Mark Chopper a écrit:On dirait mon avis avant la sortie du film.
avis qui avait énervé Oso
J'ai pensé à toi en sortant du ciné, en me disant que j'allais devoir concéder que tu avais bien cerné le truc et que je m'étais un peu trop emballé devant le potentiel de Grave
Quelle déception, il y a tout pour faire un truc bien, mais on est pour moi devant un acte manqué un peu prétentieux. Comme si une idée singulière (en itw, la réal explique son origine : «Titane est né d'un cauchemar dans lequel j'accouchais de pièces métalliques») suffisait à conjuguer des talents.
Le résultat est techniquement à la hauteur, Julia Ducourna sait s'entourer, mais si avec Grave elle proposait une réflexion qui suffisait à hydrater l'ensemble de son film, l'idée à l'origine de Titane n'est en l'état suffisante que pour un court métrage. Dans le cas présent, il y a à mon sens un manque évident d'écriture qui était nécessaire pour mettre cette idée au coeur d'une histoire, ou d'une pensée... une paresse qui se payse cash, la structure du film est cavalière, pour rester gentil : des enchaînements de scènes graveleuses (putain l'intro, c'est collector, quand on pense à tout ce que s'est pris dans la tronche le Showgirls de Verhoeven...), du fan service aussi graveleux (les scènes avec Garance, mon dieu...) et une narration fonctionnelle involontairement burlesque (on sent d'ailleurs une résistance à basculer complètement dans la farce absurde (la séquence de la colloc là avec le gros nounours...), ce qui aurait été peut être salvateur, mais là non, 96% du film est traité avec un sérieux maladif, alors quand l'humour s'invite à la fête, c'est compliqué tant ça semble hors de propos (mais c'est clairement fait expres, du genre on te dira si t'as pas aimé "oue mais t'as pas d'humour, faut pas tout prendre au premier degré"). Alors que c'est juste à mon sens simplement le reflet d'un manque de prise de décision, comme si JD n'assumait pas, encore une fois, de livrer un truc bis. Non, faut mélanger un peu tout histoire de se raccrocher aux branches et faire illusion, et apparemment ça fonctionne. Tant mieux pour elle, tant pis pour moi :'(
D'ailleurs anecdote marrante, hormis le fait que j'ai pour la première fois montré patte blanche avec mon pass sanitaire (ce fut curieux, comme un sentiment d'avoir honte d'être en règle, bizarre), mon petit ciné organise actuellement, chaque vendredi pendant 2 mois, une projection labellisée "cinéma de genre". Alors du coup, ils font la promo de cette petite soirée à la caisse à chaque spectateur de Titane. Je dis au gars que j'ai vu le programme et que j'en serai probablement pour La nuée dont j'ai entendu beaucoup de bien. Et là, qu'est-ce qu'il me sort "ah oui, vous avez raison, surtout que ce n'est pas que du film de genre La nuée, c'est un vrai film d'art et essai". J'ai eu envie de le renvoyer dans les cordes, mais me suis rappelé qu'il vaut mieux rester neutre, mine de rien, passer pour un con en société ça me dérange pas, mais si je lui dis que son discours est bobo et malvenu, qu'on peut aimer le cinéma de genre pur et dur qui s'assume sans être ignare, faudra que j'assume cette image à chaque fois que j'irai au cinoche, vu que c'est à peu près le seul truc que je fais de ma vie, ce serait un peu emmerdant, d'autant plus que finalement, j'ai réussi à oublier mon masque hier, alors je vais sans doute me remettre à y aller régulièrement, même si, cette histoire de passe, flingue en partie le plaisir.
@scalp : ce ne sera que temporaire, je ne me fais pas d'illusion