[Alegas] Mes Critiques en 2021

Modérateur: Dunandan

Au poste ! - 6,5/10

Messagepar Alegas » Mar 07 Sep 2021, 23:07

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Au poste ! de Quentin Dupieux
(2018)


Je n’avais franchement pas été enchanté par mon premier contact avec le cinéma de Dupieux : Rubber avait été une grosse déception vu le buzz qu’il y avait autour à l’époque, et du coup je ne savais pas trop à quoi m’attendre avec un autre de ses films. Pour le coup, je pense avoir fait une bonne pioche avec celui-là, d’une part parce que le casting m’attire bien plus (Poelvoorde et Ludig), d’autre part parce que quand le récit part en couilles, ça reste dans les limites du raisonnable. Résumer le pitch serait un peu vain tant ça joue à fond sur l’absurde, je dirais donc juste que c’est plutôt bien écrit pour une comédie de ce genre : les dialogues sont drôles, les situations marchent bien, et même des idées casse-gueules sur le papier s’avèrent réussies à l’écran (le flashback raconté sans cesse interrompu). Si je devais pinailler, je dirais que ça perd un peu de sa force dans les ultimes minutes du film, avec tout le délire du théâtre qui, à mon sens, n’amène pas grand chose de plus, mais ça ne pourrit pas le métrage non plus. Globalement, c’est pas une comédie que je garderais longtemps en mémoire (peut-être quelques gags à la limite comme la mort du flic, le trou dans le ventre :eheh: ou le passage de l’huître), mais le fait est que ça a parfaitement rempli son office de comédie absurde courte et rondement menée, et que je n’en demandais pas plus. Du coup, je tenterais peut-être d’autres Dupieux à l’avenir, en particulier Réalité dont la présence de Chabat en lead ne fait qu’attiser ma curiosité.


6,5/10
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Film: Au poste !
Note: 3/10
Auteur: pabelbaba

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Crying Game (The) - 4/10

Messagepar Alegas » Mer 08 Sep 2021, 23:38

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The crying game de Neil Jordan
(1992)


J’en attendais pas grand chose, d’une part parce que je ne savais pas du tout ce que ça racontait, d’autre part parce que Neil Jordan est loin d’être un réal digne de ce nom, mais je suis quand même déçu à l’arrivée. Le gros problème de ce Crying Game, c’est l’impression de voir deux films en un, mais qui n’arrivent pas à bien communiquer entre eux. La première demi-heure est pas mal avec cette histoire de prise d’otage d’un soldat anglais en Irlande, et la relation qui se crée entre Whitaker et Rea fonctionne bien, mais dès que cette partie trouve sa conclusion le film part vraiment dans un autre délire. Pourtant, sur le papier, cette histoire de terroriste pris de remords et qui cherche à se connecter avec les proches de sa victime peut donner quelque chose de bien, mais c’est côté traitement que ça coince, et pour le coup je serais bien incapable de dire ce que cherche à raconter Neil Jordan à travers cette histoire, entre son twist à l’intérêt discutable, le fait de ramener les irlandais pour aboutir que quasiment que dalle, et des passages qui dénotent avec le sérieux de l’ensemble (la façon dont fini le personnage de Whitaker prête plus à rire qu’autre chose dans la façon dont c'est montré).

Au final, j’ai un peu cette impression d’avoir vu un film qui ne m’a jamais causé, et dont je ne comprend pas l’intérêt et le propos véritable (ou alors c’est juste un film sur l’amour qui triomphe des barrières sexuelles et dans ce cas j’ai envie de dire que c’est mal foutu), et ça m’étonne d’autant plus que le film occupe une place de choix dans la carrière de son réalisateur (Oscar du meilleur script original tout de même). Formellement, c’est du Jordan donc rien de remarquable, c’est un réal passe-partout sans réelle patte même s' il y a quelques jolis plans (celui du générique de début notamment). De ce film, je ne retiens que la première demi-heure et la prestation de Stephen Rea, le reste est franchement anecdotique.


