[Alegas] Mes Critiques en 2021

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Jed_Trigado » Ven 30 Avr 2021, 23:40

Les suites sont davantage dans l'esprit de Wayne's World pour le coup, avec énormément de gags visuels, des trucs méta et un humour pipi-caca bien débilos. Puis on a les persos de Gras Double et Mini-moi qui sont d'indéniables bonus. :mrgreen:
"Je mets les pieds où je veux Littlejohn et c'est souvent dans la gueule." Chuck Norris

Image
Avatar de l’utilisateur
Jed_Trigado
Godzilla
Godzilla
 
Messages: 14451
Inscription: Sam 18 Oct 2014, 22:41
Localisation: On the fury road...

Terminal (Le) - 7,5/10

Messagepar Alegas » Sam 01 Mai 2021, 13:37

Image


The Terminal (Le Terminal) de Steven Spielberg
(2004)


S'il y a bien un film que je trouve particulièrement sous-estimé dans la filmographie de Spielberg, c’est bien celui-là. C’est bien simple : quasiment tout le monde s’accorde à dire depuis sa sortie que c’est au mieux une petite comédie sympathique mais mineure, au pire comme l’un des ratés de la carrière du réalisateur. Pourtant, vision après vision, je ne peux m’empêcher de trouver que The Terminal cache plutôt bien son jeu : non seulement le film est l’un des feel-good movies que je préfère le plus revoir quand j’ai envie de retrouver le sourire et la foi en l'humanité, mais en plus la totalité du propos s’inscrit parfaitement dans ce que Spielberg faisait à l’époque (et fait toujours d’ailleurs), à savoir faire un constat sur son propre pays. Car ici, ce n’est pas tant l’adaptation d’une histoire vraie (dont seul le contexte est vaguement repris) qui intéresse Spielberg, mais bien de parler de l’Amérique à travers le terminal d’un aéroport new-yorkais.

Tout le pays est représenté à travers ce microcosme, du pouvoir aux forces de l’ordre, de l’omniprésence des grandes marques et industries jusqu’à la diversité raciale, on est vraiment dans des États-Unis sous cloche, et on sent bien que c’est le véritable point de départ du traitement du réalisateur. On est complètement dans une histoire à la Capra, autant en termes de bon sentiments que de traitement, le film serait en noir et blanc et aurait James Stewart en lead que ça passerait tout seul, et pour peu qu’on accepte cette proposition il y a vraiment moyen d’adhérer à cette fable qui prône l’humanisme sur le respect des règles à tout prix. Il est étonnant de revoir le film aujourd’hui, tant on a l’impression de voir un film anti-Trump avant l’heure : le melting-pot du pays est glorifié, pendant que les institutions cherchant à faire respecter les lois (sans les prendre en compte elles-mêmes) au détriment de l’aspect humain sont ridiculisées. A ce titre, toute la storyline où Hanks est amené à traduire les propos d’un homme désespéré qui veut simplement amener des médicaments à son père a l’air de bien résumer la position de Spielberg : à quoi cela sert d’être le pays le plus puissant du monde si on n’est pas capable de faire preuve de compassion face à un simple homme qui demande de l’aide ?

Plus qu’une comédie donc, The Terminal est une fable humaniste, doublé d’un véritable portrait d’un pays qui se remet en question (aéroport new-yorkais oblige, le trauma du 11 septembre se ressent encore), et dans lequel Spielberg a l’air de s’amuser tout en mettant en avant des sujets graves. Hanks y est excellent de bout en bout, supporté par une jolie galerie de seconds rôles (dommage que la carrière de Zeta-Jones se soit effondrée après ce film), et Spielberg multiplie les idées de mise en scène, entre jeux visuels (Hanks qui essaye les costumes Hugo Boss via son reflet sur la vitrine) et mouvements de caméra complexes (le plan de grue qui quitte le visage larmoyant de Hanks pour le noyer dans l’immensité du terminal, je ne m’en remet pas). Cerise sur le gâteau : la musique de Williams est particulièrement réussie, dans l’esprit de celle de Catch me if you can avec une légèreté de chaque instant, tout en gérant parfaitement l’aspect plus tragique quand celui-ci arrive à l’écran. Y’a pas à dire, c’est vraiment un film autrement plus riche que ce qu’on a l’habitude de penser, bourré d'émotions, et ça prouve une énième fois que Spielberg est décidément à l’aise sur n’importe quel genre qu’il aborde.


7,5/10
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

The Wachowskis


Image
Avatar de l’utilisateur
Alegas
Modo Gestapo
Modo Gestapo
 
Messages: 50076
Inscription: Mar 11 Mai 2010, 14:05
Localisation: In the Matrix

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mark Chopper » Sam 01 Mai 2021, 13:38

Il y a des films de Spielberg que tu n'aimes pas ?

