Illusions perdues de Xavier Giannoli
(2021)
(2021)
Vu que j’avais apprécié A l’origine à sa sortie cinéma, je m’attendais à quelque chose de correct, mais je n’espérais pas un film aussi réussi. Pour le coup, je trouve que la promo marketing vend assez mal le sujet du métrage en le simplifiant à l’extrême (en gros si on se base sur la bande-annonce on peut penser que ça va être un film sur le milieu de la presse) alors que ça se révèle être une fresque dense analysant la France à un moment charnière de son histoire. Il y a la volonté de raconter en quelque sorte les coulisses d’un pays en pleine mutation, et c’est là que le film frappe fort en parlant des inégalités sociales, d’une bourgeoisie qui tente de se persuader qu’elle survivra éternellement, du rapport entre la culture et l’argent, et globalement d’un milieu où tout se joue sur les apparences et où la moindre erreur se fait payer très cher.
N’ayant pas le matériau d’origine je ne pourrais pas dire à quel point Giannoli apporte de la qualité supplémentaire, mais ce qui frappe c’est la modernité du récit qui fait qu’à travers une histoire écrite au milieu du 19ème siècle, on parle finalement de la France d’aujourd’hui, de façon souvent subtile, parfois moins (la petite pique à Macron où on évoque qu’un jour, peut-être, un banquier sera à la tête du gouvernement). Au milieu de tout ça, on assiste autant à des histoires déchirantes que des destins pathétiques, avec notamment un rise and fall avec ce poète provincial qui va tout faire pour rentrer dans un monde qui ne l’accepte qu’à partir du moment où il le divertit, et autant dire que la durée généreuse du film (2H30) contribue à donner ce qu’il faut d’épaisseur aux nombreux personnages tout en développant correctement les intrigues. Ma seule réelle réserve concernant Illusions perdues viendrait de l’utilisation de la voix-off, omniprésente lors des premières scènes à Paris, mais d’un autre côté je vois mal comment le film pourrait s’en passer sans perdre son côté film populaire, tant elle sert à expliciter tout un mode de fonctionnement qui ne parlera peut-être pas assez à ceux pas habitués aux films d’époque.
Pour le reste, Giannoli confirme qu’il sait vraiment bien emballer ses films, la reconstitution a de la classe et ça fait vraiment film de cinéma. Quand au casting, Benjamin Voisin (qui était déjà une super révélation dans La dernière vie de Simon) porte le film sur ses épaules, et tout le reste de la distribution, que ce soit Dolan, Cécile de France, Depardieu ou Salomé Dewals) donne le meilleur de lui-même (à la limite, si je devais pinailler, je pourrais critiquer Lacoste où je vois plus l’acteur que le personnage, mais franchement ça passe). Vraiment un excellent film, qui rappelle parfois la réussite du Ridicule de Patrice Leconte en plus dramatique, et qui donne envie de creuser un peu plus la filmographie de Giannoli.
N’ayant pas le matériau d’origine je ne pourrais pas dire à quel point Giannoli apporte de la qualité supplémentaire, mais ce qui frappe c’est la modernité du récit qui fait qu’à travers une histoire écrite au milieu du 19ème siècle, on parle finalement de la France d’aujourd’hui, de façon souvent subtile, parfois moins (la petite pique à Macron où on évoque qu’un jour, peut-être, un banquier sera à la tête du gouvernement). Au milieu de tout ça, on assiste autant à des histoires déchirantes que des destins pathétiques, avec notamment un rise and fall avec ce poète provincial qui va tout faire pour rentrer dans un monde qui ne l’accepte qu’à partir du moment où il le divertit, et autant dire que la durée généreuse du film (2H30) contribue à donner ce qu’il faut d’épaisseur aux nombreux personnages tout en développant correctement les intrigues. Ma seule réelle réserve concernant Illusions perdues viendrait de l’utilisation de la voix-off, omniprésente lors des premières scènes à Paris, mais d’un autre côté je vois mal comment le film pourrait s’en passer sans perdre son côté film populaire, tant elle sert à expliciter tout un mode de fonctionnement qui ne parlera peut-être pas assez à ceux pas habitués aux films d’époque.
Pour le reste, Giannoli confirme qu’il sait vraiment bien emballer ses films, la reconstitution a de la classe et ça fait vraiment film de cinéma. Quand au casting, Benjamin Voisin (qui était déjà une super révélation dans La dernière vie de Simon) porte le film sur ses épaules, et tout le reste de la distribution, que ce soit Dolan, Cécile de France, Depardieu ou Salomé Dewals) donne le meilleur de lui-même (à la limite, si je devais pinailler, je pourrais critiquer Lacoste où je vois plus l’acteur que le personnage, mais franchement ça passe). Vraiment un excellent film, qui rappelle parfois la réussite du Ridicule de Patrice Leconte en plus dramatique, et qui donne envie de creuser un peu plus la filmographie de Giannoli.
7,5/10