Le dernier métro de François Truffaut
(1980)
C’était le dernier film de Truffaut qui me donnait vraiment envie, vu qu’il est souvent cité parmi ses meilleurs, que la présence de Depardieu avait de quoi me rassurer côté acting, et que le contexte me tentait pas mal (les déboires d’un théâtre parisien sous l’occupation allemande). A l’arrivée, je suis tout de même pas mal mitigé, je pense que le film aurait vraiment gagné à être plus court pour gagner en efficacité, ça tire pas mal en longueur pour rien dans la première moitié, et globalement j’ai aussi du mal avec le fait que Truffaut donne l’impression de ne rien avoir à faire du contexte historique choisi. Car autant je comprends l’intention de base du film (raconter l’histoire de la France occupée à travers ce petit théâtre qui va s’avérer être un microcosme), autant on ne sent jamais une réelle menace tout le long du film. On voit très peu les forces allemandes, quand on les voit ça donne l’impression de voir juste une simple descente de flics, et du coup quand les personnages parlent d’un théâtre constamment sous pression et à deux doigts de fermer, on a jamais l’impression que c’est réellement le cas.
Comme souvent chez Truffaut, c’est un film qui préfère donner les informations par le dialogue plutôt que par l’image, un cinéma très littéraire qui est du coup encore plus poussé par la dimension théâtrale du sujet, ce qui donne un film globalement trop bavard à mon sens, ce qui se ressent particulièrement sur l’histoire d’amour (dite avec des mots plutôt qu’avec des gestes). Un film avec de bonnes intentions donc, et des bonnes idées (le coup de l’auteur juif caché sous la scène qui entend les répétitions et représentations), mais qui a du mal à les mettre en pratique pour livrer un vrai film de cinéma, le résultat fait vraiment pièce de théâtre (chose sûrement voulue par Truffaut, ce qui validerait le choix du tournage en studio, mais ça a du mal à passer en ce qui me concerne). Côté casting, c’est toujours pas avec ce film que je serais convaincu par Catherine Deneuve (il a fallu attendre les quinze dernières minutes pour que je croie à son attirance pour son collègue), quand à Depardieu c’est étonnant de constater que son jeu est très inégal selon les séquences, parfois ça fait vrai, parfois ça fait répétition de texte pas inspirée. Pas un mauvais film donc, mais sa grosse réputation me passe clairement au-dessus, et le meilleur Truffaut reste toujours son premier long à mes yeux.
5,5/10