(vraie question)
Avatar de l’utilisateur
Mark Chopper
BkRscar
BkRscar
 
Messages: 44146
Inscription: Dim 12 Fév 2012, 13:14

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Sam 01 Mai 2021, 13:47

Rien que je déteste profondément, mais il a fait quand même des films que je n'ai pas spécialement envie de revoir : Indy 4, La couleur pourpre, BFG, et Lincoln (j'attends tout de même de retenter ce dernier avant de le condamner définitivement, je n'exclus pas la possibilité d'être passé à côté lors de la découverte au cinéma).
Comme les Wacho, Gray, ou Fincher, c'est un réal dans lequel je trouve toujours mon compte.
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

The Wachowskis


Image
Avatar de l’utilisateur
Alegas
Modo Gestapo
Modo Gestapo
 
Messages: 50076
Inscription: Mar 11 Mai 2010, 14:05
Localisation: In the Matrix

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar francesco34 » Sam 01 Mai 2021, 19:36

tu dis films que tu n'as pas envie de revoir: Lincoln, mais t'attends de le revoir pour être sûr :mrgreen:
De mon côté un peu pareil, j'aime beaucoup The Terminal que je trouve injustement boudé. Et même constat sur Spielberg en général, peu de films que je n'aime pas, certains vus une seule fois sans spécialement envie de les revoir (genre Amistad, Couleur pourpre), et d'autres vus cinquante fois :eheh:
Avatar de l’utilisateur
francesco34
Godzilla
Godzilla
 
Messages: 14826
Inscription: Mer 17 Fév 2010, 19:33
Localisation: Montpellier

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mark Chopper » Sam 01 Mai 2021, 19:36

Et 1941 ?
Avatar de l’utilisateur
Mark Chopper
BkRscar
BkRscar
 
Messages: 44146
Inscription: Dim 12 Fév 2012, 13:14

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Sam 01 Mai 2021, 19:51

francesco34 a écrit:tu dis films que tu n'as pas envie de revoir: Lincoln, mais t'attends de le revoir pour être sûr :mrgreen:


Oui parce que je me fais une rétro depuis plusieurs mois, et je revois tout au cas où. Ce qui est plutôt une bonne idée pour le moment car ça m'a permis de revoir à la hausse Amistad et Always.
Lincoln effectivement je n'ai pas une énorme envie de le retenter mais on ne sait jamais ce qui peut arriver avec une seconde vision, sans les attentes de la découverte (qui étaient démesurées dans ce cas précis).
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

The Wachowskis


Image
Avatar de l’utilisateur
Alegas
Modo Gestapo
Modo Gestapo
 
Messages: 50076
Inscription: Mar 11 Mai 2010, 14:05
Localisation: In the Matrix

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Scalp » Dim 02 Mai 2021, 11:12

T'es la seule personne au monde à revoir Amistad à la hausse.
Avatar de l’utilisateur
Scalp
BkRscar
BkRscar
 
Messages: 60997
Inscription: Ven 04 Jan 2008, 13:17

Mister Babadook - 8/10

Messagepar Alegas » Lun 03 Mai 2021, 11:40

Image


The Babadook (Mister Babadook) de Jennifer Kent
(2014)


Très belle surprise que ce film d’épouvante qui avait fait son petit buzz à sa sortie mais que j’avais raté pour je ne sais quelle raison, il aura fallu donc attendre la découverte du second film de Kent pour que je me lance celui-là. Le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est vraiment impressionnant de voir un tel niveau pour un premier long, c’est complètement maîtrisé en termes d’ambiance et de mise en scène, et du coup pas étonnant que le film ait beaucoup fait parler de lui à l’époque lors de ses passages dans des festivals. La grande force de Babadook, c’est clairement de prendre un pur sujet de cinéma d’horreur, mais de le transformer en thriller psychologique complètement malsain à travers une relation mère/fils qu’on qualifiera facilement d’instable (et c'est peu de le dire).

Le film joue en plus sur ce qu’on a l’habitude de voir dans le genre : généralement quand on a le point de vue d’une mère avec son fils à protéger, elle reste un personnage auquel on peut s’identifier facilement, mais là vu qu’elle est en partie la menace, ça donne quelque chose de vraiment étrange à suivre. Surtout que Kent a en plus la bonne idée de faire du gamin un personnage extrêmement irritant sur la longueur, et du coup non seulement on se demande quand est-ce que la mère va craquer, mais en plus on comprendrait tout à fait son point de vue si cela arrivait. Scalp me disait récemment sur le film que c’était un spot pour légaliser l’infanticide :mrgreen: , mais c’est justement le gros point fort du métrage justement, puisqu’on met le spectateur dans le même tourment que la mère, entre le devoir de sauver sa progéniture, et l’envie de faire taire ce sale gosse à jamais. C’est un peu le film idéal à montrer à quelqu’un pour le dégoûter d’avoir un enfant en fait :mrgreen: . Et puis il y a vraiment un travail intelligent de faire sur les peurs infantiles : au-delà de tout le côté psychologique qui constitue le côté effrayant du film, il y a aussi tout un rappel de la peur du noir, du monstre dans le placard, et c’est d’autant plus réussi que tout ça marche avec finalement pas grand chose (on ne voit quasiment jamais le Babadook, seulement des bouts par ci par là).

