[Alegas] Mes Critiques en 2021

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Mer 21 Juil 2021, 07:48

Yes c'est prévu, mais faut que je rattrape d'autres critiques d'abord.
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Commando - 7,5/10

Messagepar Alegas » Mer 21 Juil 2021, 11:31

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Commando de Mark L. Lester
(1985)


Avant même de le lancer, je savais que le film allait être un bon plaisir coupable vu ce que j’en avais lu/vu, mais pour le coup je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi fendard dans sa proposition. C’est bien simple, c’est la synthèse même de l’actioner 80’s complètement décérébré, au point que ça en devient une qualité. Commando, c’est à mi-chemin entre le film d’action généreux à souhait, le nanar, et la comédie parodique, mais ça ne tombe jamais dans un de ces extrêmes et ça arrive toujours à garder un mélange assez unique qui fait qu’on a jamais l’impression de voir un film réellement nul, mais plutôt un bon film qui aurait les qualités involontaires d’un mauvais film qui se prendrait trop au sérieux.

C’est le festival du too-much, entre les répliques géniales qui s’enchaînent (mention spéciale à la VF qui pousse le délire encore plus loin), le bodycount qui dépasse le stade du généreux, la sidekick sortie d’une comédie, le générique qui donne l’impression de voir une série familiale des années 80, le bad-guy qui est grosso modo un Freddy Mercury plus gras et avec une cotte de mailles :eheh: , bref je pourrais continuer longtemps comme ça tant Commando accumule les arguments qui font de lui un divertissement brainless de premier ordre. Surtout qu’à côté de ça, le film n’est jamais chiant, c’est très rythmé et il se passe rarement cinq minutes sans qu’un mec ne se fasse dégommer. Si je devais chipoter, je pourrais pointer du doigt la mise en scène qui fait le strict minimum et qui ne cherche même pas à camoufler les trucages, doublures et mannequins, mais ça fait aussi partie du charme du métrage. Désormais, quand j’aurais envie de rire et d’avoir ma dose de testostérone, je saurais quel film visionner :mrgreen: .


7,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar ril » Mer 21 Juil 2021, 11:43

:super:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar lvri » Mer 21 Juil 2021, 12:28

Alegas a écrit:c’est à mi-chemin entre le film d’action généreux à souhait, le nanar, et la comédie parodique,


Je serais curieux de savoir si l'équipe du film voulait vraiment faire ce que tu dis, ou si réellement ils se prenaient au sérieux. Car au final, c'est marrant d'aimer un film pour ce qu'il n'est peut-être pas ?
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Mer 21 Juil 2021, 14:07

Je serais bien curieux effectivement de savoir ce qui était voulu, mais je pense que le côté too-much, à la limite de la comédie, est complètement assumé, rien que le générique c'est impossible de faire ça au premier degré.
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Adults in the room - 7,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 22 Juil 2021, 16:07

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Adults in the room de Costa-Gavras
(2019)


Je ne partais pas spécialement conquis sur celui-là : la seconde moitié de carrière de Costa-Gavras est pas la plus stable qualitativement parlant, et le sujet de la crise financière grecque n’est pas un truc qui me parle spécialement vu que j’avais suivi ça de très loin. C’est clairement pas un film dont il faut attendre quelque chose de particulièrement mouvementé, c’est le genre de pellicule où les dialogues font office de climax, où les résultats d’un référendum sont le summum de tension que l’on connaîtra sur deux heures, bref c’est pas spécialement bandant sur le papier, mais Costa-Gavras a peu d’égal pour rendre intéressantes des choses anti-cinématographiques, et il le prouve à nouveau avec ce dernier film.

