[Alegas] Mes Critiques en 2021

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Dim 27 Juin 2021, 11:01

Je m'explique une dernière fois et ça s'arrêtera là :

L'accusation/insinuation de tricherie sur la CDM est très mal passée de mon côté. C'était complètement gratuit, injustifiée, surtout que c'est basé tout simplement sur le fait que je fais durer quasiment chaque round (et non pas ceux de mes chouchous, désolé Logan et MrJack de casser votre délire) alors que c'est juste une conséquence du fait que j'ai moins de temps dernièrement à consacrer au forum (et quand j'en ai, je préfère gérer le classement, le référencement ou la rédaction de mes critiques).
Donc ouais, c'était la goutte de trop, surtout que MrJack avait déjà insinué la chose à certaines reprises, et j'en ai ras le bol de prendre des gants pour des conneries pareilles.

Donc Logan, t'aimes pas que je te dise d'aller te faire mettre avec ton accusation ? Dommage pour toi mais t'auras pas d'excuses de ma part, c'était mérité vu que ça sortait de nulle part. Again, la prochain fois, garde ce genre de commentaires pour toi.
Mais please, venir pleurer en mode je t'ai insulté... T'avais juste besoin d'être remis à ta place, je n'ai insulté ni ta personne ni ta famille donc stop le chouinage.

Et pour que ce soit bien clair désormais, j'en ai marre d'être l'un des seuls à me bouger le cul quasi quotidiennement pour ce forum à essayer de le faire vivre, et que derrière on me sorte des idioties pareilles, à me provoquer juste pour le plaisir de le faire. J'en ai parlé à Dun', et je pense qu'on est d'accord sur le fait qu'on laisse un peu trop couler ce genre de comportements (heureusement rares à l'échelle du forum).
Si il faut supprimer vos messages pour vous faire comprendre que vous allez trop loin, je le ferais, à vous de savoir où se trouve la ligne à ne pas franchir, la remise en question c'est pas juste bibi, désolé de briser vos fantasmes, c'est pas comme si je supprimais des messages chaque mois, loin de là. Vous êtes des exceptions, je n'ai jamais eu à modérer la majorité des membres du forum (un exemple parmi tant d'autres étant Mark, qui vous a bien dit de ne pas renchérir car il sait à quel point c'est pénible d'organiser une CDM et d'avoir ce genre de commentaires derrière, comme si on se faisait chier pour rien).

Sur ce, je pense qu'on peut clore le sujet. Ça ne sert pas à grand chose de continuer là-dessus, mais venez pas faire les étonnés si vous venez me chercher une prochaine fois.
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Ma vache et moi - 6,5/10

Messagepar Alegas » Dim 27 Juin 2021, 14:35

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Go West (Ma vache et moi) de Buster Keaton
(1925)


Voilà un Buster Keaton assez particulier puisqu’on a l’impression de le voir tenter de faire une fiction plus classique comme pouvait le faire Chaplin : ici ce n’est pas tant les gags qui sont au centre du récit, mais plutôt la relation d’un personnage avec un autre. Évidemment, Keaton oblige, on a quand même notre lot de gags, mais contrairement à la plupart de ses autres films, mais ce sont plutôt des ressorts comiques au service de l’histoire plutôt que le contraire, en témoigne tout le début qui va amener Keaton au Far West, lui qui recherche non pas l’aventure, mais plutôt un boulot tranquille. Mais très vite, c’est la relation que Keaton va développer avec une vache qui le suit partout qui s’avère être le point central du métrage, ça fait un peu La vache et le prisonnier avant l’heure, mais en réussi :mrgreen: . J’irais clairement pas survendre le film, c’est pas le plus réussi de Keaton loin de là, mais il y a quand même quelque chose qui se dégage de ce parti pris intéressant pour l’acteur, surtout que ça n’empêche pas le film d’avoir un rythme efficace. Le seul gros défaut que je lui trouve, c’est de manquer de grands moments audacieux comme Keaton sait les faire, à part peut-être la scène des tonneaux au début et tout le climax final à base de poursuite de bétail en milieu urbain, ça manque de moments forts pour être réellement marquant. Bref, un Keaton sympathique, mais ça n’a ni les prouesses formelles d’un Sherlock Jr. ni les gags et le rythme parfait de The General.


