[Alegas] Mes Critiques en 2021

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mark Chopper » Sam 22 Mai 2021, 22:42

T'as trop pris le soleil sur ta terrasse :chut:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar lvri » Dim 23 Mai 2021, 08:59

Non mais sérieusement, autant sur la première image je n'aurais jamais dit qu'il y avait ressemblance, autant sur la deuxième, le doute est permis.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Dim 23 Mai 2021, 09:13

Peut-être parce que la deuxième c'est vraiment Chabat. :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mark Chopper » Dim 23 Mai 2021, 09:26

:eheh:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar lvri » Dim 23 Mai 2021, 09:56

Oh merde.... :eheh:
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Lola (1961) - 6,5/10

Messagepar Alegas » Dim 23 Mai 2021, 16:43

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Lola de Jacques Demy
(1961)


En temps normal, le combo Demy + Nouvelle Vague aurait dû me faire fuir, mais j’avais envie de voir ce que donnait un film du réalisateur sans ses concepts musicaux habituels. Premier long-métrage de Demy donc, qui a été fait sous le signe des restrictions, car à la base Demy voulait un grand film musical en couleurs, probablement à l’image de ce qu’il fera plus tard avec Les demoiselles de Rochefort, et vu que le budget vient à manquer il est contraint de tourner son histoire en noir et blanc, un peu à l’arrache dans les rues, et avec une seule scène qui vient rappeler que le film aurait dû avoir des passages chantés. Des coupes qui vont obliger Demy à se recentrer sur son histoire, qui annonce pas mal ses œuvres suivantes : on est ici en plein dans une histoire chorale où plusieurs personnages liés les uns aux autres de façon différente vont connaître les joies puis les déceptions de l’amour.

Curieusement, quand on regarde le film, on se demande ce qu’aurait apporté le côté musical tant il ne paraît pas nécessaire (la seule scène restante fait même très gratuite lorsqu’elle arrive), mais déjà quasiment tout le cinéma de Demy est là, des personnages naïfs jusqu’à la façon de traiter l’amour comme un drame par lequel on doit forcément passer. Le gros point fort du film me concernant vient dans le lieu de tournage : Demy, comme beaucoup de réalisateurs, pour leur premier film, décide de poser sa caméra dans sa ville natale, à savoir Nantes, l’occasion donc de mettre en avant une ville décidément pas assez exploitée dans le cinéma français. Du coup, quel plaisir que de voir dans un film le quai de la Fosse, le fameux passage Pommeraye, la place Royale, la rue du Calvaire, le théâtre Graslin ou encore le cinéma Katorza :love: , des lieux qui sont en plus restés à peu près identiques depuis, bref un gros plaisir pour quelqu’un comme moi qui a passé plusieurs années là-bas. Si je devais chipoter, je dirais juste que, à l’exception du passage Pommeraye qui se révèle être un fabuleux décor de cinéma, Demy ne donne pas assez de présence aux lieux qu’il filme, Nantes ne ressort pas comme un personnage à part entière, ce qui est dommage vu le potentiel, mais c’est quelque chose que je peux clairement excuser sur un premier long-métrage.

En revanche, le film perd clairement des points du côté de l’histoire, qui donne souvent l’impression de voir un moyen-métrage étiré plus que de raison, et ça donne un récit assez inégal avec ses hauts (la storyline de la gamine et du marin) et ses bas (tout le délire sur le coiffeur louche et le voyage qu’il propose au héros). Niveau mise en scène, c’est de la Nouvelle Vague donc beaucoup de caméra à l’épaule et beaucoup de plans filmés directement dans les rues, mais il faut quand même noter que c’est un peu plus soigné visuellement qu’un Godard de la même époque (les travellings dans le passage Pommeraye). Enfin, côté casting Demy a jamais été à mes yeux un grand directeur d’acteurs et il le prouve à nouveau ici, c’est pas catastrophique mais c’est clairement pas bon non plus. Un premier film inégal, mais qui arrive néanmoins à me séduire par le fait qu’il me permette de voir le Nantes des années 60. Le même film dans une ville différente aurait sûrement perdu un point.


