Running on empty (À bout de course) de Sidney Lumet
(1988)
(1988)
Voilà un Lumet assez peu cité quand il s’agit de parler de ses réussites, et c’est bien dommage car ça fait du bien de le voir hors de sa zone de confort. On est ici dans un pur drame familial avec un pitch assez étonnant : une famille en cavale, pourchassée depuis des années par le FBI à cause d’un attentat commis par les deux parents, et dont les deux enfants n’ont jamais connu une vie normale, passant d’école en école, de maison en maison, sans jamais se poser plus de quelques mois. Le contexte est assez vite posé dès le début du métrage avec un nouveau départ pour la famille, et l’élément déclencheur va être évidemment le fait que l’aîné des enfants arrive à l’âge où il peut choisir sa propre voie, ce qui va remettre en question tout le train de vie que connaît la famille depuis des années. Le récit va suivre le point de vue de l’adolescent qui va découvrir dans sa nouvelle école un premier amour ainsi que la possibilité d’un bel avenir professionnel dans le monde de la musique, tout en l’opposant avec sa famille qui cherche à maintenir un quotidien où tout peut être abandonné d’une minute à l’autre pour recommencer sa vie.
Cela donne un beau portrait d’adolescent, auquel River Phoenix donne juste ce qu’il faut d’épaisseur et de fragilité, doublé d’un éveil à ce que la vie peut accorder, mais aussi toute une réflexion sur l’héritage des parents qui ont des répercussions sur leurs enfants, qui aboutit sur une dernière demi-heure très chargée en émotion (la rencontre entre la mère et le grand-père c’est très fort, et je ne parle même pas de la toute dernière scène ). Comme souvent chez Lumet, le rythme est assez lent, et ça se ressent pas mal en milieu de film où on a envie que ça s’accélère un peu, mais au moins le développement des personnages y gagne, et ça donne lieu à un paquet de scènes familiales qui fonctionnent réellement, on ressent l’intimité de cette famille (l’anniversaire, le père bourré, etc…). Les deux acteurs qui jouent les parents sont très bons alors qu’ils sont loin d’être connus (Hirsch a eu quelques rôles, mais pas une grosse carrière), Lumet savait dénicher les bons comédiens. Formellement, c’est du Lumet très sage, où tout est très fonctionnel, il n’y a pas de plans qui ressortent par rapport aux autres, tout est fait pour que ce soit réaliste et que ça s’efface derrière l’histoire. Un très beau drame intimiste qui prouve encore une fois que Lumet savait très bien s’adapter à des genres différents.
Cela donne un beau portrait d’adolescent, auquel River Phoenix donne juste ce qu’il faut d’épaisseur et de fragilité, doublé d’un éveil à ce que la vie peut accorder, mais aussi toute une réflexion sur l’héritage des parents qui ont des répercussions sur leurs enfants, qui aboutit sur une dernière demi-heure très chargée en émotion (la rencontre entre la mère et le grand-père c’est très fort, et je ne parle même pas de la toute dernière scène ). Comme souvent chez Lumet, le rythme est assez lent, et ça se ressent pas mal en milieu de film où on a envie que ça s’accélère un peu, mais au moins le développement des personnages y gagne, et ça donne lieu à un paquet de scènes familiales qui fonctionnent réellement, on ressent l’intimité de cette famille (l’anniversaire, le père bourré, etc…). Les deux acteurs qui jouent les parents sont très bons alors qu’ils sont loin d’être connus (Hirsch a eu quelques rôles, mais pas une grosse carrière), Lumet savait dénicher les bons comédiens. Formellement, c’est du Lumet très sage, où tout est très fonctionnel, il n’y a pas de plans qui ressortent par rapport aux autres, tout est fait pour que ce soit réaliste et que ça s’efface derrière l’histoire. Un très beau drame intimiste qui prouve encore une fois que Lumet savait très bien s’adapter à des genres différents.
7,5/10