6,5/10
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À la recherche de Bobby Fischer - 5/10

Messagepar Alegas » Lun 28 Juin 2021, 11:36

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Searching for Bobby Fischer (À la recherche de Bobby Fischer) de Steven Zaillian
(1993)


Jusqu’à récemment, j'ignorais que Zaillian, en plus d’être un scénariste, avait aussi officié à trois reprises en tant que réalisateur. Ce Searching for Bobby Fischer est donc son premier long-métrage, qui m’attirait beaucoup de par son sujet, à savoir l’histoire d’un gamin qui s’avère doué pour les échecs, mais malheureusement ça donne lieu à un drame intimiste assez moyen au final. Pour le coup, je peux même pas dire que c’est dû au défaut habituel d’un premier long de scénariste, puisque Zaillian, sans se révéler être un cador de la mise en scène, emballe son film de façon assez solide, c’est juste que l’histoire peine à passionner, notamment à cause du fait que le coeur du récit met très longtemps avant de pointer le bout de son nez.

Parce qu’au final, les échecs sont plus traités comme une toile de fond qu’autre chose, et c’est plus la relation père/fils qui va devenir le coeur émotionnel du film, mais du coup à mon sens ça crée un entre-deux pas génial : quand ça veut être un film sur les échecs ça n’a pas la rigueur nécessaire pour l’être, et quand ça veut faire pleurer dans les chaumières ça ne réussit pas car tout ce qui a été fait avant ne sert pas ce but. Il en résulte un film dont je retiens surtout le casting (le gamin formidable, Joe Mantegna très bon en père qui ne voit pas ce qui est bon pour son fils, Joan Allen en mère attendrissante, Ben Kingsley en maître d’échecs rigoureux, et il y a même Laurence Fishburne et William H. macy dans des plus petits rôles), la photo de Conrad L. Hall et la dernière demi-heure qui révèle ce que le film aurait pu être. Le score de James Horner ne m’a pas frappé, j’ai l’impression que c’est du boulot assez mineur de sa part. Pas certain que je me fasse les deux autres films de Zaillian du coup, malgré les castings qui donnent carrément envie.


5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Jed_Trigado » Lun 28 Juin 2021, 12:07

Les Fous du Roi est vraiment raté, par contre A Civil Action c'est un excellent film de prétoire, assez original pour le coup. :super:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Lun 28 Juin 2021, 13:42

Ah bah why not alors, j'aime bien les films de procès, ça devrait le faire.
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Sound of metal - 7,5/10

Messagepar Alegas » Lun 28 Juin 2021, 17:07

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Sound of Metal de Darius Marder
(2020)


Des films nommés aux Oscars ces derniers mois, Sound of Metal est probablement celui à la proposition la plus intéressante, ou au moins la plus intrigante : un batteur de hard-metal, ancien drogué, découvre du jour au lendemain qu’il est sur le point de perdre son audition, et va devoir faire face à ce changement inattendu qui va remettre en question toute sa façon de vivre. Mais c’est clairement le point de vue adopté qui rend la proposition encore plus intéressante : ici il n’est pas question de misérabilisme, ou de tomber dans le film sur le handicap comme Hollywood a pu en faire un cliché absolu, ici on est dans l’expérience immersive totale, notamment côté sonore où on va, sur une grande partie du métrage, entendre exactement ce que le héros entend. Acouphènes plus ou moins puissants, distorsion des sons, basses ressenties à travers le toucher, silence total, autant d’éléments qui permettent d’être au plus près du personnage et de comprendre son désarroi face à un événement qui le prive de musique et de communication facile avec ceux qui l’entourent. C’est clairement pas un film qui se repose sur son script, qui est finalement assez sommaire en termes de péripéties, en revanche c’est un film qui se laisse porter par ses personnages (le chemin intérieur du héros est finalement le coeur du métrage), l’ambiance (on pense beaucoup à Derek Cianfrance qui est ici producteur et scénariste) et les interprétations.

