Pour récap cycle Mouret.
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•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••LAISSONS LUCIE FAIRE! | Emmanuel Mouret (2000) | 7/10
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••En traînant sur le site d'Arte pour voir ce qui était disponible en visionnage libre, je tombai sur un certain Emmanuel Mouret et j'avoue que les pitch de ses films me donnèrent plutôt envie; à savoir une certaine promesse de comédies romantiques décomplexées avec des actrices qui ont toujours su faire chavirer le difficile palpitant qui me fait tenir debout. Du coup, ni une, ni deux, j'embarquai à la découverte du bonhomme, et mes tocs chronologiques aidant, mon choix s'arrêta sur son premier film pour commencer un éventuel cycle... même si je ne cacherai pas que le casting a aussi largement influencé mon choix de vieille crapule.
Et bien, bonne inspiration ma foi, parce que j'ai bien apprécié
Laissons Lucie faire!, sorte de sous
panthère rose à la française, un brin foutraque mais en même temps d'une simplicité à toute épreuve. Certes il faut se fader un coup de vieux monstrueux en savourant les 25 printemps solaires de Marie Gillain, alors splendide de cette beauté naturelle évidente qu'elle a toujours su porter, mais qu'on se rassure, la déprime est vite balayée.
Sans être la pépite comique oubliée qu'on espère en lançant ce genre de petite bobine, on est en présence d'une sympathique récréation. Certes, on y sent les hésitations d'une première réalisation, les cadrages sont un tantinet quelconques et il convient de se laisser envouter par un burlesque timide de circonstance permettant de contextualiser certains gags gentillets, mais sous les traits d'une simplicité agréable se construit une réflexion finalement assez intelligente sur la vie de couple en général. Et puis, Emmanuel Mouret signe également une chouette prestation toujours sur le fil entre naïveté et surjeu, son côté dandy maladroit le rend sympathique et lui permet de nous faire avaler un bon paquet de couleuvres sans bouder son plaisir.
Et pour ne rien gâcher, si le regard du -alors- jeune réalisateur se perd un peu quand il s'agit de placer ses caméras, il ne loupe aucune miette des jolies actrices qui lui font grâce de leurs divins charmes. En résumé, un petit film qui file le sourire. Et puis damn, Marie Gillain en bikini pendant 40% du temps d'antenne, ça met du baume au coeur en cette période on ne peut plus morose. Il ne m'en fallait pas plus pour avoir envie de tenter les autres films du bonhomme.
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Venus et Fleur, 6/10
Toujours agréable, mais un peu moins convaincant que Laissons Lucie faire, sans doute parce que tout y est un peu plus sérieux, malgré la fausse légèreté qui motive les deux tempéraments opposés qui se partagent l'affiche. L'approche très premier degré notamment dans les attitudes de l'homme tant attendu quand il arrive dans le poulailler est un peu décevante dans le sens où ça plombe un peu l'ambiance. Il m'a manqué l'attitude nonchalante qu'apportait lui-même Emmanuel Mouret dans son premier film, qui permettait de garder le sourire et de faire passer les facilités de son histoire. Là, par moment, ça coince un peu plus. Et puis, je crois que son côté dilettante dans les cadrages commence à me gêner.
A confirmer avec le prochain. J'espère qu'il se remettra en scène, je commence à croire que ce qui m'a le plus amusé dans son premier fait d'arme, outre la plastique de Marie Gillain, c'était finalement sa présence particulière à l'écran, à la fois comique et spontanée.
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Changement d'adresse, 7/10
Bon, j'annonce d'entrée un point bonus pour les jambes interminables, et la silhouette charmeuse de Frédérique Bel qui ne doit pas se goinfrer de chocolats comme moi en cette fin d'année (les étages des boîtes de pralinés descendent bien trop vite chaque soir, en plus ces salauds maintenant les rangent dans des cases de 6, c'est beaucoup trop culpabilisant !! oO). Histoire de pas survendre la bobine avec mon 7.
J'éprouve le même sentiment globalement que pour Vénus et Fleur, à ceci près que les dialogues sont plus agréables ici, moins premier degré, toujours en équilibre instable entre la farce burlesque et les sons qui tentent la poésie. Conséquence, c'est à double tranchant, pour ma part, j'étais bien luné mais pas tant que ça, alors j'ai autant souri que grincé des dents. Le genre de proposition qu'on peut clairement rejeter en bloc pour peu que l'on n'ait pas l'esprit à divaguer dans ce genre d'eaux scabreuses.
Sinon, confirmation concernant Emmanuel Mouret en tant qu'acteur puisqu'il est de l'image ce coup-ci. J'apprécie particulièrement sa manière d'être à l'écran, sorte de Gaston Lagaffe romantique, disséqueur de coeurs, paumé mais pas tant que ça. Il est indéniablement un vrai plus pour ma part.
Moins convaincu en revanche par le rôle/jeu du personnage de l'étudiante désirée. Il y avait mieux à faire à mon sens.
Moment sympa donc, et sans m'avoir émoustillée, la mise en scène de ce changement d'adresse, sans froufrou et très classique, m'a moins dérangé. C'est généralement bon signe.
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Comme il n'y a pas de critique sur celui-là dans la base, ok pour référencer même si c'est pas terrible comme topo.
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Dommage, dès que le stratagème de résolution se met en place, c'est à dire dans la dernière demi-heure en gros, tout fout le camp et la finesse qui guidait jusqu'alors le script laisse place au n'importe quoi.
Reste la belle énergie d'Emmanuel Mouret, je suis définitivement fan de son jeu, je trouve qu'il enterre littéralement Virgine Ledoyen dans l'exercice. Il faut dire que l'écriture des dialogues est toujours particulière dans le cinéma de Mouret et qu'il faut trouver le ton juste pour les débiter. Lui y parvient, à chaque film, à coup de nonchalance et de patience, c'est particulier, j'apprécie.
S'il fallait vendre le film, je commencerais par dire que Virginie Ledoyen y est splendide et qu'elle nous gratifie même d'un petit passage en monokini, furtif certes mais j'ai apprécié le cadeau. J'ajouterai que c'est à nouveau l'occasion d'apprécier l'énergie communicative de Frédérique Bel. Et je terminerai en disant que c'est aussi l'occasion de se faire un avis sur Julie Gayet si, comme moi avant de voir ce film, vous n'en n'avez pas vraiment : quel charme !