[Alegas] Mes Critiques en 2021

Modérateur: Dunandan

Chant du Danube (Le) - 4/10

Messagepar Alegas » Dim 22 Aoû 2021, 14:24

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Waltzes from Vienna (Le Chant du Danube) de Alfred Hitchcock
(1934)


Voilà un film assez particulier dans la longue carrière d’Hitchcock, et pour cause : ici, pas de meurtre, de faux-coupable, de chasse à l’homme, de mystère, de tension ou d’enquête. Après deux films qui n’ont pas marché aussi bien que prévu, le réalisateur anglais est contraint de diriger un métrage qu’il n’aurait sans doute jamais réalisé si il avait eu vraiment le choix : l’adaptation d’une pièce de théâtre racontant comment Johan Strauss fils a composé son fameux Danube Bleu. Un sujet aux antipodes de ce qui intéresse Hitchcock au cinéma, et cela se ressent autant dans la façon dont il abordera le film plus tard (dans son entretien avec Truffaut, il évite habilement de parler du film, l’évoquant comme un contrat alimentaire avant le succès de The man who knew too much) que dans la réalisation du film lui-même.

Pour la première fois, sur la totalité des films que j’ai vu du bonhomme, Hitchcock s’efface complètement derrière son sujet. On ressent tout de même parfois sa patte sur quelques scènes, que ce soit la composition de certains plans (le pupitre de partition qui enferme Strauss tel les barreaux d’une prison), les élégants travellings circulaires lorsque la musique est jouée, ou encore le montage de la représentation du Danube Bleu, qui évoque en partie la future séquence du concert du film suivant du réalisateur. Néanmoins, c’est bien peu sur toute la durée du film, où Hitchcock fait plus un travail de faiseur discret qu’autre chose, d’autant qu’il faut se farcir un script franchement pas inspiré, une sorte de Shakespeare in love avant l’heure qui met l’accent sur des histoires d’amour dont on se fout complètement, alors que des relations autrement plus intéressantes sont bâclées (notamment celle entre Strauss père et son fils). Bref, un film pas complètement désagréable, mais clairement très mineur pour du Hitchcock : si son nom n’apparaissait pas au générique, on pourrait aisément croire qu'un nobody était derrière la caméra.


4/10
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Compañeros (2019) - 6/10

Messagepar Alegas » Lun 23 Aoû 2021, 11:45

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La noche de 12 años (Compañeros) de Álvaro Brechner
(2018)


Un sympathique film de prison que voilà, qui doit beaucoup au fait réel dont il est inspiré, à savoir l’emprisonnement de trois rebelles uruguayens qui vont être emprisonnés sans procès par le régime militaire pendant douze ans. Surtout qu’ici, on ne parle pas de prison dans le sens classique du terme : isolement total, pas de commodités, au mieux une vieille cellule, dans le pire des cas un puits, tout est fait pour briser la conviction et l’esprit des trois prisonniers, qui vont se rattacher à ce qu’ils peuvent pour tenir bon pendant toutes ces années. Un récit plein de promesses qui, malheureusement, ne débouche pas forcément sur un film exempt de défauts. Globalement, le plus gros reproche que je puisse faire au film est du côté de l’émotion : on a beau passer douze ans avec les mêmes trois personnages, l’attachement à eux n’est pas forcément là, et du coup même si on comprend leur calvaire, l’empathie ne fonctionne pas à 100%.

Pour le coup, c’est à mon sens plus une question d’écriture que d’interprétation, ça use de grosses ficelles et à la limite pourquoi pas si c’est bien utilisé, mais les scènes qui devraient durer longtemps pour être plus efficaces comme la visite de la gamine sont réduites au minimum syndical. Clairement, ce n’était pas évident de traiter un récit pareil, entre la volonté de mettre en avant la solitude des personnages, et le besoin de rendre ça intéressant à suivre pour le spectateur, et même si le réalisateur fait tout son possible ça aboutit sur quelque chose d’inégal, même si ça reste correct dans l’ensemble. Les deux heures passent plutôt bien, et ça doit sans doute pas mal au travail des acteurs qui font exister leur personnage avec pas grand chose, par contre je suis un poil déçu par le fait qu’Antonio de la Torre, meilleur acteur espagnol actuel à mes yeux, se retrouve avec le rôle le plus ingrat, à savoir celui du prisonnier qui va faire face à des troubles mentaux. Bref, c’est pas un film mémorable, mais ça reste recommandable pour ceux qui apprécient les films de prison, et ça a le mérite de mettre en lumière des faits révoltants mais méconnus.


