[Alegas] Mes Critiques en 2021

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Jeu 25 Mar 2021, 22:14

Ah bah tu vois moi pour le moment c'est top 3 avec les deux que tu cites.

Dans les prochains que je compte découvrir, il y a Les lois de l'hospitalité, Fiancées en folie et Le dernier round. Si t'en as d'autres qu'il ne faut pas louper je suis preneur.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mr Jack » Jeu 25 Mar 2021, 23:18

Fiancées en folie il est pas mal, il est marrant, y'a de bonnes séquences encore super bien pensées. Mais je crois que j'ai arrêté avec Navigator. C'est un peu la limite avec Keaton du tout-technique où le gars a des idées de ouf et un cran encore plus ouf mais parfois ça prend pas. Il se passe pas ce petit truc magique où la technique se met au service de la narration. Sherlock Jr par exemple c'est presque virtuose pour l'époque, techniquement il tente beaucoup mais pas juste pour tester, vraiment pour aiguiser son regard. Le Mécano c'est pareil c'est tout au service du rythme et c'est un chef d'oeuvre justement là dessus, tout s'imbrique parfaitement et ça déroule, et j'ai pas retrouvé ce génie en dehors de ces deux films là.
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Birdman - 7/10

Messagepar Alegas » Ven 26 Mar 2021, 16:42

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Birdman or (The unexpected virtue of ignorance) (Birdman) de Alejandro González Iñárritu
(2014)


Je craignais la revision à la baisse et finalement non, je dirais même que cette seconde vision, avec les attentes mises à part, me donne l’impression d’aimer un peu plus ce film assez singulier. Néanmoins, je reprocherais globalement toujours la même chose qu’à la découverte : autant Birdman est vraiment brillant sur les ¾ de sa durée, autant il me perd complètement une fois que le côté mindfuck prend le dessus sur le reste (grosso modo à partir du moment où le héros s’imagine de nouveau dans le costume de Birdman), et n’arrive qu’à me rattraper in extremis sur la toute fin, mais le mal est fait. C’est con car sans ça, si le film s’était contenté d’un postulat complètement réaliste sans faux fantastique ou pensées du personnage qui font irruption dans le cadre (sérieux, le délire de télékinésie, à quoi ça sert concrètement ?), j’aurais clairement pu mettre un bon 8 bien mérité.

Du coup, c’est vraiment toute la partie coulisses du théâtre que je retiens le plus du métrage, qui justifie complètement l’utilisation du plan-séquence et qui est en plus très drôle (Norton et sa trique :eheh: ), et même si tout le côté mise en abyme avec Michael Keaton est vraiment réussi c’est dommage que ça aboutisse sur un truc aussi nébuleux (ou alors quelque chose m’échappe, mais quelle que soit l’interprétation que je trouve, elle n’arrive pas spécialement à me convaincre de son existence). Évidemment, le tour de force du film vient de son faux plan-séquence unique, qui est effectivement assez dingue, avec des raccords souvent invisibles (j’en capte moins d’une dizaine en cours de vision), une photographie à tomber, des ellipses bien gérées, un procédé qui arrive à se faire oublier (c’est pas 1917 quoi), mais qui trouve les mêmes limites que le film globalement : dès qu’on part sur la scène avec Keaton qui s’envole la justification du plan-séquence fait de même (et en plus les effets visuels ne vieillissent déjà pas très bien sur ce passage).

Côté casting, c’est la grosse classe, tout le monde joue super bien et la plupart livrent leur meilleure prestation depuis un moment. On a souvent dit et écrit que Keaton vole le show, mais ça serait vite oublié Naomi Watts, Emma Stone, et surtout Edward Norton qui a, à mon sens, le meilleur personnage du film (et puis vlà son jeu quoi, le passage de l’audition où il est au bord des larmes en quelques secondes ça pose le niveau, putain d’acteur). Clairement pas un grand film comme on a cherché à le vendre donc (Iñárritu le signera avec son projet suivant), mais ça mérite le coup d’œil, ne serait-ce que pour la prouesse technique et le casting au diapason.