4/10
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Film: Crying Game (The)
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Film: Crying Game (The)
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Auteur: caducia

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Condamné à mort s'est échappé (Un) - 6,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 09 Sep 2021, 18:28

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Un condamné à mort s'est échappé de Robert Bresson
(1956)


Jusqu’ici, Bresson a toujours été un réalisateur que j’ai évité comme la peste : mon premier contact avec le cinéma du bonhomme restant encore aujourd’hui quelque chose d’assez douloureux, notamment avec les multiples analyses que j’ai dû me farcir sur des films comme Au hasard Balthazar ou Le diable probablement. Du coup, j’ai tenté celui-là plus pour son statut de gros classique qu’autre chose, et j’avoue que j’en ressors surpris tant ça me paraît à mille lieues de ce que j’avais pu voir du réalisateur auparavant. On a donc un film de prison assez classique si on excepte son cadre historique (un résistant est capturé, et incarcéré dans une prison où les gardiens sont des soldats allemands), mais où toute l’originalité va venir d’un traitement minimaliste. Un traitement qui va donner un résultat assez froid (les personnages ont droit au minimum syndical en termes de traitement), mais pas inintéressant : chaque plan a son utilité et on sent l’envie de Bresson de faire ressentir au spectateur la minutie que demande la tentative d’évasion du héros (se procurer les matériaux, les transformer, les cacher, trouver des informations, etc…).

Le film se prête tellement à quelque chose de quasi-muet qu’on en vient à regretter que la voix-off soit aussi présente : non seulement elle apporte un côté littéraire dont on aurait pu se passer, mais surtout elle surligne beaucoup de choses qu’on apprend déjà par l’image. Mais le plus gros défaut du film à mon sens, c’est d’avoir probablement inspiré un film qui sortira quatre ans plus tard et qui le dépassera complètement à tous les niveaux. Car oui, on retrouve beaucoup du film de Bresson dans Le Trou, mais là où dans le premier film il manque un naturel pour emporter l’adhésion, chez Becker tout fonctionne parfaitement. Impossible de mon côté de ne pas comparer les deux métrages tant le rapprochement est instinctif, et du coup ça me fait sérieusement poser la question de pourquoi le Bresson est plus connu à l’international alors que le Becker beaucoup moins (ça vient peut-être du fait que Bresson, lui, a gagné un prix de la mise en scène à Cannes). Sinon, en mettant ce parallèle de côté, il reste un film sympathique, qui doit beaucoup à sa mise en scène très lente, et qui accouche de quelques moments marquants (le climax de l’évasion, c’est pas aussi tendu que ça aurait pu l’être, mais ça reste un beau morceau). Bon, faut pas déconner, c’est pas non plus un film qui va me donner envie de mater d’autres Bresson, mais ça reste une agréable surprise.


6,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar angel.heart » Jeu 09 Sep 2021, 18:34

Je garde un bon souvenir du Neil Jordan, mais ta critique et les notes qu'il se tape laissent craindre une seconde vision... :?
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Seuls les anges ont des ailes - 8/10

Messagepar Alegas » Sam 11 Sep 2021, 16:16

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Only angels have wings (Seuls les anges ont des ailes) de Howard Hawks
(1939)


