[Alegas] Mes Critiques en 2021

[Scalp]

Et dans Spirou c'est un peu nul aussi.

[pabelbaba]

J'aime beaucoup le dictateur et le champignon

[Alegas]

A sa décharge, hors apparitions dans les bd de Spirou, le marsupilami, c'est bien pété.

J'ai un bon souvenir des BD, mais bon j'avais dix piges.

[pabelbaba]

Relis en un pour la blague...

[Alegas]

Midnight in the garden of good and evil (Minuit dans le jardin du bien et du mal) de Clint Eastwood
(1997)

Assez moyen ce film, qui a néanmoins le mérite d’être assez original compte tenu du fait que c’est tout de même un long-métrage signé Eastwood. En pleine décennie 90’s, ce dernier semble clairement vouloir changer son image en tant que réalisateur, et signe donc ici non seulement un film où il ne figure pas au casting, mais aussi et surtout un film qui change radicalement de ses productions habituelles. On va donc avoir ici un film d’enquête un peu particulier, avec beaucoup de lenteurs mais aussi une certaine tendance à beaucoup se reposer sur l’environnement dans lequel il se déroule, à savoir la Géorgie, avec ce que cela impose en termes d’histoire, de passé racial, de tendances, ou encore de croyances (vaudou notamment). Une proposition intéressante, mais qui, malheureusement, ne prend guère. Excepté le début jusqu’au meurtre, et la dernière demi-heure en mode film de procès, je n’ai guère été convaincu par tout ce que racontait le film.

Outre le fait que ça prenne un peu trop son temps, j’ai surtout eu l’impression de voir Eastwood faire son touriste à Savannah plutôt que de rendre son enquête intéressante. Quelques scènes sortent parfois du lot, à l’image de cette virée au cimetière en compagnie d’une spécialiste vaudou, mais à côté de ça il faut se taper la plupart du temps un personnage qui fait du surplace dans ses investigations, sur un rythme complètement à la ramasse. Reste l'interprétation très convenable (surtout Spacey et Cusack), la perspective de voir Jude Law dans un de ses premiers rôles, quelques tentatives formelles (la dernière scène de Spacey) et la beauté de la ville de Savannah que Eastwood filme sous toutes les coutures. Pour le reste, c’est quand même très anecdotique et, ce n’est guère étonnant de savoir que le public avait boudé en grande partie cette tentative.

5/10

[Mark Chopper]

j’ai surtout eu l’impression de voir Eastwood faire son touriste à Savannah plutôt que de rendre son enquête

Très fidèle au livre de ce point de vue. Le décor sudiste a du charme, mais le film ronronne sévère, c'est dommage.

A noter que le casting de Lady Chablis est assez savoureux quand on songe à l'image de vieux réac que traîne Eastwood.

[Alegas]

Oui j'ai oublié d'en parler mais c'est effectivement un point surprenant, j'aime bien la relation amusante qui se tisse entre elle et Cusack.

[Alegas]

The French Dispatch de Wes Anderson
(2021)

Je partais clairement pas chaud pour celui-là : déjà que j’ai mes réticences sur Wes Anderson en général, autant le voir sur un genre aussi inégal que le film à sketches n’avait pas de quoi me rassurer. A l’arrivée, le film était exactement ce que j’attendais de lui : une énième preuve du talent formel du cinéaste, mais aussi un film qui concentre autant ses qualités que ses défauts habituels. Déjà, je suis clairement pas fan du choix de faire un film divisés en plusieurs petites histoires : hormis le fait que chaque segment soit lié à une rubrique du journal, le choix du film à sketches n’est pas vraiment justifié, et du coup à la fin du film il y a vraiment cette impression de “tout ça pour ça”, on n’a pas l’impression de connaître plus le directeur du journal, ni les journalistes, ni même spécialement la ville dans laquelle se déroule tout le métrage (au nom très cool : Ennui-sur-Blasé, et non, ce n'est pas la ville où vit Scalp). Film à sketches oblige, les histoires sont en plus très inégales : l’introduction avec Owen Wilson est anecdotique, celle avec Léa Seydoux et Benicio Del Toro s’avère être la plus réussie car celle qui sonne le moins froid (et puis Seydoux montre tout, l’occasion de constater à nouveau quel superbe corps elle possède à défaut d’avoir du jeu à revendre ), celle avec Chalamet est lourdingue, et enfin celle avec Amalric et Jeffrey Wright est plutôt cool même si elle tire sérieusement en longueur.

Comme souvent avec Wes Anderson dernièrement, le film entier repose sur deux choses : le style formel et le casting. Pour le premier point, c’est vraiment la très grande qualité du film, tant Anderson pousse encore plus loin son style maniéré, s’autorisant des expérimentations dès que c’est possible (un segment en partie en noir et blanc, ou encore un passage en animation 2D qui prouve à nouveau que le réalisateur serait parfait derrière un projet Tintin ou quelque chose de semblable ). Alors oui, le côté froid est toujours là face à autant de travail formel qui enlève tout impression de naturel, mais c’est visuellement réussi y’a pas à chier. Côté casting par contre, ça m’a fait exactement le même effet que sur Grand Budapest Hotel : l’impression de voir le carnet d’adresses d’Anderson étalé sur grand écran sans forcément avoir quelque chose de consistant pour tout le monde. Comme d’habitude, ça sort du film de voir tel acteur connu se ramener pour une réplique ou deux puis s’en aller, et à mon sens Anderson devrait sérieusement se remettre en question sur ce point, quitte à se tourner vers des castings avec juste des inconnus, ça ferait du bien à son cinéma. Après, globalement, le film n’est pas désagréable, c’est juste très inégal et pas toujours passionnant à suivre, un avis que je pourrais copier-coller sur quasiment chaque film d'Anderson depuis Fantastic Mr. Fox.

