[Alegas] Mes Critiques en 2021

Modérateur: Dunandan

Sparks Brothers (The) - 7/10

Messagepar Alegas » Jeu 12 Aoû 2021, 18:40

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The Sparks Brothers de Edgar Wright
(2021)


J’y allais plus par curiosité qu’autre chose, notamment pour voir ce que Edgar Wright était capable de faire sur un documentaire, et autant dire que ça marche vraiment bien. Pourtant, le sujet ne me causait pas plus que ça : avant la sortie récente d’Annette, je n’avais jamais entendu parler de Sparks, et ça tombe bien car justement Wright aborde son sujet en mettant cet aspect au centre de son film, à savoir le fait que ça a beau être un groupe qui a fait plus d’une vingtaine d’albums, qui existe depuis des décennies, et qui a inspiré un paquet d’autres artistes, c’est aussi un groupe qui reste dans un certain anonymat vis à vis du grand public. Wright revient donc sur la passionnante carrière de ses deux frères, en revenant sur chaque album conçu et sur l’évolution des deux frangins et de leur style. Un choix qui, sur le papier, peut paraître complètement didactique, mais ce serait oublier le style de Wright qui est transposé de façon très naturelle au sein d’un film documentaire.

Montage hyper rythmé, plusieurs effets de style, des passages animés (très drôles, je serais curieux de voir Wright derrière un film d’animation, son style s’y prête complètement), beaucoup d’informations à l’écran, et enfin énormément d’humour (faut dire aussi que les Sparks ont l’air d’être des joyeux bonhommes :eheh: ), autant de choses qui rendent le film très agréable à suivre malgré la répétitivité de certains passages. Et puis Wright, malgré son fanatisme pour le groupe (il le dit lui-même en se nommant Fanboy lorsqu’il intervient :mrgreen: ), arrive à garder les pieds sur terre et à analyser les frangins de façon très pertinente, mention spéciale au passage qui revient sur l’écriture des chansons, et où on comprend que c’est le membre introverti qui s’exprime à travers son frère nettement plus à l’aise en société. Au final, c’est un documentaire qui cible autant les fans que les gens comme moi qui ne savait rien de ce groupe, et où on sent autant la personnalité des Sparks que celle de Wright à travers le traitement. Une jolie réussite en somme.


7/10
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Mandy - 6,5/10

Messagepar Alegas » Ven 13 Aoû 2021, 13:58

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Mandy de Panos Cosmatos
(2018)


Malgré le petit buzz qu’il y avait pu avoir autour du film, j’en savais finalement très peu dessus, et ce n’est pas plus mal car c’est clairement le genre de métrage où l’effet de surprise joue beaucoup, et ça ne m’étonne guère qu’un tel film ait pu faire son petit effet dans des festivals. C’est typiquement le genre de film à la proposition tellement extrême qui fait que soit on adhère, soit on rejette, et dans mon cas même si j’ai bien conscience de certains défauts j’ai été bien plus charmé que ce que j’espérais. Déjà, visuellement, ça surbute. Alors oui, ça a un côté un peu "facile" formellement, ça reprend un style qu’on pouvait déjà voir chez Seth Ickerman avec une image au contraste prononcé, aux couleurs poussées à fond, et à l’esthétique à mi chemin entre le néo-80’s et le film Grindhouse, mais le fait est que ça marche complètement. Du coup, je pardonne aisément quelques effets racoleurs et/ou gratuits qu’on peut voir ici et là : c’est clairement assumé et ça fait partie intégrante de l’expérience.

J’ai en revanche un peu plus de mal sur la longueur du film, car autant j’accepte sans problème le script qui se limite au minimum, autant cette simplicité d’écriture mérite justement d’aller à l’essentiel, ce que ne fait pas le film notamment lorsqu’il s’attarde sur des dialogues/monologues qui ne mènent à rien de concret. On me dira sûrement que ça participe à l’effet contemplatif du métrage, mais pour le coup cet aspect là est un peu limité à mon sens. Mandy délivre son lot de passages bien marquants : les apparitions des monstres-motards :shock: , le combat tronçonneuse vs tronçonneuse géante, mais aussi une prestation hallucinée de Nicolas Cage dont le surjeu sert complètement le trip auquel il participe. Il en résulte un film à ne pas mettre entre toutes les mains, et à la longueur discutable, mais pour peu qu’on adhère au délire, ça mérite l’essai.