6,5/10
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Ombre d'un doute (L') - 6/10

Messagepar Alegas » Lun 24 Mai 2021, 11:19

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Shadow of a doubt (L'ombre d'un doute) de Alfred Hitchcock
(1943)


De tous les nombreux films que Hitchcock a réalisé au cours de sa carrière, Shadow of a doubt était celui qu’il préférait. Et si cela peut se comprendre vu ce que le film raconte, j’avoue être un peu surpris de cette préférence, tant c’est clairement pas parmi ce que j’ai pu voir de mieux du réalisateur. Pour son troisième film à Hollywood, Hitchcock se dirige vers un film assez surprenant de sa part : ici il n’est jamais question de tension, ni même du fameux doute présent dans le titre. Dès le début du métrage, on montre bien que le personnage d’oncle Charlie, joué par Cotten, est extrêmement louche, autant dans ses paroles que dans ses gestes, et finalement la seule question que le spectateur peut se poser est ce dont il est coupable, car sinon sa culpabilité en elle-même est assez évidente. Le choix est assez surprenant d’ailleurs : ça aurait pu donner quelque chose de plus efficace à mon sens d’être complètement dans la position du personnage de Teresa Wright qui doute jusqu'au bout, car là quand Cotten débarque on a du mal à y voir cet oncle adoré par la famille, juste un mec louche dont il faut percer le secret. De plus, Hitchcock semble avoir du mal à lancer les doutes de la jeune fille envers son oncle, et tout le délire surnaturel suggéré, à coup de télépathie ou de morceau de journal aperçu directement alors qu’il est caché dans une poche de veste, donne une impression plus maladroite qu’autre chose.

Heureusement, le film se rattrape par la suite lorsque l’investigation de la jeune femme prend de la vitesse, et ça donne même lieu à quelques séquences bien sympa, notamment la séquence de la librairie (excellent montage pour y arriver, et j’adore la façon dont l’article apparaît à l’écran puis se conclut avec le mouvement de grue qui isole Teresa Wright :love: ). La grande force du film, c’est clairement la relation entre les deux Charlie, relation à tendance presque incestueuse d’ailleurs, comme souvent avec Hitchcock : plus que de la fascination envers son oncle, on se doute qu’il y a aussi une grande attirance (quand elle prend son bras, c’est comme si elle prenait celui de son amant), et le fait que les personnages soient traités comme deux faces d’une même pièce est vraiment intéressant. J’aime bien aussi le traitement de la morale dans ce film : l’héroïne n’agit pas dans le but de rendre la justice, d’ailleurs elle se fiche un peu des veuves assassinées, elle cherche juste à éloigner son oncle de sa famille pour être tranquille, et je suppose que ça en dit long sur ce que pensait Hitchcock de la famille modèle américaine (le coup du voisin qui cherche le meurtre parfait donne aussi le ton même si c’est traité de façon plus humoristique).

