[Alegas] Mes Critiques en 2021

[Alegas]

Wonder Boys de Curtis Hanson
(2000)

Vite vu vite oublié, c’est un peu le sentiment qui domine devant ce film de Hanson, et c’est d’autant plus surprenant qu’il sort entre les deux meilleurs films du réal (en tout cas de ce que j’ai vu). Le gros point fort du film tient clairement dans son casting, et ça tombe bien car c’est surtout pour ça que je le matais. Michael Douglas porte le film sur ses épaules, et même s' il ne livre pas une grande prestation il arrive tout de même à donner le ton du métrage, et côté seconds rôles c’est du solide avec McDormand, Maguire, Downey Jr. et Katie Holmes (bon, elle, elle joue mal, mais c’est l’atout charme), et globalement ça suffit à rendre le récit assez agréable à suivre, même si c’est pas clairement pas la foire aux enjeux (c’est juste l’histoire des déboires d’un prof/écrivain qui n’arrive pas à compléter son second bouquin et qui a plein d’emmerdes qui arrivent en même temps). Y’a un petit côté After hours dans la proposition, avec des éléments absurdes comme le coup du cadavre du chien, la veste de Marilyn Monroe, ou le mec qui prétend que la bagnole du héros est à lui, mais ça manque peut-être justement de folie pour être plus marquant, et autant la première heure se suit sans trop de soucis autant sur le reste on commence à voir que le film a pas vraiment grand chose à raconter, et aurait dû le faire en moins de temps. A cela s’ajoute la mise en scène de Hanson très (trop ?) classique : quelques jours après avoir vu le film j’ai très peu d’images ou de propositions de cadre qui restent en tête. Pas un mauvais film, mais pas un bon non plus, il y a clairement quelque chose qui manque à la recette pour que ça prenne.

5,5/10

[Alegas]

Godzilla vs Kong de Adam Wingard
(2021)

Autant avec le précédent film Godzilla j’avais l’espoir de voir un truc correct, autant là sans surprise c’est naze. Du coup, la déception est moins conséquente, mais il y a quand même l'étonnement de se retrouver avec un film qui arrive à être plus nul que son prédécesseur, et ça c’était quand même une épreuve en soi. Clairement, on ne retrouve plus grand chose de l’ambiance posée dans le film d’Edwards (qui restera donc une exception dans ce Monsterverse), ici on ne cherche plus du tout à créer une aura mythologique autour de Godzilla : il devient juste un monstre qu’il faut absolument vaincre, une grosse bébête gênante dont il faut se débarrasser au lieu d’un dieu qu’il faut craindre.

Globalement, le film reprend grosso modo la même structure que le film japonais de 62, avec une équipe d’humains qui doit aller chercher King Kong pour le ramener afin qu’il combatte Godzilla, mais évidemment on vire tout le côté nanar qui rendait à peu près regardable l’original, et on part sur quelque chose de bien plus premier degré, mais sans que ça le soit totalement car on sent que ça souhaite un spectacle décomplexé. Cette orientation se traduit par un paquet de choix foireux, à commencer par les storylines humaines qui touchent vraiment le fond ici. Déjà que l’actrice de Stranger Things saoulait pas mal dans le précédent, c’est encore pire dans celui-là où elle devient une ado insupportable avec, à ses côtés, un conspirationniste sorti tout droit d’un blockbuster 90’s et un gros nerd qui enchaîne les gaffes . Ok, les arcs narratifs humains dans les Godzilla n’ont jamais été des grands moments de cinéma mais là c’est vraiment de la grosse merde, paye ton trio qui ne sert à rien, si ce n’est renverser de l’alcool sur un ordinateur à la fin (oui, c’est comme ça qu’on se débarrasse du bad-guy, véridique ). La partie avec les humains suivants Kong n’est guère mieux : toute la partie dans la Terre inversée ça aurait pu donner un bon truc mais au final ça aurait pu se passer à Skull Island que ça aurait été globalement la même chose.

Côté fights, le film n’arrive même pas à livrer la marchandise, et même si la première rencontre entre les deux titans fait illusion, celle à Hong Kong est vraiment gênante à voir, d’autant que ça fait la même erreur que dans Pacific Rim : Uprising en donnant aux monstres une vitesse de mouvements aussi rapide qu’un humain, du coup on ne ressent jamais leur taille, leur poids, etc… Ça donne un côté vraiment cheap. Et autant la menace dans le précédent était réussie (King Ghidorah était méchamment classe), autant là c’est quand même hyper triste de constater ce qu’ils ont fait avec MechaGodzilla, autant sur son temps de présence à l’écran (une dizaine de minutes) que dans son design (c’est chaud de le rater à ce point, alors qu’ils suffisaient de reprendre comme base celui de Ready Player One). On passera sur le fait que le film reprenne d’ailleurs l’idée de Batman v Superman en faisant des deux opposants des gentils contre une menace commune, c’était évident que ça allait prendre cette direction mais ça témoigne aussi à mon sens d’une grosse paresse scénaristique et d’un manque de prise de risques (on se garde les deux monstres sous le coude pour des futurs films). D'ailleurs, j'ai pas compris pourquoi le film n'évoque jamais les autres monstres qu'on voyait à la fin du précédent alors que concrètement ils auraient pu aider Godzilla dans son combat contre Kong.