6/10
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Patriotes (Les) - 7,5/10

Messagepar Alegas » Lun 23 Aoû 2021, 16:03

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Les Patriotes de Éric Rochant
(1994)


Ceci n'est pas le biopic sur Florian Philippot :mrgreen: . Excellente découverte, je savais d’avance que j’allais aimer mais ça a quand même réussi à dépasser mes attentes, et c’est de toute évidence le meilleur film d’espionnage que la France a fait de son histoire (ou alors je veux bien un titre, car on a eu des bons films de ce genre dans notre pays, mais le Brochant est un bon cran au-dessus du lot). A l’heure où l’espionnage était quasiment tout le temps traité soit via des films d’action, soit des films de suspense, celui-là faisait le pari d’un film lent, particulièrement documenté, et cherchant à reproduire le quotidien réel d’un espion en pleine opération. C’est, à ma connaissance, le premier film du genre qui va à ce point dans une telle note d’intention, et je ne serais pas surpris d’apprendre que le film a eu sa petite influence sur d’autres productions sorties ensuite (j’ai pas mal pensé à Munich sur plusieurs passages, et vu que Yvan Attal est au casting du Spielberg, j’ai du mal à y voir une simple coïncidence).

Les Patriotes est divisé en trois parties distinctes : une courte introduction montrant une partie de la formation des agents du Mossad, puis deux opérations différentes prenant environ chacune une moitié de film. Il y a bien un fil rouge liant le tout avec le personnage de Sandrine Kiberlain et qui constitue le seul point du script qui fait romancé, mais très franchement c’est loin d’être la meilleure partie du métrage, et ça pourrait s’enlever sans problème sans que ça ne gêne quoi que ce soit. Du coup, c’est vraiment tout l’aspect espionnage au quotidien qui est le cœur du métrage, et ça tombe bien car c’est aussi ce qu’il y a de plus réussi. Alors clairement, il ne faut pas en attendre quelque chose de tendu, ou même de divertissant, ça se veut vraiment être une vision réaliste et donc pas toujours réjouissante du métier, mais malgré ça c’est toujours passionnant de voir la description des méthodes utilisées et leur application, l’énorme quantité de temps et de motivation pour des opérations qui peuvent foirer à n’importe quel moment sur un mauvais choix de mots. Les Patriotes ne se veut pas être un film facile, car il demande beaucoup d’attention et de patience, mais c’est aussi un film qui sait récompenser son spectateur, pour peu que ce dernier s’intéresse au sujet.

Côté personnages, ça arrive à trouver un bon équilibre entre quelque chose de froid, avec des personnages désincarnés et qui se détachent de leurs sentiments pour mener à bien leur mission, et quelque chose de toujours humain pour que ça fonctionne en termes de récit. Du coup, ça ne laisse pas la place pour de grosses interprétations remarquables, mais tout le monde est juste et fait bien le job, d’autant qu’il y a une belle brochette de talents (Nancy Allen, Emmanuelle Devos, Bernard Le Coq, Richard Masur, et Sandrine Kiberlain qui donne très chaud à chaque scène où elle apparaît :bluespit: :love: ). Formellement, ça ne cherche pas la virtuosité, c’est hyper carré, notamment en termes de montage, et on sent qu’un gros effort a été fait en amont du tournage pour que le film fonctionne bien malgré ses nombreux rôles et décors différents. C’est en tout cas bien meilleur, sur tous les points, que le Möbius du même Rochant qui m’avait assez déçu. Un excellent film qui ne méritait pas l'accueil mitigé qu’il a eu à l’époque de sa sortie, et qui donne envie de voir Le bureau des légendes pour vérifier ce que Brochant vaut sur de la série avec plus ou moins le même sujet.


7,5/10
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De battre mon cœur s'est arrêté - 3/10

Messagepar Alegas » Mar 24 Aoû 2021, 11:26

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De battre mon cœur s'est arrêté de Jacques Audiard
(2005)


Il me reste désormais deux films d’Audiard à découvrir, et franchement j’espère que celui-là restera le pire du lot car dans le genre bien surcôté ça se pose là, et dire que j’en entends parler depuis mes années lycée comme un film soi-disant génial :lol: . J’ai beau avoir du mal avec le statut de grand réalisateur qu’on prête à Audiard depuis des années, le gars a quand même beaucoup de qualités et quelques films estimables, d’où ma surprise de le voir tomber aussi bas avec celui-là. Concrètement, je pourrais résumer grossièrement en disant que ça ressemble à du pseudo films de gangsters/petites frappes vus par les Dardenne, mixé avec La Pianiste de Haneke pour le côté austère, et m’en tenir à ça.