Je n’étais pas convaincu par Riz Ahmed jusqu’ici, mais là force est de constater qu’il en impose. Idem pour les seconds rôles : Olivia Cooke est très bien et j’adore l’acteur qui joue Joe. J’aime beaucoup aussi la façon dont le film aborde les solutions face à un handicap aussi majeur que celui-là, sans tomber dans la morale à deux balles ça arrive à livrer un beau propos sur les choix qui s’offrent à nous, sur les conséquences et sur le fait de toujours avancer sans regarder en arrière. La love-story suit aussi le même schéma, elle est présente juste ce qu’il faut et se conclut de la meilleure façon possible, ça ne cède pas à la facilité et ça reste en accord avec ce que raconte le métrage. Un film très intéressant donc à mi-chemin entre l’expérience sonore (à mater dans de bonnes conditions, le film sur les enceintes d'un laptop ne rendra clairement pas justice au travail de montage) et le drame humain très brut dans son approche, un beau morceau de cinéma qui risque de rester dans mon top de 2021.


7,5/10
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Ninja Scroll - 6,5/10

Messagepar Alegas » Mer 30 Juin 2021, 10:28

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Jūbei ninpūchō (Ninja Scroll) de Yoshiaki Kawajiri
(1993)


J’irais clairement pas dans des notes aussi hautes que d’autres sur ce forum, mais cet animé était quand même bien sympa dans son genre. Le gros défaut que je trouve au film, c’est sa durée : une heure et demie, c’est parfait pour avoir un rythme qui ne faiblit jamais, mais c’est peu pour développer l’univers et les personnages comme ils le mériteraient. Du coup, l’histoire fait un peu prétexte, ça pourrait être le script d’un jeu vidéo lambda que ça ne choquerait pas, d’autant qu’on retrouve l’idée d’ennemis bien distincts à battre pour arriver jusqu’au boss final. Les ennemis ne sont en plus pas ce qu’il y a de plus travaillé, ça se résume à un méchant très méchant qui veut prendre le pouvoir, et des sbires qui ont soif de sang. Bref, c’est clairement pas de ce côté que le film gagne des points, et si les personnages et l’animation n’étaient pas aussi réussis, ça serait sûrement assez pénible à suivre. Car pour le coup, que ce soit le héros en quête de vengeance, la femme ninja ou le vieux moine, les protagonistes et les relations entre eux fonctionnent bien, et c’est vraiment ça qui va faire décoller le film, jusqu’à aboutir sur une love-story bien écrite qui donne un peu une idée de la qualité d’écriture que le film aurait pu atteindre dans sa totalité.

Mais c’est davantage du côté de l’action que le film balance la sauce : le fait d’avoir des ennemis qui ont chacun leurs caractéristiques de combat font que les fights sont très variés, c’est bien sanglant, et finalement le seul reproche que j’aurais de ce côté là est que certains des ennemis sont mis à terre un peu trop facilement et qu’on n’utilise pas assez leur potentiel. Côté animation, j’étais un peu réservé sur le character design qui est clairement pas ce qu’il y a de plus beau, mais ça colle avec l’ambiance et l’animation. On sent quand même bien les probables contraintes de budget : on aurait envie d’en voir plus sur cet univers, et au final on voit le strict minimum pour que l’histoire fonctionne. Bref, c’était cool, mais j’aurais quand même du mal à ranger le film dans le top de ce que l’animation japonaise a pu produire.


6,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Jeu 01 Juil 2021, 11:28

BILAN JUIN 2021


Films vus :