6,5/10
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Film: Mandy
Note: 2/10
Auteur: caducia

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Won't you be my neighbor ? - 7,5/10

Messagepar Alegas » Sam 14 Aoû 2021, 18:37

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Won't you be my neighbor ? de Morgan Neville
(2018)


Une bien belle surprise que voilà, que j’aurais très probablement loupé si je n’avais pu vu A beautiful day in the neighborhood, avec Tom Hanks, l’année dernière. Ce documentaire s’intéresse donc au même sujet que le film cité, à savoir la figure de Fred Rogers, personnage complètement méconnu chez nous, mais qui a été aux États-Unis une grande figure de la télévision, notamment parce qu’il était le créateur d’un show qui s’adressait directement aux enfants et qui mettait l’accent sur le développement de ces derniers, notamment la confiance en soi. Le film revient donc sur le parcours du bonhomme, et c’est assez fascinant de voir comment un homme à la base dirigé vers la religion a complètement changé la direction de sa carrière dans le seul but d’utiliser le potentiel du média télévisuel pour s’adresser à ses concitoyens. On apprend donc comment il en est arrivé à créer son propre show, qui sera diffusée pendant plus d’une trentaine d’années, et surtout comment il faisait en sorte de parler de sujets graves à travers un programme d’apparence innocente.

C’est d’ailleurs sur ce point que le documentaire est fascinant : en mettant toujours en parallèle les épisodes du show avec l’actualité (guerre du Vietnam, accidents mortels d’enfants, ségrégation, etc…) ou l’évolution de la personnalité de Rogers (volonté de tout contrôler, renfermement sur lui-même), on comprend aisément d’une part la pertinence du programme dans sa façon de communiquer aux enfants, et d’autre part à quel point Rogers y insufflait sa vision du monde, sa philosophie tout en gentillesse, ses espoirs et ses craintes. Le portrait de l’homme est particulièrement réussi, on pige vite que derrière cette figure inattaquable, tant il paraît être le bien absolu, se cachait aussi un homme qui avait ses peurs et ses doutes (on sent qu’il est déstabilisé lorsque surviennent les premières parodies de son show par des mecs comme Eddie Murphy, ou lorsque des manifestations proclament que son programme rendait arrogant les enfants), et ça donne quelque chose de souvent émouvant, en plus d’être très informatif. Un beau documentaire qui aurait mérité une sortie correcte chez nous (comme le film avec Hanks j’ai envie de dire… :| ), au lieu d’apparaître sur Netflix quelques mois avant de disparaître.


7,5/10
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Étrange monsieur Victor (L') - 6/10

Messagepar Alegas » Dim 15 Aoû 2021, 16:26

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L'étrange monsieur Victor de Jean Grémillon
(1938)


Troisième film de Grémillon que je découvre, et c’est pour le moment le plus faiblard que j’ai pu voir du réalisateur. Globalement, le script fait pas mal penser à une histoire que Hitchcock aurait pu adapter vu qu’on est complètement dans une histoire de faux-coupable avec un bad-guy qui devient le héros du film. On va donc suivre un receleur de brigands qui est considéré par son entourage comme un monsieur tout-le-monde sans histoires, et qui va se retrouver malgré lui meurtrier. Sauf que le hasard va bien faire les choses, et c’est un ami cordonnier qui va être accusé du meurtre à sa place. Huit ans plus tard, le receleur est devenu encore plus respectable, mais ne peut s’empêcher d’aider le faux-coupable qui vient de s’évader du bagne. L’histoire se tient plutôt bien dans l’ensemble, et le seul reproche qu’on pourrait lui faire est de ne jamais dépasser le stade du sympathique. C’est assez attendu, sans réelle surprise (hormis les dix dernières minutes, et encore je les trouve un peu précipitées) mais à côté de ça, ça se suit sans ennui et ça a le mérite d’aller à l’essentiel.

