[Alegas] Mes Critiques en 2021

[Mr Jack]

[Alegas]

Il était pas célibataire à l'époque ?

[Alegas]

Austin Powers : The spy who shagged me (Austin Powers : L'espion qui m'a tirée) de Jay Roach
(1999)

Une suite bien plus convaincante que le film original, et pour cause : ça exploite complètement le concept de base en y insufflant d’autres concepts à l’intérieur ! Là où le premier film gérait assez mal le côté espion des années 60 dans le monde moderne, ici on ne se pose même plus la question vu qu’on amène carrément le voyage dans le temps pour revenir à la grande époque d’Austin Powers. Dépaysement général donc, qui fait un bien fou à la série, autant d’un point de vue visuel (ça se lâche complètement en termes de direction artistique) que du côté du script où on embrasse complètement le côté irréaliste de ce qu’on raconte (l’enjeu à coup de mojo à retrouver, fallait oser ). Mais surtout, c’est du côté des gags que le film s’avère vraiment réussi, entre personnages inédits (Gras Double, Mini-moi), renouveau d’autres (le retour de Mustafa, la version jeune de Numéro 2 et… la version jeune de l’allemande ), Docteur Denfer et sa relation avec son fils, la séquence des phrases qui se coupent avec des personnages différents qui prennent le relais pour faire des jeux de mots (le caméo de Woody Harrelson ), autant de choses qui rendent cette suite bien plus drôle et plus équilibrée dans son concept (c’est plus fin dans l’humour, plus dans quelque chose de visuel, et ça rappelle par moment l’esprit des productions ZAZ). Et puis avoir Heather Graham en simili James Bond Girl qui a tout le temps envie de se taper le héros qui est dans l’incapacité de le faire, c’est clairement l’une des meilleures idées de ce film (et y’a pas à dire, elle était magnifique à cette époque ). Bref, une suite réussie, et le meilleur de la trilogie à mes yeux.

6,5/10

[Alegas]

Judas and the Black Messiah de Shaka King
(2021)

Comme chaque année, la saison des récompenses met en lumière des films qui n’ont absolument pas la carrure pour une telle mise en avant, et ce n’est pas la crise sanitaire qui va changer cette habitude. Ici donc, on a un petit drame historique qui a été vendu comme un des grands films de l’année, et même si le film possède quelques qualités c’est dans l’ensemble beaucoup trop moyen pour prétendre à être un film qu’on retiendra dans les années à venir. Sur ce point, je ne m’explique pas le succès critique phénoménal qu’a l’air de connaître le film outre-Atlantique, et comme d’autres films auparavant sur des sujets d’actualité (la ségrégation de la communauté noire dans ce cas précis) j’ai l’impression qu’on acclame plus le film pour son sujet que pour le reste. Pourtant, la base scénaristique est intéressante, avec le fait d’avoir comme héros l’homme qui a infiltré les Black Panthers et qui mènera à la mort de Fred Hampton, ça aurait pu donner quelque chose de vraiment bien, mais à l’image de son titre, le film ne recherche absolument pas la subtilité, et du coup on se retrouve avec un énième film manichéen sur la cause black, où les blancs sont tous condamnables pendant que les noirs les plus questionnables ont de bonnes raisons derrière eux. Il y a donc un côté je charge la mule qui est vraiment embêtant, et autant c’est quelque chose que je pouvais laisser passer dans un film comme Queen & Slim parce que c’était raconté sous forme de fable, autant là dans un film qui se veut très réaliste sur les événements qu’il décrit, c’est largement plus dérangeant.

Car ici, les Black Panthers sont traités comme des personnes ne recherchant pas la violence, pendant que chaque flic ou agent du FBI est un gros mangeur de donut prêt à sortir son arme à la première occasion, c’est hyper limite et réducteur comme vision pour le coup, et je pense que le sujet aurait mérité bien plus de nuances. Même sans prendre en compte cet aspect, et malgré une photographie léchée et des performances d’acteurs solides (j’ai d’ailleurs largement préféré Stanfield à Kaluuya), le film a quand même du mal à tenir sur la longueur : autant la première moitié est convaincante, autant la seconde s’effondre peu à peu sur elle-même. La faute à une structure qui cherche à avoir le cul entre deux chaises : autant le film aurait bien fonctionné avec juste le point de vue de Stanfield, en assumant son statut de personnage principal, autant tout ce qui amène à une sortie de biopic sur Hampton et le mouvement qu’il représente rend le métrage assez lourdingue. Un film pas dénué de qualités donc, mais globalement ça reste un drame moyen qui serait resté dans l’ombre il y a encore quelques années, et qui a profité des mouvements OscarsSoWhite/BlackLivesMatters pour se faire une petite place. Pas étonnant que la sortie salles n’ait pas été longtemps considérée chez nous : un tel film est fait pour marcher aux States uniquement à mon sens.