Là où le film perd des points en revanche, c’est du côté de la narration : d’un côté le film me semble trop long pour ce qu’il raconte avec plusieurs ventres mous (il aurait gagné à être écourté d’une quinzaine de minutes), mais de l’autre j’ai trouvé des moments très précipités, à l’image de toute la storyline de flic qui va tomber amoureux de Teresa Wright, relation qui ne marche pas du tout et qui semble exister juste pour donner les bonnes informations à l’héroïne. Formellement, c’est du Hitchcock donc très solide, c’est bourré de petites idées qui marchent bien (le chaos familial au début avec les enfants qui n’arrêtent pas de parler et les parents qui ne peuvent pas en placer une), de symboliques subtiles (le train qui amène l’oncle Charlie avec la fumée noire qui prend une grande partie du cadre et le gamin isolé au premier plan) et de shots élégants (il y a notamment un plan au début dans l’escalier qui mène à l’étage de la maison, où les ombres accentuées et la caméra légèrement inclinée sur le côté donne l’impression de voir de l’expressionnisme allemand :love: ), là où le film déçoit en revanche c’est du côté de la tension où c’est quasiment inexistant, à part peut-être à la fin où on a la succession des tentatives de meurtre (mais c’est loin de rivaliser avec ce que Hitchcock a fait dans d’autres films). Cotten a été bien meilleur dans d’autres films mais il a clairement une aura de séduction qui marche bien, la surprise pour moi vient plus de Teresa Wright que je trouve excellente dans le rôle. Un Hitchcock mineur à mon sens malgré plusieurs aspects originaux, notamment le fait que le duel psychologique prend le pas sur tout le reste.


6/10
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Film: Ombre d'un doute (L')
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Auteur: alinoe

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Sacrées sorcières - 5/10

Messagepar Alegas » Lun 24 Mai 2021, 14:48

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Roald Dahl's The Witches (Sacrées sorcières) de Robert Zemeckis
(2020)


C’est clairement un film à ranger parmi les œuvres mineures de Zemeckis, mais je suis quand même surpris de constater avec quelle rapidité celui-là a été traité de daube, alors que c’est juste un film très moyen. Concrètement, sur le plan de l’adaptation, le film se révèle être pas trop mal : ça possède assez d’aspects originaux pour s’éloigner du film de Roeg, tout en conservant la fidélité au récit d’origine, et même si on sent que plein d’aspects ne sont pas assez développés (on se doute que le choix de faire du gamin et de sa grand-mère des afro-américains n’est pas innocent, surtout vu certaines scènes du film) ça reste ce qu’on peut attendre d’un film de ce type, à savoir un divertissement visant principalement les enfants. Le souci, c’est qu’on a l’impression de voir un film où Zemeckis agit en tant que simple faiseur.

Ça ne l’empêche pas d’étaler son savoir-faire, que ce soit via la construction de ses cadres, ses mouvements de caméra complexes, ou la recherche perpétuelle d’emballer des séquences déjà vues de façon inédites, mais on sent que derrière le travail formel la motivation n’est pas là. Pourtant, c’est loin d’être le premier film de commande du bonhomme, mais là on sent un film désincarné, comme si Zemeckis n’avait rien à dire avec un tel sujet. C’est d’autant plus dommage que le film regroupe plusieurs talents, avec notamment Del Toro au script et Cuaron à la prod, mais très honnêtement la réunion des trois ne se ressent jamais au final. Et puis je serais curieux de connaître le budget du métrage, car pour le coup autant Zemeckis peut se révéler inégal de film en film, autant d’habitude ses effets visuels sont un élément intouchable tout le long de sa filmographie. Ici, on a l’impression de voir un film pas terminé du côté des CG. Pire encore, la comparaison avec le Roeg fait mal, et bien que je puisse comprendre d’un point de vue production la facilité qu’apporte l’utilisation de CG, ici ça n’utilise que ça, même pour un simple chat qui doit faire une action simple. De la part d’un Zemeckis qui savait, à une époque, mixer le meilleur du numérique et du pratique, c’est une sacrée déception, et ça l’est encore plus quand on sait que Del Toro souhaitait à la base faire une grande partie des scènes du film en stop-motion. Reste donc le casting qui marche bien (à l’exception d’Hathaway qui en fait définitivement trop :evil: ), la relation grand-mère/petit-fils assez touchante, et le score de Silvestri (pas exceptionnel, mais joli), pour un film, certes divertissant, mais aussi vite vu qu’oublié. Autant voir le Roeg, qui possède clairement plus de charme.


