[Alegas] Mes Critiques en 2021

Modérateur: Dunandan

Assassin habite au 21 (L') - 7,5/10

Messagepar Alegas » Mer 29 Sep 2021, 09:31

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L'assassin habite au 21 de Henri Georges-Clouzot
(1942)


Déjà, un merci à Mark pour m’avoir encouragé à mater le film de Lacombe réalisé un an avant celui-là, car même si le Clouzot peut se voir indépendamment sans aucun problème, le fait de connaître déjà le couple de héros fait qu’on rentre très facilement dans l’histoire. En plus, ça permet de constater l’écart qualitatif entre les deux films, que ce soit au niveau de l’écriture de l’intrigue, des dialogues, ou encore de la mise en scène. Pour un premier long, c’est dingue de voir à quel point Clouzot en avait sous le capot. C’est pas Citizen Kane non plus, mais le moins qu’on puisse dire est que c’est bourré d’idées, avec du meurtre en plan subjectif (on a l’impression d’être chez De Palma avant l’heure), des cadrages originaux, et globalement une lecture visuelle qui ne donne pas l’impression d’être devant un truc théâtral alors que l’histoire pourrait bien s’y prêter (c’était clairement l’un des problèmes du Lacombe : dès qu’on sortait des scènes de cabaret c’était assez plan-plan). Côté intrigue, c’est assez savoureux avec le commissaire Wens qui sait où habite un serial-killer mais qui doit trouver qui est le coupable parmi les nombreux résidents, et qui va donc se faire passer pour un prêtre en guise d’infiltration, le tout avec sa compagne qui va compliquer évidemment les choses.

Pour le coup, le couple Wens/Mila marche bien mieux que dans le Lacombe où il était finalement plus utilisé comme prétexte pour montrer par moments des passages musicaux, alors qu’ici c’est vraiment utilisé comme une plus-value comique qui va aussi compliquer l’intrigue. Fresnay est impérial dans le rôle, ça lui va comme un gant, et même si je peux comprendre les réserves qu’on peut avoir pour Suzy Delair je trouve personnellement que c’est le personnage le plus drôle du récit et chaque scène avec elle est un régal. Côté écriture, ça a quelques défauts entre un rythme un peu inégal sur son dernier tiers ou une résolution un peu trop vite expédiée (sauf erreur, on ne pige jamais vraiment le cheminement de l’inspecteur pour arriver à la résolution du mystère), mais c’est contrebalancé par le récit très ludique, et surtout les dialogues qui sont déjà la preuve que Clouzot maîtrisait bien l’écriture : c’est bourré de répliques à se plier en deux, et c’est souvent osé pour l’époque, notamment dans les jeux de séduction. Un premier film admirable qui annonçait un bel avenir pour son réalisateur, maintenant va falloir que je remate Le Corbeau pour, peut-être, le revoir à la hausse.


7,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Ven 01 Oct 2021, 07:50

BILAN SEPTEMBRE 2021


Films vus :

