[Alegas] Mes Critiques en 2021

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mr Jack » Mer 17 Mar 2021, 14:03

Et oui avec l'âge on voit moins bien de près. :mrgreen:
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Shaun le mouton, le film : La ferme contre-attaque - 7/10

Messagepar Alegas » Jeu 18 Mar 2021, 14:04

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A Shaun the Sheep Movie : Farmageddon (Shaun le mouton, le film : La ferme contre-attaque) de Will Becher & Richard Phelan
(2019)


Un petit mot tout d’abord sur le titre français complètement con : Farmageddon est justifié scénaristiquement dans le film, et du coup je pige vraiment pas l’intérêt de remanier le titre pour le rapproche d’un clin d’oeil à Star Wars, m’enfin bref… Comme on pouvait s’y attendre, c’est clairement un cran en dessous du premier film, mais le postulat SF, qui donnait un peu l’impression de paresse scénaristique, marche vraiment bien pour le coup. Après, ça reste assez étonnant de voir le studio Aardman prendre cette direction avec sa franchise Shaun, là où je trouve que ça aurait peut-être mieux marché avec un Wallace et Gromit, mais après tout pourquoi pas, le seul gros défaut de ce choix étant finalement que seuls certains des personnages de l’univers sont bien exploités sur ce film, et autant Shaun, le chien et le fermier ont une place de choix, autant je trouve que tout le reste de la ferme, que ce soit les autres moutons ou les cochons, sont beaucoup trop sous-exploités.

Comme le premier film, ça reprend la formule à base de petit film d’aventure où les péripéties s’enchaînent à toute allure, et même si c’est un peu moins soutenu que son prédécesseur, ça reste un divertissement où on ne s'ennuie pas une seconde. En plus, les gars de chez Aardman se font sacrément plaisir sur le côté SF, ça cherche pas forcément à digérer les influences, mais plutôt à rendre un gros hommage à des films emblématiques, et autant ce traitement aurait pu être lourdingue et déjà vu, autant je trouve que les clins d’œils et gags fonctionnent très bien, de Rencontres du troisième type à E.T., en passant par 2001 et Alien. J’aime beaucoup aussi le fait que la menace du métrage ait un petit background : ça fait que la bad-guy se retrouve être le personnage le plus émouvant du métrage, pour peu qu’on se retrouve dans cette gamine qui rêve de revoir les aliens, mais qui le fait pour des mauvaises raisons. Comme toujours avec Aardman, les gros points forts du film viennent de la fabrication (impeccable, rien à redire là-dessus) et de l’humour : c’est drôle à souhait, et ça fait plaisir de voir le studio revenir à quelque chose d’efficace après un Early Man qui était décevant de ce côté là. Bref, c’est de la suite efficace, mais j’espère tout de même que Aardman saura faire mieux avec le futur Chicken Run, car là pour le coup il va vraiment falloir justifier la nécessité d’un second film.


7/10
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Folies de femmes - 6/10

Messagepar Alegas » Jeu 18 Mar 2021, 18:13

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Foolish wives (Folies de femmes) de Erich von Stroheim
(1922)


Voilà un film à la vie pour le moins intéressante : ce fut le premier long-métrage de l’histoire du cinéma à dépasser le million de dollars de budget, et ça aurait pu monter bien plus si la production n’avait pas mis un frein aux ambitions de Stroheim, qui voulait non seulement un film de six heures minimum, mais qui en plus était perfectionniste au point qu’il voulait que des armoires jamais ouvertes à l’écran soient remplies d’objets luxueux pour augmenter l’authenticité de ce qu’il filmait, comme quoi ça râle sur Fincher aujourd’hui mais il y avait bien pire avant :mrgreen: . Le film a aussi connu une sortie compliquée, enchaînant les cuts différents, et aujourd’hui c’est un film d’une durée d’un peu moins de deux heures et demie qui est visible, et très honnêtement ça suffit largement à mon sens pour ce que ça souhaite raconter. On suit l’histoire d’un faux comte à Monte-Carlo qui enchaîne les escroqueries pour maintenir son train de vie luxueux, et qui va tenter de séduire une américaine pour soutirer un maximum de fric de son riche mari, mais forcément ça ne va pas se passer comme prévu, et le film va avoir même une fin très tragique. Globalement, ça se suit très bien, ça abuse un peu sur la durée (je n’ose imaginer ce que ça aurait été avec les envies initiales de Stroheim), genre tout le passage de la séduction dure bien trop longtemps, mais sinon ça passe.

