Legionnaire (Légionnaire) de Peter MacDonald
(1998)
Plutôt surpris dans l’ensemble, je m’attendais tellement à un actioner bas du front que j’ai été pas mal pris de court par la réelle intention du métrage, qui n’est ni plus ni moins que de proposer du film d’aventure à l’ancienne. C’est particulièrement étonnant pour un JCVD movie, mais ce n’est pas désagréable, et quand bien même on devine que le budget n’est pas forcément à la hauteur des ambitions du métrage, on sent un gros effort de fait pour que la production value soit la plus haute possible. Ça démarre dès les premières minutes avec la reconstitution du Marseille des années 20, avec un ton résolument sérieux, puis ça enchaîne avec les premières semaines dans la Légion où on est clairement dans du film militaire classique mais efficace avec le héros qui va se constituer un groupe d’amis de plusieurs nationalités différentes. Ça n’invente pas la roue, et on pourrait même dire sans problème que le film use de clichés et de ficelles scénaristiques déjà vues mille fois ailleurs, mais le fait est que le métrage possède une vraie sincérité dans ce qu’il cherche à raconter, si bien qu’on lui pardonne aisément les nombreux défauts qu’il possède.
Dommage cependant que le film perde clairement en efficacité une fois arrivé au fort en plein milieu du désert : à partir de là, les personnages sont sacrifiés (pourquoi introduire de nouveaux les mafieux si c’est pour s’en débarasser comme ça ?) et on sent les limites de la mise en scène, avec un MacDonald qui se contente de monter un peu n’importe comment des plans génériques de combats, notamment des explosions. Pour le coup, la réalisation n’est clairement pas le point fort du film, et ce dernier a beau avoir quelques beaux plans en extérieur, il faut à côté de ça se taper des séquences d’action hyper génériques et sans inspiration, mais aussi une narration qui en fait des tonnes, notamment sur l’histoire d’amour dont on se fout complètement mais qu’on nous ressort dès que possible avec des flashbacks insipides (et où Van Damme n’est clairement pas à son aise). Le film finit tout de même sur une bonne note avec une conclusion qui doit sûrement beaucoup à celle de Zulu, et là encore ça ne transforme pas le film en quelque chose d’absolument recommandable, mais ça permet de bien conclure un petit divertissement qui essaye de faire du mieux qu’il peut avec ce qu’il a.
6/10