Le film doit beaucoup à son cadre : des films tournés dans le sud de la France, il y en a beaucoup, mais pour le coup l’environnement est vraiment bien mis en valeur, et ça donne vachement envie de découvrir la ville de Toulon (reconstruite en studio dans la plupart des scènes, mais on a quand même quelques plans d’ensemble pour témoigner de la beauté de la ville). Les personnages sont réussis bien qu’un peu trop fonctionnels à mon goût : Raimu fait un excellent meurtrier chanceux qui se fait rattraper par sa conscience, Blanchar que j’avais découvert dans Les croix de bois est très bien aussi, et puis mention spéciale à Viviane Romance qui est parfaite en femme fatale. Un film sympathique à suivre, mais à qui il manque un petit truc en plus pour en faire quelque chose de mémorable.


6/10
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Bride sur le cou (La) - 5/10

Messagepar Alegas » Lun 16 Aoû 2021, 14:41

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La bride sur le cou de Roger Vadim
(1961)


Une comédie qui donne l’impression d’avoir été conçue dans le simple but de montrer autant que possible sa star, et quand bien même c’est toujours agréable de voir Bardot, ça montre un peu vite ses limites. A l’époque de ce film, Bardot est en plein dans sa période où elle est le sex-symbol du cinéma français, où elle incarne une génération aux mœurs sexuelles plus libérées, mais qui n’arrive pas à trouver sa place dans une France un peu trop coincée moralement. Vadim, son compagnon de l’époque et qui l’avait révélé quelques années plus tôt, reprend ce schéma dans une comédie très légère, peut-être même un peu trop au point qu’il est difficile de prendre ce film au sérieux ne serait-ce que l’espace d’une scène. Rien que le pitch pose le niveau : Bardot apprend que son compagnon la trompe, du coup elle va tenter de le rendre jaloux en mimant une relation avec le premier homme venu. Tout l’enjeu du film se limite à ça, autant dire que c’est pas bien passionnant :mrgreen: , et au final les meilleures scènes du film se révèlent être celles du début avec Bardot qui vadrouille et qui se retrouve avec un homme tout juste rencontré dans son petit appartement.

Le reste, notamment toute la partie à la montagne, n’a guère d’intérêt, et Vadim a l’air de s’en rendre compte au point qu’il met des passages entiers basés uniquement sur le physique de Bardot, le must étant une scène de fantasme où l’actrice danse quasiment nue à l’écran (mais avec ce qu’il faut de flou pour éviter la censure) mais qui ne sert concrètement à rien dans le récit. Le film donne souvent l’impression de ne pas savoir sur quel pied danser en termes de ton, probablement parce qu’un changement de réalisateur a eu lieu en plein milieu du tournage, et ça se ressent particulièrement sur l’humour où ça veut parfois trop en faire (Bardot qui fait exploser sa cuisine à cause du gaz, le final avec l’avalanche), ou alors qui ne marche pas du tout (les tentatives de vaudeville avec le mec caché dans le lit, et Bardot qui fait semblant d’avoir des hoquets, c’est juste nul). Néanmoins, je ne cache pas que le film possède un petit charme, de par son côté très léger, le fait d’avoir Bardot sur chaque plan dès que c’est possible, la romance certes jamais passionnante mais mignonne tout de même, et ça suffit pour en faire quelque chose de regardable, bien que jamais mémorable (encore que la scène de Bardot nue… :chut: ).


5/10
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Affaire Dominici (L') - 4,5/10

Messagepar Alegas » Mar 17 Aoû 2021, 11:19

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L'affaire Dominici de Claude Bernard-Aubert
(1973)