Formellement, Stroheim a été à bonne école (il était assistant réalisateur sur Intolerance de Griffith) et ça se voit : y’a des envies de cinéma derrière son histoire, une variété de cadrages très appréciable, et ça met clairement en avant les prestations des acteurs (Stroheim est excellent, et il a l’air de prendre plaisir à se mettre en valeur en tant que réalisateur). Par contre, j’ai lu ici et là que le film se voulait assez sulfureux, notamment côté sexuel, et pour le coup soit j’ai raté des informations à la vision soit ce côté osé est devenu complètement dépassé aux yeux d’un spectateur d'aujourd'hui. Pour le coup, le seul moment où j’ai été très surpris du ton adopté venait plutôt de la violence du dernier acte, et encore ça suggère plus que ça ne montre (le suicide de la servante, qu’on voit d’abord près d’un précipice puis on voit le plan de l’île sans sa silhouette :love: , et évidemment la mort finale que j’éviterais de spoiler mais qui est hors-champ). Si le film se suit bien, ça a quand même une longueur un peu trop abusée et ça manque d’un côté plus marquant pour que ce soit vraiment mémorable, mais ça donne quand même envie de voir d’autres films du réal (je pense que je tenterais The wedding march que Scorsese conseille dans son documentaire sur le cinéma américain, et Greed qui possède une réputation qui parle pour lui).


6/10
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Batman v Superman : L'aube de la Justice - 6/10

Messagepar Alegas » Ven 19 Mar 2021, 22:05

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Batman v Superman : Dawn of Justice (Batman v Superman : L'aube de la Justice) de Zack Snyder
(2016)


Pas de redécouverte pour celui-là : ça reste le mélange de moments plaisants et de déceptions que je gardais en tête depuis le cinéma. La version longue sortie en vidéo a beau améliorer certains points du métrage, notamment en rendant plus cohérent le plan de Lex Luthor et en donnant plus de présence à l’écran à Loïs Lane, mais ça ne change pas radicalement le résultat final comme on peut le lire ici et ailleurs. Ça reste donc un film malade, un film qui donne l’impression que Warner n’avait pas la patience de poser son univers avant de déclencher les hostilités pour rattraper la concurrence Marvel, un film qui veut être plein de choses à la fois (une suite de Man of Steel, un film sur Batman, l’introduction de la Justice League) et qui, malgré sa durée de trois heures, n’arrive pas à bien gérer tout ça.

Un film trop ambitieux pour le coup, et qui jure avec un Man of Steel qui s’avérait bien plus humble dans ses intentions. Et de façon assez contradictoire avec ce que je viens de dire, Batman v Superman est aussi un film sur lequel Snyder donne l’impression de vouloir faire le moins possible un film de super-héros. Ainsi, durant les deux premières heures, l’action est rare, Snyder privilégiant un côté film d’enquête (raté pour le coup, car bon avec Luthor introduit dès le début du film on se doute bien qu’il est derrière tout ça) et une description socio-politique du monde qu’il filme (pas inintéressant, mais qui décontenance clairement). Là aussi, le mélange ne marche que moyennement, et confirme que le talon d’Achille du métrage réside clairement dans son écriture, chose qui ne changera pas dans son dernier acte, entre teasers ridicules de la Justice League (ces vidéos de surveillance, il n’y avait pas mieux pour voir les premières apparitions de Aquaman et Flash à l’écran ?), Wonder Woman qui donne l’impression constante d’être un élément rajouté à la dernière minutes, et le fameux coup de Martha (qui est pas idiot pourtant, Batman qui réalise que Superman tient plus de l’humain que de l’alien est une bonne idée, mais l’exécution laisse clairement à désirer).

A cela s’ajoute d’autres choix étranges, tenant parfois de la direction artistique (Doomsday qui ressemble à un troll du Seigneur des Anneaux) ou des choix de casting (Lex Luthor qui devient un jeune millionnaire siphonné, why not, mais fallait-il vraiment prendre celui qui avait incarné Zuckerberg quelques années plus tôt ?), qui finissent de transformer le film en une déception conséquente. Reste que, malgré tout cela, le plaisir de visionnage est bien là, et Snyder a beau trébucher à de nombreuses reprises, il est aussi capable de confirmer les bons choix qu’il avait pris sur Man of Steel. Sa vision divine de Superman est encore une fois épique à souhait, son Batman s’avère être une nouvelle vision à l’écran bienvenue du héros (son combat dans le hangar est aisément la meilleur scène d'action live faite jusqu'ici avec ce personnage), et puis le combat tant attendu est à la hauteur des attentes, trouvant le juste milieu entre gros passage bourrin et quelque chose de plus raisonnable et terre à terre.

