An affair to remember (Elle et lui) de Leo McCarey
(1957)
(1957)
Vu la douche froide que m’avait provoqué la vision de l’original, j’avais mes appréhensions sur ce remake, appréhensions qui se sont vite envolées dès les premières minutes : c’est quasiment la même chose, mais en mieux ! Ce film fait donc partie des quelques rares tentatives d’auto-remake de l’histoire du cinéma, et sans aller jusque dans la copie plan par plan c’est vraiment à peu de choses près le même film, au point que ça en était presque déroutant de les découvrir à quelques jours d’intervalle. McCarey estimait que, de tout ses films, Love affair était celui qui possédait l’histoire la intemporelle, et donc la plus à même de recevoir une réadaptation, et bien lui en a pris car outre le fait que ça débouche sur un meilleur film (je peux comprendre qu’on puisse aimer certains points de l’original, mais y’a clairement pas photo entre les deux, le remake l’emporte haut la main), ça lui a aussi permis de signer l’un de ses plus gros succès, et encore aujourd’hui l’un de ses films les plus connus.
Dès les premières minutes du film, on comprend vite que le plus gros défaut du film de 1939 est écarté : pour rappel, les deux acteurs principaux n’avaient aucune alchimie, et handicapaient sérieusement l’histoire d’amour qu’on cherchait à nous raconter, alors qu’ici, en quelques regards et dialogues, on sent une véritable complicité entre Cary Grant et Deborah Kerr. Autant dire que ce remake, c’est la preuve que le lien invisible entre deux acteurs dans un film romantique est d’une importance capitale. Le script a aussi la bonne idée d’être plus léger que l’original, avec notamment plus d’humour qui permet de s’attacher plus aux deux protagonistes, et nul doute que les acteurs y sont pour beaucoup : Cary Grant avait déjà eu une grosse partie de sa carrière dédiée à la comédie, par contre grosse surprise de la part de Kerr que je n’avais vu jusqu’ici que dans un registre très sérieux (les Powell/Pressburger, Les Innocents, Tant qu’il y aura des hommes) mais qui s’avère très à l’aise dans l’humour. Clairement, la grande force du film vient de l’aura que dégage ce superbe couple de cinéma, à la fois malicieux, touchant, tendre, passionné, pudique, et du coup on ne sera pas surpris de constater que la première heure de film (jusqu’à l’arrivée à New York) s’avère être la plus réjouissante, et que dès que les deux personnages sont séparés le récit a plus de peine à captiver.
Néanmoins, McCarey a la bonne idée d’écourter certaines storylines secondaires de l’original, et du coup même si on se tape des gamins qui chantent ça dure nettement moins longtemps et c’est beaucoup moins niais. Comme le film de 39, big up à la storyline de la grand-mère qui est clairement la chose la plus touchante du métrage, et qui paraît avoir nettement plus d’impact sur la dynamique du couple. Pour le reste, McCarey emballe son film toujours aussi bien, en faisant souvent du recyclage de ses propres plans certes, mais souvent en les sublimant grâces aux nouveaux moyens techniques ou avec de nouvelles astuces de mise en scène (encore beaucoup de jeux de reflets). Un joli film de l’âge d’or hollywoodien donc, pas dénué de défauts (cette seconde moitié encore et toujours), mais qui s’avère être une comédie romantique des plus recommandables pour les amateurs du genre.
Dès les premières minutes du film, on comprend vite que le plus gros défaut du film de 1939 est écarté : pour rappel, les deux acteurs principaux n’avaient aucune alchimie, et handicapaient sérieusement l’histoire d’amour qu’on cherchait à nous raconter, alors qu’ici, en quelques regards et dialogues, on sent une véritable complicité entre Cary Grant et Deborah Kerr. Autant dire que ce remake, c’est la preuve que le lien invisible entre deux acteurs dans un film romantique est d’une importance capitale. Le script a aussi la bonne idée d’être plus léger que l’original, avec notamment plus d’humour qui permet de s’attacher plus aux deux protagonistes, et nul doute que les acteurs y sont pour beaucoup : Cary Grant avait déjà eu une grosse partie de sa carrière dédiée à la comédie, par contre grosse surprise de la part de Kerr que je n’avais vu jusqu’ici que dans un registre très sérieux (les Powell/Pressburger, Les Innocents, Tant qu’il y aura des hommes) mais qui s’avère très à l’aise dans l’humour. Clairement, la grande force du film vient de l’aura que dégage ce superbe couple de cinéma, à la fois malicieux, touchant, tendre, passionné, pudique, et du coup on ne sera pas surpris de constater que la première heure de film (jusqu’à l’arrivée à New York) s’avère être la plus réjouissante, et que dès que les deux personnages sont séparés le récit a plus de peine à captiver.
Néanmoins, McCarey a la bonne idée d’écourter certaines storylines secondaires de l’original, et du coup même si on se tape des gamins qui chantent ça dure nettement moins longtemps et c’est beaucoup moins niais. Comme le film de 39, big up à la storyline de la grand-mère qui est clairement la chose la plus touchante du métrage, et qui paraît avoir nettement plus d’impact sur la dynamique du couple. Pour le reste, McCarey emballe son film toujours aussi bien, en faisant souvent du recyclage de ses propres plans certes, mais souvent en les sublimant grâces aux nouveaux moyens techniques ou avec de nouvelles astuces de mise en scène (encore beaucoup de jeux de reflets). Un joli film de l’âge d’or hollywoodien donc, pas dénué de défauts (cette seconde moitié encore et toujours), mais qui s’avère être une comédie romantique des plus recommandables pour les amateurs du genre.
6,5/10