328 : The Lord of the Rings : The Return of the King, Peter Jackson, 2003, Blu-Ray VO : 10/10
329 : Stavisky, Alain Resnais, 1974, TV VF : 2/10
330 : Greed, Erich von Stroheim, 1924, Truc VO : 6,5/10
331 : The Navigator, Buster Keaton & Donald Crisp, 1924, Truc VO : 7,5/10
332 : Kimi to, nami ni noretara, Masaaki Yuasa, 2019, Ciné VOST : 6/10
333 : Le Magnifique, Philippe de Broca, 1973, TV VF : 7/10
334 : The great white silence, Herbert Ponting, 1924, Truc VO : 7,5/10
335 : Malignant, James Wan, 2021, Ciné VOST : 3/10
336 : Enemy at the gates, Jean-Jacques Annaud, 2001, Blu-Ray VOST : 8/10
337 : Die Abenteuer des Prinzen Achmed, Lotte Reiniger, 1926, DVD VO : 6,5/10
338 : La cité de la peur, Alain Berbérian, 1994, Blu-Ray VF : 8/10
339 : Blackmail, Alfred Hitchcock, 1929, Truc VOST : 5,5/10
340 : The Wicker Man, Neil LaBute, 2006, Truc VOST : 1,5/10
341 : Faust – Eine deutsche Volkssage, F.W. Murnau, 1926, Truc VO : 9/10
342 : The Untouchables, Brian De Palma, 1987, Ciné VOST : 8/10
343 : Fierrot le pou, Mathieu Kassovitz, 1990, TV VF : 6/10
344 : Dune, Denis Villeneuve, 2021, Ciné VOST : 7,5/10
345 : Two cars, one night, Taika Waititi, 2004, TV VOST : 7/10
346 : Advise & consent, Otto Preminger, 1962, DVD VOST : 7/10
347 : Deep Impact, Mimi Leder, 1998, TV VOST : 3/10
348 : The Commitments, Alan Parker, 1991, DVD VOST : 7/10
349 : Central do Brasil, Walter Salles, 1998, TV VOST : 6/10
350 : Next floor, Denis Villeneuve, 2008, Truc VO : 7/10
351 : L'assassin habite au 21, Henri Georges-Clouzot, 1942, Blu-Ray VF : 7,5/10
352 : Skhizein, Jérémy Clapin, 2008, TV VF : 6,5/10
353 : The night house, David Bruckner, 2021, Ciné VOST : 6/10
354 : War horse, Steven Spielberg, 2011, Blu-Ray VOST : 9/10
355 : Cidade de Deus, Fernando Mereilles & Kátia Lund, 2002, Blu-Ray VOST : 7,5/10
356 : Dune, Denis Villeneuve, 2021, Ciné VOST : 7,5/10
357 : Le sommet des dieux, Patrick Imbert, 2021, Ciné VF : 7/10
358 : Daylight, Rob Cohen, 1996, TV VOST : 5/10
359 : Frankenstein, James Whale, 1931, DVD VOST : 6/10
360 : The 39 Steps, Alfred Hitchcock, 1935, Truc VOST : 7/10
361 : Sinbad : Legend of the Seven Seas, Tim Johnson & Patrick Gilmore, 2003, TV VOST : 6/10
362 : Candyman, Bernard Rose, 1992, Truc VOST : 7/10
363 : Boîte noire, Yann Gozlan, 2021, Ciné VF : 8/10
364 : Soy Cuba, Mikhail Kalatozov, 1964, Ciné VOST : 8,5/10
365 : La mort en ce jardin, Luis Buñuel, 1956, TV VF : 5/10
366 : Ninotchka, Ernst Lubitsch, 1939, Ciné VOST : 7,5/10


Découverte du mois :

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Autres découvertes marquantes :

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Mort en ce jardin (La) - 5/10

Messagepar Alegas » Ven 01 Oct 2021, 15:09

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La mort en ce jardin de Luis Buñuel
(1956)


Cinquième film de Buñuel que je découvre et c’est toujours pas celui là qui arrivera à me convaincre du statut de ce réal. Pour le coup, j’avais bien conscience que je ne lançais pas l’un des films les plus réputés du bonhomme, mais je comptais sur le casting prestigieux (Simone Signoret, Charles Vanel, Michel Piccoli, excusez du peu) et sur le pitch (une poignée de reclus de la société, paumés dans un village en plein milieu de l’Amérique du Sud, doivent fuir dans la jungle, poursuivis par les soldats locaux, à la suite d’une rébellion manquée) pour me faire la séance et malheureusement ça n’a pas suffi. Déjà, il y a un gros problème de rythme et d’intérêt par rapport à l’histoire : qu’on passe du temps avec les personnages pour apprendre à les connaître avant leur fuite du village est une chose, mais passer une heure là-dessus est franchement pas ce qu’il y a de plus captivant, et du coup avant même de commencer son véritable récit le film m’avait déjà perdu.

Et puis toute la partie dans la jungle n’est pas à la hauteur des espérances, et bien que je sois le premier à apprécier le tournage sur place, jamais Buñuel n’arrive à donner l’impression d’un environnement dangereux, et du coup on ne ressent jamais la pression sur leur personnage et on comprend difficilement leur pétage de plombs (j’ai vraiment l’impression que le personnage de Vanel devient d’une scène à l’autre capable du pire alors que c’est juste un bon gars à la base). Les trois acteurs déjà cités sont bons, mais à côté de ça on se tape George Marchal dans un rôle important et on voit qu’il a du mal à tenir la barre par rapport aux autres. Formellement, j’ai toujours beaucoup de mal à comprendre l’aura que peut avoir Buñuel pour beaucoup de cinéphiles : à part quelques séquences un brin expérimentale (l’arrêt sur image sur l’Arc de Triomphe pour se rendre finalement compte que c’est une photo que tient un protagoniste), j’ai la sensation de voir quelque chose de très plat, pas aidé par la photographie très pauvre (c’était déjà le cas dans Tristana et Belle de jour). Bref, nouvelle déception de la part de ce réal, dont je vais arrêter de creuser la fin de carrière pour plutôt me concentrer sur ses débuts qui ont l’air, au moins formellement, plus intéressants.