Je m’attendais à beaucoup mieux pour le coup vu la plutôt bonne réputation du film. En l’état, j’ai eu l’impression de regarder un téléfilm très moyen sur une affaire qui avait pourtant de quoi faire un beau morceau de cinéma. Je n’avais jamais entendu parler de cette affaire, et ce n’est pas plus mal car du coup je ne savais pas du tout vers quoi ça allait se diriger, et autant dire que la surprise est de taille car rapidement dans le récit l’enjeu n’est plus vraiment de savoir qui est le meurtrier, mais plutôt de savoir qui ment et pour quelle raison, et de ce côté là on aura jamais réellement le fin mot de l’histoire, bien que le réalisateur et le scénariste semblent avoir leur point de vue sur la question. Pour moi, le film a deux gros problèmes, le premier tient vraiment dans la façon de raconter l’histoire. C’est hyper mou, les quelques révélations et rebondissements sont traités de façon plate, et du coup il y a vraiment l’impression de suivre des scénettes remplies de dialogues pas bien passionnants. Globalement, il y a un gros manque d’implication dans tout ce récit, on est jamais vraiment dedans.

L’autre souci tient de la mise en scène : je n’ai pas vu d’autres films de ce réalisateur, mais très franchement ça ne donne pas envie d’en voir d’autres. Le côté plat dont je parlais plus haut vient aussi de la réalisation qui fait très télévisuelle dans le mauvais sens du terme. Il n’y a aucune idée de mise en scène, on se tape une photographie quelconque, et surtout c’est bourré d’erreurs de débutants avec des faux-raccords en pagaille et des passages entiers où on ne comprend absolument rien à la géographie des lieux, et ce dès l’introduction (ce qui est complètement con car le début est important afin de savoir où sont les futures victimes, où se trouve la ferme, etc…). Au final, sans surprise, c’est Gabin qui m’a plus ou moins sauvé le film. On sent qu’il est un peu en mode automatique en reprenant un personnage proche de celui de La Horse, mais il a au moins deux bonnes scènes à sauver (quand il est confronté dans le bureau de l’inspecteur en plein milieu de la nuit, et quand il lance un regard désespéré à son fils au tribunal). A noter qu’il y a Depardieu dans un de ses premiers rôles. Le pauvre n’a malheureusement pas grand chose à se mettre sous la dent, mais bon ça permet au moins d’avoir un passage de relais entre deux monstres du cinéma français dans le même cadre. Malgré le sujet passionnant, c’est quand même un Gabin de fin de carrière très faiblard.


4,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mark Chopper » Mar 17 Aoû 2021, 11:33

Je lui reproche son côté trop partisan, mais je l'aime bien.

Ceci dit, j'avoue que je suis bon client des films qui montrent la cambrousse française de l'époque.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar lvri » Mar 17 Aoû 2021, 12:04

Découvert il y a peu, j'ai bien apprécié la séance.
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OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire - 4/10

Messagepar Alegas » Mar 17 Aoû 2021, 21:17

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OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire de Nicolas Bedos
(2021)


J’avais envie d’y croire à ce troisième film, et surtout j’avais envie de croire que le OSS 117 version Dujardin pouvait tenir avec un autre réalisateur que Hazanavicius, mais malheureusement le résultat final me donne tort. On sent pourtant de la bonne volonté de la part de Bedos, d’une part parce qu’il respecte en grande partie l’héritage des films précédents, d’autre part parce qu’il ne se contente pas de faire un bête copier-coller en apportant sa touche et ses idées. Le souci, c’est que la nouvelle formule ne prend pas, et plein de bonnes idées sur le papier ne marchent tout simplement pas à l’écran. Le personnage de Pierre Niney est, à mon sens, la meilleure représentation de cet effet : l’idée d’avoir OSS 117 confronté à un agent qui est une version jeune, plus intelligente et plus séduisante de lui même, est excellente à la base, mais le fait est que ça se révèle lourdingue dans le film, on saisit très vite ce que ça dit sur le personnage et au final ça tourne en rond plus qu’autre chose. Idem pour le fait d’avoir le héros qui n’est plus en phase avec son époque, surtout qu’Hazanavicius avait déjà traité la chose dans le second film.

