Kikujirō no natsu (L'été de Kikujiro) de Takeshi Kitano
(1999)
Agréablement surpris pour le coup, j’avais peur d’un truc proche de
Hana-Bi et
Sonatine, mais le sujet radicalement différent de ces deux films m’a bien plus convaincu. Pas de miracle non plus : j’y vois pas un grand film, mais au moins là j’ai l’impression de voir un traitement raccord avec le sujet, là où j’ai souvent l’impression que Kitano pose sa patte sur n’importe quel script sans chercher à trouver une cohérence entre les deux. Ici donc, la lenteur du rythme et l’humour de Kitano fonctionnent à merveille avec cette histoire d’un mec pas très recommandable qui va essayer de faire passer un super été à un gosse qui veut juste revoir sa mère, ça donne quelque chose d’assez touchant (la scène de la mère justement
), souvent drôle (la scène des paris ratés
, le coup de l’aveugle) et agréable à suivre.
Globalement, j’ai l’impression de voir Kitano bien plus à l’aise avec ce genre d’histoire, sûrement parce que ça touche à quelque chose de personnel. Il y a bien quelques longueurs qui m’ont fait décrocher un peu du film, mais rien de bien méchant, genre j’ai pas trouvé hyper passionnant le passage où ils se retrouvent tous à camper et à faire des jeux à la fin, je préférais quand le film fonctionnait avec juste un duo. Formellement, j’ai aussi l’impression de voir Kitano plus à l’aise, avec sa mise en scène très cut qui marche bien pour les gags qu’il met en place. Il y a aussi quelques fantaisies dans la mise en scène, genre une caméra qui roule en même temps qu’un pneu de bagnole ou le POV d’une libellule, ça sert strictement à rien mais vu que le film suit un enfant à la recherche de fantaisie ça passe. Côté jeu j’ai un peu de mal à juger, comme souvent chez Kitano où j’ai pas l’impression que ça cherche une forme de réalisme, bien au contraire. Mais au moins, contrairement à d’autres Kitano j’ai pas eu l’impression de voir des personnages avec deux de tension. Bref, c’est pas un film que je reverrais mais ça a eu le mérite de me montrer une face humaniste de Kitano que je préfère à ses films plus darks/violents.
6/10