La battaglia di Algeri (La bataille d'Alger) de Gillo Pontecorvo
(1966)
(1966)
Pas mal du tout ce film, j’ai beau ne pas l’avoir trouvé à la hauteur de son élogieuse réputation, ça reste quand même un sacré morceau de cinéma politiquement engagé. J’avais déjà vu un film de Pontecorvo durant mes années étudiantes avec Kapo, que j’avais apprécié sans réel plus, mais là on est clairement un cran au-dessus, d’autant qu’à mon sens on est vraiment dans quelque chose comme du Costa-Gavras avant l’heure (ça fait beaucoup penser à Z notamment). On va donc avoir un film qui va s’intéresser à la violente lutte entre le FLN et les militaires français au sein de la ville d’Alger, le tout dans un traitement très documentariste : on sent que la volonté première est de regarder ça comme si on le vivait au plus près des évènements, et ça marche complètement. Malgré le fait que le récit soit très axé anti-impérialisme et anti-colonialisme, on a quand même quelque chose qui évite plutôt bien le manichéisme. Du coup, on a beau avoir comme personnage principal l’une des figures montantes du FLN, on a aussi quelques contrepoints qui montrent qu’il y a du bon et du mauvais de chaque côté : les attentats du FLN sont montrés de façon à ce qu’on comprenne bien que ce sont des innocents qui les subissent de plein fouet, pendant que les actions très limites des militaires (on y évoque à plusieurs reprises la torture) sont mises en opposition avec le personnage du colonel, un gars qui fait le sale boulot mais dont on sent bien qu’il aimerait éviter de le faire autant que possible.
Plus qu’un métrage sur un affrontement historique pour l’indépendance d’un pays, c’est surtout à mon sens un récit sur l’escalade de la violence entre deux camps qui ne cherchent pas à se comprendre, et malgré le fait qu’on discerne bien que le réalisateur a un point de vue qui n’est pas neutre, ça n’hésite pas à égratigner l’image de chacun. Formellement, compte tenu du fait que le tournage n’a pas dû être facile, avec des acteurs amateurs pour la plupart, une caméra à l’épaule omniprésente, le tout sur les véritables lieux moins de dix ans après, faut avouer que c’est vraiment bien foutu, le noir et blanc aidant beaucoup à rendre visuellement attractif un film qui aurait sûrement fait plus cheap en couleurs. Du film engagé recommandable donc, à la modernité évidente, mais qui me paraît un peu trop froid (un peu comme Z d'ailleurs) pour me convaincre de son statut de grand film.
Plus qu’un métrage sur un affrontement historique pour l’indépendance d’un pays, c’est surtout à mon sens un récit sur l’escalade de la violence entre deux camps qui ne cherchent pas à se comprendre, et malgré le fait qu’on discerne bien que le réalisateur a un point de vue qui n’est pas neutre, ça n’hésite pas à égratigner l’image de chacun. Formellement, compte tenu du fait que le tournage n’a pas dû être facile, avec des acteurs amateurs pour la plupart, une caméra à l’épaule omniprésente, le tout sur les véritables lieux moins de dix ans après, faut avouer que c’est vraiment bien foutu, le noir et blanc aidant beaucoup à rendre visuellement attractif un film qui aurait sûrement fait plus cheap en couleurs. Du film engagé recommandable donc, à la modernité évidente, mais qui me paraît un peu trop froid (un peu comme Z d'ailleurs) pour me convaincre de son statut de grand film.
7/10