[Alegas] Mes Critiques en 2021

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Ven 15 Oct 2021, 10:04

Je materais peut-être un jour Le Pacificateur pour vérifier les dires de Scalp, mais en attendant, sur les deux films que j'ai vu d'elle, je ne suis pas convaincu.
De plus, être un bon technicien ne veut pas forcément dire qu'on sait filmer l'action. A un moment, le savoir-faire technique ne suffit pas, et il faut avoir ce que j'appellerais un instinct pour savoir raconter par l'image, et ça, peu de réals peuvent se targuer de l'avoir.
D'où ma comparaison avec des nanas comme Patty Jenkins : elle aussi sait emballer des films, mais ça ne va pas au-delà du fonctionnel basique. A côté de ça, il suffit de prendre l'exemple de Bigelow sur une partie de ses films pour se rendre compte que c'est un bon cran au-dessus en termes de réal.
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Seuls sont les indomptés - 8,5/10

Messagepar Alegas » Ven 15 Oct 2021, 13:53

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Lonely are the brave (Seuls sont les indomptés) de David Miller
(1962)


N’ayant rien lu du pitch, je m’attendais à un western classique, autant dire que j’ai eu mon lot de surprises avec celui-là. Pour le coup, c’est un des westerns les plus modernes et originaux que j’ai pu voir, et j’ai envie de dire que c’est limite du néo-western sur pas mal de points, et c’est sans doute pour ça qu’il a eu une grosse influence évidente sur quelques films contemporains. Car pour le coup, à l’heure d’aujourd’hui, difficile de ne pas regarder ce film sans penser à Rambo et Comancheria : le premier lui reprend quasiment toute la structure narrative au point d’y faire écho avec certaines scènes (l’homme contre l’hélicoptère), le second lui emprunte toute la thématique du Old West contre la modernité, ainsi que le fait d’avoir le point de vue du traqué et celui du flic qui continue son métier alors qu’il est aussi désabusé que celui qu’il chasse.

On va donc avoir tout un récit sur un cowboy qui rêve d’être né des décennies plus tôt : il a envie de libertés, et se moque de la moindre barrière qu’on tente de mettre en travers de son chemin, le problème étant qu’il vit en plein milieu du vingtième siècle et que le monde entier le pousse à rentrer dans le rang. Passée une première demi-heure qui ne donne pas trop d’indices sur ce qui va arriver (pendant un moment j’ai bien cru que ça allait vraiment se transformer en film de prison), le film démarre complètement une fois la traque entamée, et à partir de là c’est vraiment excellent, autant dans la narration, dans le traitement des thématiques, que dans les quelques moments de tension qu’il peut y avoir (putain cette relation avec le cheval qu’il ne faut surtout pas abandonner, je ne m’en remet pas). Kirk Douglas avait l’habitude de dire que c’était le film qu’il préférait de toute sa carrière, et on comprend aisément pourquoi tant le film sonne vraiment comme un chant du cygne pour tout un genre, et annonce le mouvement crépusculaire qui se fera de plus en plus présent avec les décennies.

C’est aussi un formidable moyen de constater une énième fois que l’acteur était capable de porter un film entier sur ses épaules : le film existe pour lui, par lui, et c’est l’évidence même que le récit n’aurait pas la même puissance avec quelqu’un d’autre (ce regard dans l’ultime scène, j’ai failli lâcher une larme :( ). Avec Paths of Glory, c’est peut-être bien la plus belle prestation du comédien, rien que ça. C’est un film sur lequel j’ai finalement peu de réserves, le seul réel défaut que je lui trouve venant du fait qu’on a très tôt dans le métrage les scènes avec le camionneur qui ne servent à rien et qui, pire encore, gâche en partie la surprise de la fin (une fois qu’il revient à l’écran, on a plus vraiment de doute sur ce qu’il va arriver). Pour le reste, c’est vraiment du tout bon, jusque dans la partition des débuts de Goldsmith (qui signera Rambo par la suite, coïncidence ?) et ça va direct dans la liste des meilleurs westerns que j’ai pu voir so far.