On va donc suivre pendant deux heures le parcours du ministre des finances grecque qui essaye tant bien que mal de soutenir l’économie de son pays sans céder aux pressions de l’Union Européenne qui lui fait un chantage (en gros, accepte un accord qui va condamner financièrement ton pays, ou quitter l’Europe), et c’est véritablement fascinant à suivre. Le script est adapté des témoignages du véritable ministre de l’époque, et du coup on a un portrait sévère, mais réaliste, des négociations qui ont eu lieu. Sur ce point, le film est particulièrement percutant : je me doutais que les discussions entre politiques d’aujourd’hui ne devaient pas être une partie de plaisir, mais là ça va quand même bien plus loin que tout ce que je pouvais imaginer. Ça accumule les coups de putes, ça sourit et se donne des tapes dans le dos devant le caméra puis ça s’engueule copieusement une fois que ça se retrouve dans une pièce close, ça se promet des choses en réunion puis ça dit complètement l’opposé deux minutes plus tard en conférence de presse, ça chipote sur un mot dans un texte et du coup oblige tout le monde à le retravailler, ça prend des pauses juste pour signifier qu’on est en contradiction, bref ça montre le vrai visage de la politique en coulisse (le titre est très bien choisi pour le coup, on a jamais l’impression de voir des gens qui ont des peuples entre leurs mains), et tout le monde en prend pour son grade (même Macron a le droit à sa petite apparition).

Il faut rester accroché sur la première heure qui est très bavarde, mais qui est à mon sens la plus réussie du métrage : pour peu qu’on reste attentif à ce qui se dit, et à qui est qui, on est récompensé par un film sur lequel on a du mal à décrocher. La seconde heure est un poil en deçà, mais c’est surtout dû au fait qu’on devine vite où le film va en venir avec ce politique qui a beau tout essayer mais qui est condamné à plier le genou. Formellement, Costa-Gavras emballe ça de façon très carrée, en s’effaçant derrière l’histoire qu’il raconte. Il tente tout de même à quelques reprises des choses plus osées mais pour le coup je suis moins convaincu : la scène des chiffres qui s’envolent à la Banque Européenne c’est un peu laid, et la scène avec la foule qui se rassemble devant le ministre sur le papier je suis ok mais ça se voit comme le nez au milieu de la figure que ce sont des figurants ajoutés digitalement du coup ça casse complètement le truc. Par contre, j’aime bien la scène finale, où Costa-Gavras dit en une scène de danse loufoque ce que beaucoup auraient fait avec une longue scène de dialogue.

Côté casting, tout le monde est bon alors que quasiment personne n’est connu (y’a bien que Golino et Tukur qui le sont), en particulier cet acteur principal qui pue la classe et qui en impose à chaque scène de débat, je serais curieux de le revoir dans d’autres films pour le coup. Adults in the room, c’est un film exigeant, mais qui récompense ceux qui prennent la peine de s’investir dedans, et c’est aussi un film qui est thématiquement parfait pour clore la carrière de son réalisateur (car bon, vu l’âge qu’il a, c’est quand même peu probable de le voir signer autre chose, autant qu’il s’arrête sur cette bonne note).


7,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar lvri » Jeu 22 Juil 2021, 18:37

En tout point d'accord :super:
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Étoile est née (Une) (1954) - 5/10

Messagepar Alegas » Ven 23 Juil 2021, 12:22

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A Star is born (Une étoile est née) de George Cukor
(1954)


C’est la troisième version que je découvre et pour le coup c’est clairement celle que j’aime le moins so far, alors qu’elle est justement la plus populaire et la plus connue de toutes. Cukor signe un remake qui se veut à la fois très respectueux du film d’origine (on y retrouve exactement la même trame, avec des scènes qui sont reproduites à la situation près) mais aussi très différent dans son traitement, notamment avec un aspect musical particulièrement mis en avant, autant dans la trame scénaristique que dans la façon de faire le film (on est souvent dans la comédie musicale). C’est marrant d’ailleurs de constater que ce film aura opérer le changement dans la lignée des remakes de A star is born : le film original parlait du métier d’acteur, là on parle d’acteur mais aussi de showman, et les deux suivants compléteront la transition en ne parlant que de chanteurs. Le film commence très bien en balançant à l’écran toute sa démesure : le budget se voit à l’écran, la mise en scène est classieuse, le Cinemascope bien mis en avant, bref ça sent plutôt bon mais malheureusement là où le film original avait une durée raisonnable, ici on n’hésite pas à tirer le récit en longueur pour pas grand chose.