Globalement, ce troisième opus a un gros problème de script : ok les intrigues n’étaient pas forcément les points forts des deux films précédents, mais au moins ça se tenait, alors que là on en a juste rien à faire de ce qu’il se passe. Le héros passe d’un macguffin à un autre sans faire avancer concrètement l’histoire, et je ne parle même pas du dernier acte qui se contente de voir OSS 117 changer de camp d’une minute à l’autre, on sent que ça veut donner quelque chose de loufoque mais ça n’arrive qu'à être exaspérant. Quelques jours après avoir découvert le film, il ne me reste que quelques passages en tête : le plan-séquence du début, la scène des gardes du corps, la finalité du personnage de Niney, le délire sur l’hôtesse d’accueil de l’hôtel, et surtout Dujardin toujours en grande forme dans le rôle. J’apprécie le fait que Bedos cherche à développer par moment un discours sur notre époque, mais c’est fait avec zéro subtilité : le coup de Dujardin qui lance un "Me too" après avoir fessé toutes les filles du service, il y avait franchement mieux à faire. Et puis dommage d’avoir placé l’action du script dans les années 80 si c’est pour à peine l’utiliser : surtout que c’est fait plus pour un contexte géo-politique et du coup on zappe complètement le côté hommage à un certain cinéma qu’on avait chez Hazanavicius. Bref, c’est pas complètement nul, mais c’est pas bon non plus, et franchement autant que la saga s’arrête là.


4/10
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Plongeon (Le) - 8/10

Messagepar Alegas » Mer 18 Aoû 2021, 13:42

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The Swimmer (Le plongeon) de Frank Perry
(1968)


Sacrée découverte de la part d’un film dont je ne savais pas trop quoi espérer, surtout avec un pitch aussi improbable. Car oui, ça raconte bien l’histoire de Burt Lancaster qui décide sur un coup de tête d’aller nager dans toutes les piscines des propriétés qui le séparent de chez lui :mrgreen: , mais au final ça raconte bien plus que ça, et pour le coup il ne faut pas être allergique aux films qui racontent beaucoup sans réellement le dire car là on est totalement dans ça. Du coup, c’est compliqué de parler d’une telle histoire sans la spoiler complètement, mais je dirais que c’est probablement une des plus belles analyses que j’ai pu voir de l’american dream, qui est glorifié dans les premières minutes, puis le film va gratter peu à peu le vernis pour au final mettre à mal cette imagerie dans une séquence finale que j’ai trouvé vraiment très forte. J’ai beaucoup apprécié le fait que le script ne dise pas tout de façon explicite : même en faisant attention aux dialogues et sous-entendus, il est compliqué de dresser un état des lieux précis de ce qui a pu arriver au personnage de Burt Lancaster, on peut seulement faire des suppositions, et ça rend le film encore plus intriguant car je suis à peu près certain qu’à chaque vision on peut découvrir de nouvelles choses qui rendront le récit encore plus riche.

Formellement, c’est assez spécial, totalement dans la mouvance du Nouvel Hollywood qui arrivait petit à petit, avec notamment pas mal d’expérimentations visuelles, un montage qui se veut le moins linéaire possible entre chaque piscine. Ça fait parfois un peu tape à l’œil gratuit (les nombreux ralentis sur Lancaster), mais ça ne manque vraiment pas de charme et ça contribue à apporter au métrage un je ne sais quoi d’étrange, un peu comme dans The Graduate sorti un an plus tôt. Au final, la seule séquence que j’ai trouvé un peu en dessous du reste se révèle être celle tournée par Sydney Pollack (le film a connu une production pour le moins chaotique, mais ça ne se voit jamais), mais pour le coup j’ai aussi l’impression d’être passé à côté de cette scène particulière donc je ne serais pas surpris de changer d’avis dessus en revoyant le film un jour. Sans surprise, le film est porté entièrement par un Lancaster au top de sa forme. Il est sur quasiment chaque plan, glorifié dès que possible (et c’est pas gratuit, ça colle complètement au propos), et très franchement à le voir comme il est pendant une heure et demie, y’a probablement moyen de vouloir se faire gay pour lui tellement il a une classe absolue rare. Un excellent film donc, qui exerce sur moi une fascination que j’aurais du mal à expliquer en détails, mais qui me laisse penser que j’ai vu un des plus grands films américains des années 60.


8/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mark Chopper » Mer 18 Aoû 2021, 15:23

j’ai aussi l’impression d’être passé à côté de cette scène particulière donc je ne serais pas surpris de changer d’avis dessus en revoyant le film un jour.