5/10
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Forme de l'eau - The Shape of Water (La) - 7/10

Messagepar Alegas » Mar 25 Mai 2021, 15:57

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The Shape of Water (La forme de l'eau - The Shape of Water) de Guillermo Del Toro
(2017)


Seconde vision et je revois le film un peu à la hausse. Forcément, à sa sortie française, alors qu’il recevait les éloges outre-Atlantique, c’était assez dur de ne pas être déçu : ce qu’on annonçait comme le plus beau film de Del Toro se révélait être une reprise de plusieurs choses qu’il avait déjà traité ailleurs, souvent en mieux, et il y avait un peu cette impression de voir un film mineur du cinéaste se faire récompenser alors que c’était plutôt il y a quelques années qu’il fallait le faire. Néanmoins, un peu comme Crimson Peak, The Shape of Water est un film qui mérite d’être revu avec les attentes mises de côté, et quand bien même ça reste à mes yeux loin des grandes réussites de son auteur, ça reste une belle histoire d’amour qui lui permet de s’ouvrir à un plus grand public.

De tous ses films, c’est celui qui est le plus typiquement américain à mon sens, notamment du côté des influences puisqu’on y cite autant la comédie musicale hollywoodienne que L’étrange créature du lagon noir, tout en puisant dans un contexte historique particulier puisque l’action du métrage se déroule alors que les Etats-Unis sont en pleine paranoia de la menace soviétique. A cela s’ajoute une touche de Jeunet que je trouve de mon côté plutôt bien dilué (Jeunet a beau crier au plagiat, pour moi c’est vraiment de l’inspiration digérée, seule la séquence de la salle de bain renvoie directement à Delicatessen), et ça donne un métrage particulièrement léger pour du Del Toro, mais tout en ayant un côté assez mature mis en avant, que ce soit du côté de la violence (qui arrive sèchement et de façon marquante, ça ne lésine pas sur l’hémoglobine, on a quand même un chat décapité et des doigts coupés en gros plan), du bad-guy (Michael Shannon qui se fait bien plaisir à jouer un salopard de premier ordre) ou encore de l’aspect sexuel (dès les premières minutes du métrage, on voit une femme se masturber dans sa baignoire, ce qui n’est pas très courant dans un film oscarisé).

Sans jamais être exceptionnel, le récit (qui est un peu un Free Willy-like :mrgreen: ) se tient très bien : l’histoire d’amour fonctionne, l’héroïne et le duo qu’elle constitue avec son voisin sont attachants, il y a un bel équilibre entre une certaine naïveté et une noirceur qui va prendre de plus en plus de place, et puis surtout c’est un film qui permet à Del Toro de se faire bien plaisir sur plusieurs séquences en termes de mise en scène et de poésie ambiante. La production design est à tomber, la photographie sublime, la musique de Desplat accompagne bien l’ensemble, et chaque acteur est pas loin de livrer le meilleur de lui-même (j’apprécie particulièrement Hawkins et Jenkins qui ont les personnages les plus travaillés du métrage), bref c’est un beau petit film de la part de Del Toro, dont le seul réel tort est d’avoir eu un battage médiatique et critique qu’un film comme Le Labyrinthe de Pan aurait bien plus mérité. Ceci dit, je reste quand même très content du succès qu’aura connu le film, et si cela permet à Del Toro de livrer des projets plus facilement par la suite, tout le monde sera gagnant.


7/10
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Music Box - 8/10

Messagepar Alegas » Mer 26 Mai 2021, 13:35

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Music Box de Costa-Gavras
(1989)