Le film a connu de nombreuses coupures à l’époque, avec des morceaux musicaux virés du cut pour arriver à quelque chose de plus court (aujourd’hui, le film est visible dans sa version complète voulue par Cukor), et même si ça m’emmerde de dire ça par principe j’ai envie de dire que les producteurs de l’époque avaient sans doute raison. C’est trop long, bourré de passages qui ne servent en rien la narration et qui l’alourdissent en répétant les mêmes choses (la séquence musicale où Garland rejoue sa percée à Hollywood), et je pense sincèrement que le cut sorti à l’époque par Warner était probablement meilleur en termes de rythme. A cela s’ajoute un gros point noir en ce qui me concerne : je n’ai jamais apprécié Judy Garland, et quand bien même elle délivre une belle performance sur plusieurs scènes, c’est toujours une actrice avec laquelle j’ai vraiment du mal. En revanche, James Mason est excellent dans ce rôle d’acteur auto-destructeur, et il a le droit à la plus belle scène du film (celle où il entend à travers le mur le dévouement de sa femme alors qu’il est en train de plomber sa carrière). Je ressors du film mitigé donc, conscient d’avoir vu un grand spectacle symbolique de ce que Hollywood pouvait produire à l’époque, mais clairement plombé par sa volonté de trop en faire. Du coup, je garde une nette préférence pour le film de 1937, qui me parle plus et que je trouve nettement plus équilibré.


5/10
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Comment je suis devenu super-héros - 5/10

Messagepar Alegas » Ven 23 Juil 2021, 17:33

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Comment je suis devenu super-héros de Douglas Attal
(2021)


J’avais envie d’y croire, mais bon, un tel film en guise de premier-long c’est pas ce qu’il y a de plus facile, à ça se confirme à l’écran : les intentions sont là, mais le résultat n’est pas génial. C’est franchement dommage car la première demi-heure est prometteuse : un Paris où n’importe qui peut avoir des pouvoirs sans forcément devenir un super-héros, une drogue illicite qui circule sous le manteau et qui permet de s’approprier le pouvoir d’autres, une enquête policière, une mise en scène à hauteur humaine, bref ça laisse présager quelque chose d’anti-spectaculaire et qui va utiliser correctement son budget et son concept. Malheureusement, là où j’aurais adoré avoir une analyse sous-jacente de notre société, avec les discriminations entre ceux qui n’ont pas de pouvoir et ceux qui en ont, la façon dont s’organise les forces de l’ordre, bref le quotidien de cette société, je me suis retrouvé finalement avec un film qui fait tout ce qu’il ne faut pas faire : essayer de copier, avec beaucoup moins d’ambitions, ce qui peut se faire ailleurs.

Ça donne des séquences super-héroïques toutes molles, avec des CG très inégaux, une mise en scène qui ne sait pas filmer l’action (les 1 vs 1 entre la nana et le gros, c’est chaud), un méchant tout nul, bref c’est franchement pas la joie. La dernière séquence qui fonctionne vraiment, c’est l’attaque du commissariat avec la découverte du twist (vite grillé évidemment), tout ce qu’il y a derrière c’est pas reluisant, et même quand on va dans des scènes plus intimistes (le débat Youtube sur les super-héros préférés, comment dire… :evil: ). Heureusement, il y a Pio Marmaï qui, comme à son habitude, est bon. Le reste du casting a ses bons moments mais c’est pas toujours ça, le meilleur exemple étant Poelvoorde qui est très prometteur au début avec un personnage tout en mélancolie, mais dès qu’il repart dans l’humour ça se vautre complètement. C’est cool pour le réal d’avoir pu faire aboutir son projet (bon après quand on s’appelle Attal j’imagine que c’est plus facile qu’avec un nom de nobody :mrgreen: ), mais c’était clairement pas une bonne idée de faire ça en premier long, on sent le gars vite dépassé et qui part dans tous les sens. Par contre, heureusement que c’est sorti sur Netflix car ça aurait fait un flop monumental en salles.