5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar pabelbaba » Ven 01 Oct 2021, 15:18

J’ai failli le lancer et puis... y avait aussi du Barbet Schroeder sur le replay. :mrgreen:
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Proie d'une ombre (La) - 6/10

Messagepar Alegas » Sam 02 Oct 2021, 11:23

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The Night House (La proie d'une ombre) de David Bruckner
(2021)


J’étais très hypé par ce film dont je n’avais pas entendu parler il y a encore quelques semaines, d’autant qu’à la réal on retrouve David Bruckner qui s’était révélé à mes yeux avec le très cool The Ritual, et qu’en plus la BA ne révélait rien du film (même après l’avoir vu j’étais bien en mal de dire ce que ça allait raconter). Alors déjà, c’est pas aussi bon que le film précédent de Bruckner, mais ça reste un film d’épouvante intéressant justement parce qu’on est pas vraiment dans le film d’horreur. Un peu comme The Ritual, il y a l’envie de raconter autre chose derrière les jumpscares, et ici ça se veut vraiment être en grande partie un drame sur le deuil, avec le personnage d’une femme qui vient de perdre son compagnon, qui n’arrive pas à faire face à cet évènement, et qui commence en plus à découvrir des choses louches sur son mari qui s’avère plus mystérieux qu’il n’en a l’air. Du coup, dans la première heure, les éléments d’horreur proviennent plus du personnage principal lui-même, qui est sujet à des terreurs nocturnes et à l’apnée du sommeil (terrible cette idée, ça apporte un jumpscare sonore qui m’a cloué à mon siège :shock: ), et ça accompagne un récit où on ne sait jamais vraiment dans quelle direction il va aller, ce qui rend l’expérience d’autant plus grisante.

Le problème, c’est que ce qui marche dans les deux premiers tiers s’effondre en partie dans l’acte final : jusque là le film donnait l’impression d’un mystère opaque mais maîtrisé (la découverte de la maison dans les bois, les passages où ne sait pas si l’héroïne dort ou est toujours éveillée), et la fin vient casser tout ça en confirmant complètement un aspect fantastique qui était jusqu’ici plus le fruit de l’imagination qu’autre chose, et qui servait de métaphore pour le passé trouble du mari. Il y a donc clairement un côté soufflé qui retombe, et c’est franchement dommage car l’aspect thriller psychologique du métrage est nettement plus réussi que sa partie fantastique. Néanmoins, ça reste un petit film recommandable, d’une part pour son ambiance réussie, d’autre part pour l'interprétation excellente de Rebecca Hall en lead. Et puis ça donne envie de voir ce que le réal va faire par la suite, notamment avec son reboot de Hellraiser.


6/10
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Cité de Dieu (La) - 7,5/10

Messagepar Alegas » Sam 02 Oct 2021, 23:58

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Cidade de Deus (La Cité de Dieu) de Fernando Mereilles & Kátia Lund
(2002)


Un poil déçu à la revision : ça reste un super film avec énormément de qualités, mais j’en gardais le souvenir de quelque chose de plus ultime, et ça doit sans doute au fait qu’il n’y a plus l’effet de surprise qui, je suppose, joue beaucoup sur ce métrage. Néanmoins, ma dernière vision commençait sérieusement à remonter (au moins une bonne quinzaine d’années) et du coup ça m’a permis de redécouvrir certains aspects du film que j’avais totalement zappé, le meilleur exemple étant le fait que j’en gardais un souvenir de film linéaire alors que pas du tout : Meirelles multiplie les personnages, les storylines et allers-retours au sein de son récit. C’est d’ailleurs un point qui peut faire peur au début où on présente au spectateur une multitude de personnages différents, mais le fait est que le film a un certain talent pour arriver à faire rappeler chacun d’entre eux, que ce soit avec un nom qu’on retient, une anecdote, un gag, une scène marquante, etc… Une multiplication de petits récits qui vont servir quelque chose de plus grand : l’évolution d’un quartier de Rio de Janeiro à travers la guerre des gangs qui voit s’affronter criminels, enfants, drogués et policiers corrompus au milieu de nombreux innocents.