Vachement bien ce Howard Hawks, je ne m’attendais pas à un film comme ça de sa part. J’ai eu la chance de le découvrir sans savoir de quoi ça parlait, et ce n’est pas plus mal : c’est typiquement le genre d’histoires que j’adore, avec un récit à hauteur d’hommes, des personnages authentiques, une jolie balance entre humour et tragédie, une histoire d’amour pas trop envahissante, des bons sentiments qui n’en font pas des tonnes, bref un mélange qui fonctionne bien. On va suivre une jeune femme qui arrive dans une ville portuaire du Pérou pour une escale, et qui va finalement rester dans une auberge près de l’aéroport, vu qu’elle s’attache rapidement à la bande de pilotes/mécanos qui vivent là, en particulier le leader incarné par Cary Grant. Malgré ce pitch de base, le film n’a pas tant que ça un fil rouge à suivre, et passée la première demi-heure on va plus suivre un quotidien, ponctué par des histoires entre personnages, des problèmes du passé qui refont surface, une romance qui évolue et des tragédies qui s’accumulent, étant donné que ces pilotes sont engagées pour survoler des montagnes franchement peu accueillantes.

Côté script donc, c’est très réussi, en particulier tout l’aspect camaraderie qui domine le métrage, et qui permet à chaque personnage d’être attachant, chacun à sa manière (le meilleur exemple étant un pilote qui arrive en milieu de film, qu’on présente comme un salopard, mais qui s’avère être un gars droit dans ses bottes). Forcément, le côté attachant des personnages doit beaucoup au casting : j’ai beau ne pas être un grand fan de Cary Grant, il s’approprie complètement ce rôle de leader séducteur qui ne veut s’attacher à rien ni personne, et puis je dois avouer être tombé sous le charme de la belle Jean Arthur, dont la voix m’a complètement fait craquer :love: . Tous les seconds rôles sont cools, mentions spéciales au mécano, Dutchy et au personnage de Barthelmess, par contre je suis moins convaincu par celui de Rita Hayworth qui a un peu de mal à exister hors de sa relation avec Grant. Formellement, j’ai trouvé ça franchement dingue, et pas parce que c’est spécialement virtuose, mais plutôt par le fait que le film vieillit peu et donne l’impression d’avoir de l’avance sur son temps (véridique, j’ignorais son année de sortie, et pendant tout le film j’étais persuadé de voir un film de fin des années 40), le must étant forcément les scènes d’aviation où les trucages marchent encore bien, et où on a aussi le droit à des réelles images tournées dans le ciel, et qui donnent un certain cachet au film (le plan avec l’avion de Barthelmess qui passe au-dessus du camp pour revenir ensuite en arrière, c’est beau). Un excellent Howard Hawks, doublé d’un de mes films américains préférés des années 30.


8/10
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Chantage - 5,5/10

Messagepar Alegas » Sam 11 Sep 2021, 18:08

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Blackmail (Chantage) de Alfred Hitchcock
(1929)


Premier film parlant d’Hitchcock (et de l’histoire du cinéma britannique !), et j’avoue l’avoir regardé plus par curiosité qu’autre chose, d’autant que j’ai dû me taper pour l’occasion une copie à la qualité pas géniale du tout. La fabrication du film a une histoire intéressante : c’est un projet que Hitchcock voulait faire non seulement parce qu’il avait envie de se rapprocher d’histoires de meurtres comme il avait pu le faire sur The Lodger, mais aussi parce qu’il sentait qu’il y avait moyen d’en tirer un bon film sonore. Problème : le matériel pour du cinéma sonore n’était pas disponible à l’époque en Angleterre, et le sera finalement en pleine production, ce qui poussera Hitchcock et son producteur à livrer deux versions : la muette d’origine, et la version sonore où quelques séquences seront retournées pour l’occasion.

Le résultat est historiquement intéressant, mais c’est tout de même loin de figurer parmi les réussites d’Hitchcock. L’histoire, bien qu’intéressante sur le papier (une femme tue un homme sans le vouloir, son compagnon inspecteur chez Scotland Yard tente d’éloigner l’enquête alors qu’un maître-chanteur vient compliquer les choses) souffre d’un gros défaut : tout met trop longtemps à arriver. Il faut attendre quarante bonnes minutes avant que le meurtre ait lieu, ce qui précède n’étant pas des plus intéressants, et vu la courte durée du métrage ça veut dire que l’intégralité de l’action intéressante se déroule sur une grosse demi-heure. Il y a un peu cette impression de voir un film trop lent au début, et trop rapide dans sa deuxième moitié, et c’est pas aidé par le fait que le film soit à mi-chemin entre la fabrication d’un muet et la fabrication d’un talkie, ce qui donne un mélange étrange avec notamment des acteurs pas convaincants et des gros silences inutiles qui devaient sûrement servir en cas de potentiels cartons pour les dialogues.