C’est typiquement le genre de projet qui me repousse direct, ça joue la carte du réalisme avec des personnages faussement torturés et une mise en scène qui fait du moche exprès pour faire vrai, et puis paye ton script dont on se fout complètement vu que le personnage principal est antipathique au possible. Je pensais que Audiard n’avait pas fait plus misérabiliste que Dheepan, mais en fait si, et là ça le fait pas à moitié, mention spéciale aux passages où Duris chasse les sans-abris, pour bien qu’on te fasse comprendre qu’il est moralement dans la mauvaise direction. Du film, je ne retiens que l'épilogue et le passage de la drague de Mélanie Laurent, le reste est déjà oublié. Formellement c’est vraiment le niveau zéro de la mise en scène, juste de la caméra épaule sans aucune réflexion derrière, c’est laid. Et côté casting, je ne retiens que Niels Arestrup, et peut-être un peu Emmanuelle Devos, parce que bon Duris j’ai jamais trouvé que c’est un bon acteur et ce film a tendance à me conforter dans cette pensée. Le pire film d'Audiard que j’ai vu, et de loin.


3/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar maltese » Mar 24 Aoû 2021, 11:35

Perso j'en ai un excellent souvenir (notamment Duris que je trouvais très bien ici) donc ton avis m'étonne, mais je n'ai pas revu le film depuis plus de dix ans.
A revérifier un de ces jours...
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar pabelbaba » Mar 24 Aoû 2021, 12:13

Pareil.
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Jed_Trigado » Mar 24 Aoû 2021, 12:16

L'original avec Harvey Keitel était déjà pas fameux, ça me conforte sur le fait de rester éloigné de ce truc.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Val » Mar 24 Aoû 2021, 12:51

L'original est vraiment pas mal de mémoire mais le Audiard est effectivement bien lourdingue.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mr Jack » Mar 24 Aoû 2021, 13:58

maltese a écrit:Perso j'en ai un excellent souvenir (notamment Duris que je trouvais très bien ici) donc ton avis m'étonne, mais je n'ai pas revu le film depuis plus de dix ans.
A revérifier un de ces jours...


Same.
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Patient anglais (Le) - 4/10

Messagepar Alegas » Mer 25 Aoû 2021, 08:54

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The english patient (Le patient anglais) de Anthony Minghella
(1996)


Je partais plutôt confiant vu que j’avais aimé deux autres films du réal (Cold Mountain et Mr. Ripley), et puis la promesse d’un mélodrame épique en pleine Seconde Guerre Mondiale était envoûtante, mais à l’arrivée c’est quand même une grosse arnaque : comment un tel film a pu remporter neuf Oscars ? :shock: Le souci vient même pas du fait que ce soit spécialement nul, c’est juste que c’est terriblement plat. Rien ne ressort, tout est écrit de façon très prévisible, et en plus ça dure quasiment trois heures pour pas grand chose, notamment en complexifiant le récit pour rien avec un montage qui multiplie les flashbacks. Ça donne un film beaucoup trop froid, qui ne provoque rien, genre mélodrame pour les nuls, et il suffit de comparer deux secondes avec le même genre de film chez David Lean pour se rendre compte de l’imposture du machin.

Minghella fait son possible pour donner au film un souffle à la hauteur de son histoire, mais c’est singulièrement loupé de ce côté là. Il y a bien quelques jolis plans à retenir, mais même ces derniers paraissent trop faciles, notamment parce que ça ne fait que piocher dans l’héritage de Lean (encore lui) sans avoir le talent nécessaire pour les reproduire correctement. Mais le plus gros loupé du métrage à mon sens, c’est clairement cet enchevêtrement de storylines qui ne fonctionne pas du tout, alors que c’est censé élever le récit en lui donnant un côté choral dense, et qui finit par annihiler le peu d’émotions qu’il y a. J’aimerais dire que le casting sauve le film, mais ça serait à moitié faux : Fiennes, Dafoe et Kristin Scott Thomas sont bons, mais à côté de ça il faut se taper Juliette Binoche dans un rôle très important, et Naveen Andrews qui montre rapidement ses limites de jeu. Non vraiment le succès critique de ce film me laisse complètement perplexe, tant c’est du mélodrame bas de gamme qui fait plus produit télévisuel que fresque épique de cinéma, autant voir du Lean ou du Sirk, c'est meilleur pour la santé.


4/10
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Downhill - 3,5/10

Messagepar Alegas » Mer 25 Aoû 2021, 11:33

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Downhill de Alfred Hitchcock
(1927)


Second film muet d’Hitchcock que je découvre, et ça a tendance à me confirmer que ce n’est pas forcément la meilleure période du réalisateur, notamment parce qu’il ne faisait qu’exécuter, à quelques exceptions près, des commandes qui n’ont rien à voir avec ce qu’il fera par la suite. Ici donc, le film pourrait s'appeler facilement "Misérabilisme : le film", vu que tout le concept du récit repose sur le fait de suivre la déchéance d’un personnage, qui commence brillant étudiant et promis à un bel avenir, et dont la vie va connaître une décadence absolue, jusqu’à devenir un gigolo dans les quartiers mal famés de Paris. Du coup, le film est à peu près aussi passionnant que ne le laisse supposer son pitch :mrgreen: , d’autant qu’il n’y a pas vraiment de fil conducteur pour lier le récit, et ça donne l’impression de voir juste une succession de scénettes où la seule logique est qu’elles soient de plus en plus misérables. Autant dire que le temps semble long, malgré la courte durée du métrage (1H20).

