[Alegas] Mes Critiques en 2021

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar osorojo » Mar 30 Mar 2021, 16:07

Looking for Eric est un peu dans le même style, à part dans la filmo de Loach.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Mar 30 Mar 2021, 16:09

Pour le coup, en checkant vite fait toute sa filmo, le seul qui me tente bien serait Le vent se lève. Tu conseilles ?
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar osorojo » Mar 30 Mar 2021, 16:11

Le sujet est plus dans tes goûts sans doute ouais, après pour être honnête le visionnage remonte, j'en ai pas un très grand souvenir mais je ne souscris pas à la mauvaise répute qu'il se trimbale. J'avais trouvé que ça faisait le taff.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar elpingos » Mar 30 Mar 2021, 19:58

Perso, j'aime beaucoup Raining Stones, et Sweet Sixteen ... Social et pas lourdingue (et assez drole pour le 1er)
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar osorojo » Mar 30 Mar 2021, 20:08

Ah mais oui, moi aussi, je préfère largement ces deux-là :mrgreen:
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Freaks, la monstrueuse parade - 7,5/10

Messagepar Alegas » Mer 31 Mar 2021, 18:49

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Freaks (Freaks, la monstrueuse parade) de Tod Browning
(1932)


Un classique que je m’étais très longtemps gardé sous le coude : j’en avais entendu parler pour la première fois dans un cours de cinéma aux alentours de 2009, et avais très envie de le voir depuis sans jamais en avoir eu vraiment l’occasion entre-temps. Sans surprise, c’est bien, peut-être pas aussi bien que je l’avais espéré, mais c’est clairement un film très étrange qui détonne avec ce que le cinéma américain pouvait offrir jusque là. Le cinéma d’horreur commençait sérieusement à prendre de l’ampleur, la MGM décida de laisser carte blanche à Tod Browning, réalisateur tout juste auréolé du succès de Dracula, pour réaliser le film le plus effrayant possible. Browning, en grand passionné de cirque, décide de réunir le casting de freaks le plus large possible, afin d’en faire les héros de son film. Le résultat est pour le moins étonnant : jamais on n’avait vu (et probablement jamais vu depuis) un casting pareil, et si on est habitués à voir des nains ou des siamoises, on l’est clairement moins face à d’autres types de maladies génétiques qu’ont subis la plupart des personnages de ce film.

Encore aujourd’hui, le résultat est efficace, et arrive souvent à mettre mal à l’aise, et du coup peu étonnant que le film ait eu un tel impact sur son époque, qui servira grandement sa réputation : le film choquera le monde entier, sera interdit pendant des années, réputé perdu, retrouvé et popularisé dans les années 60, pour au final devenir l’un des classiques du genre, et des débuts du cinéma en général. Seule ombre au tableau : on sent que c’est un film mutilé. Le premier cut faisait une demi-heure de plus et n’a jamais été retrouvé, et c’est vraiment dommage car on sent que ça aurait pu donner un film encore meilleur, que ce soit sur certains personnages sous-utilisés ou encore le final bien trop abrupt alors qu’on vit à ce moment là une escalade de violence. En parlant de violence, c’est clairement l’un des points qui m’a véritablement impressionné : pour l’époque c’est quand même sacrément osé, et même s’il faut attendre la fin pour avoir tout le côté horreur de l’histoire, dès que ça se lance ça ne le fait pas à moitié avec des images qui restent en tête (l’homme-tronc avec le couteau entre les dents qui avance dans la boue vers sa future victime :shock: ). Pour le reste, c’est aussi un beau film sur l’acceptation de la diversité, sur le fait qu’on récolte ce que l’on sème, et même si le couple de bad-guys subissent un sort absolument atroce (dans le cut original, l’homme finissait castré :shock: ) c’est quand même difficile de les plaindre vu le mal qu’ils ont fait auparavant. Un film unique en son genre donc, aussi passionnant à voir qu’à se renseigner sur sa production, et qui en a probablement inspiré plus d’un, de Burton à Lynch en passant par Scorsese.