Reste tout de même des choses intéressantes, notamment la perspective de voir Hitchcock manier pour la première fois de sa carrière du son, et l’intégrer dans sa mise en scène. Sur la majorité du film, il ne peut pas faire des miracles avec, se contentant de donner un léger sound-design aux ambiances de rues, mais il y a tout de même une scène où on voit qu’il avait pigé direct l’intérêt de la technologie : une séquence où la meurtrière prend un repas avec sa famille, dont les dialogues sont incompréhensibles, mais dès que le mot “knife” (l’arme utilisé pour le crime) est prononcé on l’entend distinctement. Sinon, en termes de mise en scène purement visuelle, c’est assez classique même si certains plans ressortent plus que d’autres, à l’image de ce travelling suivant un fourgon en pleine rue, un travelling vers un miroir pour montrer deux personnages (excellent ce plan), ou encore une vue en coupe de l’escalier d’un immeuble. Pas un Hitchcock mémorable, mais c’est tout de même plus plaisant à regarder que plusieurs de ses films d’époque.


5,5/10
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Lola, une femme allemande - 5/10

Messagepar Alegas » Mar 14 Sep 2021, 12:04

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Lola (Lola, une femme allemande) de Rainer Werner Fassbinder
(1981)


Premier film de Fassbinder que je découvre et je dois m’avouer un peu déçu vu la réputation du réalisateur, même si j’ai bien conscience que je n’ai pas forcément commencé par le plus réputé, ni même le plus abordable. Le pitch est pourtant tentant : une prostituée dans un cabaret va chercher à piéger l’homme le plus intègre de son village, en le faisant tomber amoureux d’elle, et à travers cette histoire Fassbinder va analyser son pays sur la question de la moralité. Globalement, sans trouver le film détestable à regarder, j’ai quand même trouvé ça très moyen, notamment à cause du fait qu’on voit très rapidement où Fassbinder veut en venir en termes de propos, et du coup dès la moitié du métrage le temps me paraissait bien long pour arriver à la conclusion.

Pour le coup, je serais curieux de découvrir le film original de Von Sternberg, L’ange bleu, qui est sûrement plus efficace avec sa plus courte durée. Formellement, on voit direct que Fassbinder a une patte reconnaissable notamment lorsqu’il s’agit de traiter des ambiances avec des couleurs très assumées, néanmoins j’avoue ne pas avoir trouver le traitement très subtil, et autant je reconnais au film une beauté plastique évidente, autant je trouve son utilisation souvent gratuite (le fait d’avoir quasiment chaque bâtiment de la ville éclairé comme le cabaret notamment). Sinon, j’ai bien aimé la prestation de Armin Mueller-Stahl, et sur la fin je suivais le film quasiment uniquement pour lui. Bref, pas convaincu par cette première incursion dans le cinéma de Fassbinder, mais je pense tout de même tenter ses films plus réputés, notamment Tous les autres s’appellent Ali qui me parlera sûrement bien plus.