210 : The Wicker Man, Robin Hardy, 1973, Ciné VOST : 6,5/10
211 : Electroma, Thomas Bangalter & Guy-Manuel De Homem-Christo, 2006, TV VO : 5,5/10
212 : Offret, Andreï Tarkovski, 1986, DVD VOST : 2/10
213 : Love and monsters, Michael Matthews, 2020, TV VOST : 5,5/10
124 : Stereo (Tile 3B of a CAEE Educational Mosaic), David Cronenberg, 1969, DVD VOST : 1,5/10
215 : Raya and the last dragon, Don Hall & Carlos López Estrada, 2021, TV VO : 6,5/10
216 : The adventures of Tintin, Steven Spielberg, 2011, Blu-Ray VOST : 8/10
217 : Crimes of the future, David Cronenberg, 1970, DVD VOST : 0,5/10
218 : Petite maman, Céline Sciamma, 2021, Ciné VF : 5,5/10
219 : The Conjuring, James Wan, 2013, Blu-Ray VOST : 7/10
220 : The Haunting, Robert Wise, 1963, DVD VOST : 6/10
221 : Le crime de monsieur Lange, Jean Renoir, 1936, Ciné VF : 6,5/10
222 : Nomadland, Chloé Zhao, 2020, Ciné VOST : 6,5/10
223 : Scarecrow, Jerry Schatzberg, 1973, Ciné VOST : 5,5/10
224 : I'm not there, Todd Haynes, 2007, DVD VOST : 7/10
225 : Night of the living dead, George A. Romero, 1968, Ciné VOST : 7,5/10
226 : Dawn of the dead, George A. Romero, 1978, Ciné VOST : 8/10
227 : Quai d'Orsay, Bertrand Tavernier, 2013, DVD VF : 7/10
228 : The paleface, Buster Keaton & Edward F. Cline, 1922, DVD VO : 5,5/10
229 : Go West, Buster Keaton, 1925, DVD VO : 6,5/10
230 : Searching for Bobby Fischer, Steven Zaillian, 1993, TV VOST : 5/10
231 : Sound of Metal, Darius Marder, 2020, Ciné VOST : 7,5/10
232 : Humorous phases of funny faces, James Stuart Blackton, 1906, TV VO : 5,5/10
233 : Fantasmagorie, Émile Cohl, 1908, TV VO : 7/10
234 : Gertie the dinosaur, Winsor McCay, 1914, TV VO : 6,5/10
235 : Out of the inkwell : The tantalizing fly, Max Fleischer, 1919, TV VO : 7/10
236 : La Roue, Abel Gance, 1923, Truc VF : 7/10
237 : Jūbei ninpūchō, Yoshiaki Kawajiri, 1993, Truc VOST : 6,5/10
238 : Dr. Strangelove or : How I learned to stop worrying and love the Bomb, Stanley Kubrick, 1964, Blu-Ray VOST : 8/10
239 : Let him go, Thomas Bezucha, 2020, Ciné VOST : 7/10
240 : Le récif de corail, Maurice Gleize, 1939, TV VF : 4/10
241 : La Nuée, Just Philippot, 2021, Ciné VF : 6/10
242 : Luca, Enrico Casarosa, 2021, TV VOST : 7/10
243 : Roma, Alfonso Cuarón, 2018, Ciné VOST : 7,5/10
244 : Everybody's fine, Kirk Jones, 2009, TV VOST : 5/10
245 : Danton, Andrzej Wajda, 1982, DVD VF : 6,5/10
246 : The bad and the beautiful, Vincente Minnelli, 1952, Ciné VOST : 7,5/10
247 : Demolition Man, Marco Brambilla, 1993, TV VOST : 5,5/10
248 : Hulk, Ang Lee, 2003, TV VOST : 4/10
249 : Army of the dead, Zack Snyder, 2021, TV VOST : 4,5/10
250 : La ragazza con la valigia, Valerio Zurlini, 1961, Ciné VOST : 6/10
251 : Battling Butler, Buster Keaton, 1926, DVD VO : 5,5/10
252 : Cops, Buster Keaton & Edward F. Cline, 1922, DVD VO : 6,5/10
253 : Day of the dead, George A. Romero, 1985, Ciné VOST : 8/10
254 : Minari, Lee Isaac Chung, 2021, Ciné VOST : 8/10


Découverte du mois :

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Autres découvertes marquantes :

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Roue (La) - 7,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 01 Juil 2021, 12:32

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La Roue de Abel Gance
(1923)


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Déjà, impossible de ne pas parler du film sans évoquer tout d’abord sa durée, vu que c’est probablement l’aspect qui sera le plus gros frein à quiconque souhaite découvrir La Roue. Oui, ça dure plus de sept heures, ce qui en fait probablement à l’heure actuelle le film le plus long que j’ai vu de ma vie, mais comme J’accuse du même Gance c’est découpé en périodes, et du coup ça peut clairement se regarder comme quatre films d’un peu moins de deux heures chacun. Est-ce que le film justifie sa durée impressionnante ? J’ai envie de dire oui, car quand bien même le métrage accuse de quelques moments longuets, on sent l’envie de Gance de faire l’équivalent d’un grand roman de Hugo ou Zola sur pellicule : l’histoire a beau être simple en apparence (une tragédie familiale entre un père, son fils et sa fille adoptive), c’est davantage l’ampleur que Gance donne à l’ensemble qui va faire la différence, que ce soit via un contexte (les cheminots français du début du 20ème siècle) ou par la démesure scénaristique (beaucoup de rebondissements, et une histoire qui s’étend sur plusieurs dizaines d’années).