Bref, ça a beau être une suite qui s’effondre en partie sous son propre poids, c’est aussi un film qui, à mon sens, n’a pas mérité le flot de haine qu’il s’est pris sur la gueule depuis sa sortie, surtout à l’heure où quasiment chaque film Marvel est célébré en répétant juste une formule magique. Là, au moins, ça montre la thune à l’écran, ça a de l'ambition qui déborde de l’écran par moments, ça refuse autant que possible le second degré pour embrasser une vision quasi mythologique du super-héros, bref pour moi ça ressemble plus à du cinéma que la concurrence directe qui revendiquerait plus de la série TV surbudgétée. Dommage que le public et les producteurs en ont décidé autrement, foutant en l’air par la suite un univers cinématographique qui ne partait pourtant pas si mal que ça.


6/10
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Wonder Wheel - 6/10

Messagepar Alegas » Sam 20 Mar 2021, 20:21

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Wonder Wheel de Woody Allen
(2017)


Même si le film ne m’a pas pleinement convaincu, il aura su me confirmer que la forme de Allen prend clairement du galon quand un directeur photo de qualité vient l’épauler. Après Cafe Society qui était déjà un film nettement plus travaillé visuellement que ce que fait d’habitude le réalisateur, Wonder Wheel passe une vitesse supérieure, et c’est sans doute grâce à Vittorio Storaro qui transcende le script très théâtral de Allen pour en faire quelque chose de plus intéressant. Storaro se fait clairement plaisir pour le coup : les couleurs utilisées dans la majorité des scènes rappelle son travail dans Le Conformiste, autant dire qu’on en prend plein les mirettes :love: (la discussion dans la chambre entre Winslet et Temple, les lumières à travers les vitres de l'auto de Timberlake, etc...). Même Allen donne l’impression de se sortir les doigts, et même si une bonne partie du métrage est très fonctionnelle formellement, il lui arrive quand même de surprendre, notamment avec des compositions plus travaillées que d’ordinaire ou même l’usage du plan-séquence pour des scènes de dispute.

Il fallait bien ça pour élever le script qui, s’il s’avère sympathique à suivre, se révèle tout de même assez prévisible jusque dans sa finalité, à ce titre toute la partie à tendance polar/thriller est clairement pas la plus réussie du métrage, heureusement qu’elle ne prenne qu’une infime partie du récit. En revanche, Allen s’avère toujours aussi à l’aise pour écrire des personnages tiraillés, notamment ceux féminins, et en profite pour donner à Kate Winslet ce qui est probablement son plus beau rôle de la décennie 2010’s. Timberlake fait toujours plaisir à voir en tant qu'acteur, par contre j'ai nettement plus de réserves sur Belushi ou le fait d'engager deux anciens des Sopranos pour jouer les deux seuls mafieux visibles à l'écran (surtout qu'ils jouent exactement dans la même façon que dans la série). Dommage toutefois que le côté théâtral empêche Wonder Wheel de prétendre à de plus hautes ambitions, car si Storaro donne au film un enrobage d'exception, j’ai souvent eu l’impression que Allen a dirigé ses acteurs comme s' ils étaient sur une scène de théâtre, et c’est quelque chose qui se ressent régulièrement sur les mouvements des personnages au sein d’un décor (particulièrement celui de la maison) et qui rompt complètement avec le côté réaliste que ça devrait avoir. Bref, des hauts et des bas sur ce Allen aux qualités indéniables, mais où l’ensemble s’avère, comme souvent chez lui, très oubliable.


6/10
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Porte des Lilas - 7/10

Messagepar Alegas » Dim 21 Mar 2021, 11:57

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Porte des Lilas de René Clair
(1957)


Premier film de René Clair que je découvre, et c’est plutôt encourageant, c’est clairement pas un grand film, mais c’est du bon petit film que je conseillerais à ceux qui apprécient le cinéma français des années 50. On va suivre l’histoire de deux potes, Juju et l’Artiste, l’un alcoolo notoire sympathique, l’autre chanteur réservé mais toujours prêt à aider, qui vont devoir du jour au lendemain abriter un tueur recherché, puis l’aider à s’échapper de la police qui le traque dans le quartier. Un postulat simple et efficace qui va être la base d’un pur film de personnages, faut clairement pas y chercher un polar ou un film d’intrigue, ça fait vraiment la part belle aux évolutions des protagonistes, avec une amitié qui va être mise à rude épreuve pendant qu’une autre va plus ou moins voir le jour. J’éviterais de trop parler de l’histoire pour ne pas spoiler, je dirais seulement que le seul gros défaut que j’y ai trouvé concerne le comportement du tueur : on nous le présente que rarement comme un gars sympathique, et du coup on a un peu de mal à comprendre pourquoi Juju et l’Artiste cherchent à l’aider une fois passée la menace par arme à feu. Même du côté de la fin, le revirement est finalement assez prévisible vu le côté antipathique du personnage, et ça rend peut-être la réaction de Juju beaucoup moins puissante qu’elle n’aurait pu l’être.

