[Alegas] Mes Critiques en 2021

[ril]

Je me souviens de l'avoir vu à la télé à 12 ou 13 ans et même si je ne l'ai pas revu depuis, je n'ai pas un mauvais souvenir et Alegas résume bien la vision que j'en garde.

[Alegas]

Dispo sur une plateforme ou vu par d'autres biais ?

Emprunté en dvd à la médiathèque de ma ville pour le coup.

[Alegas]

The Bad and the Beautiful (Les Ensorcelés) de Vincente Minnelli
(1952)

Bonne pioche que ce Vincente Minnelli, qui est pour le moment le meilleur film que j’ai pu voir du réalisateur. Jusqu’ici, j’avais toujours privilégié ses comédies musicales, et mine de rien c’est très intéressant de voir un tel réal sur un simple drame, d’autant qu’il y conserve son sens du rythme et du mouvement directement issu de son expérience musicale. On a donc un film au pitch particulièrement intéressant : le rise and fall d’un gros producteur hollywoodien, à travers les relations qu’il a eu avec trois personnages, un réalisateur, une actrice et un scénariste, relations qui ont toutes abouties de mauvaise façon. Tout le film va être raconté à travers trois flashbacks, et bien que le concept soit un peu trop mécanique par moment (on pige vite ce que ça raconte et où ça veut en venir), il faut avouer qu’il y a une qualité d’écriture derrière qui force le respect.

Scorsese citait ce film dans son documentaire sur le cinéma américain, en disant qu’il était probablement l’une des meilleures représentations des coulisses d’Hollywood, et effectivement ça ne montre pas le milieu sous son meilleur jour : l’ambition des personnages leur font faire les pires saloperies entre eux et les trahisons sont une conséquence logique. Pour autant, c’est loin d’être manichéen, et le personnage de Kirk Douglas a beau être présenté par quasiment tout le monde comme un salopard, on ne peut s’empêcher de l’apprécier car on devine les bonnes intentions qui se cachent derrière les saloperies qu’il peut faire. Il en résulte un film très prenant, riche en rebondissements (le twist concernant la femme du scénariste ), filmé de façon élégante (Minnelli est clairement l’un des réals de l’époque sachant le mieux gérer les mouvements de grue) et interprété avec grande classe (Kirk Douglas, sans surprise, vole chaque scène où il apparaît). Un film hautement recommandable donc.

8/10

[Alegas]

Everybody's fine de Kirk Jones
(2009)

Un De Niro pas connu, remake d’un film de 1990 avec Marcello Mastroianni, pourquoi pas. Malheureusement, ça se révèle très moyen, et ça donne très envie de voir le film original pour comprendre si les défauts étaient là à la base ou si c’est l’orientation du remake qui se plante complètement dans son traitement. Sur le papier, pourtant, c’est prometteur : un père de famille veuf souhaite inviter ses quatres enfants chez lui pour les rassembler, mais ces derniers déclinent tous l’invitation. Du coup, malgré une santé défaillante, il se met en tête de parcourir le pays pour les revoir un par un. Au début, ça donne l’impression de voir un simili-About Schmidt (que j’aime bien) avec ce retraité naïf un peu à la ramasse dans une Amérique qui a évolué trop vite pour lui, mais malheureusement tout le côté road-movie n’est pas aussi réussi que dans le film d’Alexander Payne. Le voyage n’est franchement pas hyper intéressant à suivre, et autant De Niro s’en sort bien, autant son personnage est quand même hyper caricatural côté écriture (le coup de l’appareil photo qu’on ressort dès que possible pour ensuite afficher les photos pendant le générique de fin, c’est non ).

Le script est globalement franchement moyen, je ne pige vraiment pas pourquoi on vend aussi vite la mèche du frère disparu : d’une part le spectateur a toujours une longueur d’avance sur le personnage principal, d’autre part on devine aisément quelle sera la conclusion de cette storyline. Au final, seuls les passages avec les enfants marchent, parce que chacun joue sur des illusions qui sont révélées bien plus tard dans le film (jolie scène onirique du repas dans le jardin avec les gosses), ça et la scène à l'hôpital où De Niro peut exposer l’étendue de son talent sont clairement les choses à retenir de ce film qui, sinon, ressemble plus à un téléfilm de Noël plus qu’autre chose (je vous laisse du coup imaginer ce que donne le film d’un point de vue formel). Le casting est pas dégueu (Rockwell, Beckinsale, Barrymore) mais c’est clairement De Niro qu’on retient. Un remake très moyen donc, mais qui m’aura au moins donné la curiosité de voir ce que vaut son modèle.

4/10

[Alegas]

Demolition Man de Marco Brambilla
(1993)

Pas mal ce Stallone, c’est clairement pas un des sommets d’action des 90’s, mais je peux comprendre aisément le petit statut culte que le film a acquis au fil des années. Alors clairement, j’ai beaucoup de mal à considérer Demolition Man comme un pur film d’action, tant c’est finalement assez avare de ce côté là, pour moi on est plus dans la comédie satirique d’anticipation qu’autre chose, avec quelques fusillades par-ci par là. L’introduction du métrage pose le niveau du côté over the top de l’ensemble : on est pas ici pour chercher la finesse, et ça concerne non seulement l’écriture des personnages mais aussi la représentation du futur qui va très loin dans le n’importe quoi. Ceci dit, c’est étonnant de constater que cette représentation vise juste à de nombreuses reprises, et autant certains éléments font futur kitsch, autant d’autres résonnent de façon assez troublante avec la société d’aujourd’hui : un monde où tout le monde est systématiquement choqué dès qu’on utilise un langage grossier ou qu’on fait un pas de travers ressemble étrangement à un certain puritanisme qui a le vent en poupe depuis plusieurs années .