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On est donc ici dans la pure tragédie, comme l’était déjà pas mal J’accuse, et Gance arrive à rendre assez passionnant une histoire pourtant pas super attirante sur le papier (en tout cas pas pour sept heures) : un conducteur de locomotive adopte une petite fille trouvée après le déraillement d’un train, mais se voit tiraillé des années plus tard par le fait qu’il tombe amoureux de sa fille adoptive, alors que son fils est lui aussi tombé sous le charme de la demoiselle (les deux ignorant complètement qu’elle n’est pas du même sang qu’eux). Un pitch qui va découler sur moults rebondissements, trahisons, déchéances, et qui va même occasionner la mort à quelques reprises, bref ça se veut être une tragédie avec un grand T (avec ce que ça apporte de lourdeurs, genre la symbolique de la Roue qu’on nous balance sans cesse) et le moins qu’on puisse dire c’est que ça arrive à s’en donner les moyens.

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J’accuse témoignait déjà d’un sens de l’ampleur assez grandiose de la part d’Abel Gance, et là, il passe un cran au-dessus avec un film qui donne tout simplement une grosse fessée à la quasi-totalité de ce qui existait au cinéma à l’époque. Comme J’accuse, on a l’impression de voir du Griffith, mais sans la morale à deux balles, le manichéisme, les cartons explicatifs, et le côté plan-plan dès que ça tourne en intérieur. Le montage est impressionnant, ça fourmille de plans avec de vraies idées de cinéma dedans, où on trafique la pellicule dès que possible pour créer du sens, les fondus enchaînés sont d’une maîtrise incroyable pour l’époque, bref Gance prouve avec ce film qu’il était tout simplement l’un des réalisateurs les plus talentueux du muet, capable de raconter son histoire avec une ingéniosité de chaque instants.

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Le film ne manque pas de moments bien marquants : le déraillement lors du prologue, le crash de la locomotive quand Sisif perd la raison, le troisième acte avec la tragédie qui va le clôturer, le final avec la fille et le père qui vont réapprendre à vivre ensemble, autant de passages qui puent le cinéma à chaque image. Les différents cuts plus courts du film doivent probablement couper des éléments plus secondaires pour ne garder que l’essentiel, mais je pense que ce serait comme lire des versions courtes de Germinal ou Les Misérables : on perdrait sûrement beaucoup au passage, notamment l’identité même de l'œuvre. Un très gros morceau de cinéma donc, pas facile à appréhender et forcément inégal d’une demi-heure à l’autre, mais ça reste clairement un film à voir pour n’importe quel cinéphile digne de ce nom.

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7,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Val » Jeu 01 Juil 2021, 13:26

:super:
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Docteur Folamour - 8/10

Messagepar Alegas » Ven 02 Juil 2021, 17:10

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Dr. Strangelove or : How I learned to stop worrying and love the Bomb (Docteur Folamour) de Stanley Kubrick
(1964)


On a souvent tendance à l’oublier, ou à ne pas y penser en premier, quand il s’agit de citer les plus grandes réussites de Kubrick, et pourtant il faut bien dire que la seule réelle incursion complète du cinéaste dans la comédie était clairement d’un beau niveau. En pleine Guerre Froide, Kubrick envisage le temps d’un film la possibilité d’une catastrophe pouvant mener au désastre nucléaire mondial : un haut-gradé américain, persuadé que l’humanité doit purifier ses fluides corporels, décide de lancer l’ordre d’une attaque sur l’URSS, et fait tout pour que les avions ne puissent être rappelés. Un sujet glaçant pourtant traité à travers le prisme de l’absurde et de l’humour noir : dans ce film, tout le monde est incompétent, ou ridicule, ou les deux. Tout le monde en prend pour son grade, que ce soit les officiers, les simples soldats ou les politiques, et pourtant malgré la grossièreté des situations qui sont particulièrement exagérées (le cowboy sur la bombe, image devenue depuis ultra-célèbre), on ne peut s’empêcher de penser que la réalité pourrait aussi ressembler un peu à ça sur certains aspects (le militaire qui propose d’y aller à fond en estimant que les pertes civiles seront acceptables, le soldat qui se méfie de l’officier anglais qui possède les codes d’annulation, la discussion présidentielle où chacun veut s’assurer que l’autre l’a à la bonne, la Doomsday Machine, etc…).