5/10
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Point limite - 9/10

Messagepar Alegas » Dim 25 Juil 2021, 17:47

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Fail Safe (Point limite) de Sidney Lumet
(1964)


Ceci est une claque magistrale. Je vais finir par croire que le Lumet des années 50/60 était un réalisateur touché par la grâce, car après la découverte des deux immenses films que sont 12 angry men et The Hill, voilà que je découvre un autre film aussi grandiose que ces derniers, autant dire que ça envoie du lourd. On pourrait résumer Fail Safe assez simplement en disant que c’est ni plus ni moins que la version premier degré du Dr. Strangelove de Kubrick, d’une part parce que les points de comparaison entre les deux oeuvres sont nombreuses (au point qu’on se demande si effectivement il n’y a pas eu un scénariste qui a regardé la copie de l’autre, ce qui expliquerait la procédure qu’a entrepris Kubrick pour retarder la sortie du Lumet par rapport à son propre film) mais aussi parce qu’en termes de traitement c’est le jour et la nuit : là où rien n’est pris au sérieux chez Kubrick puisque tourné en dérision, ici c’est d’une noirceur absolue au point que ça en devient étouffant. Fail Safe, c’est une énième preuve du talent du talent de Lumet en tant que cinéaste : ça ose un minimalisme de chaque instant, avec un film uniquement centré sur des prestations, des dialogues, des situations, très peu de décors, une volonté d’anti-spectaculaire (des passages entiers se basent sur l’avancée de points sur un écran), et pourtant c’est d’une efficacité redoutable, ça faisait longtemps que je n’avais pas vu de tel morceaux de tension avec pas grand chose (les discussions téléphoniques avec Henry Fonda, wow). C’est en plus magnifié par un noir et blanc sublime qui joue à fond sur les contrastes, des tentatives expérimentales bienvenues (cette intro ! :love: ) et par un montage particulièrement travaillé (c’est pas du bête champ/contrechamp quoi, on sent une logique derrière).

Et puis, là aussi grosse surprise, ça arrive à être un des films les plus fascinants jamais réalisé sur le danger de l’apocalypse nucléaire, d’une part parce que ça ose aller dans quelque chose de très pessimiste (sérieux cette fin :shock: :shock: :shock: ), mais aussi parce que ça n’hésite pas à aborder le moindre point de vue dans les différentes procédures que montre le récit, que ce soit ceux qui vont obéir aveuglément aux ordres, ceux qui vont les remettre en question, ceux qui vont être paranoïaque et suspecter une ruse, le politique qui va faire acte de foi, ou encore un conseiller qui va argumenter sur le fait qu’après tout, pourquoi pas tenter la guerre totale à partir du moment où on frappe les premiers le plus fort possible. Sur le même sujet, faut vraiment pas mater ça d’affilée avec Threads et The War Game sous peine de se mettre la corde au cou :mrgreen: . Et puis paye ton festival d’excellentes prestations qui viennent rendre le film encore plus passionnant qu’il ne l’est déjà, mention spéciale à Walter Matthau en conseiller cynique, mais aussi et surtout à Henry Fonda en président capable de tout tenter pour éviter le pire (j’adore cet acteur, et là je suis pas loin de penser que c’est dans le top 3 de ses prestations). Bref, c’est un putain de grand film, le genre qui te remet bien à ta place, et que je recommande de toute urgence.