L’histoire est globalement captivante à suivre, toujours compréhensible malgré le nombre d’informations à la minute, et surtout il y a une authenticité assez dingue dans le film, qui doit non seulement à la mise en scène de Mereilles mais aussi et surtout à un casting assez dingue alors qu’il est composé à 90% d’amateurs recrutés sur place. Le travail formel de Mereilles me fait pas mal penser à celui de Kassovitz sur La Haine : il y a un mélange de plans techniquement élaborés (le travelling circulaire qui crée le flashback, le plan fixe qui voit l’évolution d’un appartement sur plusieurs mois) et de réalisation à base de caméra épaule qui fonctionne très bien. Mais c’est davantage du côté du montage que je trouve le film remarquable, et c’est pas étonnant de voir que le monteur a bossé ensuite avec les deux gros réalisateurs brésiliens qui ont émergé à peu près à la même époque (Walter Salles et José Padilha). Bref, c’est clairement un super film, à la réputation peut-être un poil abusé (le film est assez unique en son genre certes, mais il lui manque un petit truc pour être considéré comme un grand film à mon sens) mais dont je comprend tout à fait l’aura qu’il possède depuis sa sortie. Dommage que le réal n’ait jamais vraiment confirmé par la suite.


7,5/10
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Sommet des dieux (Le) - 7/10

Messagepar Alegas » Dim 03 Oct 2021, 17:44

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Le Sommet des dieux de Patrick Imbert
(2021)


Surprenant film d’animation, surtout vu le passif du réalisateur qui ne laisse pas penser quelque chose comme ça (mais si j’ai bien compris, il est arrivé sur le projet qui, lui, était en développement depuis des années). Adaptation d’un manga très réputé, mais que je n’ai pas lu, du coup je pourrais difficilement juger l’adaptation, mais pour ce que ça vaut j’ai trouvé le film très bien du côté de l’écriture, et je n’ai jamais eu l’impression de passer à côté de quelque chose ou qu’il manquait une scène à l’histoire. Sur le papier, drôle de choix que de choisir l’animation pour adapter un récit qui, en fin de compte, pourrait être totalement fait en live-action (enfin avec du budget, car faut voir la gueule de l’adaptation japonaise faite il y a quelques années), mais à la vue de quelques planches du matériau original, nul doute que ça a été fait pour retrouver la sensibilité du dessin tout en lui donnant le mouvement, et le fait est que ça marche totalement. Plus qu’un récit d’alpinisme, c’est surtout un film sur l’homme face à la nature, mais aussi sur l’obsession : celle d’un journaliste pour son sujet, mais aussi celle d’un homme qui a dédié sa vie à grimper sur les plus hautes montagnes sans jamais en avoir une quelconque reconnaissance.

L’histoire, composée de nombreux flashbacks qui vont permettre d’en savoir plus sur le second protagoniste, s’avère vraiment plaisante à suivre, autant dans ses parties intimistes que dans ses séquences plus tendues, et il y a même quelques séquences bien marquantes dont une qui vaut presque, en termes d’intensité, l’ouverture de Cliffhanger. L’animation est très cool, ça cherche le réalisme avant tout, mais du coup ça manque peut-être d’un brin de folie à mon sens pour élever le truc, mais si ça se trouve ça contredirait totalement le manga de base qui a l’air de partir dans la même direction. Le fait que le film soit en français avec des personnages japonais n’est jamais dérangeant à ma grande surprise, là aussi je pense que c’est une qualité qui découle du choix d’avoir fait un film d’animation. A noter aussi, une très jolie BO de la part d’un total inconnu en ce qui me concerne : Amine Bouhafa. Dans les films d’animation hors-jeunesse, c’est pas à ranger parmi les plus grandes réussites du genre, mais ça reste quand même un beau film auquel il manque juste le petit truc qui ferait la différence.


7/10
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Daylight - 5/10

Messagepar Alegas » Lun 04 Oct 2021, 15:15

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Daylight de Rob Cohen
(1996)


Vu le réalisateur à la barre, je ne m’attendais pas à un miracle, mais tout de même : un film catastrophe 90’s avec Stallone en lead me suffit pour tenter le visionnage :mrgreen: . A l’arrivée, je n’ai pas été floué sur la marchandise : c’est un film assez représentatif du genre, avec les qualités et défauts que cela comporte, et quand bien même Daylight n’arrive jamais à sortir du lot, ça reste du divertissement qui fonctionne assez pour faire une séance du dimanche soir. Le pitch est sympa car s’éloignant des catastrophes naturelles souvent utilisées durant cette décennie, et là on a le tunnel routier joignant New York au New Jersey qui va être victime d’une explosion et qui va peu à peu se retrouver inondé. Si on ajoute à ça un héros déchu qui va devoir prouver à tout le monde qu’il est l’homme de la situation, et des personnages secondaires qui correspondent à la check list de l’époque (un couple de vieux, un détenu, un black, un père de famille, un aventurier trop sûr de lui, la love interest, le chien, etc…), on peut dire qu’on est en terrain très connu, c’est clairement pas l’originalité qui va primer ici :mrgreen: .

