulièrement anecdotique (All the money in the world/House of Gucci). Il y a vraiment l’impression de revoir un All the money in the world bis, avec cette sensation d’un Ridley Scott en mode automatique, filmant sans conviction une histoire tirée en longueur, et qui se repose en grande partie sur son casting prestigieux.

Au fond, le récit de la famille Gucci, des problèmes en coulisses qui aboutiront sur la revente des parts de la société aux investisseurs, jusqu’au meurtre de l’un des membres, avait réellement un gros potentiel sur un film de cinéma. Manque de bol, Scott filme ça sans aucune réelle vision artistique, et pour le coup je rejoins complètement ce qu’a pu dire Philippe Rouyer du film il y a quelques jours : à se reposer sur ses multiples caméras filmant la même scène, pour choisir ses plans au montage, Scott révèle qu’il n’a absolument aucun angle pour attaquer son sujet, aucune idée de ce à quoi ressemblera le film terminé. Toute sa mise en scène est sacrifiée sur l’autel de la rapidité de tournage, et après 2H40 de métrage (c’est tout de même l’un des films les plus longs de la carrière du bonhomme) c’est quand même dingue de se rendre compte qu’il n’y a pas une scène qui ressort, pas une seule séquence inspirée en termes de réalisation pure.

Comme dit plus haut, Scott se repose entièrement sur son script et ses acteurs, mais même là il y a à redire. Côté scénario, c’est affolant de constater que le film a beau tirer en longueur, cela n’empêche pas des facilités vraiment gênantes en cours de récit. Un exemple parmi d’autres : il est question un moment de droits de succession pour obtenir les parts de la société Gucci. Des droits à hauteur de plusieurs millions, que les personnages semblent ne pas avoir vu leur réaction. Scène suivante : ellipse, les parts ont été obtenues, sans aucune justification de la part du script :eheh: . Un raccourci particulièrement gênant sur un film qui, pourtant, peut se permettre de prendre le temps de poser ses enjeux et personnages. Du côté du casting, il y a du bon et du mauvais : autant Lady Gaga et Al Pacino s’en sortent très bien, autant Jeremy Irons et Adam Driver sont bons sans être mémorables, mais alors il faudra m’expliquer ce que fout Jared Leto, qui donne l’impression de jouer Mario du début jusqu’à la fin :shock: (et je n’exagère absolument pas, le mec semble sortir d’un autre film :eheh: ). Idem pour Salma Hayek, je pige pas trop l’intérêt de caster l’actrice pour un personnage pareil :? .

Si on ajoute à cela une photo peu inspirée (là aussi, conséquence d’un tournage que j’imagine trop rapide), un montage pas convaincant pour une telle fresque (même monteuse que All the money in the world, pas de surprise donc), et des placements de chansons souvent WTF, nous sommes vraiment loin de la réussite d’un film comme The Last Duel. Reste que House of Gucci, à l’instar de All the money in the world, ne me paraît pas honteux pour autant, ça se suit même avec un minimum d’intérêt et sans ennui : ce n’est ni un bon, ni un mauvais film, c’est juste un opus particulièrement anecdotique et mineur dans une longue filmographie.


5/10
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Film: House of Gucci
Note: 6/10
Auteur: Pathfinder

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