7,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Jeu 01 Avr 2021, 08:07

BILAN MARS 2021


Films vus :

95 : Mishima : A life in four chapters, Paul Schrader, 1985, TV VOST : 5/10
96 : The end of the affair, Neil Jordan, 1999, TV VOST : 7/10
97 : À propos de Nice, Jean Vigo, 1930, DVD VF : 5,5/10
98 : La natation par Jean Taris, Jean Vigo, 1931, DVD VF : 6/10
99 : Cleopatra, Joseph L. Mankiewicz, 1963, DVD VOST : 5/10
100 : Man of steel, Zack Snyder, 2013, Blu-Ray VOST : 7/10
101 : Round Midnight, Bertrand Tavernier, 1986, DVD VOST : 4/10
102 : The Eagle has landed, John Sturges, 1976, TV VOST : 5,5/10
103 : The Royal Tenenbaums, Wes Anderson, 2001, TV VOST : 6/10
104 : Aquaman, James Wan, 2018, Truc VOST : 3,5/10
105 : A Shaun the Sheep Movie : Farmageddon, Will Becher & Richard Phelan, 2019, Blu-Ray VO : 7/10
106 : The Thief of Bagdad, Raoul Walsh, 1924, DVD VO : 5/10
107 : Zéro de conduite, Jean Vigo, 1933, DVD VF : 6/10
108 : Foolish wives, Erich Von Stroheim, 1922, Truc VO : 6/10
109 : Batman v Superman : Dawn of Justice, Zack Snyder, 2016, Truc VOST : 6/10
110 : Wonder Wheel, Woody Allen, 2017, DVD VOST : 6/10
111 : Porte des Lilas, René Clair, 1957, Truc VF : 7/10
112 : L'Atalante, Jean Vigo, 1934, DVD VF : 6/10
113 : Saving private Ryan, Steven Spielberg, 1998, Blu-Ray VOST : 10/10
114 : The Red Shoes, Michael Powell & Emeric Pressburger, 1948, Blu-Ray VOST : 9/10
115 : American Made, Doug Liman, 2017, TV VOST : 5/10
116 : Shaun the Sheep : The farmer's llamas, Jay Grace, 2015, TV VO : 6/10
117 : The squid and the whale, Noah Baumbach, 2005, TV VOST : 4/10
118 : Zack Snyder's Justice League, Zack Snyder, 2021, Truc VOST : 6,5/10
119 : Three ages, Buster Keaton & Edward F. Cline, 1923, DVD VO : 7/10
120 : A.I. Artificial Intelligence, Steven Spielberg, Blu-Ray VOST : 9/10
121 : Birdman or (The unexpected virtue of ignorance), Alejandro González Iñárritu, 2014, TV VOST : 7/10
122 : The Jazz Singer, Alan Crosland, 1927, DVD VOST : 5,5/10
123 : Broken arrow, Delmer Daves, 1950, TV VOST : 7,5/10
124 : The angels' share, Ken Loach, 2012, TV VOST : 7/10
125 : Freaks, Tod Browning, 1932, DVD VOST : 7,5/10
126 : Les grandes familles, Denys de la Patellière, 1958, Truc VF : 6,5/10
127 : Une étrange affaire, Pierre Granier-Deferre, 1981, Truc VF : 5,5/10
128 : L'horloger de Saint-Paul, Bertrand Tavernier, 1974, TV VF : 6/10
129 : Scarface, Howard Hawks, 1932, DVD VOST : 7,5/10
130 : Spider-Man : Into the Spider-Verse, Peter Ramsey, Rodney Rothman & Bob Persichetti, 2019, UHD VOST : 9/10
131 : Mon oncle d'Amérique, Alain Resnais, 1980, TV VF : 3/10
132 : Maigret tend un piège, Jean Delannoy, 1958, Truc VF : 6,5/10
133 : Tirez sur le pianiste, François Truffaut, 1960, TV VF : 5/10
134 : O.J. : Made in America, Ezra Edelman, 2016, TV VOST : 8,5/10
135 : Fahrenheit 451, François Truffaut, 1966, TV VOST : 3,5/10
136 : Rue des prairies, Denys de la Patellière, 1959, Truc VF : 7/10