6/10

[pabelbaba]

Y a comme une ”résonance” de Chris Ware dans cette affiche.

[Mr Jack]

Et un "écho" de Mon Oncle, aussi.

[Alegas]

The Last Waltz (La dernière valse) de Martin Scorsese
(1978)

C’était pas mal du tout mais ça me confirme que j’ai globalement du mal avec les films-concerts, car quand bien même la mise en scène soit au rendez-vous (et elle l’est clairement avec Scorsese à la barre) ça n’empêche pas un certain côté vain et une répétitivité visuelle. Du coup, j’ai un peu le même sentiment devant The Last Waltz que celui que j’avais devant Shine a light : j’ai bien aimé l’expérience, mais l’excitation des premières minutes s’amenuise sur la longueur. D’autant qu’ici, contrairement à Shine a light, le groupe sur lequel on se concentre était encore inconnu au bataillon de mon côté il y a quelques jours, du coup tout le côté concert d’adieu pour marquer le coup m’est clairement passé au-dessus, et il aura fallu quelques chansons marquantes et l’arrivée de guests de renom (Dylan, Clapton, Diamond, Young) pour réveiller mon intérêt. Mais à mon sens, la vraie star du film, c’est clairement la mise en scène de Scorsese qui, pourtant, veut se faire oublier autant que possible (on est loin des gros mouvements de grue de Shine a light), mais où on sent à chaque plan un véritable amour de la musique qui va pousser à des cadrages qui permettent de saisir l’intimité de la scène sans pour autant être dans l’intrusion. C’est vraiment ce point qui, à mon sens, change radicalement l’expérience du concert-film et qui le pose comme une référence. A l’arrivée, je peux complètement comprendre pourquoi ce film est considéré comme l’un des meilleurs concerts jamais filmés, car c’est très probablement le cas, mais il me manque clairement un truc pour être plus impliqué que ça.

6/10

[Alegas]

Cheun Gwong Tsa Sit (Happy together) de Wong Kar-wai
(1997)

Très sympa ce Wong Kar-wai, dans le genre j’ai trouvé ça nettement plus réussi que Les anges déchus, mais aussi moins convaincant que son Chungking Express (qui reste toujours mon préféré du bonhomme dans sa carrière pré-2000). Alors clairement, si on connaît les autres films du réalisateur, on navigue en terrain connu, puisqu’on va avoir ici une histoire d’amour où les ellipses et expérimentations visuelles vont venir accompagner un récit fragmenté et qui va jouer à fond sur le spleen urbain. Bref, on est en plein dans du WKW pur jus, et finalement le côté original va venir de deux choses : d’une part le fait que la romance soit gay (mais au final, ça pourrait être un homme et une femme que ce serait la même chose, la sexualité n’était pas vraiment mise en avant dans le récit) mais aussi et surtout le fait que WKW déplace ses caméras en Argentine.

On pourrait penser que ce choix géographique pourrait renouveler le cinéma du bonhomme, mais finalement pas tant que ça, et comme il le fera plus tard dans une autre mesure avec My blueberry nights il y a vraiment l’impression de voir WKW imposer son style à un autre pays, avec succès. Formellement, pour peu qu’on adhère à ce style particulier, où les effets de caméra et les choix photographiques peuvent sembler gratuits (et le sont probablement, si ce n’est le fait qu’ils sont là pour sublimer ce qu’on nous raconte), il y a vraiment de quoi être conquis. Par contre, je suis un peu moins convaincu sur l’histoire à proprement parler où, comme souvent chez WKW, on sent que c’est réécrit en plein tournage, improvisé par moment, et donc il n’y a jamais l’impression d’avoir une histoire qui se tient d’un bout à l’autre et qui a été pensée comme telle de base.

Alors clairement, la narration a son charme, et certaines scènes sont vraiment belles (la danse dans la cuisine, Hong Kong vu à l'envers, le final) mais de mon côté ça se fait au détriment d’une certaine implication, et aussi au détriment d’une cohésion rythmique (il y a plusieurs moments où on a l'impression de revoir la même chose). Du coup, c’est vraiment un film à prendre comme un film d’ambiance à mon sens, plus qu’une love-story classique, et en ce sens c’est vraiment la même came que les autres films 90’s du réalisateur, il n’y a pas encore l’équilibre qui sera trouvé avec In the mood for love. Sinon, le casting est bon, avec, sans surprise, Tony Leung qui porte en grande partie le métrage sur ses épaules (quel dommage qu’aujourd’hui il finisse par tourner chez Marvel…). Un joli film, pas exceptionnel, mais qui plaira clairement aux amateurs du style de Wong Kar-wai.

6,5/10

[pabelbaba]

T’as le br? Si y a des bonus, regarde pour voir dans quelles conditions le film a été réalisé.

[Alegas]

Sauf erreur il y a juste une interview de WKW sur mon blu, mais après si tu fais référence au fait que le film était limite écrit au jour le jour, j'ai envie de dire que ça se voit à l'écran.

[pabelbaba]

Il a surtout planté son équipe, laissé les acteurs en plan pour qu’ils éprouvent vraiment le mal du pays, sans leur dire vraiment.