Je fais un petit écart dans ma rétro chronologique de la filmo de Costa-Gavras, en tentant ce film qui est sûrement le plus réputé de sa seconde moitié de carrière. Et pour cause : Music Box est clairement un film solide, et où on retrouve parfaitement un réalisateur en grande forme qui navigue en terrain connu. Ici, il signe ce qui semble être un film de procès tout ce qu’il y a de plus banal, où une avocate va défendre elle-même son père accusé d’avoir été un sympathisant nazi des décennies plus tôt, mais plus qu’un film de procès c’est surtout un drame familial où les certitudes de l’héroïne vont êtres mises à mal. Après une introduction qui est le seul point faible du film vu que ça met un peu de temps à démarrer, on sent vite la tournure que va avoir le récit : l’avocate est d’abord persuadée de l’innocence de son père, mais va peu à peu, au fil des témoins, commencer à douter. A partir de là, le réel sujet du métrage se met en place : dans une position pareille, où s’arrête l’obligation de l’avocat pour son client, la loyauté de la fille pour son père, faut-il voir en ce vieillard l’homme aimant qu’il a toujours été ou faut-il commencer à y voir l’homme sanguinaire décrit par d’anciennes victimes ?

Un film sur la mémoire donc, qui renvoie évidemment énormément aux procès de crimes contre l’humanité effectués durant le vingtième siècle, mais qui s’avère particulièrement prenant vu qu’on épouse toujours le point de vue de Jessica Lange, et que, comme elle, on a envie de croire jusqu’au bout en l’innocence de son père. Là où beaucoup auraient traité le sujet avec un procès mis en scène de façon spectaculaire (on commence en plus à rentrer dans la période où le cinéma américain va relancer la mode du genre), Costa-Gavras préfère opter pour une approche nettement plus posé : le procès se déroule sans coups de théâtre, sans gros rebondissements, et du coup toute la tension va venir de petites choses, des mots ou des phrases par-ci par-là qui vont laisser penser que le père n’est pas si innocent que ça, puis vient ensuite le voyage à Budapest et là le film prend une tournure nettement plus dramatique jusqu’à un face à face impressionnant. Costa-Gavras se calme en termes de mise en scène, à quelques séquences près il n’y a rien de vraiment remarquable formellement, mais par contre il y a un super montage et surtout une direction d’acteurs au top : Mueller-Stahl est dingue et prouve qu’il aurait mérité bien plus de rôles de premier plan, et Jessica Lange c’est tout simplement la meilleure prestation que j’ai pu voir de sa part, ce qui est d’autant plus surprenant que jusqu’ici c’était toujours une actrice que je trouvais bien, mais sans plus. Encore un super film de Costa-Gavras donc, mais il va maintenant falloir que j’attaque sa partie de filmo qui donne nettement moins envie.


8/10
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Grandes manœuvres (Les) - 7/10

Messagepar Alegas » Mer 26 Mai 2021, 16:02

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Les grandes manœuvres de René Clair
(1955)


Second film de René Clair après Porte des Lilas, et c’est encore une bonne pioche. Pourtant, sur le papier, ça sent le récit un peu trop cul-cul, puisqu’on y raconte l’histoire d’un militaire, une sorte de Don Juan contemporain, qui va se retrouver au centre d’un pari : il a quelques jours pour obtenir les faveurs d’une femme choisie au hasard, sans quoi il devra prendre à ses frais la grande fête qui sera organisée pour le départ de sa compagnie. Forcément, il va tomber amoureux de la femme en question, ce qui entraînera des complications. Pourtant, avec ce pitch, René Clair part dans une direction assez intéressante, car même si on a toujours des éléments qui ont été largement repris depuis dans la comédie romantique moderne (de l’humour via les seconds rôles, la femme à séduire qui va découvrir qu’on se joue d’elle, etc…), le réalisateur opte pour quelque chose d’assez dramatique au final, en opposant deux personnages solitaires chacun à leur manière, qui s’aiment d’un amour sincère, mais que les éléments extérieurs ne vont pas cesser de séparer, pour aboutir sur un final déchirant. Cela donne un film sur les faux-semblants donc, ce qui colle parfaitement au cadre dans lequel se situe le film (le prestige militaire d’un côté, la tenue qu’impose la grande bourgeoisie de l’autre), et que Clair déconstruit petit à petit pour y apporter un regard très critique. Mais c’est vraiment l’histoire d’amour qui élève le film à mon sens, puisqu’elle est traitée avec beaucoup de justesse, jamais envahissante, et surtout elle est portée par un excellent duo qui marche complètement.