9/10
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Annette - 5,5/10

Messagepar Alegas » Lun 26 Juil 2021, 15:29

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Annette de Leos Carax
(2021)


Un film qui a tendance à me confirmer que Carax ne sera probablement jamais mon truc, mais à côté de ça, il faut bien avouer que le bonhomme a du cinéma à revendre. J’étais pas spécialement hypé par le film, et j’étais surtout curieux grâce aux têtes d’affiche, car même le côté musical ne me branchait pas plus que ça, notamment parce que je n’avais jamais entendu parler des Sparks avant la promo marketing. A l’arrivée, il y a du bon et du moins bon, mais ça reste quand même un film que je suis content d’avoir vu. Le plus gros défaut de ce Carax, c’est clairement sa durée : 2H20 c’est beaucoup trop long pour ce que ça veut raconter, et autant sur le premier acte les longueurs fonctionnent, autant dès la naissance d’Annette on subit vraiment chaque moment où le réal veut s’éterniser. Sans m’ennuyer complètement, le reste du film m’a donné l’impression de me mettre en mode automatique, à regarder les images sans vraiment m’impliquer dedans, et il a fallu quelques scènes virtuoses pour me réveiller temporairement de cette semi-torpeur.

Car pour le coup, quand Carax veut livrer des scènes réussies, il ne le fait pas à moitié, et pour le coup je pourrais citer un opéra où la scène disparaît pour laisser place à une forêt, toute une séquence où un homme fait le point sur sa vie tout en conduisant un orchestre alors que la caméra opère un travelling circulaire autour de lui (gros boulot de gestion de la caméra sur ce moment), ou la scène fantomatique suivant la tempête sur le bateau. Autant de passages qui me donnent envie d’être gentil avec ce film inégal, d’autant plus qu’il est porté à bouts de bras par un Adam Driver qui livre là une de ses plus belles performances, dommage qu’on ne puisse pas en dire autant de Cotillard qui fait très fade, transparente, face à lui. Formellement, c’est très élégant, et on devine que Carax se fait plaisir sur plusieurs scènes, à l’image de ce plan-séquence d’introduction qui pose direct un niveau qui, malheureusement, ne sera pas toujours égalé. C’est clairement pas un film que je conseillerais à beaucoup de monde, mais ça reste tout de même une jolie proposition de cinéma.


5,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar osorojo » Lun 26 Juil 2021, 15:52

J'aime bien Carax, mais alors j'ai 0 motive pour le voir celui là :chut:
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Du sang dans le désert - 7,5/10

Messagepar Alegas » Mar 27 Juil 2021, 10:03

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The Tin Star (Du sang dans le désert) de Anthony Mann
(1957)


Une jolie surprise ce western méconnu de Mann, surtout que c’est bien plus profond que ce que j’imaginais. D’une trame somme toute assez classique (un gentil chasseur de prime expérimenté arrive en ville et va aider un jeune shérif à assumer ses responsabilités), Mann en tire un beau récit d’amitié et d’apprentissage, avec juste ce qu’il faut de filiation et de remise en question des personnages. Même si le film est manichéen, ça arrive quand même à sortir des sentiers battus, que ce soit via l’ajout d’un gamin de sang indien qui va devenir un point de repère pour le héros, ou encore le fait qu’on questionne la moralité d’une ville prête à suivre la première brute venue (j’ai un peu pensé à High Noon sur ce passage où le shérif paraît abandonné de tous).

Mais la grande force du métrage réside dans deux points : d’une part la mise en scène de Mann qui fait ici le choix du noir et blanc. Choix curieux après ses westerns en couleur, mais qui lui permet de livrer ce qui est à mon sens son plus beau travail formel que j’ai pu voir jusqu’ici (le plan avec les deux héros attendant dans le noir et la foule visible à travers la fenêtre, c’est mortel). D’autre part, le film doit énormément à son duo d’acteurs : Fonda possède un beau personnage de mec hanté par son passé mais qui fait toujours le bon choix, quand à Perkins c’est pas évident de l’imaginer dans un western mais il colle complètement au shérif inexpérimenté du récit. A noter aussi qu’on aperçoit vite fait Lee Van Cleef dans un petit rôle de bad guy. Un western très cool donc, qui mériterait bien une sortie vidéo chez nous. Maintenant, dans les westerns de Mann, faut que je me mate Naked Spur et Man of the West.