Découverte du mois :

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Autres découvertes marquantes :

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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Criminale » Jeu 01 Avr 2021, 11:33

Alegas a écrit:Pour le coup, en checkant vite fait toute sa filmo, le seul qui me tente bien serait Le vent se lève. Tu conseilles ?


Franchement, il est top celui là. :super:
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Grandes familles (Les) - 6,5/10

Messagepar Alegas » Sam 03 Avr 2021, 19:16

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Les grandes familles de Denys de la Patellière
(1958)


Un peu déçu vu les bons retours que j’avais eu. C’est clairement un film recommandable mais j’ai aussi eu l’impression de voir un film qui ne se donnait pas complètement les moyens de ses ambitions, alors que tout s’y prêtait plutôt bien. A la fin du film, j’ai eu la sensation que le film se terminait alors qu’il venait à peine de commencer, et après recherche ça doit sans doute au fait que c’est l’adaptation d’un bouquin qui se poursuit avec deux autres tomes, ça doit jouer. Car sinon, c’est pour le moins étrange d’avoir quasiment cinq minutes entières au début du métrage une présentation d’une quinzaine de personnages pour n’en utiliser réellement qu’une poignée (certains donnent du contexte, certes, mais d’autres sont parfaitement inutiles), et c’est d’autant plus étrange de le faire pour un film d’une heure et demie, donc un film qui va aller à l’essentiel (ce qu’il fait très bien). Vu le succès du film à l’époque, je suis étonné que l’adaptation des deux tomes suivants n’ait pas eu lieu, ça aurait pu donner une trilogie bien sympa s'étalant sur plusieurs années.

Outre ce défaut, je n’ai pas grand chose à reprocher au métrage : la présentation d’une famille où quasiment chacun des membres occupent un poste de prestige dans la société française sonne terriblement vraie, les manigances ou alliances entre eux sont toujours compréhensibles, et c’est forcément aidé d’une part par les dialogues d’Audiard où les punchlines s’enchaînent, mais aussi par l’interprétation où chacun donne le meilleur de lui-même. Gabin mène le show (la scène où il découvre le corps de son fils, wow :shock: ), mais les seconds rôles ne sont pas en reste : Brasseur joue parfaitement un cousin détestable à souhait, Blier est excellent dans le rôle d’un bras droit qui profite des avantages qui se présentent à lui (le coup de la jeune artiste qu’il drague sans aucune hésitation :shock: ), et Desailly a clairement la tête de l’emploi en jeune premier qui n’arrive pas à satisfaire son paternel. A noter sinon que le film est aussi l’occasion de voir Emmanuelle Riva dans son premier rôle : elle apparaît une minute et ne prononce que quelques mots, ce qui suffit à faire de sa prestation la moins agaçante de sa carrière :mrgreen: . Sauf erreur, c’est le premier film de La Patellière que je découvre, et même si rien ne ressort vraiment formellement ça reste globalement bien emballé, le mec est nantais donc de toute façon c’est forcément un homme de bon goût 8) . Un bon Gabin dont le seul véritable défaut est d’avoir une fin abrupte alors qu’on s’attend à ce qu’on nous en raconte bien plus.