7/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mark Chopper » Ven 26 Mar 2021, 16:45

et surtout Edward Norton qui a, à mon sens, le meilleur personnage du film


C'est clair. Et j'aime bien le voir ici jouer avec son image (car le côté acteur génial mais insupportable, c'est totalement lui).
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Chanteur de jazz (Le) - 5,5/10

Messagepar Alegas » Dim 28 Mar 2021, 16:18

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The Jazz Singer (Le chanteur de jazz) de Alan Crosland
(1927)


Film unanimement connu pour être le premier long-métrage parlant de l’histoire du cinéma, dont j’avais vu un paquet de fois des extraits en cours mais que je n’avais jamais vu en entier jusqu’ici. La première question qui se pose, c’est est-ce que le film serait resté dans les mémoires sans son apport historique ? Et bien loin de là pour le coup. Il faut dire ce qui est : The Jazz Singer est un mélodrame tout ce qu’il y a de plus simple, sur un fils voulant devenir chanteur qui va avoir un conflit intérieur entre ses propres ambitions sur scène et la direction professionnelle que son père avait choisi pour lui (à savoir chanteur dans une synagogue). Une trame scénaristique simpliste et globalement très prévisible, où même la mise en scène se met en mode automatique à quelques exceptions près (l’apparition du père en fondu sur la fin, c’est plutôt beau pour le coup à défaut d’être original pour l’époque). Clairement, c’est bien l’apport sonore qui distingue le métrage des autres drames oubliés de cette époque, et même si techniquement ce n’est pas toujours ça (on sent que la technologie est balbutiante), il est super intéressant de voir que le studio Warner avait tout fait pour faire de cette première utilisation du son quelque chose de mémorable. On a donc un film qui va être conscient qu’il est le premier talkie, que ce soit avec la fameuse réplique du héros après sa première chanson (“you ain't heard nothing yet !”), ou encore la mère qui parle en intertitre alors que le son diffuse la voix chantante de son fils. Un film à regarder plus pour son aspect historique donc, car clairement la partie drame est pas ce qu’il y a de plus réussi, même si c’est pas mauvais non plus.


5,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mr Jack » Dim 28 Mar 2021, 22:28

Pas un mot sur le black face ? -20 points au classement du fair-play. :chut:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Lun 29 Mar 2021, 08:11

J'avoue ne pas comprendre pourquoi ça grimpe au rideau sur ce blackface. C'est justifié par l'époque (c'était très commun dans le monde du music-hall), et c'est jamais fait dans l'idée de se moquer des blacks.
Bref, les gens qui descendent le film juste pour ça (et ils sont nombreux j'ai l'impression) c'est le niveau zéro de la cinéphilie.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar pabelbaba » Lun 29 Mar 2021, 08:13

Ils ne connaissent pas le yellow face de Tomas Milian dans Le Blanc, le Jaune et le Noir. :mrgreen:
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mr Jack » Lun 29 Mar 2021, 13:08

Alegas a écrit:J'avoue ne pas comprendre pourquoi ça grimpe au rideau sur ce blackface. C'est justifié par l'époque (c'était très commun dans le monde du music-hall), et c'est jamais fait dans l'idée de se moquer des blacks.
Bref, les gens qui descendent le film juste pour ça (et ils sont nombreux j'ai l'impression) c'est le niveau zéro de la cinéphilie.


Parce qu'un blackface ça ne se justifie jamais, tout simplement. Les gens qui regardent le film ont raison de le faire, faut s'instruire, et rien que de s'intéresser au premier film parlant est un acte de cinéphilie. Et ils ont aussi raison de le pointer du doigt. On peut faire les deux, je te rassure. Comme quand je regarde You Only Live Twice et que Bond se grime en japonais, on peut pointer du doigt le racisme ordinaire, de l'époque ou pas. Ce qui ne veut pas dire qu'il faut cancel ces films ou les acteurs. Non, on peut juste le notifier, tout simplement. Ca fait partie de la contextualisation.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Lun 29 Mar 2021, 13:23

Mais comme tu le dis, on peut regarder un film en contextualisant. Dénoncer une pratique ou une injustice c'est une chose, mais descendre un film juste pour cette raison c'est tout simplement ridicule.
C'est comme les gens qui ne retiennent de Naissance d'une nation que le côté raciste du métrage, qu'importe qu'ils ont fait l'effort de lancer le film, ça reste complètement con d'éluder totalement ce qu'avait de révolutionnaire le film.