Pour le coup, on sent que Kent un déjà un sens inné de la mise en scène : en quelques plans elle sait poser une ambiance (la découverte du bouquin, ce malaise), elle sait jouer avec le montage pour créer des effets (à plusieurs moments on se demande encore si ce qu’on voit est réel), et ses influences sont très bien digérées (on pense au Polanski des débuts, et par moment à Eraserhead, mais ça ne prend jamais le pas sur le style propre de Kent). Et puis paye ta direction d’acteurs magistrale : Essie Davis est une révélation (je l’avais vu dans un paquet de films en second rôle, mais elle ne m’avait jamais vraiment marqué) et le gamin est juste phénoménal tant il paraît possédé sur certaines séquences :shock: . J’ai finalement peu de réserves sur ce film, la seule chose que je reprocherais serait peut-être la toute fin : je n’aurais pas craché sur un film qui se termine quelques minutes avant. C’est clairement pas une bobine que je recommanderais à tout le monde, c’est pas du film d’horreur type comme on en voit chaque année, mais pour ceux qui n’ont rien contre des expériences malaisantes ça peut carrément se tenter. Très curieux du coup de ce que va faire Kent par la suite, car là elle a l’air partie pour se faire une carrière bien diversifiée.


8/10
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

The Wachowskis


Image
Avatar de l’utilisateur
Alegas
Modo Gestapo
Modo Gestapo
 
Messages: 50076
Inscription: Mar 11 Mai 2010, 14:05
Localisation: In the Matrix

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mr Jack » Lun 03 Mai 2021, 14:08

Je pense que je vais t'imiter et le découvrir, mais j'ai peur de me chier dessus, j'suis une petite nature. :eheh:
Image
You have to believe.
Avatar de l’utilisateur
Mr Jack
Spiderman
Spiderman
 
Messages: 10780
Inscription: Mar 20 Sep 2011, 22:43
Localisation: in my mind...

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mark Chopper » Lun 03 Mai 2021, 14:14

Mate-le avec Pabel.
Avatar de l’utilisateur
Mark Chopper
BkRscar
BkRscar
 
Messages: 44146
Inscription: Dim 12 Fév 2012, 13:14

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar pabelbaba » Lun 03 Mai 2021, 14:16

Cette blague ne fonctionne plus depuis que certains ont avoué ici avoir du mal avec les chatons maltraités hors-champ. :chut: :mrgreen:
Image
Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
Avatar de l’utilisateur
pabelbaba
Superman
Superman
 
Messages: 23920
Inscription: Mar 29 Mar 2011, 13:23

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mark Chopper » Lun 03 Mai 2021, 14:19

Les chats ça compte pas.
Avatar de l’utilisateur
Mark Chopper
BkRscar
BkRscar
 
Messages: 44146
Inscription: Dim 12 Fév 2012, 13:14

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar pabelbaba » Lun 03 Mai 2021, 14:36

Oooooooooh si! Ca ne me fait strictement rien! 8)
Image
Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
Avatar de l’utilisateur
pabelbaba
Superman
Superman
 
Messages: 23920
Inscription: Mar 29 Mar 2011, 13:23

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Jed_Trigado » Lun 03 Mai 2021, 14:55

Image

- Salut les p'tits clous ! Après avoir régné sans partage depuis des années sur le forum au sommet du top, Scalp se fait enfin détrôner par un outsider venu de nulle part sur le domaine de la méchanceté avec son hit single aux paroles engagées "Oooooooooh si! Ca ne me fait strictement rien!". Pabelbaba, un nom qui sonne déjà comme celui d'un grand.
"Je mets les pieds où je veux Littlejohn et c'est souvent dans la gueule." Chuck Norris

Image
Avatar de l’utilisateur
Jed_Trigado
Godzilla
Godzilla
 
Messages: 14451
Inscription: Sam 18 Oct 2014, 22:41
Localisation: On the fury road...

PrécédenteSuivante

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 11 invités

cron


Founded by Zack_
Powered by phpBB © phpBB Group.
Designed by CoSa NoStrA DeSiGn and edited by osorojo and Tyseah
Traduction par phpBB-fr.com
phpBB SEO