6,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mark Chopper » Sam 03 Avr 2021, 20:54

Tu n'as pas vu Un taxi pour Tobrouk ?
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Sam 03 Avr 2021, 21:17

Non, c'est un de mes gros manques dans le ciné français de cette époque.
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Étrange affaire (Une) - 5,5/10

Messagepar Alegas » Dim 04 Avr 2021, 08:00

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Une étrange affaire de Pierre Granier-Deferre
(1981)


Un étrange film (hoho) que voilà. Sur le papier, ça m’a fait beaucoup penser à The Devil’s Advocate sorti plusieurs années plus tard : tout le film est centré sur le relation entre un petit employé de bureau et son nouveau patron, relation de respect, d’admiration, qui va peu à peu se transformer en quelque chose de super malsain. La grande force du métrage, c’est clairement de gérer cette relation à petite dose, scène par scène, et le meilleur exemple que je puisse donner c’est tout l’aspect de la vie personnelle du personnage principal envahi par son boss : quand ce dernier vient dormir chez lui, c’est complètement WTF mais ça ne dénote pas non plus vu ce qui a pu se passer auparavant, ça fait sens dans la logique de l’escalade. Le problème, c’est que j’ai regardé l'évolution de cette relation avec énormément de recul, impossible de rentrer complètement dans le film pour une raison sur laquelle je n’arrive pas à mettre le doigt dessus. La faute à une ambiance trop weird ? La faute peut-être aux prestations de Lanvin et Baye qui dénotent avec un Michel Piccoli impeccable ? Le côté tout ça pour ça une fois arrivé au final ? Le montage hasardeux qui donne l’impression de couper alors que les scènes ne sont pas complètement terminées ? Peut-être un peu de tout ça à la fois. Autant je comprends que le côté froid, austère est complètement voulu, autant je ne suis pas certain qu’il en soit de même pour le manque d’implication du spectateur face à ces situations toujours plus absurdes. Un film intéressant à bien des égards donc, mais qui m’a laissé un peu trop sur le côté pour que je puisse pleinement l’apprécier. Peut-être qu'une revision, dans quelques années, s'avèrera salutaire.


5,5/10
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Horloger de Saint-Paul (L') - 6/10

Messagepar Alegas » Dim 04 Avr 2021, 18:48

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L'horloger de Saint-Paul de Bertrand Tavernier
(1974)


Premier long-métrage de Tavernier, peut-être pas aussi réussi que ce qu’il arrivera à faire par la suite, mais globalement annonciateur de son cinéma. Dès le début, ça sent le Tavernier sincère à souhait : on commence sur une bonne scène de bouffe comme le réalisateur les apprécie, et on se retrouve à suivre Noiret dans un Lyon très cinégénique. J’ai beau avoir mes réserves sur le métrage, si il y a bien une chose qu’on ne peut pas lui enlever, c’est bien sa sincérité qui transparaît à chaque plan. Tavernier aurait pu tomber dans l’avalanche de citations en tout genre vu son caractère cinéphile, mais c’est finalement un piège qu’il évite de très loin, pour livrer un film qui ne ressemble qu’à lui. A sa façon de filmer Lyon, on sent le bonhomme qui a longtemps repéré à l’avance des spots de tournage, à sa façon de diriger les acteurs et de placer sa caméra on sent l’ancien jeunot qui a observé les tournages des autres, bref c’est un premier long-métrage super intéressant à regarder pour voir comment Tavernier s’en sortait, et il le faisait bien.

