L'assassin habite au 21 de Henri Georges-Clouzot
(1942)
(1942)
Déjà, un merci à Mark pour m’avoir encouragé à mater le film de Lacombe réalisé un an avant celui-là, car même si le Clouzot peut se voir indépendamment sans aucun problème, le fait de connaître déjà le couple de héros fait qu’on rentre très facilement dans l’histoire. En plus, ça permet de constater l’écart qualitatif entre les deux films, que ce soit au niveau de l’écriture de l’intrigue, des dialogues, ou encore de la mise en scène. Pour un premier long, c’est dingue de voir à quel point Clouzot en avait sous le capot. C’est pas Citizen Kane non plus, mais le moins qu’on puisse dire est que c’est bourré d’idées, avec du meurtre en plan subjectif (on a l’impression d’être chez De Palma avant l’heure), des cadrages originaux, et globalement une lecture visuelle qui ne donne pas l’impression d’être devant un truc théâtral alors que l’histoire pourrait bien s’y prêter (c’était clairement l’un des problèmes du Lacombe : dès qu’on sortait des scènes de cabaret c’était assez plan-plan). Côté intrigue, c’est assez savoureux avec le commissaire Wens qui sait où habite un serial-killer mais qui doit trouver qui est le coupable parmi les nombreux résidents, et qui va donc se faire passer pour un prêtre en guise d’infiltration, le tout avec sa compagne qui va compliquer évidemment les choses.
Pour le coup, le couple Wens/Mila marche bien mieux que dans le Lacombe où il était finalement plus utilisé comme prétexte pour montrer par moments des passages musicaux, alors qu’ici c’est vraiment utilisé comme une plus-value comique qui va aussi compliquer l’intrigue. Fresnay est impérial dans le rôle, ça lui va comme un gant, et même si je peux comprendre les réserves qu’on peut avoir pour Suzy Delair je trouve personnellement que c’est le personnage le plus drôle du récit et chaque scène avec elle est un régal. Côté écriture, ça a quelques défauts entre un rythme un peu inégal sur son dernier tiers ou une résolution un peu trop vite expédiée (sauf erreur, on ne pige jamais vraiment le cheminement de l’inspecteur pour arriver à la résolution du mystère), mais c’est contrebalancé par le récit très ludique, et surtout les dialogues qui sont déjà la preuve que Clouzot maîtrisait bien l’écriture : c’est bourré de répliques à se plier en deux, et c’est souvent osé pour l’époque, notamment dans les jeux de séduction. Un premier film admirable qui annonçait un bel avenir pour son réalisateur, maintenant va falloir que je remate Le Corbeau pour, peut-être, le revoir à la hausse.
Pour le coup, le couple Wens/Mila marche bien mieux que dans le Lacombe où il était finalement plus utilisé comme prétexte pour montrer par moments des passages musicaux, alors qu’ici c’est vraiment utilisé comme une plus-value comique qui va aussi compliquer l’intrigue. Fresnay est impérial dans le rôle, ça lui va comme un gant, et même si je peux comprendre les réserves qu’on peut avoir pour Suzy Delair je trouve personnellement que c’est le personnage le plus drôle du récit et chaque scène avec elle est un régal. Côté écriture, ça a quelques défauts entre un rythme un peu inégal sur son dernier tiers ou une résolution un peu trop vite expédiée (sauf erreur, on ne pige jamais vraiment le cheminement de l’inspecteur pour arriver à la résolution du mystère), mais c’est contrebalancé par le récit très ludique, et surtout les dialogues qui sont déjà la preuve que Clouzot maîtrisait bien l’écriture : c’est bourré de répliques à se plier en deux, et c’est souvent osé pour l’époque, notamment dans les jeux de séduction. Un premier film admirable qui annonçait un bel avenir pour son réalisateur, maintenant va falloir que je remate Le Corbeau pour, peut-être, le revoir à la hausse.
7,5/10