Formellement, j’ai trouvé ça bien plus moche que le précédent, qui avait peut-être des combats illisibles mais qui arrivait à avoir des cadres plutôt classes par moment, alors que là il n’y a quasiment rien à retenir, peu de plans iconiques, pas d’idées dans les affrontements, l’encéphalogramme plat. Cerise sur le gâteau, on troque McCreary pour Junkie XL, et j’avais beau pas être un gros fan du premier, là j’ai vraiment regretté son remplacement. Bref, un blockbuster très con, trop premier degré tout en étant foireux quand il tente du second, souvent moche et ridicule, et qui n’arrive jamais à décrocher la mâchoire alors qu’on est censé assister à un combat épique entre deux icônes du cinéma fantastique. Je l'ai cité plus haut, mais c'est vraiment au Godzilla d'Edwards ce que Pacific Rim : Uprising est au film de Del Toro.

2/10

[lvri]

Parfaitement résumé... Un gâchis bien moisi...

[Alegas]

Zulu (Zoulou) de Cy Endfield
(1964)

Un poil déçu vu la grosse réputation du film, mais faut pas déconner ça reste quand même un film hyper solide. Zulu est souvent vendu comme l’une des grosses références du film de siège, et on comprend vite pourquoi : tout cet aspect du film y est super efficace, avec beaucoup d’action, des attaques qui ne se ressemblent pas entre elles, des personnages caractérisés juste ce qu’il faut pour un maximum d’efficacité, pas étonnant que McTiernan le cite comme une référence pour son 13ème Guerrier (il voulait la même fin, même si je suis pas convaincu que ça aurait marché dans son film), et il est fort probable que Carpenter connaissait ce film avant de faire son Assaut. Le début pose le ton avec les conséquences d’un massacre à ciel ouvert et une longue scène montrant le peuple zoulou célébrer ses braves avant d’entrer en guerre, malheureusement le film se perd un peu à mon sens dans toute la préparation du siège. Autant c’est clairement nécessaire de montrer cette étape, autant je trouve qu’on y passe trop de temps, alors qu’on comprend assez vite les enjeux et l’arc de chaque personnage (notamment le duel de légitimité entre les officiers, avec un jeune Michael Caine déjà plein d’assurance), et du coup ça crée un ventre mou un peu gênant avant le début des hostilités.

En parlant d’hostilités, les premières attaques au corps à corps font un peu peur d’ailleurs : c’est techniquement à la ramasse avec des gros plans sur des coups qui ne portent pas, des figurants qui tombent tout seul, des morts hyper exagérées, mais heureusement ça se calme assez vite sur ce point et tout ce qui arrive ensuite est d’un bien meilleur niveau. C’est un film qui met à l’honneur la stratégie (très cool le coup de la vague de zoulous qui se sacrifient pour évaluer le nombre de fusils), l’organisation des anglais face au chaos des attaques (les rangées ordonnées de fusil sont en totale contradiction avec l’assaut de l’infirmerie), et une violence omniprésente. J’aurais peut-être pas craché de mon côté sur des personnages plus forts en termes d’écriture : l’efficacité se fait au détriment de l’empathie, et du coup quand tel personnage crevait j’avais pas forcément l’effet voulu par le côté tragique de la situation. Un film solide donc, mais pendant tout le long je me disais qu’il manquait juste un super réal derrière pour avoir un truc ultime, genre un mec comme David Lean sur ce film ça aurait sûrement été mortel. En tout cas, ça me rend curieux sur la suite du film, avec Lancaster, O’Toole et John Mills au casting.

7/10

[Alegas]

13th (Le 13e) de Ava DuVernay
(2016)

Un documentaire qui a comme volonté d’analyser le système carcéral américain à travers les failles du 13ème Amendement, qui prive de libertés toute personne ayant commis un crime, mais qui du coup ouvre la porte à un paquet de dérives. A partir de là, le film enchaîne les révélations assez incroyables pour quelqu’un qui n’y connaît pas grand chose sur le sujet : l’évolution de ce système découlant de l'amendement est effarante à suivre, que ce soit du côté des chiffres (qui font des USA le pays avec le plus de prisonniers au monde), des méthodes utilisés (étonnant de constater que c’est surtout l’administration Clinton qui a donné de l’ampleur au phénomène) ou encore des conséquences que cela a créé d’un point de vue économique (tout le passage sur les prisons gérées par des sociétés privées, et sur le fait que la main d’oeuvre que constituent les prisonniers est désormais vitale, ça fait vraiment peur ).