Le cheval ?

Très grand film sinon.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Mer 18 Aoû 2021, 16:46

Non, c'est toute la séquence où Lancaster retrouve son ancienne maîtresse au bord d'une des dernières piscines.

J'ai bien aimé celle du cheval, très poétique.
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Beatles : Eight days a week (The) - 6/10

Messagepar Alegas » Jeu 19 Aoû 2021, 16:20

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The Beatles : Eight days a week - The touring years de Ron Howard
(2016)


Critique rapide pour celui-là vu que j’en ai finalement pas grand chose à dire. C’était sympa mais pas mémorable, pour le coup j’avoue plus l’avoir regardé par curiosité, plus pour voir ce que valait Howard sur un documentaire que pour le sujet, mais à l’arrivée c’est vraiment ce que ça raconte qui m’a fait le film car formellement c’est hyper basique. Du visuel, je ne retiens que la qualité de la restauration des images d’époque, notamment celles des concerts, mais sinon ça fait documentaire télévisuel tout ce qu’il y a de plus classique donc faut vraiment pas en attendre quoi que ce soit de ce côté là. Même côté montage j’ai pas trouvé ça spécialement dynamique alors que le sujet s’y prête bien. Côté contenu, ça cherche à faire un panorama complet d’une grosse partie de la carrière des Beatles. Je vais pas mentir, ça a fait le job de mon côté car je n’y connaissais finalement pas grand chose, mais je ne serais pas surpris que les fans n’y retrouvent pas forcément leur compte tant j’ai l’impression que ça parle de sujets/événements connus, et surtout que ça ne cherche pas à aller au-delà de raconter l’histoire : à vouloir traiter une trop grande période, ça le fait, j’ai l’impression, de façon trop générale. C’était sympa à voir donc, et informatif en ce qui me concerne (ça m'a donné envie de jeter un œil à Hard day's night et d'écouter les premiers albums du groupe), mais c’est clairement pas le genre de doc qui va se voir deux fois à mon sens.


6/10
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Old - 2/10

Messagepar Alegas » Ven 20 Aoû 2021, 14:45

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Old de M. Night Shyamalan
(2021)


Après le petit sursaut qu’était Split, la carrière de Shyamalan semble retomber à nouveau dans le coma cérébral dans lequel elle était depuis quinze ans. Autant Glass était raté, mais avec des choses à retenir, autant là on est clairement devant un gros désastre filmique qui rappelle, à bien des égards, celui de The Happening. On est donc face à un film au concept hyper intriguant, mais qui ne tient jamais ses promesses, et globalement en ayant vu le trailer on a plus ou moins vu tout le film, à l’exception d’une sorte de twist final franchement pas inspiré. Donc déjà, ça part mal, car ça ne raconte rien d’intéressant : on va juste suivre ces pauvres familles coincées sur une plage et qui vont vieillir à raison de une année par demi-heure, et qui vont dans un premier temps essayer de comprendre pourquoi, et dans un deuxième temps essayer de s’échapper.

Ça tourne vite en rond, et surtout les personnages sont écrits de façon abominable, Shyamalan renouant avec ses tics d’écriture qu’on pouvait déjà voir dans Lady in the water : chaque personnage a une fonction (son métier dans la plupart des cas) et ne va réagir à la situation que selon cette même fonction. Ça donne un résultat froid, qui fait fake constamment, et qui donne lieu à des situations complètement nawak, et là pour le coup je pourrais citer quasiment tout le film car entre la psy qui veut tout rationaliser, le médecin qui veut tout expliquer, la nana style influenceuse qui a peur de perdre son physique, etc… la confrontation de tout ça rend le film presque drôle à suivre :eheh: . D’autant que Shyamalan a l’air d’avoir donné des directives un peu spéciales à son casting, donnant l’impression que tout le monde a pris des substances illicites avant de tourner les scènes. Du coup, on a soit des personnages qui ont l’air toujours stone façon Wahlberg dans The Happening (le rappeur qu’on accuse de meurtre et qui se défend à peine :lol: ), soit des personnages qui overreact sévère en piquant des crises toutes les cinq minutes, et ça donne des performances abominables alors que les acteurs ne sont pas mauvais à la base (le couple Vicky Krieps/Gael Garcia Bernal est un excellent exemple de bons acteurs qui se retrouvent à donner le pire d’eux-mêmes).