5/10
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Kicking and screaming - 2,5/10

Messagepar Alegas » Mer 15 Sep 2021, 13:53

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Kicking and screaming de Noah Baumbach
(1995)


Après la découverte de The Squid and the Whale, je n’étais pas hyper emballé par la perspective de découvrir le début de carrière de Baumbach qui semblait carrément en-deçà de ce qu’il fait désormais. C’est quelque chose qui se confirme avec le visionnage de son tout premier film, le genre sur lequel je n’aurais pas misé le moindre centime à l’époque, tant rien ne laissait présager la naissance d’un réalisateur à suivre. Globalement, ça m’a fait beaucoup penser à du Linklater des débuts, mais sans ce qui rendait les films un minimum sympathique à suivre. Pour le coup, j’ai vraiment eu l’impression de voir les défauts de The Squid and the Whale multipliés par cent, où on oblige le spectateur à suivre des personnages détestables et pédants sur des histoires franchement pas passionnantes. Ici donc, ça tente de raconter le passage difficile de la phase étudiante à l’âge adulte à travers une poignée de protagonistes, mais jamais la sauce ne prend, ça accumule les scénettes inintéressantes en singeant le cinéma de Woody Allen (en tout cas, c’est l’impression que j’ai eu) et le temps paraît particulièrement long. La seconde moitié du film sauve légèrement les meubles en instaurant un ton mélancolique bienvenu, mais pour être complètement honnête ça ne rend pas le métrage plus passionnant pour autant, et je suis plus ou moins resté dans le même état de visionnage où je n’avais strictement rien à faire des personnages et de leurs destins. Un film dont j’ai quasiment tout oublié alors que je l’ai vu il y a deux semaines, ça pose le niveau. Heureusement que Baumbach s’est largement amélioré par la suite.

2,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mr Jack » Mer 15 Sep 2021, 14:36

Je l'avais commencé sur Netflix celui-ci sans accrocher plus que ça. Il a disparu du catalogue, depuis. :chut:
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You have to believe.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar pabelbaba » Mer 15 Sep 2021, 14:51

Il est pourtant top 10 de 1995 pour Rolling Stone. :mrgreen:
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Rapaces (Les) - 6,5/10

Messagepar Alegas » Mer 15 Sep 2021, 16:08

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Greed (Les Rapaces) de Erich von Stroheim
(1924)


Il existe actuellement deux versions de ce film, considéré comme l’une des pierres angulaires de l’histoire du cinéma muet. La première correspond à celle remontée par le studio. En effet, Stroheim, comme à son habitude, avait tourné un film tellement long qu’il en devenait anti-commercial, ce qui a amené son producteur à le réduire drastiquement : le premier cut fort d’une durée de plus de 8 heures, devenait ainsi une version d’un peu moins de deux heures et demie, et qui sera la seule visible pendant des décennies. A la fin des années 90, sur la base d’un script et de bouts de pellicule retrouvés, une seconde version, d’une durée de 4 heures, fut reconstruite afin d’avoir un film qui montrerait une partie de ce que Stroheim souhaitait faire, lui qui avait particulièrement mal vécu le destin de ce qu’il considérait comme son chef-d’œuvre. C’est donc cette seconde version que j’ai visionné, et quand bien même le confort de visionnage n’était pas des plus optimal (la reconstruction se faisant parfois sur quelques images, quasiment la moitié du film est désormais composé d’images fixes avec des cartons expliquant ce qui se déroule), je suis content de ne pas avoir visionné la version studio qui se veut simpliste à l’extrême, au point d’enlever non seulement certaines des scènes les plus chères du film (notamment plusieurs passages de foules), mais aussi celles qui permettent d’élever le propos du métrage.