Si on ajoute à cela un humour qui se propage autant dans les dialogues (“Gentlemen, you can't fight in here ! This is the War Room !” :eheh: ) que dans le cadre (les soldats américains qui combattent entre eux alors qu’un panneau indique que la paix est leur profession :mrgreen: ), Dr. Strangelove s’impose comme une comédie particulièrement réussie et qui, malgré son contexte daté, arrive toujours à résonner aujourd’hui. Formellement, c’est l’un des films les plus sobres de Kubrick, où son talent va surtout se déployer dans des choix de traitement, de décors (la War Room :love: ) ou de direction d’acteurs. Peter Sellers vole le show avec son quadruple rôle particulièrement jouissif (j’adore le fait que Strangelove soit un personnage très en retrait et dont l’importance est énigmatique considérant le fait qu’il possède le rôle-titre), mais j’adore aussi Sterling Hayden et son sérieux à toute épreuve alors qu’il ne raconte que des idioties complotistes, ainsi que George C. Scott dont les mimiques sont tout simplement impayables :eheh: . Et puis paye ton final complètement dingue, c’est d’une froideur absolue, mais joué avec une chanson qui en dit long, si je devais faire un top de mes fins préférées au cinéma, celle-ci serait forcément dans le lot. Un excellent Kubrick, doublé d’une des meilleures satires anti-guerre jamais réalisées.


8/10
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Luca - 7/10

Messagepar Alegas » Sam 03 Juil 2021, 09:50

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Luca de Enrico Casarosa
(2021)


J’ai eu le même effet avec ce film que ce que j’avais pu avoir sur The good dinosaur à l’époque : le film ne me tentait absolument pas avec sa promo qui vendait quelque chose qui ressemblait plus à du Dreamworks pas très inspiré qu’à du Pixar, et au final ça se révèle être une bien jolie surprise. J’ai l’impression d’ailleurs que la direction artistique avec The good dinosaur est plus ou moins du même ordre : on est ici dans la rencontre entre une DA très cartoon en ce qui concerne les personnages, et des environnements qui vont jouer sur quelque chose de bien plus porté vers le photo-réalisme, et ça marche super bien alors que sur le papier c’est vraiment casse-gueule. Pour du Pixar, ça ressemble à un petit projet lancé de façon assez personnelle (le réalisateur s’inspire de sa propre enfance, notamment de ses vacances sur la côte italienne), et qui finit par devenir une bouffée d’air frais au milieu des plus gros films du studio. Ici, ça ne cherche clairement pas une ampleur scénaristique quelconque, pas de grande aventure ni même de réflexion sur la vie ou l’existence, ici on est simplement dans un petit conte sur l’enfance, l’amitié, la confiance et le plaisir simple que peuvent procurer les petites choses de la vie.

Ça fait du bien de revoir Pixar revenir à une histoire de ce style, qui repose entièrement sur les personnages. Tout n’est pas complètement réussi, entre la DA pas très convaincante dès qu’on va sous l’eau ou le bad-guy qui fait un peu artificiel, mais au final ça n’empêche pas le film de fonctionner, et il arrive même à atteindre quelques jolis pics d’émotion sur son dernier quart. Techniquement, dommage que le film ait été contraint à une sortie exclusive à Disney+ car visuellement c’est une grosse claque, notamment dans la représentation de l’Italie où on sent le souci du détail, jusque dans les affiches de films dans les rues ou dans la façon dont la lumière agit sur les éléments. Au final, même si ça reste mineur pour du Pixar, c’est typiquement le genre de projet qui manque à ce studio pour lui permettre de garder un peu de variété dans ce qu’il produit et de faire émerger de nouveaux talents (je suis très curieux de ce que va faire le réalisateur par la suite).