5,5/10

[Mr Jack]

Tout pareil. T'es gentil, du coup. T'as peur d'être pris pour un raciste si tu mets pas la moyenne ?

[Alegas]

C'est pas détestable au point de mettre 3 ou moins. Là c'est juste un truc moyen regardable, avec un très mauvais traitement.

[Mr Jack]

Chez moi le 3 est une note sanction. J'aurais pu mettre 5 mais le traitement est tellement con. Quand un film m'énerve (et que je mets quasiment jamais de note en dessous de 3) je baisse sans regret.

[Alegas]

Je comprends tout à fait l'énervement face à un film, ça m'arrive rarement mais quand ça le fait, j'ai aussi tendance à baisser drastiquement la note.

[Alegas]

Mauvais sang de Leos Carax
(1986)

Critique express pour celui-là vu que j'ai pas l'inspiration.

Voilà un film que j’avais vraiment envie d’aimer, mais au final j’en ressors très partagé : le génial côtoie le chiant à de très nombreuses reprises. Pourtant, c’était pas spécialement gagné car de Carax je n’avais vu jusqu’ici que son Holy Motors que j’avais copieusement détesté, mais là par contre la proposition m’a tout de suite plu, et c’est plutôt dans le traitement où j’ai des choses à redire. Tout le côté histoire d’amour, la poésie qui s’en dégage, même si ça tire parfois en longueur, c’est clairement ce que j’ai préféré du film. Par contre, j’ai eu énormément de mal à avoir de l’implication à cause de la direction d’acteurs, où tout semble fait pour avoir quelque chose d’absolument pas réaliste. C’est con car je peux pas dire que les acteurs jouent mal, bien au contraire (Denis Lavant est formidable notamment), mais c’est vraiment la direction prise dans l’acting qui fait que je suis resté très en retrait de ce qu’on me racontait. Pour le reste, j’ai un peu de mal à m’exprimer sur le film, j’ai à la fois la sensation d’être passé à côté de quelque chose (il y a notamment un gros ventre mou où l'intrigue n'avance plus) tout en ayant plusieurs séquences qui me restent bien en tête (le superbe travelling sur du David Bowie , le saut en parachute, etc...), l’impression de voir un film qui m’attirait autant qu’il me repoussait. Du coup, c’est très probable que je me le refasse dans quelques années, histoire de lui donner une seconde chance.

5/10

[Alegas]

Austin Powers in Goldmember (Austin Powers dans Goldmember) de Jay Roach
(2002)

Un troisième épisode qui reprend quasiment à la lettre la recette du précédent : ça donne une comédie à peu près aussi efficace dans le rythme et les gags, mais on sent que la redite pointe le bout de son nez. Côté script, ça ne s’embête pas et reprend le concept du voyage dans le temps, pour cette fois aller dans les années 70. Le résultat est un poil moins bon que le précédent film, mais ça fonctionne quand même très bien, notamment parce que ça se repose sur les personnages vus précédemment, avec les mêmes running-gags poussés parfois encore plus loin (l’arc de Mini-moi notamment, mais aussi Myers qui se rajoute encore un rôle). L’originalité de cette suite va surtout venir de la présence de Michael Caine, qui joue le paternel du héros, et même si on le voit peu, ça suffit à créer des gags toujours plus absurdes (le twist final ).

Avoir Beyoncé en atout charme qui parodie la blaxploitation marche bien (même si on sent vite ses limites de jeu), et j’ai été super impressionné par un passage particulier du film où Mini-moi est balancé contre un mur : nul doute que c’est un dummy qui est lancé à la base, mais c’est vraiment l’acteur qui se relève dans le même plan et j’ai eu beau repasser plusieurs fois la scène, je n’arrive pas à voir où est fait le cut . Pour le reste, on sent quand même que la franchise atteint les limites de son concept : non seulement on a de la réutilisation de gags (le film en a même conscience en se moquant de lui-même), mais il y a aussi toute l’intro à base de caméos gratuits (mais drôles) qui montre bien que l’originalité d’Austin Powers s'essouffle. En ce sens, le fait que la saga se soit arrêtée là est une bonne chose : continuer sur un quatrième film aurait, à mon sens, forcément déboucher sur une pente qualitative descendante.

