[Alegas] Mes Critiques en 2021

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mark Chopper » Jeu 15 Avr 2021, 14:02

Il n'aimait pas les films avec Lino Ventura non plus. Je comprends, le mec a une filmo pas top :eheh:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Scalp » Jeu 15 Avr 2021, 14:12

C'est clair que Léaud c'est de l'actor studio. En fait Truffaut si il était nul c'est avant tout car il avait des gouts de merde.
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Mind Game - 7,5/10

Messagepar Alegas » Ven 16 Avr 2021, 09:09

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Mind Game de Masaaki Yuasa
(2004)


De Yuasa, j’avais déjà découvert l’année dernière The night is short, walk on girl, et même si j’y avais trouvé mon compte du côté de l’animation complètement débridée, j’avoue que je n’avais pas été vraiment passionné par le film en lui-même. Du coup, j’étais pas spécialement confiant sur celui-là malgré sa grosse réputation (souvent cité parmi les meilleures réussites animées japonaises de ces dernières années), et il m’a fallu un peu de temps avant de rentrer complètement dans le récit (faut dire que le début est assez hardcore, il faut attendre un moment avant de comprendre où ça veut en venir), mais une fois que c’était fait, je me suis complètement laissé porter par le flow du métrage. Pour le coup, c’est vraiment un film difficile à décrire, et même plusieurs jours après l’avoir vu je serais bien en peine de décrire ce que raconte le film, je l’ai vraiment pris comme un gros flow d’émotions en tout genre, émotions qui vont être décuplées par l’animation qui se veut sans aucune limite.

Cet aspect est de loin ce qu’il y a de plus fabuleux dans Mind Game : jamais, de mémoire, je n’ai vu un long-métrage d’animation aussi abstrait dans la façon qu’il a de raconter son histoire. C’est vraiment difficile à décrire, mais c’est un peu comme si ce que raconte le film passait autant par les gestes, les déformations de personnages, voire leurs transformations inexpliquées, que par la narration. Ça donne des séquences complètement WTF au premier abord (le jeu avec les bambous, la rencontre avec Dieu, et j’en passe), mais qui sont loin d’être gratuites vu qu’elles visent à représenter un état d’esprit des personnages (et qui s’avèrent souvent très drôles).

Un choix formel original donc, mais qui a aussi ses limites : certains passages donnent l’impression de ne pas servir à grand chose (pourquoi revoir les flashs à la fin du film alors qu’on les avait déjà vu au début ?), quelques longueurs se font sentir, mais c’est le prix à payer pour avoir, en parallèle, une expérience aussi indescriptible qu’euphorisante (cette fuite de la baleine, c’est probablement un des passages animés les plus dingues qu’il m’ait été donné de voir jusqu’à présent :shock: ). Un film d’animation à ne pas mettre entre toutes les mains, même les personnes prévenues risque d’être décontenancées, mais ça vaut largement le coup d’essayer, ne serait-ce que pour l’originalité absolue de l’entreprise.


7,5/10
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Soy Cuba - 8,5/10

Messagepar Alegas » Ven 16 Avr 2021, 22:55

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Soy Cuba de Mikhaïl Kalatozov
(1964)


Un film qui mérite amplement son élogieuse réputation : plus de cinquante ans après sa sortie, ça reste encore un des films les plus révolutionnaires en termes de mise en scène jamais faits. A la base simple commande de propagande soviétique pour montrer que Cuba s’élève contre l’impérialisme américain, Soy Cuba montre très rapidement que son réalisateur a tout fait pour transcender l’objectif initial du film via sa mise en scène. Du coup, et malgré le message pas subtil pour un sou, on en vient rapidement à oublier tout le côté propagandiste du métrage pour se concentrer sur ce qu’il a à proposer visuellement, et de ce côté là le spectacle est total. C’est bien simple, c’est juste un des films les plus dingues que j’ai pu voir niveau réalisation. On a constamment l’impression de voir un long-métrage qui aurait été réalisé vingt ans plus tard (c'est aux années 60 ce que Citizen Kane était aux années 40), avec une photographie à la pointe de ce qui pouvait se faire à l’époque, une caméra dont les mouvements donnent l’impression qu’elle s’est libérée de la moindre contrainte technique, et des ambitions visuelles qui feraient encore pâlir ceux qui s’essayent à l’exercice du plan-séquence.