Alors oui, les tendances de Stroheim au longueurs se vérifient ici aussi, et du coup j’ai de sérieux doutes sur le fait que le cut initial était réellement un film ultime, mais il n’empêche qu’il y a énormément de choses bien dans ce métrage qu’on pourrait résumer basiquement comme l’évolution d’un trio amoureux, condamné à s’auto-détruire pour des questions financières. L’histoire, que j’imagine très basique dans le cut studio, est nettement plus intéressante dans la reconstruction de 4 heures. Certes, tout ne fonctionne pas, et j’aurais notamment des réserves sur le fait d’avoir des sous-storylines qui analysent des versions alternatives du couple, que ce soit à travers le duo de clodos, ou le vieux couple voisin, mais à côté de ça il y a une vraie descente aux enfers qui se crée à l’écran, et pour le coup ça va très loin dans la noirceur, un peu à l’image de ce que Stroheim faisait dans le dernier acte de son film précédent (le final dans la Vallée de la Mort est sans concessions). Et puis il y a une vraie analyse psychologique des personnages, malgré les limites de storytelling de l’époque, qui force le respect. Formellement, c’est un cran au-dessus de Foolish wives, avec notamment des plans étonnants pour l’époque (le mariage où on voit à travers la fenêtre un enterrement) et quelque chose de quasiment fantastique dans la représentation de l’avidité humaine (ces longues mains qui caressent l’or, et que semble avoir la femme dans ces dernières scènes). Alors clairement, dans sa version actuelle, j’aurais du mal à crier au grand film, surtout vu ce qui se faisait ailleurs à l’époque, mais je comprends aisément pourquoi un tel film charcuté à pu provoquer autant de fantasmes et d’influences au fil des décennies. Nul doute que si le cut original venait à être retrouvé un jour, l'événement serait historique, car le film de Stroheim aurait sûrement beaucoup plus à révéler, autant dans sa forme que dans sa narration.


6,5/10
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Croisière du Navigator (La) - 7,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 16 Sep 2021, 15:33

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The Navigator (La croisière du Navigator) de Buster Keaton & Donald Crisp
(1924)


Voilà un Buster Keaton dont je n’attendais pas grand chose, et au final il se hisse aisément parmi mes préférés de l’acteur. Pourtant, sur le papier, tout semble être là pour donner un Keaton efficace mais classique : un jeune homme fortuné, amoureux de sa voisine, se retrouve coincé avec elle dans ce qu’il croit être une croisière, alors qu’ils sont sur un bateau à usage militaire abandonné au milieu de l’océan. Un pitch de départ qui va donner lieu, évidemment, à une grosse succession de situations rocambolesques, que ce soit l’apprentissage de vivre par soi-même au quotidien, la réparation sous-marine du bateau alors qu’il est échoué sur un récif, ou encore l’abordage du navire par des cannibales.

Si je retiendrais difficilement le film pour son script qui ne cherche pas à proposer autre chose que du prétexte à l’humour, c’est véritablement du côté du rythme et de la mise en scène des gags que j’ai réellement trouvé mon compte. Sur ce point, The Navigator s’avère être un modèle de comédie bien foutue : les gags marchent du tonnerre, s’enchaînent souvent sans aucun répit, tout en laissant ce qu’il faut pour respirer entre chacun d’entre eux, et j’ai été étonné de constater à quel point l’attachement du spectateur envers les personnages fonctionne justement avec le fait qu’on rie d’eux, notamment lorsqu’ils sont incapables de se débrouiller pour des choses simples comme se faire à manger. Si on ajoute à ça un duo d’acteurs très en forme, et des séquences comiques d’anthologie (le coup du visage à travers le hublot en pleine nuit :eheh: , Keaton dans son scaphandre émergeant de l’océan, etc…), on tient ici un Keaton particulièrement recommandable, et que je classerais sans hésiter dans mon Top 3 du bonhomme avec The General et Sherlock Jr.


7,5/10
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Ride your wave - 6/10

Messagepar Alegas » Ven 17 Sep 2021, 11:31

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Kimi to, nami ni noretara (Ride your wave) de Masaaki Yuasa
(2019)


Étonnante carrière que celle de Yuasa, qui fût totalement absent du grand écran pendant des années après Mind Game, mais qui semble désormais déterminé à enchaîner les films depuis quelques temps. Alors clairement, ça ne vaut pas son meilleur film, et on pourrait même dire que c’est assez mineur en apparences, mais le fait est qu’un film de Yuasa, même anecdotique, reste quelque chose d’un minimum intéressant, ne serait-ce que pour son sens de l’animation où l’on n’hésite pas à transformer les corps pour avoir quelque chose d’unique en mouvement. Étrangement, avec ce Ride your wave, c’est plutôt l’histoire qui m’a passionné, alors que côté technique je trouve que le style de Yuasa s’assagit énormément.