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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar ril » Ven 15 Oct 2021, 14:01

Jamais entendu parlé mais ça donne envie :super:
C'est dispo sur une plateforme?
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Ven 15 Oct 2021, 14:04

Plateforme SVOD je n'ai pas l'impression, mais si j'en crois JustWatch tu peux le louer en HD sur Itunes ou Orange.

Sinon, il y a un blu chez Sidonis.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Scalp » Ven 15 Oct 2021, 15:47

Alegas a écrit:D'où ma comparaison avec des nanas comme Patty Jenkins : elle aussi sait emballer des films, mais ça ne va pas au-delà du fonctionnel basique.


Jenkins sait rien faire, elles ressemblent à rien ses scènes d'action, c"est même pas basique c'est nul.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Ven 15 Oct 2021, 16:14

Donc tu va me dire que, par exemple, dans la scène WW1 de Wonder Woman absolument rien ne marche ? Pas un seul plan, pas le moindre cut, rien ?
Stop la mauvaise foi à un moment. Ces blockbusters sont tellement friqués que malgré leur manque de personnalité et/ou de talent, ça fonctionne quand même visuellement.

Mais c'est là le problème : c'est juste fonctionnel. Et jusqu'à preuve du contraire, je ne vois pas vraiment en quoi Leder se distingue de ce niveau là.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mark Chopper » Ven 15 Oct 2021, 17:43

J'ai l'impression de suivre un débat politique. C'est pourtant toi qui disais :

toutes ces réals d’aujourd’hui qui passent sur un blockbuster alors qu’elles n’ont aucune idée de comment filmer l’action).


Donc elles n'ont pas d'idée, mais ça fonctionne ? :gratgrat:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Ven 15 Oct 2021, 17:57

Oui, on peut faire un film sans réelles idées, mais qui fonctionne. Tout comme je peux d'un coup me mettre à écrire une histoire : ce sera sûrement écrit sans talent, sans style, mais je peux quand même réussir à raconter un truc qui puisse être suivi par le plus grand nombre.

C'est pareil pour les scènes d'action. Leder, Jenkins et cie auront beau rendre le truc potable, fonctionnel, ça reste à mon sens du travail aussi vite vu qu'oublié, parce que ça n'a aucune aura, aucune personnalité.
Après attention, je dis pas non plus qu'il faut mettre les moindres exécutants/faiseurs dans le même panier, car même entre eux, il y a une hiérarchie en termes de talent. Si ça se trouve je me trompe complètement sur le cas de Leder parce que je n'ai pas vu les bons films, mais again tout ce qui est écrit dans mes critiques sont le fruit de ma vision subjective au moment où je l'écris, rien de plus.
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Green Knight (The) - 8,5/10

Messagepar Alegas » Sam 16 Oct 2021, 12:57

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The Green Knight de David Lowery
(2021)


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C’était clairement l’une de mes plus grosses attentes de l’année, le genre de film dont je savais dès les premières images que j’allais forcément adorer, et même si le résultat est très différent de ce que j’imaginais c’est de toute évidence ma plus grosse claque parmi les sorties de 2021 (à voir si Spielberg ou Lana Wachowski sauront faire mieux). Alors clairement, ce n’est pas à mettre entre les mains de tout le monde : comme certains des films précédents de Lowery, notamment A Ghost Story, c’est une proposition de cinéma forte et déstabilisante, et autant ça peut charmer un public ouvert à un cinéma lent, contemplatif et riche en métaphores, autant ça laissera sûrement sur le côté un bon nombre de personnes.