Le problème, c’est que ça se révèle assez faiblard en tant que Sly flick, et même si la partie catastrophe est pas trop mal (cette séquence bien cruelle de l’explosion tient encore bien la route :o ) on ne retient finalement que peu de choses du métrage, la faute à une écriture trop balisée et sans surprises. En plus, le film accumule les facilités dans son dernier quart (pas certain que ça marche le coup de l’explosif pour se faire éjecter par la pression :eheh: ) ainsi que les répétitions (on découvre une pièce secrète, puis une autre, puis un tunnel, etc…). Le début est aussi un peu lourdingue, je comprends la volonté de présenter chacun des personnages, mais très franchement ce n’est pas utile pour la plupart vu ce qu’on fait d’eux après, et même pour Stallone on force beaucoup trop sur le fait qu’il ait été mis à l’écart (on doit bien nous le dire une dizaine de fois :eheh: ). Reste que ça se suit sans déplaisir, avec quelques scènes rigolotes (la mort de Viggo :mrgreen: ), mais ça manque d’une vraie mise en scène et de profondeur de personnages pour élever le spectacle.


5/10
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Frankenstein (1931) - 6/10

Messagepar Alegas » Mar 05 Oct 2021, 13:26

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Frankenstein de James Whale
(1931)


Comme Dracula, il y a de la déception vu la réputation de classique, mais néanmoins ce Frankenstein est bien plus recommandable que son homologue vampirique, même s’il souffre de défauts plus ou moins semblables. Déjà, il y a la très courte durée qui fait que le film est obligé d’être une adaptation plus que sommaire du roman de Mary Shelley. Exit tout l’aspect obsessionnel du récit original, la réflexion sur le pouvoir divin entre les mains d’un homme ou la chasse à l’homme s’étalant sur une longue période, ici c’est juste l’histoire d’un mec qui donne vie à une créature qui va s’échapper, faire du grabuge puis être tué :eheh: . Du coup, c’est clairement pas du côté de l’histoire que le film va passionner, même si certaines séquences s’avère intéressantes (la rencontre entre la créature et la gamine, le père portant le corps de son enfant dans toute la ville, l’incendie du moulin), et donc c’est plutôt du côté formel que le métrage arrive à tirer son épingle du jeu. Sur ce point, nul doute que le métrage a eu une énorme influence dans son imagerie gothique (Tim Burton lui doit énormément, en témoigne son hommage direct dans Frankenweenie) et ça a beau avoir une mise en scène basique ça reste bien meilleur que l’aspect théâtral de Dracula (par contre ça fait mal les extérieurs entièrement tournés en studio). Idem pour le jeu d’acteur où il y a une petite amélioration même si ça reste globalement surjoué. Bref, ça a beaucoup de défauts, mais ça a nettement plus de charme que le film de Browning, et du coup ça fait une petite séance sympa si on est pas trop regardant sur certains aspects.


6/10
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39 marches (Les) - 7/10

Messagepar Alegas » Mar 05 Oct 2021, 17:24

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The 39 Steps (Les 39 Marches) de Alfred Hitchcock
(1935)


Pas mal du tout ce petit Hitchcock qui se range facilement parmi les réussites de sa période anglaise. Hitchcock sort alors du succès de The man who knew too much, et peut se permettre de choisir ses futurs projets. Sans surprise, il décide de rester dans cette forme de cinéma ludique qui lui plaît tant, et réalise à nouveau un film qui annonce sous bien des aspects les futurs grands titres qui viendront dans les décennies suivantes. The 39 Steps, c’est ni plus ni moins que le brouillon de North by Northwest, à tel point qu’on peut s’amuser à lister en cours de film les similarités entre les deux œuvres. Comme dans le futur film emblématique du cinéaste, on est dans une histoire d’un homme injustement pourchassé pour un crime qu’il n’a pas commis, et qui va se retrouver malgré lui dans une vaste conspiration d’espionnage où il doit à la fois prouver son innocence et préserver un secret d’état, le tout en trouvant l’amour au passage.