C’est d’ailleurs souvent pour cela que le film est cité : les plans-séquences de Soy Cuba sont particulièrement nombreux, et à raison puisqu’ils sont d’une élégance rare, et la plupart d’entre eux sont des défis techniques encore incroyables aujourd’hui (on plonge la caméra dans une piscine, on l’a fait évoluer dans un bidonville, puis on de la rue jusqu’au plus hauts étages des immeubles pour la faire traverser des fenêtres, bref des choses qu’on ne voyait tout simplement pas à l’époque). Nul doute que le film en aura inspiré plus d’un de ce côté là, de Martin Scorsese à Paul Thomas Anderson, en passant par Alfonso Cuaron, qui ont chacun fait leur hommage plus ou moins conséquent, mais il serait quand même dommage de limiter le film à juste cet aspect car même quand le film prend une tournure formelle plus classique il se place aussi au-dessus du lot.

Par moment, le film retrouve une maestria du montage qui rappelle les plus grands moments du muet, et si on ajoute à ça la superbe photographie qui joue énormément sur les contrastes, les contre-jours et les grands angles, ça donne des séquences tout simplement magnifiques comme celle du vieil homme qui laboure son champ avant de le détruire par le feu. Côté script, le découpage en quatre histoires paraît un peu gadget au début, mais elles s’avèrent tellement complémentaires entre elles, et la montée en puissance marche tellement bien qu’on comprend vite le choix d’une telle narration. A la limite, le seul défaut que j’aurais à pointer du doigt serait peut-être le dernier segment qui se répète un peu par rapport à ce qui a précédé, mais c'est pas vraiment gênant non plus vu que ça reste dans la logique narrative (tout le film raconte comment naît une révolution). Un grand film de cinéma, et probablement l’un des plus beaux films jamais faits d’un point de vue formel.


8,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mark Chopper » Sam 17 Avr 2021, 19:03

152 : Tōkyō monogatari, Yasujirō Ozu, 1953, DVD VOST : 3/10


Tu ne m'as pas écouté.

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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Dunandan » Sam 17 Avr 2021, 19:13

Dire que je l'ai en BR, il va attendre encore un peu sur mes étagères...
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mark Chopper » Sam 17 Avr 2021, 19:15

T'as aimé L’Île nue. Dans le classement des vieux films japonais chiants, c'est cent coudées au-dessus.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Dunandan » Sam 17 Avr 2021, 19:15

Je l'ai même adoré. :chut:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Jed_Trigado » Sam 17 Avr 2021, 19:16

Oh mince, ça pose le level. :eheh:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mark Chopper » Sam 17 Avr 2021, 19:18

Nan le Shindo est pire que le Ozu en chiantitude.

Sinon j'ai l'impression de pisser dans le vent vu que personne ne suit mon conseil : quand on veut s'attaquer à Ozu, il vaut mieux mater un de ses films en couleurs d'abord (de préférence Bonjour).
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Sam 17 Avr 2021, 19:53

Mark Chopper a écrit:
152 : Tōkyō monogatari, Yasujirō Ozu, 1953, DVD VOST : 3/10


Tu ne m'as pas écouté.


Bon au moins j'en ai vu un, mais là ouais je crois que ça m'a vacciné pour un bout de temps. :eheh:
Le pire c'est que je vois bien l'intention, l'intérêt de l'histoire, mais d'une part je trouve le film bien trop long pour ce qu'il raconte (et c'est pas aidé par le rythme léthargique), mais d'autre part j'ai été surpris de trouver le jeu d'acteur complètement naze : j'ai eu sans cesse l'impression que Ozu ne dirigeait pas son casting, et que tout le monde récitait son texte sans conviction.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mark Chopper » Sam 17 Avr 2021, 19:58

Le jeu face caméra donne une impression curieuse.

(Mais il dirigeait bien son casting... Chishū Ryū, son acteur fétiche, disait qu'Ozu le critiquait sans arrêt)
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Nightingale (The) - 7/10

Messagepar Alegas » Dim 18 Avr 2021, 13:46

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The Nightingale de Jennifer Kent
(2019)


Pas mal du tout ce rape and revenge australien, surtout de la part d’une réalisatrice qui signe là son second long-métrage. J’avais un peu peur pourtant car ce sous-genre traité par une femme, ça a quand même donné l’immonde Revenge il y a quelques années, qui était non seulement mal foutu et pas finaud pour un sou dans son traitement, mais là pour le coup j’ai pas grand chose à redire, tout ce qui était nul dans Revenge est réussi dans The Nightingale, la seule chose qui manque vraiment c’est le petit truc en plus qui pourrait le transformer en un film durablement marquant. La grosse particularité du métrage, c’est clairement son contexte historique et géographique qui est super bien exploité : ça se passe en Tasmanie en plein 19ème siècle, avec comme héroïne une jeune femme irlandaise qui va partir en vendetta contre un officier de l’armée anglaise, avec l’aide d’un guide aborigène avec qui elle va créer un lien d’amitié malgré le fait qu’elle ait été conditionnée pour haïr ce peuple.