Perso, j'ai maté le film pour son intérêt historique, rien à battre qu'il y ait une blackface dedans. Ce qui ne veut pas dire que je trouverais normal de voir ça dans un film de 2021.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mark Chopper » Lun 29 Mar 2021, 13:27

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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Lun 29 Mar 2021, 13:28

L'exception qui confirme la règle. :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mark Chopper » Lun 29 Mar 2021, 13:32

Je me demande si ce film serait produit aujourd'hui.
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Flèche brisée (La) - 7,5/10

Messagepar Alegas » Lun 29 Mar 2021, 15:11

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Broken arrow (La flèche brisée) de Delmer Daves
(1950)


J’étais persuadé jusqu’ici que les premiers westerns traitant positivement des indiens étaient apparus dans les années 60, et ce film sorti dix ans avant vient donc contredire ma pensée. Pour un film traitant en 1950 de ce sujet, j’ai trouvé ça carrément bien écrit, ça aurait pu mal vieillir mais ce n’est vraiment pas le cas : on croit complètement à cette amitié qui se crée entre un blanc sans préjugés et un chef indien qui préfère privilégier la paix pour sauver son peuple (structure vue mille fois ailleurs, mais efficace, c’est le principal). Même le côté déconstruction du racisme envers les indiens est vraiment réussi, c’est didactique pour le public de l’époque tout en s’intégrant très bien au récit, et surtout ça évite le piège du manichéisme vu qu’on a des bad-guys des deux côtés, cherchant à détruire la faible alliance créée par les deux héros.

Le seul réel défaut que j’aurais à redire concernant le script viendrait de l’histoire d’amour entre Stewart et une indienne : non seulement tout va trop vite, mais c’est aussi assez niais dans un film qui trouve pourtant dans toutes ses autres scènes un ton juste. J’apprécie en plus dans les westerns de cette époque le fait de privilégier les tournages en extérieurs, et pour le coup Delmer Daves s’en donne à coeur joie, d’autant qu’il utilise très bien le format 1.37, notamment en rendant minuscule James Stewart dans les paysages qu’il traverse, en jouant sur la verticalité du cadre. Stewart dans ce genre de rôle, c’est l’évidence même, la surprise du film vient plutôt de Jeff Chandler : l’imaginer en indien peut clairement prêter à sourire, et finalement il s’en sort très bien et devient même rapidement le personnage le plus charismatique du métrage. Un excellent western donc, au propos bienvenu.


7,5/10
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Part des anges (La) - 7/10

Messagepar Alegas » Mar 30 Mar 2021, 16:06

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The angels' share (La part des anges) de Ken Loach
(2012)


J’étais pas spécialement chaud à la base, le seul contact que j’avais jusqu’ici avec le cinéma de Loach était Hidden agenda dans un festival durant mes années lycée et je m’étais fais chier comme un rat mort :mrgreen: , mais là le sujet semblait plus léger, et moins propice à un film social lourdingue. Et effectivement, hormis le début qui pose le contexte de la situation des différents personnages (des losers qui se retrouvent avec des heures de travaux d’intérêt général), on rentre rapidement dans ce qui s’apparente à un petit feel-good movie, et surtout une grosse déclaration d’amour au whisky. J’ai beau ne pas être un connaisseur du sujet, je dois avouer avoir pris plaisir à voir le héros s’intéresser de plus en plus au fameux alcool, et même si côté écriture ça prend quelques facilités (on a l’impression que le mec devient un connaisseur de niveau professionnel après avoir lu un bouquin et pris quelques verres), ça se pardonne aisément car c’est clairement pas le propos du métrage, qui se veut surtout axé comédie avec un brin de social. C’est pas non plus de l’humour à se taper le cul par terre, on sourit plus qu’on ne rigole, mais c’est suffisant pour passer un bon moment avec la galerie de personnages que Loach propose. Ça permet en plus de poser la caméra dans l’Écosse que tout le monde souhaite éviter, celle qui craint et où les cas sociaux défilent à longueur de journées, on sent que peu de choses ont évolué pour la jeunesse écossaise depuis Trainspotting :mrgreen: . Formellement, c’est purement fonctionnel, mais comme dit plus haut c’est pas le but du film que d’avoir quelque chose de léché donc c’est vraiment pas gênant. Un petit film bien sympathique, qui fait le job le temps d’une agréable séance.


7/10
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