6/10

[Alegas]

L'affaire SK1 de Frédéric Tellier
(2014)

L’affaire Guy Georges, même si j’en connais bien le nom, l’ayant entendu un paquet de fois aux infos, j’avoue que je n’en connaissais pas grand chose avant la vision de ce film, et ce n’est pas plus mal car du coup ça m’a permis de bien rentrer dans toute la partie enquête où plusieurs meurtres sans véritables liens au premier abord se révèlent être petit à petit les actes d’un seul et même homme. Tout cet arc s’avère être le meilleur du film, bien aidé par le fait qu’on suit un jeune flic qui débute au 36 et qui va peu à peu prendre ses marques avec son équipe, tout en suivant les débuts du fameux serial-killer. On sent que le réal avait bossé avec Marchal sur 36 Quai des Orfèvres : l’esprit de cohésion entre flics est bien mis en avant, idem pour les concurrences entre les équipes où l’on perçoit les différentes visions du métier (super réplique du policier qui préfère choper le tueur au plus vite pour empêcher une nouvelle victime, plutôt que de faire le lien avec d’autres meurtres et prendre le risque de perdre du temps), tout cet aspect là du film, à défaut d’être parfait, donne les meilleures scènes du métrage, et c’est grandement aidé par un casting convaincant (Personnaz est bon, et ça fait toujours plaisir de voir Gourmet et Vuillermoz dans ce genre de rôle).

En revanche, le film est complètement plombé par sa partie procès, et pour le coup je ne m’explique pas la volonté d’avoir donné autant d’importance à cette partie, qui donne l’impression de venir d’un tout autre film. Ça éloigne le spectateur de l’intrigue principale et du personnage auquel il peut s’identifier, ça crée des drôles de choses en termes de narration (pourquoi alterner les deux intrigues alors que des années les séparent ?), et enfin ça donne l’impression de passer d’un film de cinéma à un téléfilm, tant c’est inintéressant côté enjeux (on sait très bien que le coupable ne s’en sortira pas) et affreusement mal joué (Nathalie Baye c’est déjà limite, mais Nadymal c’est une horreur absolue ). Et c’est un peu embêtant car toute cette partie procès prend un bon quart du film, voire peut-être même un tiers, donc c’est loin d’être négligeable. Formellement, j’ai rien trouvé de remarquable, mais c’est pas non plus mal réalisé, juste très quelconque et sans réelle personnalité, c’est sans doute là où le film aurait pu aller plus loin, ça aurait été cool d’avoir un Paris filmé comme une ville dangereuse avec un tueur qui peut frapper à tout moment, le côté paranoïaque est pas assez exploité. Ceci dit, pour un premier film, c’est relativement solide, ça méritait plus le César que Mustang quoi . Un film pas désagréable à suivre donc, mais qui donne l’impression de passer à côté d’un potentiel bien plus gros.

6/10

[Mark Chopper]

ça méritait plus le César que Mustang quoi

Dire que j'ai le vu au cinoche ce truc survendu par Movienale.

[Criminale]

C'est très bien pourtant Mustang.

[lvri]

affreusement mal joué (Nathalie Baye c’est déjà limite, mais Nadymal c’est une horreur absolue ).

Nadymal me mettais presque mal à l'aise tant il était complètement à chier... Je pige même pas comment Tellier a pu laisser passer ça. Sinon je garde un bon souvenir de ce film.

[Alegas]

The great Muppet caper (La grande aventure des Muppets) de Jim Henson
(1981)

Un film des Muppets qui a la particularité d’être le seul réalisé par Jim Henson, créateur du show d’origine, et forcément voir le réalisateur de Dark Crystal aux commandes fait monter un minimum les attentes. A l’arrivée, il faut reconnaître que sa présence ne semble pas apporter grand chose : il y a bien un écart qualitatif avec le précédent volet, mais pas forcément avec les suivants (je pense notamment au Noël des Muppets), et même si le film possède quelques séquences ambitieuses ça reste plus ou moins ce qu’on peut attendre d’un film de la licence, à savoir un spectacle bon enfant, riche en gags, mais qui risque de ne pas séduire ceux qui n’ont pas grandis avec ces marionnettes. Au programme donc : intrigue simpliste, mise en scène un poil plus ambitieuse que le précédent (tout le passage en mode comédie musicale est mortel, le reste est beaucoup plus plan-plan), nombreux caméos (John Cleese, Diana Rigg, Ustinov, la vieille peau de Fawlty Towers ou encore Peter Falk), des gros délires (le coup de la ressemblance entre Kermit et Fozzie , Grodin qui est sous le charme de Miss Piggy) et surtout toujours plus de marionnettes à l’écran, bref tout ce qu’on est en droit d’attendre d’un film des Muppets, pour le coup on peut pas dire que ça livre pas la marchandise. Le gros défaut du film donc, c’est de rester dans les limites de l’exercice, mais encore une fois c’est quelque chose que, j’imagine, on peut excuser assez facilement si on se laisse prendre au jeu. Avec Le Noël des Muppets, c’est clairement le film le plus recommandable de la franchise que j’ai pu voir jusqu’ici.

6,5/10