Je suis difficilement objectif face à Michèle Morgan tant elle est pour moi l’incarnation d’une certaine classe au féminin :love: , à la fois belle et froide, du coup le fait de l’avoir dans le rôle de la femme à séduire est une évidence. Gérard Philippe est étonnamment bon, auparavant je le voyais surtout comme une belle gueule mais là clairement il montre qu’il a un sacré registre. Et puis le film a un sacré casting de seconds rôles : Jean Desailly (qui joue encore un mec pathétique), Dany Carrel (dont je retombe encore sous le charme avec sa bouille adorable :love: ), Brigitte Bardot avant qu’elle ne soit sous les feux des projecteurs :bluespit: , et on aperçoit vite fait Michel Piccoli et Claude Rich le temps de quelques plans. Formellement, c’est carré et élégant, dommage cependant que la couleur soit aussi pâlotte, on sent que c’était encore les débuts du procédé en France. Un beau drame romantique à la tournure étonnamment triste, à ce titre le final est vraiment parfait, et heureusement que Clair n’a pas choisi la fin alternative où Morgan se donne la mort car ça donne quelque chose de bien trop brutal pour le coup (la fin est disponible dans les bonus, c’est intéressant à regarder).


7/10
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Palm Springs - 7/10

Messagepar Alegas » Ven 28 Mai 2021, 10:33

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Palm Springs de Max Barbakow
(2020)


Jolie surprise de la part d’un film que je n’attendais absolument pas. Alors clairement, il faut pas chercher de l’originalité : c’est Un jour sans fin avec deux personnes coincées dans la boucle temporelle dans un contexte de mariage, mais la proposition a le mérite de très bien se tenir. Déjà, c’est vraiment très drôle, on sent l’apport Lonely Island et ça s’amuse énormément avec le concept tout en restant cohérent (on se dit à chaque délire effectué pour profiter de la boucle que c’est un truc qu’on pourrait potentiellement tenter si on se trouvait dans la même situation :mrgreen: ), autant la plupart des comédies m’arrachent au mieux un sourire, autant là j’ai vraiment ri de bon coeur à plusieurs reprises. Et puis ça prend une direction assez étonnante en milieu de métrage : en séparant les deux personnages et en les confrontant face aux défauts de leur vie passée, on quitte la comédie pure pour aller vers quelque chose de plus mélancolique, et on a même des réflexions finalement peu abordées avec ce concept (le coup du personnage qui veut rester dans la boucle car il n’aime pas sa vie, je n’ai pas souvenir d’avoir déjà vu ça). Sans spoiler, le film a juste ce qu’il faut de surprenant avec de jolies idées (le personnage de J.K. Simmons :mrgreen: ), de séquences délirantes et de profondeur de personnages (jolie prestation de Cristin Milioti d’ailleurs) pour emporter l’adhésion, et même si formellement ce n’est pas dingue faut avouer que c’est clairement pas l’intérêt premier du film. Une bonne comédie fantastique qui a le mérite de très bien fonctionner, ça marquera pas l’année et ça sera sûrement moins efficace à la seconde vision (si il y en a une), mais le plaisir de la séance est bien là; et c'est le principal.