Forcément, surtout avec DuVernay à la barre, le film aborde aussi beaucoup le sujet via la question les discriminations raciales, notamment de la population noire. Ça ne donne clairement pas le côté le plus subtil du film (I am not your negro et O.J. : Made in America traitaient ça bien mieux la même année), mais c’est vraiment intéressant de constater que le 13ème Amendement a été utilisé en partie comme une alternative à l’esclavage (il suffisait de condamner un noir pour vagabondage pour en faire un travailleur gratuit) et que, encore aujourd’hui, il est l’une des problématiques de la condition noire aux États-Unis. Un documentaire passionnant donc, qui possède tout de même ses défauts entre sa construction didactique (ça fait plus documentaire TV que documentaire de cinéma), ses intervenants qui sont tous d'accord entre eux, et les moments où tu sens que DuVernay veut faire pleurer dans les chaumières (le montage à la fin sur les brutalités policières est un peu facile, mais est tout de même fascinant vu que ça annonçait déjà l’ampleur que prendra l’affaire George Floyd). Pour ceux qui, comme moi, ne savaient pas grand chose sur le sujet, c’est vraiment recommandable, d’autant que le film est à la fois disponible sur Netflix et gratuitement sur Youtube.

7/10

[pabelbaba]

Michael Moore en parlait dans un de ses documentaires.

[Alegas]

T'es sûr ? J'ai vu, il me semble, la majorité de ses films et j'ai pas souvenir d'un seul qui avait ça comme sujet.

[pabelbaba]

C'était pas le sujet principal, mais j'avais appris que la règle des 3 condamnations = prison envoyait un max de gens en prison et que le système arrangeait bien les industriels qui avaient de la main d'œuvre pas chère.

[pabelbaba]

Après recherche, en fait la règle c'est 2 récidives et peine plancher de 25 ans, voire perpétuité selon les états. Ce qui amène des trucs délirant comme un vol sans violence d'un truc avec peu de valeur qui t'envoie en taule pour 25 piges à cause de la récidive. Mais je ne trouve effectivement pas de trace de cela en associant à Michael Moore.

Confusion liée à l'âge.

[Alegas]

Serenity (Serenity : l'ultime rébellion) de Joss Whedon
(2005)

Un film que je voulais me lancer depuis un moment, vu que je m’étais fait il y a quelques années la série inachevée Firefly, série dont ce film est censé plus ou moins être une sorte de grosse conclusion. Déjà, pour apprécier le film il faut clairement avoir vu la série à mon sens, sans quoi on passe à côté d’un paquet de choses, notamment les rapports entre les personnages qui se sont construits au fur et à mesure (genre toute la relation conflictuelle entre Mal et Simon, j’imagine qu’on doit pas vraiment la comprendre sans avoir vu tout ce qui a précédé). Néanmoins, ça arrive quand même à tenir en one shot, on décrit juste ce qu’il faut sur le passé des personnages pour les caractériser, on fait une intro rapide pour poser le contexte et les enjeux autour de River. Après clairement ceux qui n’ont pas vu la série verront juste un divertissement qui se contente du minimum syndical (mais qui le fait généralement bien) alors que les autres verront la fin d’une histoire qui a eu quand même une quinzaine d’épisodes pour se développer.

Forcément, cette volonté de finaliser un peu à l’arrache fait que le film n’est pas sans défauts, certains personnages sont sous-développés, beaucoup de choses vont trop vite, notamment toute la storyline de River qui fait extrêmement précipitée en plus d’être un peu ridicule par moment (le coup de la nana capable de tuer tout le monde, on a l’impression d’être devant Le Cinquième Élément), mais le fait est que ça fait quand même plaisir de retrouver cet équipage, les tensions entre eux, l’ambiance générale du vaisseau. J’aurais pas craché par contre sur une ambiance western plus présente, là j’ai l’impression que ce côté dominant de la série a été mis en sourdine pour offrir un space-opera plus classique, sûrement pour des raisons commerciales. Idem pour le budget, ça aurait mérité quelques millions en plus car autant le film s’en sort bien en général, autant ça montre vite ses limites sur des environnements ambitieux (la ville fantôme) ou quand il y a de l’action. Il y a quand même plein de choses réussies : le bad-guy joué par Ejiofor est cool, certaines scènes ressortent (la traversée en silence du territoire des Ravageurs), la mise en scène tentent des choses (le faux plan-séquence montrant tout l’intérieur du Serenity) et ça fait plaisir de voir que le film n’hésite pas à sacrifier des personnages importants quand il le faut pour faire monter la tension dramatique. Bref, une jolie conclusion d’une bonne série, doublé d’un sympathique film de SF, c’est déjà pas mal alors que ça aurait pu se planter en beauté.