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A la base, The Green Knight était un vieux projet de Terrence Malick qu’il souhaitait faire après The Thin Red Line, mais c’est finalement pas plus mal que le métrage soit arrivé entre les mains de Lowery, dont la sensibilité et le style visuel me paraissent nettement plus appropriés. Formellement, c’est juste une grosse dinguerie et sans aucun doute le film le plus abouti visuellement de son réalisateur à ce jour. Il n’y a pas une scène où on se retrouve sans une succession de plans aussi beaux les uns que les autres, et Lowery a le bon goût d’offrir un bon équilibre entre un réalisme moyen-âgeux et quelque chose de plus orienté fantastique, c’est ni trop réaliste, ni trop orienté heroic-fantasy. Globalement, dans la recherche visuelle, ça fait un peu penser à un Tale of Tales qui partirait sur quelque chose de plus dark, moins typé Renaissance et plus médiéval, façon Excalibur de Boorman.

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Il y a vraiment cette impression de voir un film unique, dont les images particulières n’ont jamais été vues ailleurs, et ça le réussit d’autant plus que ça ne cherche que rarement le spectaculaire : même la séquence des géants qui se veut être la plus épique visuellement a un traitement qui fait que c’est pas le genre de scène qu’on retrouverait dans un film à grand spectacle. Si on ajoute à cela des choix visuels étonnants, notamment une tendance au sous-éclairage dans les séquences d’intérieur, ou l’utilisation de filtres de couleur, il y a clairement cette sensation de voir une proposition de cinéma qu’on ne trouve que rarement. C’est à peu près pareil du côté du script : Lowery aurait pu adapter le récit de façon très sage et classique, mais il préfère le densifier à sa manière pour en multiplier les sens. D’une légende sur la mise à l’épreuve, on le transforme en histoire où chaque étape peut être sujette à de multiples interprétations et qui, j’ai l’impression, parlent finalement autant de destinée que de tentation, de découverte de la noirceur du monde, ou encore d’émancipation vis à vis de la figure maternelle.

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Lowery rythme ça avec son style bien à lui (c'est pas A Ghost Story, mais presque), et c’est clairement là que le film perdra sûrement beaucoup de spectateurs : ça a beau être un film où il ne se passe rarement rien à l’écran, c’est aussi un métrage qui le fait à son propre tempo, mais de mon côté c’est vraiment passé comme une lettre à la poste, et même un passage à priori un peu longuet comme l’arrêt chez le personnage de Joel Edgerton se justifie finalement par ce qu’il apporte au voyage du protagoniste. Le film a aussi des jolies trouvailles en termes de narration : des choix de montage originaux, la façon de créer une ellipse en montrant le passage des saisons via un spectacle de marionnettes, montrer la possibilité d’une mort via un panoramique circulaire, ou encore tout ce final qui me fait penser à une variation de celui de Femme fatale de De Palma, et qui constitue l’une des scènes les plus belles que j’ai vu cette année (c’est simple : tout y est parfait).

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Côté casting, tout le monde est bon, de Ralph Ineson en Chevalier Vert à Sean Harris en Roi Arthur vieillissant en passant par Alicia Vikander, mais c’est clairement Dev Patel qui étonne le plus : c’était un acteur que j’aimais bien jusqu’ici, mais sans plus, et là dans ce film il lui suffit parfois d’un regard pour signifier plein de choses sur son personnage. Lowery oblige, Daniel Hart s’occupe de la BO, et c’est clairement ma préférée du bonhomme so far, elle contribue vraiment à l’atmosphère particulière du métrage. Non vraiment y’a pas à chier, c’est un super film que voilà. Comme toutes les propositions de cinéma extrêmes, ça trouvera sans nul doute ses détracteurs, mais ceux qui sauront se faire happer par le récit et son traitement si particulier vont probablement, comme moi, voyager dans un autre univers comme rarement.


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"Well done, my brave knight. Now... off with your head."