Le seul gros défaut que je pointerais de mon côté viendrait du rythme : on sent que Tavernier ne gère pas encore complètement ce point, et du coup le film a plusieurs passages où l’intérêt retombe clairement, d’autant que tout est vu du point de vue de Noiret, qui reste hyper passif tout le long de l’histoire à quelques exceptions près. Ce défaut mis à part, l’histoire s’avère pas trop mal si on en attend pas une histoire avec beaucoup de rebondissements. C’est un film qui joue beaucoup sur l’attente et la patience, et il faut attendre la dernière demi-heure pour avoir quelque chose de plus soutenu, avec la relation père-fils qui prend enfin vie à l’écran. Le film aurait sûrement gagné à mon sens à ne pas avoir de propos politique, car finalement ça parasite un peu l’essentiel, qui est vraiment la quête d’un père peu présent qui cherche à comprendre son fils avant qu’il ne soit retrouvé. Noiret, sans surprise, porte le film sur ses épaules, et Rochefort en commissaire aux manières un peu étranges est forcément très convaincant, Tavernier savait déjà bien s’entourer dès son premier long. C’est clairement pas le film que je retiendrais du début de carrière de son auteur (j'ai une petite préférence pour Que la fête commence), mais ça posait déjà les bases de ce qui allait suivre.


6/10
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Scarface (1932) - 7,5/10

Messagepar Alegas » Lun 05 Avr 2021, 10:56

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Scarface de Howard Hawks
(1932)


On parle toujours de ce film comme d’une œuvre matricielle du film de gangsters, et le moins qu’on puisse dire c’est que ça ne vole pas son statut pour le coup : c’est complètement dingue de découvrir Scarface aujourd’hui et de constater le nombre incalculable d’influences qu’il a engendré. Il a beau ne pas être le premier film de gangsters, il est probablement celui qui en a popularisé les codes, et ça doit sans doute au fait que les hommes derrière le film (Howard Hughes à la production, Howard Hawks à la réalisation) voulaient à tout prix faire quelque chose de très extrême, notamment du côté de la violence. Alors forcément, ça reste de la violence du cinéma des années 30, mais cet aspect est clairement plus poussé que dans la plupart des films, on a du meurtre dès les cinq premières minutes, des morts en plein cadre, un héros tué froidement à la fin, etc…

On sent que le code Hays n’était pas encore en vigueur (on a même une relation un peu incestueuse avec la sœur :shock: , c’est jamais clairement dit mais il y a plein de passages qui sous-entendent une relation borderline). Et le fait que le film soit sans morale pousse encore plus le délire : à l’exception d’un carton en début de film disant que Scarface est fait pour dénoncer le fait que le gouvernement laisse la pègre faire la loi dans certaines villes, ça se veut clairement être une plongée sans concessions dans le milieu, et toujours du point de vue d’une petite frappe qui va grimper les échelons, du coup il est pas question ici de faire prendre conscience au héros que ce qu’il fait est mal, bien au contraire ça a même tendance à glorifier ce qu’il fait (le rapport avec le panneau The world is yours que De Palma reprendra dans son remake).

Formellement, c’est assez impressionnant, Hawks en profite pour faire un film très léché, autant du côté de la maîtrise de la caméra (le plan-séquence d’ouverture pose bien le niveau :love: ) que de la photographie, et on sent l’énorme influence que le film a pu avoir par la suite, genre le coup des X cachés dans l’image à chaque mort qui sera repris par Scorsese dans The Departed, ou encore le final qui rappelle beaucoup celui que fera Carné dans Le jour se lève. Même la représentation des gangsters est passée à la postérité : la trogne de Paul Muni avec sa cicatrice a été maintes fois copiée, la façon de dévoiler pour la première fois le héros (chez le barbier avec serviette cachant son visage) a sûrement été reprise par De Palma pour Al Capone dans The Untouchables, et je ne parle même pas du gangster avec sa pièce de monnaie que je suis certain d’avoir vu dans un autre film du genre (et même dans une comédie musicale avec Fred Astaire). Je garde clairement une préférence pour le remake qui a une ampleur toute autre, mais ce Scarface original a quand même beaucoup de choses pour lui et mérite amplement son statut de classique du genre.


7,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar maltese » Lun 05 Avr 2021, 12:06

Si tu ne l'as jamais vu, je te conseille The Roaring Twenties de Raoul Walsh ; dans le genre "film de gangsters des années 1930 qui a eu une grande influence sur les œuvres futures", il se pose aussi :super:
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