[Pabelbaba] Mes critiques en 2021

[Mark Chopper]

Les Election sont bien au-dessus. Angel craque ou perd la mémoire.

[angel.heart]

De base je trouve son cinoche assez surcôté. J'aime bien, mais je le classe clairement pas au niveau des Hark, Woo et Lam.

Mais, The longest nite hors concours, celui-ci est de loin mon préféré et c'est pourtant celui que j'ai vu dans les moins bonnes conditions.

[pabelbaba]

Je dois avouer que c'est peut être son polar le plus "HK" dans les thèmes.

[angel.heart]

Oui, y a pas photo.

Sinon j'attends le soutient de Jed sur ce coup.

[Jed_Trigado]

A Hero never dies est dans mon top 100, To qui rend un magnifique hommage a Chang Cheh, surtout a un moment galère de l'industrie HK, ça tient du miracle.

[Alegas]

Blade Runner (Final Cut) de Ridley Scott - 1982

Il y a pas mal de films dont on a très peur que le temps les abîme. Blade Runner en fait partie et est même tout en haut de la liste.

En effet, le film a marqué par son ambiance. Or, une ambiance ça se démode très vite. Mais ici ça fonctionne toujours. J'ai du mal à déceler quelles en sont les causes. On perçoit par exemple assez fortement l'influence des 80s, avec des looks pas foufous chez les femmes. Punko futuriste chez les rebelles, années 40-50 pour Rachel, dont les années 80 ont consacré le revival. Sans parler des nappes de synthé de Vangelis qui marquent directement n'importe quelle pellicule de la décennie de l'infamie.

Pourtant le film passe entre les gouttes et il se dégage autre chose. Déjà, on n'a pas ce foutu côté fluo/flashy qui éclate la rétine dans les autres bobines de la même époque. Tout se passe dans la pénombre et l'obscurité, sans aucune lumière naturelle. Il pleut et la ville est déprimante. Les rues sont soit bondées soit désertées et ça donne un vrai sentiment de malaise. Mais la chose la plus folle et sans doute la plus importante, c'est que la direction artistique part un peu dans tous les sens et reste malgré tout cohérente. On a des véhicules et bâtiments futuristes, une pyramide d'inspiration inca, d'autres bâtiments Art-déco ou plus anciens encore et tout ça fonctionne. Ce qui est un sacré tour de force, surtout au regard de ce qui a pu être fait ces derniers temps et où l'on a eu des grosses plantades et une sauce qui ne prend pas. (oui, oui, je pense à Jupiter au pays des Merguez. ).

Le fait que Scott prenne le temps de poser ses ambiances, de montrer les détails, mais aussi des plans d'ensemble, en stylisant ses cadres, jouant avec les lumières et unifiant ainsi visuellement chacun de ses décors avec des scènes bien pensées avec une atmosphère commune, est sans doute la clé de cette harmonie générale.

Le résultat, c'est une atmosphère rétro-futuriste oppressante à souhait, parfaite pour servir d'écrin à un film noir dont les thèmes de science fiction ont encore de l'intérêt aujourd'hui. D'ailleurs, heureusement que ces thèmes sont là, parce que c'est dans son aspect "noir" que le film a ses plus grosses faiblesses. Deckard n'est pas extrêmement intéressant, il sert juste à nous faire suivre une intrigue prétexte, pas franchement intéressante en elle-même. Il pourrait être le sujet de questionnements importants, mais ils sont laissés de côté au profit d'un twist en suspens assez artificiel. Harrison Ford l'interprète donc assez bien, sans excès et de façon froide.

Cela tranche fortement avec Roy Batty, éclatant malgré la noirceur générale de la pellicule et du ton du film, incarné avec une aisance folle par Rutger Hauer, qui le temps de quelques phrases déclamées en calebard, nous fout les poils en renversant le propos de départ du film et en créant dans la tête du spectateur un vertige visuel quant à ce qui n'est justement pas montré dans le film.

Je regrette un peu que l'on ne termine pas là-dessus...

9/10

[Mark Chopper]

Le fait que Scott prenne le temps de poser ses ambiances, de montrer les détails, mais aussi des plans d'ensemble, en stylisant ses cadres, jouant avec les lumières et unifiant ainsi visuellement chacun de ses décors avec des scènes bien pensées avec une atmosphère commune, est sans doute la clé de cette harmonie générale.

C'est bien vu (et bien exprimé)... C'est ce qui fait défaut, à mon sens, à sa suite.

[pabelbaba]

J'ai méchamment envie d'enchaîner, mais effectivement, les images que j'ai pu voir du Villeneuve s'éloignent beaucoup de ça. Mais je suppose que les intentions sont différentes.

[osorojo]

Pas du tout d'accord pour le Villeneuve, la DA est d'une cohérence dingue également.

[Mark Chopper]

@Pabel : A ta place je laisserais passer un peu de temps avant de le voir.

C'est rare que tu lâches une note aussi élevée.

@Oso : Quand je vois une scène de Blade Runner, j'imagine sans peine l'univers qui est autour. Face au Villeneuve, je voyais un décor, à aucun moment je ne croyais à l'existence d'un univers. Ça a de la gueule par moments, une sacrée gueule même, mais je n'y crois pas.

[Alegas]

J'ai méchamment envie d'enchaîner, mais effectivement, les images que j'ai pu voir du Villeneuve s'éloignent beaucoup de ça. Mais je suppose que les intentions sont différentes.

Effectivement c'est à prendre comme un film avec des intentions formelles très différentes. Scott avait dit à Villeneuve de faire son propre film avant de faire une véritable suite, et c'est ce qu'il a fait.
Mais d'accord aussi avec Oso pour la DA de 2049, que je préfère même au Scott.

[osorojo]

@Oso : Quand je vois une scène de Blade Runner, j'imagine sans peine l'univers qui est autour. Face au Villeneuve, je voyais un décor, à aucun moment je ne croyais à l'existence d'un univers. Ça a de la gueule par moments, une sacrée gueule même, mais je n'y crois pas.

Comme quoi.. Pour moi, la DA du film de Villeneuve je suis en terres SF, celle du Scott je suis dans un néo noir poisseux. Deux intentions différentes, deux ambiances réussies, que j'adore autant l'une que l'autre, dans les deux cas, je suis à fond dans l'univers déployé.

[lvri]

Même ressenti. Et c'est ce qui fait la qualité du Villeneuve d'ailleurs, le fait d'avoir fait son Blade Runner et pas une simple copie (même si le film n'est pas exempt de défaut, on est clairement immergé)

[Mark Chopper]

J'étais immergé à fond dans le sommeil.

[pabelbaba]

Si tout cela n'est qu'un rêve, ça se tient.