6/10

[Mr Jack]

Pardon

[Mark Chopper]

Kikujirō no natsu, Takeshi Kitano, 1999, TV VOST : 6/10

(même si ça reste une note faiblarde)

[Alegas]

BILAN AVRIL 2021

Films vus :

137 : Minority Report, Steven Spielberg, 2002, Blu-Ray VOST : 8/10
138 : Speed Racer, Lilly & Lana Wachowski, 2008, Blu-Ray VOST : 10/10
139 : Maigret et l'affaire Saint-Fiacre, Jean Delannoy, 1959, Truc VF : 6/10
140 : Captain Underpants : The first epic movie, David Soren, 2017, TV VOST : 5/10
141 : Niagara, Henry Hathaway, 1953, TV VOST : 6,5/10
142 : Le dernier métro, François Truffaut, 1980, TV VF : 5,5/10
143 : Mind Game, Masaaki Yuasa, 2004, Truc VOST : 7,5/10
144 : Soy Cuba, Mikhaïl Kalatozov, 1964, DVD VOST : 8,5/10
145 : The Nightingale, Jennifer Kent, 2019, Truc VOST : 7/10
146 : Fish Tank, Andrea Arnold, 2009, TV VOST : 7,5/10
147 : First Man, Damien Chazelle, 2018, Blu-Ray VOST : 9/10
148 : Before I wake, Mike Flanagan, 2016, TV VOST : 4,5/10
149 : The Piano, Jane Campion, 1993, Blu-Ray VOST : 7,5/10
150 : Häxan, Benjamin Christensen, 1922, Truc VO : 7,5/10
151 : Mon idole, Guillaume Canet, 2002, DVD VF : 7/10
152 : Tōkyō monogatari, Yasujirō Ozu, 1953, DVD VOST : 3/10
153 : Time Bandits, Terry Gilliam, 1981, Truc VOST : 7/10
154 : Le manège, Jean-Pierre Jeunet, 1980, Truc VF : 6,5/10
155 : Vénus noire, Abdellatif Kechiche, 2010, TV VOST : 4/10
156 : Catch me if you can, Steven Spielberg, 2002, Blu-Ray VOST : 8,5/10
157 : Wonder boys, Curtis Hanson, 2000, TV VOST : 5,5/10
158 : Godzilla vs. Kong, Adam Wingard, 2021, Truc VOST : 2/10
159 : Zulu, Cy Endfield, 1964, DVD VOST : 7/10
160 : 13th, Ava DuVernay, 2016, TV VOST : 7/10
161 : Serenity, Joss Whedon, 2005, TV VOST : 6/10
162 : Crna mačka, beli mačor, Emir Kusturica, 1998, TV VOST : 5/10
163 : The Terminal, Steven Spielberg, 2004, Blu-Ray VOST : 7,5/10
164 : The Babadook, Jennifer Kent, 2014, Truc VOST : 8/10
165 : Opera, Dario Argento, 1987, TV VOST : 5/10
166 : War of the Worlds, Steven Spielberg, 2005, Blu-Ray VOST : 9/10
167 : Kikujirō no natsu, Takeshi Kitano, 1999, TV VOST : 6/10
168 : 8 femmes, François Ozon, 2002, TV VF : 5,5/10
169 : The 13th Warrior, John McTiernan, 1999, Blu-Ray VOST : 9/10
170 : The Witches, Nicolas Roeg, 1990, TV VOST : 7/10
171 : Fitzcarraldo, Werner Herzog, 1982, DVD VOST : 7/10
172 : Austin Powers : International man of mystery, Jay Roach, 1997, Truc VOST : 4/10


Découverte du mois :




Autres découvertes marquantes :

[Jed_Trigado]

172 : Austin Powers : International man of mystery, Jay Roach, 1997, Truc VOST : 4/10

Le seul de la trilogie que je zappe promptement a chaque fois en révision, même la VF est tapée c'est dire.

[Alegas]

Tu me rassures : je n'en avais jamais vu et j'étais sérieusement en train de me demander si j'allais tenter les autres.
J'ai bien aimé tout le côté parodique de Bond, mais pour le reste j'ai trouvé l'humour bien poussif et peu inspiré (dès qu'un gag fonctionne, ils se sentent obligé de le refaire plusieurs fois).