C’est pas aidé par le fait d’avoir un acteur principal qui fait preuve d’un non-jeu assez incroyable, impossible du coup d’avoir un minimum d’empathie pour lui. Sans surprise, le film est l’adaptation d’une pièce, et Hitchcock n’avait aucun contrôle sur l’écriture, autant dire qu’il n’était encore une fois qu’un simple faiseur sur ce projet. Néanmoins, si il y a bien quelque chose à sauver du film, c’est bien la forme visuelle : sans aller jusqu’à dire que ça annonçait le grand réalisateur à venir, on sent tout de même un sens du rythme à travers le montage, et le film ne manque globalement pas d’idées formelles ou de métaphores visuelles, à l’image de ces mécanismes qui font descendre le personnage plus bas que terre, que ce soit un escalator ou un ascenseur, pour symboliser sa déchéance. Un film à réserver aux curieux, on est très loin de la petite pépite oubliée.


3,5/10
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Django - 5/10

Messagepar Alegas » Jeu 26 Aoû 2021, 14:01

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Django de Sergio Corbucci
(1966)


Pas mal déçu vu ce que j’avais pu en lire ici, et surtout vu la réputation de petit classique du genre que possède le film. Alors clairement, il y a beaucoup de bonnes choses dans ce Django, mais à côté de ça j’y vois beaucoup trop de défauts pour prétendre à être mis au même niveau qu’un Leone ou qu’un Keoma, j’ai même largement préféré Le grand silence alors que j’ai aussi des réserves sur celui-là. Le pitch est simple : un étranger nommé Django, fin tireur qui traîne derrière lui un étrange cercueil, arrive dans une ville quasiment déserte, et va se retrouver mêlé à des histoires entre des mercenaires et des mexicains. Le problème, c’est que globalement l’histoire se résume à ça, et on a un peu l’impression de voir une version du pauvre de Yojimbo/Pour une poignée de dollars, en beaucoup moins inspiré. Car autant tout le passage avec les mercenaires est sympathique, avec deux scènes d’action à la clé (une courte fusillade dans le saloon, et un gros massacre dans la rue), autant celui avec les mexicains est franchement longuet et peu passionnant.

Mais ce qui plombe le plus le film à mon sens, c’est tout ce qui touche à la caractérisation des personnages et à leur compréhension de leurs actes. Car chez Leone on a beau avoir un travail très simple de fait sur le personnage d’Eastwood, ce dernier a toujours une idée derrière la tête que le spectateur comprend, et du coup même si on se fout du passé des personnages on a quand même les clés nécessaires pour piger comment il pense. Ce n’est pas du tout le cas dans Django, où le personnage de Franco Nero reste une énigme du début jusqu’à la fin. Pourquoi est-ce qu’il s’attache autant à la prostituée qu’il sauve ? Pourquoi cet intérêt soudain pour la fuite avec l’or alors que, de toute évidence, son objectif premier est la vengeance ? Pourquoi ne pas tuer l’officier quand il en a l’occasion ? Autant de questions sans réelles réponses, qui donnent un peu l’impression de facilités pour que le film possède une durée minimum avec un maximum de péripéties (encore une fois, toute la partie mexicaine fait pièce rapportée, on pourrait quasiment l’enlever du récit sans que ça ne gêne vraiment).

C’est d’autant plus dommage que le film possède des arguments forts, que ce soit une chanson d’intro très cool, une ambiance boueuse à souhait, le personnage de Django évidemment, une violence omniprésente, et quelques séquences qui restent en tête (le duel final avec ce dernier plan ! :love: ), mais malheureusement j’ai tendance à penser que les mauvais points l’emportent sur le reste, même en repensant au film à froid quelques jours après la découverte. Je vais quand même mettre la moyenne car il y a de belles choses dedans, mais en l’état je ne donnerais pas une seule scène d’un Leone ou de Keoma contre ce film entier.


5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar pabelbaba » Jeu 26 Aoû 2021, 14:19

Ouais, Django fait n'importe quoi.

Mais on s'en fout, nan? :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Jeu 26 Aoû 2021, 14:22

Bah pas trop en ce qui me concerne. Quand on m'oblige à suivre un personnage, j'aimerais un minimum comprendre comment il raisonne.
C'est un défaut que je peux trouver dans plein de films, je vois pas trop pourquoi ce serait excusé dans celui-ci. :tantpis:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mark Chopper » Jeu 26 Aoû 2021, 15:21

Parce qu'il y a une mitrailleuse.

C'est, pour l'époque, l'équivalent d'un tank.
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