Un contexte rafraîchissant, qui va permettre plein de grosses qualités : les décors de la Tasmanie évidemment, le fait que seuls les aborigènes arrivent à se retrouver sur cette terre que les anglais ont seulement partiellement explorés, le traitement de la condition féminine de l’époque (en plus l’héroïne est une prisonnière à la base, donc traitée vraiment comme une moins que rien par les soldats) mais aussi et surtout celui le traitement du peuple aborigène de l’époque, qui connaît alors son déclin rapide. De ce côté-là, le traitement est pas le plus subtil du monde, mais vu ce que ça traite ça paraît finalement assez normal : Jennifer Kent choisit de montrer les réalités de l’époque de façon hyper frontale, et ça donne un film où on n’hésite pas à montrer la violence, que ce soit un viol, l’efficacité des lances des aborigènes, ou encore les exécutions sommaires courantes des autochtones par les anglais. On est loin quand même du film ultra-violent dont on entend parler depuis la première projection à Venise, c’est pas non plus de l’avalanche de gore ou de la violence hyper graphique, c’est juste que c’est filmé souvent en plein cadre, et que ça arrive de façon très brutale, sans prévenir (le coup du bébé :shock: ).

The Nightingale a aussi le mérité de mettre un peu de nuance dans ce qu’il montre : oui les anglais sont majoritairement représentés comme des connards, surtout les soldats moins éduqués, mais j’aime bien par exemple le fait qu’on montre que le bad-guy agit surtout par frustration, lui qui se retrouve depuis des années à commander des bons à rien dans le trou du cul du monde. Là où le film gagne aussi des points, c’est en détournant peu à peu le côté rape and revenge : la première heure est classique, mais la seconde lâche peu à peu le côté vengeance pour arriver sur quelque chose de plus posé, et qui va surtout parler de la liaison qui se crée entre les deux héros, l’une qui se retrouve à des milliers de kilomètres de son pays d’origine, et l’autre qui ne peut que constater le viol de son pays par un autre peuple. Côté mise en scène, il n'y a rien de transcendant mais c’est formellement très carré, on sent que Kent travaille ses cadre et sa narration, et elle sait clairement mettre en valeur les paysages pour souligner à la fois leur beauté et leur dangerosité. Elle s’avère aussi une très bonne directrice d’acteurs : tout le monde joue bien, mention spéciale au duo de héros qui mériteraient d’avoir d’autres rôles conséquents par la suite. Un film pas sans défauts dans son déroulement, mais dont la force de proposition fait que les plus de deux heures passent sans problème.


7/10
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Fish Tank - 7,5/10

Messagepar Alegas » Lun 19 Avr 2021, 16:59

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Fish Tank de Andrea Arnold
(2009)


Jolie surprise pour le coup car même si le film a une bonne réputation, c’est clairement pas mon truc sur le papier avec tout le côté drame social mis en avant. Pourtant, ce portrait d’adolescente fait clairement mouche à mon sens : nombreux sont les films sur le sujet mais finalement très peu arrivent à bien retranscrire l’état d’esprit de ce passage de la vie, et là pour le coup j’ai vraiment trouvé ça réussi. Tout fait très authentique, et malgré ses réactions parfois irrationnelles on s’attache assez rapidement à cette ado dont le cadre de vie (les cités anglaises) ne lui a jamais permis de devenir autre chose qu’une copie de sa propre mère qu’elle déteste. Andrea Arnold filme de ça de façon très simple, mais sans non plus verser dans la caméra-épaule à outrance, et elle livre même quelques beaux moments entre la sortie à la campagne avec le beau-père, la relation particulière qui se crée entre ce dernier et l’héroïne, ou encore l’une des scènes finales où mère et filles communiquent à travers la danse, faute de pouvoir le faire correctement avec les mots.

C’est un film qui possède une vraie justesse d’écriture, et qui arrive à bien faire passer pas mal de choses qui auraient pu tomber facilement dans le graveleux (la tournure de la relation avec le beau-père évidemment, mais aussi le passage de l’audition bien malaisant), mais c’est surtout un film qui doit beaucoup à mes yeux à son casting, et autant ce n’est pas une surprise de la part de Fassbender, autant du côté de Katie Jarvis dans son premier rôle c’est ce qu’on appelle une vraie révélation (dommage que ce soit son unique rôle, ça aurait pu être le début d’une jolie carrière). Un beau drame adolescent qui réussit très bien sa note d’intention, ça donne plutôt envie de voir ce que Arnold a fait d’autre avant et après.


7,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Val » Lun 19 Avr 2021, 18:12

J'en profite pour conseiller American Honey, qui me semble tombé dans l'oubli depuis sa sortie.
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