Si on ajoute le fait que le récit donne souvent l’impression de voir quelque chose fortement inspiré d’un certain Makoto Shinkai, on peut aisément conclure que ce film conventionnel est sans doute la tentative de Yuasa d’atteindre un public plus large, ce qui expliquerait le fait qu’on ne retrouve qu’à de rares moments le génie visuel du créateur de Mind Game. Néanmoins, l’histoire se suit bien plus agréablement qu’un Shinkai : l’émotion fonctionne mieux, c'est particulièrement drôle, les thèmes sont abordés de façon intéressantes (le deuil notamment) et puis ça a la sagesse de raconter de façon efficace, et du coup en une heure et demie c’est plié. Bref, ce n’est pas un film dans lequel il faut espérer retrouver un paquet d’expérimentations visuelles, mais en l’état c’est un joli récit qui se suit agréablement, quand bien même ses limites sont évidentes. Si ça peut permettre à Yuasa de surprendre via son prochain opus, je dis banco.


6/10
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Great white silence (The) - 7,5/10

Messagepar Alegas » Ven 17 Sep 2021, 16:37

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The great white silence de Herbert Ponting
(1924)


J’avais un peu peur de tomber sur un film du même genre que Nanook of the north, à savoir un documentaire dont les contraintes techniques de l’époque allaient être clairement visibles, et au final grosse surprise car dans le genre c’est clairement un film novateur et souvent en avance sur son temps. Déjà, rien que sur le papier, c’est passionnant : en 1910, une expédition anglaise est chargée d’atteindre le Pôle Sud, ce qui ferait de ces hommes les premiers êtres humains à aller dans cet endroit reculé. L’expédition Terra Nova va donc se mettre en route, et durer trois ans, période durant laquelle Herbert Ponting va filmer l’avancée de l’équipe, pour livrer à la fois un témoignage du courage humain, mais aussi pour montrer à ses compatriotes les premières images filmées de l’Antarctique. Ne serait-ce que pour son aspect historique, le film est simplement fascinant à suivre, d’autant qu’il met aisément dans la peau des voyageurs de l’époque, que ce soit lors de la découverte du premier iceberg à l’horizon (superbe ce passage :love: ), de la faune locale ou encore des étranges formations de glace trouvées sur le chemin.

Le film peut être découpé en trois parties : la première montrant le voyage vers l’Antarctique, la seconde se transformant plus en documentaire animalier, notamment sur les manchots et les phoques, puis une troisième qui va être radicalement différente puisque décrivant le voyage de l’équipe qui a atteint le Pôle Sud et qui, pour des raisons de sécurité, le réalisateur n’a pas pu prendre part. Malgré l’absence d’images, Ponting se débrouille pour rendre son film toujours aussi captivant à regarder, avec les témoignages écrits, les photos prises par l’équipe, des images en stop-motion montrant le parcours à travers les glaciers, bref on sent une inventivité de la part du réalisateur pour combler un manque technique. Et force est de constater que le film fonctionne très bien : même en connaissant le destin tragique de l’équipe (qui atteindra le Pôle Sud quelques jours après l’expédition norvégienne d’Amundsen, et qui mourra sur le chemin du retour), on s’attache aux personnages, on découvre cet univers immaculé avec leurs propres yeux, et on s’attriste du sort de ces hommes. Il y a bien les dernières minutes en mode patriotique qui jurent avec ce qui a précédé, mais ça paraît néanmoins légitime, d’une part pour le sacrifice fait, d’autre part parce que le film est conçu comme un témoignage de l’équipe à destination du peuple britannique. Avec Häxan, c’est clairement le meilleur documentaire des années 20, et du coup je suis surpris du fait que le film soit assez méconnu.