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8,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar elpingos » Sam 16 Oct 2021, 16:50

:super:
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Mourir peut attendre - 5,5/10

Messagepar Alegas » Dim 17 Oct 2021, 13:12

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No time to die (Mourir peut attendre) de Cary Joji Fukunaga
(2021)


Comme Spectre il y a six ans, la déception est de mise, et quand bien même ce baroud d’honneur by Craig a ses qualités, ça reste quand même un ultime film particulièrement bancal. La meilleure chose à retenir de l’ère Craig, c’est tout de même que la volonté de lier à tout prix chacun des cinq films aura été une fausse bonne idée. D’une part parce que la plupart des films n’ont pas été pensés comme l’élément d’un tout cohérent, d’autre part parce que ce qui fait aussi la force d’un Bond, c’est justement le fait qu’il soit un élément parmi tant d’autres dans une gigantesque saga, mais qu’il peut quand même s’apprécier comme un divertissement qui se suffit à lui-même (ce n’est pas pour rien que Casino Royale et Skyfall sont les meilleurs films de Craig).

Ici donc, ça part de base avec un gros handicap, à savoir faire suite à un film dont la seconde moitié était écrite de manière assez catastrophique, et sans surprise ça a bien du mal à assumer ce fardeau : le film aura beau entièrement se baser émotionnellement sur la relation entre Craig et Seydoux, ça ne marchera jamais, et on se débarrasse de l’organisation Spectre comme si c’était un élément gênant, lui faisant perdre du coup toute l’aura qu’on avait tenté de lui donner dans le précédent opus (souvenez-vous l’excellente scène de réunion à Rome de Spectre, ici on a l’opposé total en termes d’ambiance et de dramaturgie :eheh: ). Mais le principal souci de ce film, au fond, c’est d’être pensé comme un film de conclusion, et d’avoir été développé dans l’urgence, ce qui donne un script qui mélange bonnes et mauvaises idées, mais dont le mixage ne donne jamais une impression de maîtrise.

C’est simple : le film ne semble jamais savoir où aller, dure pour le simple plaisir de durer (la partie à Londres… :roll: ), passe à côté de jolies opportunités (sérieux, la menace qui vient à la base de M, ça aurait pu donner un super script avec Bond qui agit pour éviter la disgrâce de son employeur, et ce n’est pas du tout exploité !), et ne se distingue réellement que lors de son dernier acte, par une fin particulièrement osée (même si pas toujours bien gérée dans chacun des aspects, la réplique finale est ridicule :evil: ) mais aussi par une volonté de retour aux sources (beaucoup critiquent le fait d’avoir une base secrète de bad-guy, mais c’est justement un exotisme qui me manquait dans l’ère Craig, idem pour Ana de Armas qui disparaît en quelques minutes alors qu’elle est 100 fois plus une Bond Girl que Seydoux). Le bad guy par Malek est loupé, ses motivations traitées par-dessus la jambe, ses décisions souvent WTF (pourquoi se débarrasser de la gamine alors que c’est son seul atout face à Bond ?!), et je ne parle même pas du sous-fifre à l'œil bionique qui est ridicule vu qu’il se fait péter la gueule par Bond dès la première scène d’action :eheh: . Je passe sur le côté volontairement woke, mais pas trop, du film : c’est finalement très inoffensif, et on sent que c’est juste pour donner une posture plus qu’autre chose, j’ose espérer que ça en restera là dans la saga 007, Bond qui se tape pas plusieurs meufs c'est pas vraiment Bond.