7/10
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Once - 6,5/10

Messagepar Alegas » Sam 29 Mai 2021, 09:34

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Once de John Carney
(2007)


Un film qui, je pense, aurait gagné à être vu avant les deux derniers films de son réalisateur, car même si thématiquement on a quelque chose de très similaire (un film sur le quotidien des musiciens), formellement on est dans une direction complètement différente. Je peux difficilement lancer la pierre au film : son petit budget et le fait que John Carney n’était pas reconnu à l’époque justifie fortement le look du film, ce dernier ayant été filmé en HD avec une caméra numérique. Cela donne une image assez désuète, qui colle à la volonté de réalisme que souhaite le métrage (probablement tourné à la sauvette lorsque l’action de passe dans les rues de Dublin), mais du coup qui est très éloigné de ce qu’avait pu obtenir le réalisateur quelques années plus tard sur Begin again, où on gagnait une beauté formelle en plus. Rien de méchant donc, mais je mentirais si je disais que le film est agréable à l'œil (le seul plan que je retiens est le dernier où on a un mouvement de grue), et du coup il faut vraiment se focaliser sur l’histoire et les personnages pour y trouver son compte.

De ce côté là, Carney démontre la qualité d’écriture qu’il prouvera par la suite : le quotidien de ces deux passionnés de musique fait toujours authentique, et surtout on évite les pièges dans lequel le récit aurait pu aisément tomber, je pense notamment à la love-story qui est habilement évitée pour un résultat bien plus intéressant (on sent qu’il y a une attirance entre les deux, mais que le contexte dans lequel ils se sont rencontrés ne permet pas l’aboutissement de cette histoire). Once tient beaucoup sur les épaules de son duo de comédiens, chacun très attachants, et le fait qu’ils soient comédiens dans la vraie vie apporte clairement un plus, le même film avec Cillian Murphy (comme c’était prévu au départ avant son désistement) aurait clairement été moins bon à mon sens. Un joli feel-good movie musical, mais à mon sens un bon cran en-dessous de Begin again et Sing Street.


6,5/10
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Ça s'est passé en plein jour - 6/10

Messagepar Alegas » Dim 30 Mai 2021, 13:33

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Es geschah am hellichten Tag (Ça s'est passé en plein jour) de Ladislao Vajda
(1958)


En plein milieu du film, j’avais l’impression d’avoir déjà vu ce script quelque part, et effectivement : la novélisation de ce film allemand aura donné lieu à un livre que Sean Penn adaptera des décennies plus tard sous le nom de The Pledge, avec Jack Nicholson dans le rôle principal. De ce que je me rappelle du film de Penn (que j’avais trouvé sympa sur le moment, mais oubliable), ça change pas tant que ça côté histoire, j’y ai retrouvé les grandes lignes et personnages, mais j’avoue quand même avoir une légère préférence pour ce film qui se déroule dans un contexte géographique particulier (la Suisse) et qui, par sa nationalité, a un petit côté M le maudit pas déplaisant (même si on reste loin du Lang en termes qualitatif). On va donc avoir deux parties bien distinctes : la première avec une enquête autour d’un meurtre d’enfant qui finira avec le suicide du principal suspect, puis une seconde avec un flic obsédé par l’affaire qui va quitter son boulot pour trouver le vrai coupable par ses propres moyens.

Pour le coup, j’ai une petite préférence pour la première partie qui permet non seulement de voir Michel Simon (qui parle réellement allemand, ça m’a surpris) mais aussi d’avoir une petite critique sur la populace locale qui accuse très vite le seul étranger alors que le coupable pourrait parfaitement se trouver parmi eux (j’aime bien d’ailleurs comment le flic les rappelle à l’ordre en les mettant face à leurs contradictions). La seconde partie est pour le coup très différente, ça prend bien plus son temps (par contre sauf erreur on a pas vraiment de repères chronologiques pour savoir combien de temps dure l’enquête personnelle du flic, ce qui est dommage), il se passe peu de choses, et il faut attendre quasiment la toute fin pour que ça bouge vraiment (tout ce qui se passe avec la famille que se constitue le héros est pas ce qu’il y a de plus passionnant). Une seconde partie qui se regarde donc, mais pas complètement convaincante malgré un personnage principal solide (je ne connaissais pas cet acteur, une bonne découverte) et un bad-guy intéressant (interprété par Goldfinger ! :mrgreen: ). Pas convaincu aussi par la toute fin : je trouvais celle du Penn particulièrement précipitée et là ça me fait un peu le même effet aussi. Côté mise en scène, je ne retiens pas grand chose du métrage, c’est assez quelconque pour le coup.