C’est clairement cet aspect là qui sauve Demolition Man, qui s’avère être un film d’action bien faiblard (la meilleure scène reste celle d’introduction, le reste n’est pas aidé par une mise en scène très paresseuse), mais qui en revanche est une sympathique satire avec son lot de trouvailles funs (les coquillages, les restaurants qui sont tous des Taco Bell, les amendes à chaque insulte , la VR en guise de sexe , etc…). Un aspect comique grandement aidé par les prestations du casting : si Stallone reste grosso modo fidèle à lui-même, Snipes, Hawthorne et Bullock, eux, sont constamment sur le point de virer dans le surjeu total, mais le pire c’est que ça fonctionne très bien comme ça. Bref, c’est décevant en tant qu’actioner, mais étrangement très fun si on le prend comme une comédie sur les dangers du progrès, aussi bien technologique que moral.

6/10

[pabelbaba]

Tu rajoutes 0,75 en bonus Denis Leary et t'as tout bon.

[angel.heart]

Bah non, il manque 2 points.

[Alegas]

Tu peux toujours faire ta critique pour tenter de me convaincre.

[angel.heart]

T'as qu'a lire la critique du déserteur, je suis d'accord avec lui.

[Scalp]

Y a 2 points de trop en vrai.

[angel.heart]

262 : Commando, Mark L. Lester, 1985, Truc VF : 7,5/10

[Alegas]

Hulk de Ang Lee
(2003)

Je me souviens avoir vu il y a longtemps plusieurs extraits du film, notamment l’évasion du centre militaire dans le désert, mais du coup c’était la première fois que je le voyais en entier. Pour un premier blockbuster américain de la part de Ang Lee, je m’attendais à pire, mais c’est clairement à ranger parmi ce qu’il a fait de moins bien dans sa carrière. C’était le début des années 2000, les adaptations super-héroïques se cherchaient encore, et autant X-Men et Spider-Man tiraient leur épingle du jeu, autant Hulk est à ranger parmi les très nombreuses tentatives de l’époque qui ont échoué à se poser comme des réussites. Alors déjà, Hulk est pour moi un personnage auquel il faut un certain traitement, surtout si on veut l’aborder au premier degré (pas comme récemment chez Marvel donc où il est plus utilisé comme un ressort comique), et clairement le fait de vouloir faire un film d’action friqué n’est pas, à mon sens, la direction à suivre. Là où il aurait fallu quelque chose de plus intimiste, plus porté vers la filiation avec Jekyll/Hyde, ici on tente de faire du grand spectacle avec des scènes d’action pourtant assez rares.

Le film dure quasiment deux heures et demie , et c’est vraiment beaucoup trop long pour ce que ça raconte : autant la première heure passe bien puisque ça permet de poser les personnages, autant ces derniers sont sacrifiés sur le reste du film, avec notamment Connelly (toujours aussi belle, il faut le préciser ) qui devient juste une love-interest basique, Eric Bana qui semble ne pas croire à son personnage, et surtout Nick Nolte qui devient de plus en plus ridicule au fur et à mesure que le film avance . Difficile de savoir quelle a été la marge de manœuvre artistique d’Ang Lee sur un tel projet, même si on se doute qu’il en avait forcément moins que sur ses précédents métrages (et possiblement aussi les suivants), mais c’est étonnant de constater qu’en termes de mise en scène, Hulk va à l’opposé des mouvances de l’époque. Pas de recherche de réalisme, on assume pleinement le côté kitsch du projet/personnage, et surtout on embrasse complètement le rapport au comic-book, avec l’absence de scope pour épouser la forme d’une case de BD, et un montage qui refuse autant que possible le cut pour partir dans quelque chose parfois à la limite de l’expérimental. Le résultat n’est visuellement pas parfait, surtout avec des effets visuels qui soufflent le chaud et le froid (Hulk peut être saisissant sur un plan, puis affreusement moche dans le suivant), mais au moins il y a des tentatives de faire quelque chose de rarement vu dans une production de cette ampleur (le combat final, tout en concepts étranges et sous-exposition, est toujours aussi étonnant à voir aujourd’hui). Un résultat pas honteux donc (c’est pas Catwoman) mais pas réussi pour autant.

4/10

[Scalp]

Ça reste meilleur que le Norton

[Jed_Trigado]

Mais ça reste nul.

[Alegas]

Bah clairement dans les adaptations ciné du perso, ça reste la meilleure, ça pose le niveau.

J'ai pas revu le Leterrier depuis sa sortie ciné, mais j'ai souvenir d'un truc complètement à côté de la plaque (j'aime bien Norton, mais j'ai jamais l'impression de voir Bruce Banner).