Alors clairement, entre les deux films, je garde tout de même une nette préférence pour North by Northwest qui a les moyens pour créer des scènes qui sont passées à la postérité, mais à côté de ça, The 39 Steps n’a pas grand chose à lui envier, notamment en termes de rythme où on retrouve ce même récit qui va à) cent à l’heure et où il se passe toujours quelque chose. Si je devais peut-être pointer un défaut, ce serait la love-story qui me paraît trop précipitée pour qu’on y croit réellement, mais on sent que Hitchcock s’en sert aussi comme prétexte pour des moments ludiques (la fuite du couple menotté, le passage dans l’auberge avec la propriétaire qui les protège, etc…). Il y a plein de bonnes idées dans ce film, entre l’utilisation du mec qui retient tout, des raccords qui marchent super bien (le cri de la femme de ménage qui devient le sifflet du train :love: ) et la révélation du bad-guy, et puis il y a beaucoup d’humour qui donne au métrage un côté léger très appréciable (super scène où Donat fait un discours improvisé pour échapper aux forces de l’ordre :mrgreen: ). Avec The man who knew too much et Young and innocent, c’est clairement le Hitchcock période anglaise le plus recommandable que j’ai pu voir jusqu’ici.


7/10
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Sinbad : La légende des sept mers - 6/10

Messagepar Alegas » Mer 06 Oct 2021, 17:32

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Sinbad : Legend of the Seven Seas (Sinbad : La légende des sept mers) de Tim Johnson & Patrick Gilmore
(2003)


C’était l’un des rares Dreamworks des débuts que je n’avais pas vu, et même si ce n’est clairement pas du niveau d’un Prince of Egypt ou d’un Road to Eldorado c’est quand même plutôt sympa. Pour le coup, il ne faut pas chercher un film élaboré, ça se veut juste être un divertissement d’aventure qui va plaire à tout le monde. Clairement, ça manque de singularité pour être réellement marquant et on peut trouver beaucoup de choses à redire, autant du côté de l’écriture que de la forme, mais le fait est que ça marche bien quand même pour peu qu’on y place pas de gros espoirs. Ça se veut être une relecture très libre des aventures de Sinbad, desquelles on ne reprend finalement que peu de choses, et ça développe à la place toute une histoire sur la tentation, l’égoïsme, l’amitié et le sacrifice, ce qui n’est pas plus mal car ça permet d’avoir un récit assez actualisé (peut-être même trop d’ailleurs selon les séquences).

Pour le reste, c’est de l’aventure quasiment toutes les dix minutes, et ça permet d’avoir un film au rythme plutôt trépidant. Dommage seulement que ces scènes d’aventure ne soient pas plus fortes formellement, et qu’elles soient souvent gâchées par des colosses en 3D qui vieillissent mal (c’était le dernier animé 2D du studio, et on sentait que la 3D grignotait de plus en plus de place). Pour le reste, on a un casting vocal sympa avec Brad Pitt, Michelle Pfeiffer, Catherine Zeta-Jones et Joseph Fiennes, par contre pas de bol pour la VF où on remplace Pitt par Bruel, on perd pas mal au change :eheh: . Du divertissement sympatoche qui fait le taff sur le moment, mais on sent que c’est un projet un peu sacrifié qui signifiait la fin d’une époque et d’un certain savoir-faire.


6/10
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Candyman - 7/10

Messagepar Alegas » Jeu 07 Oct 2021, 15:21

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Candyman de Bernard Rose
(1992)


Le slasher est un genre que je n’aime pas spécialement, ce qui fait que je n’ai même pas regardé certains de ses plus réputés représentants, du coup autant dire que j’avais complètement laissé de côté ce Candyman qui, malgré une réputation d’estime, est généralement peu cité (à tord). La bonne surprise de mon côté, c’est qu’on est pas vraiment dans le slasher, puisqu’on reprend seulement la figure du boogeyman que personne ne peut arrêter, mais qu’on le traite à travers une enquête intéressante, avec pas mal de thriller psychologique en prime ainsi qu’un discours ethnique et social très intéressant (pas étonnant que le film soit remaké dans le contexte actuel). Un mélange qui fonctionne bien, et qui m’a permis en plus d'avoir ma première incursion dans l’univers de Clive Barker, et ça, c’est plutôt cool (j'ai vachement envie de voir Hellraiser maintenant).