Formellement, c’est plutôt joli et maîtrisé, mais ça a le défaut de passer derrière deux films de Mendes qui avaient une réelle personnalité, et forcément la comparaison fait un peu mal, d’autant qu’il n’y a jamais de scènes d’action qui ressortent. Un petit mot tout de même sur le score de Zimmer qui était une de mes plus grosses craintes, mais qui s’avère être finalement la meilleure BO bondienne depuis le départ de David Arnold. Certes, ça ne retrouve pas le lyrisme de ce dernier, mais dans le genre score qui sort l’artillerie lourde ça se pose là (et enfin quelqu’un qui réutilise le thème de Au service secret de Sa Majesté). La chanson de Billie Eilish est vraiment très belle, et marque un beau contraste avec les précédentes chansons de l’ère Craig. C’est pas aussi nul que Quantum of Solace, c’est un poil meilleur que Spectre, mais ça reste un film à des années-lumières des sommets de Casino Royale et Skyfall, clairement les deux films que le temps retiendra de cette sixième incarnation de Bond. Maintenant, je n’ai plus qu’à prendre mon mal en patience en attendant l’annonce du futur 007, qui j’espère reviendra à une classe et un flegme british plus prononcé (pour le coup, je n'ai jamais été aussi heureux de lire James Bond will be back à la clôture d'un film de la saga, il est grand temps de passer à autre chose).


5,5/10
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Monster House - 5/10

Messagepar Alegas » Lun 18 Oct 2021, 11:41

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Monster House de Gil Kenan
(2006)


J’avais envie de voir ce film depuis sa sortie cinéma, que j’avais malheureusement loupé pour je ne sais plus quelle raison, et que je n’ai jamais eu la chance de rattraper en vidéo. Manque de bol, c’est clairement un film d’animation qui aurait gagné à être vu à l’époque, car autant je peux comprendre que la technique était étonnante à l’époque, autant aujourd’hui ça a pris un sacré coup de vieux, surtout si on compare avec un Incredibles sorti seulement deux ans avant. Du coup, même si certains passages sont toujours impressionnants (le climax final), l’ensemble a désormais un côté très fade car ça jouait à fond sur un photo-réalisme qui n’opère plus aujourd’hui, même le jeu des comédiens retranscris par la motion capture accuse son âge.

Le souci vient aussi qu’il n’y a rien qui transcende vraiment le métrage, et autant dans un Beowulf je peux faire abstraction des choses qui vieillissent parce que la mise en scène et l’ambiance sont absolument géniales, autant là y’a pas vraiment ce qu’il faut pour ça. Alors oui, tout le côté film d’horreur pour gamin est bien foutu (peut-être même un peu trop, le coup de la femme qui meurt coulé dans le béton c’est hardcore quand même pour les plus jeunes), et ça donne l’impression de voir un animé sous influence The ‘Burbs/Amblin/Zemeckis (il y a des plans-séquences où je serais presque prêt à dire que c’est Zemeckis lui-même, producteur sur le projet, qui les a conçu), oui le design de la baraque est excellent, mais à côté de ça c’est vraiment pas la joie entre le script trop minimaliste et les personnages qui sont des stéréotypes sur pattes. Ceci dit, si un jour l’occasion se présente à moi de le revoir dans une salle de cinéma, et en 3D, je serais curieux de tenter l’expérience, tant le film entier a l’air conçu pour être vu comme ça.


5/10
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Alice au pays des merveilles (2010) - 0/10

Messagepar Alegas » Mar 19 Oct 2021, 15:03

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Alice in Wonderland (Alice au pays des merveilles) de Tim Burton
(2010)


J’avais volontairement évité ce film à sa sortie, me doutant bien du massacre que ça allait être, et le fait qu’il ait été le début d’une longue série de remakes live-action du catalogue Disney n’a pas arrangé les choses. Néanmoins, mon côté complétiste aura pris le dessus plus de dix ans après la sortie cinéma, et bordel autant je m’attendais à un truc nul, autant je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi extrême. Pour faire simple, c’est sans doute l’un des pires films que j’ai vu de ma vie. Pas d’exagération grossière dans cette phrase, c’est vraiment un film dans lequel je ne trouve absolument rien à sauver. Pourtant, je me souviens que l’annonce à l’époque d’un film Alice in Wonderland par Burton sonnait presque comme une évidence, tant le style du réalisateur pouvait donner quelque chose de vraiment intéressant. Le problème, c’est que autant je suis persuadé que le Burton des années 90 aurait fait un truc vraiment bien, autant le Burton des années 2000 n’en a plus rien à faire, et avec Disney derrière en mode “on va livrer un gros blockbuster pour toute la famille” ça n’arrange clairement pas les choses.