7,5/10
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Benedetta - 3,5/10

Messagepar Alegas » Mer 28 Juil 2021, 16:25

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Benedetta de Paul Verhoeven
(2021)


La promo du film avait beau ne pas me passionner des masses, j’avais tout de même envie d’y croire. Surtout que bon, avoir un réalisateur comme Verhoeven financé en France sur un sujet pareil, ça n’arrive pas chaque jour, et du coup je caressais l’espoir que ça se rapproche plus d’un Black Book que d’un Elle qualitativement parlant, et malheureusement c’est très loin d’être le cas. Alors déjà, manque de bol, c’est vraiment à bien des égards une version religieuse de Flesh and Blood, au point d’en reprendre certains éléments scénaristiques (la peste qu’on utilise comme arme pour détruire de l’intérieur un lieu fortifié), et vu que je n’aime pas des masses le film de base, ça n’aide pas vraiment. Mais pour le coup, ce qui me gêne dans Benedetta, c’est vraiment cette impression de voir un traitement grossier et raté dans ce qu’il entreprend, aussi bien sur la storyline principale que sur la façon de retranscrire une époque.

Comme souvent avec Verhoeven, c’est très loin de rechercher la subtilité : pour signifier le fait l’époque était dégueulasse, on montre dès les quinze premières minutes un mec qui enflamme ses pets plusieurs fois de suite en public, puis une nonne qui chie bruyamment, le niveau de l’écriture est déjà posé :roll: . Mais le pire, c’est probablement tout l’équilibre que tente de créer Verhoeven entre son contexte réaliste et le fait que Benedetta soit, au choix, une folle ou une possédée. Cela donne des séquences autres, qui donnent l’impression de venir d’un autre film, je pense notamment à chacune des apparitions christiques qui sont bien nawak dans leur genre. Ça apporte au film un côté ridicule malgré lui dont il n’avait franchement pas besoin, et alors qu’on devrait prendre assez sérieusement ces visions, ça provoque plus le rire qu’autre chose au final (non mais sérieux, Jésus qui prend l’épée pour défendre Benedetta qui va se faire violer, on a l’impression que ça va se transformer en Jésus 2 le retour d’une minute à l’autre :lol: ). Cela découle d’une part d’un souci d’écriture, mais aussi à mon sens d’un problème d’interprétation, et pour le coup j’ai beau apprécier Virginie Efira (et sa très jolie plastique :love: ), je trouve qu’elle montre clairement ses limites d’actrice dans ce film, où elle surjoue dès qu’elle part dans la folie ou l’autorité :? . Pour le coup, le reste du casting féminin est bien meilleur, que ce soit Rampling ou le doublé Daphné Patakia/Louise Chevillotte que je ne connaissais pas. Lambert Wilson fait un peu peine à voir, faut dire que le rôle qu’il a n’aide pas, mais heureusement il est bien moins présent que ce que je redoutais.

Tout le questionnement autour de est-ce que Efira est folle, possédée ou simplement manipulatrice aurait pu donner un truc vraiment bien, mais malheureusement je ne peux m’empêcher de comparer avec Black Death où il y avait plus ou moins la même chose avec le personnage de Carice Van Houten, et pour le coup chez Smith ça marchait réellement alors que là ça n’apporte pas grand chose, en plus de dévaloriser d’autres aspects qui auraient pu être bien plus mis en avant (les sentiments entre Benedetta et Bartolomeo notamment, sacrifiés pour le rapport à la manipulation). Formellement, j’irais pas jusqu’à dire que c’est moche, car on sent un certain travail dans la reconstitution, mais très franchement ça pourrait être réalisé par un nobody français qu’on ne verrait pas la différence, le résultat est plat, peu de plans flattent la rétine (et quand ça tente ça marche qu’à moitié, genre la scène de la comète), les CG sont limites, c’est dommage. Bref, c’est pas aussi nul qu’Elle, mais c’est pas réussi pour autant.


3,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Val » Mer 28 Juil 2021, 17:50

Louise Chevillote


:love:
Découverte chez Nadav Lapid, ça faisait bien plaisir de la revoir ici.
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