Globalement, j’ai peu de choses à redire sur le film, et même si certains effets vieillissent moins bien que d’autres, le fait est que le film fonctionne, que ce soit grâce à un script qui redistribue généreusement les cartes (le passage où l’héroïne se réveille dans l’appartement avec le bébé enlevé, c’est d’un glauque), la fascination que provoque le Candyman, l’ambiance très réussie (big up au score de Philip Glass qui joue pour beaucoup), ou encore la prestation de Virgnia Madsen qui porte le film sur ses épaules. Bref, c’est un film très cool et recommandable, que je suis bien content d’avoir découvert malgré mes réserves.


7/10
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Nibelungen : La mort de Siegfried (Les) - 7/10

Messagepar Alegas » Ven 08 Oct 2021, 13:27

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Die Nibelungen : Siegfried (Les Nibelungen : La mort de Siegfried) de Fritz Lang
(1924)


J’avais mes appréhensions sur le film, notamment à cause de la durée sur un tel sujet, mais au final mes craintes se sont vite envolées et c’est clairement du Fritz Lang en grande forme. En plein milieu des années 20, le réalisateur allemand décide d’adapter à l’écran le chanson des Nibelungen, grosse légende germanique composée de plusieurs chants, et qui conte l’histoire de Siegfried, sorte de Achille médiéval, ses exploits, sa mort suite à une trahison, puis la vengeance de son épouse. Lang décide, à juste titre, d’adapter la chose en deux films, et à la vue de ce premier opus le découpage fonctionne bien puisqu’ici il va être question de traiter l’histoire jusqu’à la mort du héros, et de laisser tout l’aspect vengeance dans le second. Le récit a quelques longueurs, avec notamment quelques scènes explicatives qui auraient méritées d’être écourtées, mais on oublie vite ces défauts tant tout le reste fonctionne bien.

Ma plus grande peur avec un tel film était de voir un spectacle assez kitsch, mais Lang a la bonne idée d’adapter ça comme ce qu’il est : à savoir un gros récit mythologique qui assume ses personnages qui se résument souvent à des archétypes, ainsi que ses partis-pris visuels (la direction artistique peut prêter à sourire sur certains aspects, mais ça marche complètement). Du coup, ça donne ce qu’on pourrait aisément qualifier de premier gros film d’heroic-fantasy de l’histoire du cinéma, et le moins qu’on puisse dire c’est que ça en jette encore aujourd’hui. Car même si certains trucages trahissent les limites de l’époque (le dragon qui fait du surplace), Lang n’a pas son pareil pour rendre efficace son récit avec des idées ingénieuses, le meilleur passage illustrant ce talent étant évidemment toute la séquence des trois épreuves de Brunhild, avec l’utilisation de fondus pour créer l’illusion de l’invisibilité de Siegfried, ou encore le saut de Brunhild jusqu’au rocher dont je n’arrive pas à expliquer la conception (le rendu est tellement impressionnant que j’ai dû revoir le passage une seconde fois pour être sûr de ce que j’avais vu :shock: ). Tout ça donne un récit qui certes, a les limites de son matériau d’origine, mais pour peu qu’on rentre dans le délire il y a vraiment moyen de passer un très bon moment devant cette tragédie puissante et formellement maîtrisée. Du coup, ça donne très envie de voir le second volet au plus vite.


7/10
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Nibelungen : La vengeance de Kriemhild (Les) - 6,5/10

Messagepar Alegas » Sam 09 Oct 2021, 10:39

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Die Nibelungen : Kriemhilds Rache (Les Nibelungen : La vengeance de Kriemhild) de Fritz Lang
(1924)


Un peu moins convaincu par cette seconde partie pour le coup, ça reste bien mais autant les longueurs étaient pardonnables dans le premier, autant là ça nuit vraiment au rythme du métrage. Ce second film commence là où s’arrêtait le premier : Siegfried est mort, et Kriemhild élabore sa vengeance envers son frère et le chevalier Hagen, et déjà que le premier film était une grosse tragédie, autant dire qu’ici ça pousse le délire encore plus loin avec un bodycount assez impressionnant (c’est bien simple : à la fin, quasiment tout le monde meurt :mrgreen: ). On va avoir un récit là aussi découpé en plusieurs chants, mais qui forment deux parties assez distinctes : une première racontant comment Kriemhild élabore son plan de revanche, puis ensuite un gros climax de quasiment une heure et demie où le plan est mis à exécution. Étrangement, alors que c’est le film où il se passe le plus de choses, c’est aussi celui qui souffre le plus de moments sur lesquels la longueur se fait ressentir : tout le passage de l’annonce de la naissance de l’enfant de Kriemhild dure des plombes pour rien, et le climax final, bien qu’impressionnant, a ses passages répétitifs.