7,5/10
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Malignant - 3/10

Messagepar Alegas » Sam 18 Sep 2021, 09:39

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Malignant de James Wan
(2021)


J’attendais de pied ferme ce film, pour la simple et bonne raison que c’est le retour de Wan à un cinéma qui n’est ni un blockbuster impersonnel, ni une suite d’un de ses précédents succès, car mine de rien ça faisait depuis The Conjuring, son dernier bon film en date, qu’il n’était pas retourné à ses racines. Du coup, la déception n’en est que plus grande. Présenté à la base comme un petit projet fait à la va-vite entre deux épisodes d’Aquaman, le film devient peu à peu, avec les ambitions grandissantes de Wan, une sorte de projet schizophrène qui commence comme un petit film d’horreur classique façon maison hantée, puis qui se termine comme un gros film d’action où Wan retrouve le nawak qu’il épousait avec son film de super-héros. Le problème, c’est qu’aucune de ces deux moitiés ne fonctionne, et ce serait injuste d’accuser juste le script pour ce défaut car globalement c’est à peu près tout ce qu’il y a dans le film qui ne fonctionne pas :mrgreen: .

Néanmoins, le scénario a quand même une grosse part de culpabilité : c’est juste terriblement mauvais, au point que le film est réellement pénible à suivre dans sa majorité. L’enquête ne fonctionne pas du tout, on suit avec très peu d’intérêt l’évolution de l’histoire, la faute à des rebondissements hyper classiques, mais aussi à des personnages terriblement creux (les flics, mon dieu… :evil: ) voire carrément inutiles (la scientifique qui a un crush sur le détective, elle sert à quelque chose ? :lol: ). Mais vient la dernière demi-heure, et là pour le coup on peut dire que ça réveille de la torpeur dans laquelle on était plongé. Car si on se doute qu’il y a un twist, ce dernier se révèle tellement WTF, et expliqué avec tellement de sérieux, qu’il m’a fait rire à gorge déployée. Il faut le voir pour le croire. A partir de là, le film enchaîne les séquences facepalmesques avec beaucoup de générosité, entre le description d’une cellule de prison pour femmes :eheh: , un combat quasiment kung fu dans un commissariat (où on éventre des nobodys, mais on balance juste une chaise en bois sur le flic qui suit l’enquête :eheh: ) puis un final dans un hôpital qui plonge complètement dans le ridicule. Globalement, c’est tout le film qui est imprégné dans une ambiance à la limite du nanar, souvent à cause de petits détails rigolos (la vieille scientifique obligée de ressortir le dossier pour se souvenir de Gabriel :eheh: ), mais il faut avouer que le mélange giallo/ghost movie sous speed qui se transforme en film d’action n’aide pas non plus.

Côté casting, tout le monde est mauvais, mention spéciale au flic avec zéro charisme, mais aussi à Annabelle Wallis dont j’avais déjà critiqué en ces lieux son non-jeu absolu, et qui est censée porter le film sur ses épaules. J’aimerais pouvoir dire que la mise en scène de Wan sauve le métrage, mais non : le mec sait filmer, mais il en a tellement conscience qu’il passe le film entier à faire le petit malin, à multiplier les mouvements de caméra complexes mais inutiles, au point d’oublier ce qu’il est censé livrer (le film ne fait JAMAIS peur). Du coup, je comprends mieux pourquoi la Warner a très peu communiqué sur Malignant, car clairement si je me retrouvais avec un film pareil entre les mains, je ne saurais pas du tout comment le vendre. Le film est nul, mais à côté de ça, je ne peux m’empêcher d’éprouver, dans une certaine mesure, une admiration pour un objet filmique aussi WTF en 2021, nul doute qu’on ne trouvera pas de film à gros budget aussi étrange cette année.


3/10
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Auteur: Scalp

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