6/10
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Dernier voyage (Le) - 3,5/10

Messagepar Alegas » Lun 31 Mai 2021, 11:20

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Le dernier voyage de Romain Quirot
(2021)


Pour mon retour au cinéma après plus de six mois d’abstinence, j’aurais clairement pu tomber sur mieux, mais bon : j’ai toujours essayé d’encourager les rares tentatives de cinéma de genre en France, et c’est pas maintenant que ça va s’arrêter. Le trailer était bien tentant, ça vendait un truc étonnamment ambitieux sur un pitch assez éloigné de ce qu’on pourrait attendre d’un film spectaculaire (le héros, seul personne capable de sauver le monde, fuit ses responsabilités au lieu de faire ce que tout le monde attend de lui), mais malheureusement à l’arrivée ça se révèle être particulièrement faiblard. Déjà, et c’est ce que je redoutais, on est typiquement dans l’exemple du long-métrage adapté d’un court, avec les défauts récurrents à l’exercice.

Il en résulte un métrage qui, passé une certaine durée, ne sait plus quoi dire, et brode avec ce qu’il peut, sachant que ce qu’on nous raconte de base n’est pas folichon en soi. C’est le gros souci du film d’ailleurs : c’est pas juste que c’est mal écrit, c’est juste pas écrit. Le film enchaîne les séquences qui ne servent pas l’histoire, et arrive même à se contredire alors que le script n’est pas épais, je pense notamment au passage où le héros fait semblant de prendre en otage la gamine qui l’accompagne : les poursuivants lui tirent dessus comme pour le tuer alors que depuis le début ils ont ordre de le ramener vivant pour qu’il exécute sa tâche, et quasiment tout le film est écrit comme ça, ça rajoute de l’action mal branlée gratuitement au détriment de la cohérence de l’écriture. Et c’est même pas juste une question de cohérence : tout le film est globalement pénible à suivre, on est jamais impliqué avec l’histoire familiale qu’on tente de nous vendre, ça reste un truc fade, sans émotions, et ni le montage (les flashbacks surexplicatifs, au secours… :x ) ni les acteurs (aucun ne semble croire à ce qu’il joue, notamment Jean Reno) ne vient aider l’entreprise. Le film a aussi ses passages involontairement drôles : le coup de la voiture qui peut voler au-dessus d’un point de passage alors que quelques minutes avant ils se sont fait chier à jouer l’infiltration, le crash de plusieurs kilomètres de haut où tout le monde s'en sort vivant, mais aussi la toute fin qui risque de faire marrer les fans de Rick et Morty :mrgreen: .

Formellement, ça alterne le chaud et le froid. On sent une ambition, mais elle est mal mise en œuvre : les plus beaux plans sont quasiment tous des plans d’ensemble avec la planète rouge en fond, le reste c’est de la caméra épaule qui abuse du gros plan pour cacher la misère. Même sur une simple discussion champ/contrechamp, le réalisateur semble incapable de faire un plan large pour donner du contexte ou pour aérer ses scènes, et du coup ça donne un côté fake à l’univers qu’on tente de nous vendre. Sinon, dommage que le film se contente de piocher à droite et à gauche dans ses influences (les bidonvilles de District 9, la planète de Melancholia en version rouge, des bad-guys qui font penser à des chasseurs de prime de Star Wars, la tempête de sable de Fury Road, une séquence qui renvoie à 2001, une autre à Mad Max 2, etc…) au lieu de créer son propre délire, c’est là qu’on voit que c’est plus un film de cinéphile que d’un vrai réalisateur. Une énième déception dans le paysage de la SF française, dommage.


3,5/10
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