C’est dommage car pour le reste, c’est un film souvent captivant, notamment parce qu’il brouille complètement la notion de manichéisme : on a beau voir en Kriemhild une héroïne au début du métrage, on se rend compte en cours de route qu’elle va beaucoup trop loin pour sa vengeance, et on finit par avoir de la compassion pour les meurtriers de Siegfried sur la fin. Le film a ses passages marquants : l’incendie de la grande salle avec les chevaliers qui décident de ne pas sacrifier l’un des leurs pour survivre, la mort de l’enfant, ou encore ce plan à la fin où l’on découvre le destin de Gunther, dans le genre plan furtif glaçant ça se pose là :shock: . Par contre, je suis surpris que, sauf erreur, le personnage de Brunhild soit absent de ce second volet, d’autant qu’elle est censé se suicider selon la légende. Au final, malgré les défauts des deux films, notamment une longueur pas toujours bien gérée, ça reste quand même un must du cinéma muet de l’époque, et qui mérite amplement son statut de classique : j’ai beau trouvé l’ensemble imparfait, le récit et son traitement me resteront longtemps en tête.


6,5/10
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Boîte noire - 8/10

Messagepar Alegas » Dim 10 Oct 2021, 15:23

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Boîte noire de Yann Gozlan
(2021)


J’attendais de pied ferme ce nouveau film de Gozlan, histoire de confirmer si Burn out était un heureux accident ou si ça confirmait l’émergence d’un réalisateur plus que prometteur. Bonne nouvelle : Boîte noire est à peu près aussi bon que l’était le précédent métrage du bonhomme, et du coup autant il y a quelques années je misais sur des mecs comme Gans ou Siri pour emmener le cinéma français vers un formalisme assumé, autant dans la génération de réalisateurs qui émergent Gozlan me paraît vraiment être celui qui est le plus à même de faire ça. Comme Burn out, je suis surpris par la capacité du mec à partir d’un pitch assez simple pour en tirer quelque chose d’intéressant, et au passage ça semble confirmer que Gozlan est vraiment un réalisateur de l’obsession (de l’identité dans Un homme idéal, de l’objectif à atteindre au-delà de ses capacités physiques dans Burn out, et ici l’obsession de la vérité à découvrir).

De toute évidence, Gozlan semble être un grand fan des thrillers paranoïaques américains, on sent sur Boîte noire l’influence de Blow out et Conversation secrète, mais c’est de l’influence bien digérée, ce qui fait que le film arrive à se créer sa propre identité, et ne cite jamais directement un métrage en particulier. Le film raconte ni plus ni moins qu’une descente aux enfers pour découvrir le fin mot derrière un crash d’avion qui semble être à première vue d’origine terroriste, le tout en suivant un personnage au passé trouble et psychologiquement instable, ce qui fait qu’en cours de film on va non seulement questionner l’enquête et ses conclusions, mais aussi la stabilité du protagoniste qu’on accompagne, puisqu’il flirte souvent avec des tendances conspirationnistes. Formellement, c’est sans doute ce que j’ai vu de plus intéressant au sein du cinéma français depuis longtemps : c’est visuellement inspiré sans tomber dans le tape à l’œil (le plan-séquence du début, par exemple, peut faire petit malin en apparence, mais il est complètement justifié), ça sert la narration (Niney qui revit les dernières minutes avant le crash), et surtout il y a une volonté d’immersion, notamment sur le plan sonore, qui justifie à elle seule la vision au cinéma (clairement ça n’aura pas la même efficacité à la maison).

C’est solidement écrit, le seul défaut que je pourrais lui trouver serait le fait qu’on identifie rapidement les antagonistes et donc, avec eux, les premières pistes de l’enquête, et niveau tension c’est assez dingue avec quelques scènes bien tendues (la visite en pleine nuit chez le collègue disparu m’a fait retenir mon souffle à plusieurs reprises). Pierre Niney y trouve son meilleur rôle (je n’avais jamais été réellement impressionné par le gars jusqu’ici malgré son naturel évident, mais là il prouve qu’il peut porter un film entier sur ses épaules), et le reste du casting assure bien. Non vraiment y’a pas à chier, ce film prouve bel et bien qu’on peut faire en France un thriller paranoïaque original et super bien foutu, et ça donne de grands espoirs sur la suite de la carrière de Gozlan qui, je l’espère, poursuivra dans cette voie d’un cinéma populaire mais exigeant.


8/10
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Film: Boîte noire
Note: 6/10
Auteur: Scalp

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