Bref, ce sont des personnages trop froids/mécaniques pour qu’on s’attache à eux, trop insupportables pour avoir envie de les voir survivre, et du coup le film est complètement raté de ce côté là. Formellement, Shyamalan n’a jamais livré une mise en scène aussi mécanique, comme le jeu d’acteur ça ne fait jamais naturel, dès qu’un travelling ou plan-séquence commence on pige très bien dans quel but il est fait et ça sort plus du récit qu’autre chose. Ça se voudrait virtuose et chiadé, mais au final ça fait juste petit malin qui fait joujou avec sa caméra, et en prime on a du CG bien hideux. Encore un gros ratage dans la filmographie de Shyamalan, qui continue d’être une des plus grosses énigmes cinéma contemporaines : comment un mec qui a fait quatre films aussi réussis au début des années 2000 peut arriver à enchaîner les merdes à ce point ?


2/10
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Body Snatchers - 7/10

Messagepar Alegas » Dim 22 Aoû 2021, 12:03

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Body Snatchers de Abel Ferrara
(1993)


Je ne partais pas conquis d’avance sur cette version des Body Snatchers, notamment parce que ce que j’ai vu de Ferrara jusqu’ici ne m’a jamais vraiment convaincu. Alors clairement, sa version n’est pas un grand film, mais ça se pose là en termes de film de genre efficace et qui va à l’essentiel. Déjà, le changement le cadre donne un peu de fraîcheur à l’ensemble avec cette banlieue résidentielle à côté d’un complexe militaire qui cache des choses louches, et Ferrara a en plus la bonne idée de diviser son film en deux parties bien distinctes : une phase d’exposition, peut-être un peu trop longuette sur le moment mais qui se révèle essentielle pour la suite (le meilleur exemple étant l’utilisation de la copine de l’héroïne), puis arrive l'élément déclencheur qui va entraîner la partie apocalyptique. Je vais éviter de rentrer dans les détails de peur de spoiler, car c’est vraiment un film qui joue sur l’effet de surprise, mais le métrage a un paquet de séquences qui reste en mémoire : le discours de Meg Tilly suivi de son cri :shock: , la scène dans la baignoire, les dessins à l’école primaire, l'hôpital militaire, le gamin dans l’hélicoptère, autant de passages qui pousse à l’indulgence face aux défauts du film.

Car oui, il y a quand même quelques mauvais points à noter : bien que le film fasse tout son possible pour aller à l’essentiel, on sent tout de même un budget un peu trop limité sur quelques passages (le plan du gamin qui tombe est moche, et je suis pas super convaincu par le final avec ces explosions en fondu enchaîné qui donne l’impression d’une fin précipitée), certains personnages semblent sous-utilisés et puis je n’aurais pas craché sur quelque chose de plus ambiguë par moment, notamment la scène finale du père où on avait franchement pas besoin de connaître sa nature, ça aurait rendu la séquence encore plus forte. Le casting aussi n’est pas forcément le point fort du métrage : c’est correct mais jamais plus que ça (le soldat par exemple fait vraiment acteur interchangeable), et au final on retient surtout Meg Tilly pour le côté dérangeant qu’elle apporte avec sa prestation. Formellement, c’est plutôt bien géré, pour un film de 93 il y a un cachet étonnamment 80’s (on pense parfois à Carpenter) et comme dit plus haut le film fait rarement cheap malgré son budget limité. Même si Ferrara reste sage avec sa caméra c’est contrebalancé par une jolie photographie qui joue souvent sur la sous-exposition (en tout cas c’est l’impression que j’ai eu, mais vu que je l’ai vu dans une copie 35mm un peu délavée ça joue peut-être aussi). Une version Body Snatchers parfois inégale, mais où les qualités l’emportent sur les défauts.


7/10
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