7/10
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Dernier round (Le) - 5,5/10

Messagepar Alegas » Dim 04 Juil 2021, 13:41

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Battling Butler (Le dernier round) de Buster Keaton
(1926)


Assez déçu par ce Keaton que je trouve particulièrement mineur. La même année, l’acteur/réalisateur sortait ce qui allait être à mon sens son meilleur film, à savoir The General, mais là on ne retrouve pas vraiment la même étincelle de génie, même si c’est loin d’être un mauvais film pour autant. Déjà, le gros problème à mon sens, c’est que le meilleur du film se trouve dans sa première demi-heure, où l’on suit Keaton en fils de riche habitué à la cuillère d’argent dans la bouche, et dont les parents le force à prendre l’air en passant quelques jours à faire de la chasse et de la pêche. Pour le coup, ce début de film fonctionne très bien, et même si c’est loin d’être la foire aux cascades pour Keaton il faut avouer que ça possède son lot de scènes bien marrantes. Ensuite, une love-story prend de plus en plus d’importance, et bien que cela ne soit pas gênant en soi, ça amène finalement la partie la moins réussie du métrage, à savoir toute celle tournant autour du monde de la boxe. A partir de là, et même si le film reste distrayant à suivre, on sent que Keaton tourne en rond avec son concept de mec tout fin qui doit faire croire qu’il est un champion du ring. Ça s’essoufle vite, et surtout j’ai l’impression que ça perd de vue l’histoire que ça essayait de raconter jusqu’ici, pour au final aboutir sur une conclusion qui donne une impression de tout ça pour ça. Un film qui me fait le même effet que Steamboat Bill Jr. : à part quelques segments où le comique fonctionne, c’est très loin de rivaliser avec les meilleurs films de l’acteur.


5,5/10
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Danton - 6,5/10

Messagepar Alegas » Lun 05 Juil 2021, 15:58

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Danton de Andrzej Wajda
(1982)


Pas mal du tout ce film à la note d’intention particulière, qui fut à la base une commande de du gouvernement français de l’époque, et que le réalisateur a transformé petit à petit en une grosse critique des régimes totalitaires des pays de l’Est. Autant dire que ça ne dresse pas un portrait glorieux de la Révolution Française, bien au contraire : dès le début, la Terreur est bien représentée à l’écran, ça pue la mort, la guillotine est filmée comme un dieu qu’il ne faut pas fâcher, personne n’ose contredire le système mis en place, on fait apprendre par coeur à un gamin les articles des Droits de l’Homme et se fait taper sur les doigts si il se trompe. En quelques plans, Wajda donne le ton de son film, pas question de glorifier ce qui a pu se passer en 1789, on ne montre que les conséquences négatives sur un pays qui se cherche encore dans la douleur et l’incertitude. Avec une telle intention, autant dire que traiter les derniers jours de Danton est un matériau de choix : en deux heures il est question d’idéaux qui mènent à des impasses, de conflits d’intérêt qui apportent la mort, d’un système juridique corrompu, d’une force martiale semant la crainte, puis d’exécutions sommaires faisant du tort aux principes que ces dernières sont censées défendre.

Le film a beau avoir ses défauts, notamment un rythme inégal, une reconstitution qui manque parfois de budget, ou encore un mélange des nationalités au sein du casting qui fait que la moitié de la distribution est doublée, Danton fascine tout de même pas mal. C’est typiquement le genre de film qui manque sérieusement à la production française depuis des années : un film qui utilise la richesse historique du pays, et qui l’adapte de façon personnelle, sans chercher à faire un cours d’histoire didactique sans point de vue. Formellement, je retiens surtout la volonté de faire un film qui souligne la crasse de l’époque, on sent la sueur, la boue, le sang, on sentirait presque la puanteur qui sort de quasiment chaque plan. Et puis paye tes dernières minutes bien classes : une exécution par guillotine n’a jamais paru aussi réaliste que dans ce film. Depardieu en impose en Danton, bien évidemment, mais à mon sens celui qui vole le film est bien Pszoniak dans le rôle de Robespierre, bien aidé par une écriture vraiment intéressante pour un tel personnage (j’adore la fin où il se considère comme condamné, sentant la fin approcher). Un film pas toujours très facile d’accès, mais ça s’impose aisément parmi les meilleures reconstitutions de la période.


6,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar lvri » Lun 05 Juil 2021, 16:58

J'ai toujours voulu voir ce film, mais je repousse à chaque fois par crainte d'un truc lourdingue... Visiblement, ce n'est pas le cas. Dispo sur une plateforme ou vu par d'autres biais ?
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