Le résultat parle de lui-même : difficile de retrouver l’essence même du récit d’origine dans un film qui se contente de reprendre juste les atours de l’univers, pour en faire un sous-Narnia où Alice devient la personne qui doit sauver Wonderland d’une menace. Oubliez le bizarre et le non-sens (qui sert juste ici d’apparence pour justifier une direction artistique aux fraises, le look de Johnny Depp en est l’exemple le plus flagrant), on est ici dans quelque chose de terriblement consensuel et qui se veut dans l’ère du temps, quitte à plonger dans le ridicule le plus complet (la danse de Depp après le climax final, c’est dans mon top des scènes les plus gênantes jamais vues sur un écran :shock: , je plains sincèrement toute personne qui apprécie un tant soit peu ce passage). Mais en plus, ça ne raconte strictement rien : Alice est un personnage qu’on transporte d’une scène à l’autre pour des raisons obscures, les enjeux sont terriblement mal écrits, et ça donne globalement l’impression de voir un film qui ne sait jamais où aller, qui en a conscience, et qui donc mutliplie les effets visuels pour continuer à capter l’attention de son spectateur.

Le souci étant que même tout le côté visuel est complètement foiré. Là aussi, gros désespoir en pensant à ce qu’un jeune Burton aurait pu faire avec cet univers, avec des maquettes, des décors en studio, et des créatures faites de prothèses et de maquillage, car ici c’est juste Burton qui se contente de filmer une poignée d’acteurs sur fond vert, tout le reste étant artificiel. Le problème, c’est que Burton n’est pas Cameron : de son propre aveu, il n’a jamais réussi à comprendre comme bien gérer les effets visuels, et sans surprise c’est avec ce film que ça saute le plus aux yeux. J’ignore si j’aurais vu le film d’un autre œil à l’époque, mais mon dieu que c’est affreusement moche. Aucune image ne fonctionne, chaque plan fait fake, les acteurs ne semblent jamais réellement interagir avec ce qui les entoure, et pire encore il y a une pléthore d’effets complètement loupés, mention spéciale à la tête grossie de Helena Bonham Carter qui n’interagit jamais logiquement avec le reste de son corps (et je pourrais dire pareil de l’effet inverse fait sur Crispin Glover). Dans le genre univers complètement faits par ordinateur, si on compare avec Avatar sorti quelques mois avant, c’est la grosse fessée pour le Disney, et on peut même pas donner l’excuse du budget : ça a coûté 200 millions et ça arrive quand même à être l’un des films les plus moches que j’ai pu voir :shock: .

La réal de Burton est déjà assez pauvre de base techniquement parlant, mais sur un film pareil c’est encore pire : tout fait bande-démo plus que mise en scène de cinéma, ça en est désespérant. Concernant le casting, je plains chacun des acteurs : soit ils n’ont rien à défendre (Alan Rickman, Christopher Lee), soit ce qu’ils ont est ridicule. Entre Depp en mode automatique qui fait le foldingue extraverti, Hathaway qui surjoue comme pas possible, Carter/ Glover qui font les méchants très méchants, et toute la clique aristocrate du début surligné comme pas possible, c’est vraiment gênant pour chacun d’entre eux. Alice in Wonderland, c’est non seulement le pire film de Burton (et de loin), une catastrophe artistique absolue, mais c’est aussi l’un des pires des vingt dernières années et qui, malheureusement, représente encore bien aujourd’hui tout ce qui ne va pas dans le blockbuster hollywoodien contemporain.


0/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Scalp » Mar 19 Oct 2021, 18:24

Putain y en a qui mettent la moyenne.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mr Jack » Mar 19 Oct 2021, 19:03

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