Le film a beaucoup de qualités, entre son ambiance d’un Paris qui se dégrade, ses personnages typiques de l’époque (le barman qui est un sacré numéro), son humour (le coup du foie gras, Juju qui cherche constamment à boire à l’œil), tout le côté social qui est traité de façon sous-jacente, c’est clairement une bonne pioche. Et puis le film a aussi la particularité d’être le seul film où Brassens a fait l’acteur, et c’est dommage que le bonhomme n’ait pas apprécié l’expérience car il est vraiment bon pour le coup, et pourtant Brassens c’est vraiment pas du tout ma came à la base. Pierre Brasseur aussi est très bon dans le rôle le plus émouvant du métrage, Henri Vidal est un peu moins convaincant mais comme dit plus haut ça vient à mon sens surtout de l’écriture de son personnage, et sinon il y a la jolie Dany Carrel qui illumine le film de sa fraîcheur :love: . Formellement, c’est carré et efficace globalement, mais René Clair fait aussi preuve de fulgurances par moment, le meilleur exemple étant la reconstitution du crime et de la fuite du tueur par des enfants dans la rue alors que le barman lit le journal, c’est une idée de mise en scène assez dingue que je n’ai vu nulle part ailleurs pour le coup. Du bon petit film de l’époque qui se recommande sans problème.


7/10
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Film: Porte des Lilas
Note: 6/10
Auteur: Jipi

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Atalante (L') - 6/10

Messagepar Alegas » Lun 22 Mar 2021, 17:06

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L'Atalante de Jean Vigo
(1934)


Quand je l’avais découvert au lycée à l’occasion d’un cours j’avais trouvé ça sympa sans plus, et du coup je me suis dit qu’avec le bagage de vieux cinéma français que j’ai acquis depuis c’était une bonne idée de lui donner une seconde chance, car ça a quand même une grosse réputation dans le paysage français des années 30. Malheureusement, ce ne sera pas le cas, c’est effectivement toujours sympa sans plus, et même si aujourd’hui je peux mieux apprécier les tentatives techniques de Jean Vigo, qui détonnent avec ce qui se fait généralement à ce moment là, j’avoue ne pas comprendre pourquoi ce film en particulier a un statut de classique intouchable alors qu’un mec comme Duvivier est nettement moins réputé. L’histoire se veut très simple : on suit un jeune couple tout juste marié qui va vivre sur une péniche, avec Michel Simon en homme à tout faire pour les accompagner, et rapidement il va y avoir les désillusions du côté féminin, la vie sur le bateau n’étant pas aussi idyllique que ça ne le laissait paraître, et la tentation des grandes villes pour assouvir le besoin de changer d’air.

Tout le film se résume globalement à ça, avec le couple qui va dépérir en se séparant avant que chacun comprenne qu’il n’est rien sans l’autre, et c’est clairement la mise en scène de Vigo qui élève cette petite histoire, avec des cadres qui tranchent avec un certain classicisme ou encore des tentatives d’onirisme du plus bel effet (la mariée qui se superpose avec l’homme au fond de l’eau, c’est beau comme tout). Mais finalement, c’est surtout ça qui retient mon intérêt dans L'Atalante, car côté écriture même si je n'ai pas vraiment de gros reproches à faire, j’ai du mal à m’attacher à ce couple un peu pénible, et du coup j’avoue suivre une bonne partie du film d’un œil pas très captivé. En plus, comme j’ai pu le voir récemment avec le premier film avec Gabin, le parlant français n’était pas spécialement abouti techniquement à l’époque, et du coup, très honnêtement, il y a bien un dialogue sur trois que je ne comprend pas dans le film, ce qui est particulièrement gênant. Bref, un film auquel je concède beaucoup de qualités visuelles, mais son statut, comme celui de toute la courte filmo de Jean Vigo, me passe complètement au-dessus.


6/10
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Barry Seal : American Traffic - 5/10

Messagepar Alegas » Mar 23 Mar 2021, 11:49

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American made (Barry Seal : American Traffic) de Doug Liman
(2017)


Vite vu, vite oublié, c’est comme ça que je pourrais résumer ce film qui ne tient que par Tom Cruise, qui confirme décidément une décennie 2010’s pas bien fameuse en comparaison avec la précédente : il n’y a pas que du mauvais, loin de là, mais on est loin des prises de risques que l’acteur savait prendre auparavant. On est vraiment dans le film typique sur un gars qui va devenir hors-la-loi et où on va suivre son ascension puis sa chute, le tout avec un rythme soutenu et un ton à la cool, et autant ce genre de film de la part d’un Scorsese c’est forcément du haut niveau, autant de la part d’un Doug Liman qui est quand même loin d’être un bon réal ça donne quelque chose de complètement anecdotique. Le film se suit sans ennui (faut dire que l’histoire en elle-même est intéressante, avec cet aviateur qui va gagner des millions en travaillant pour la CIA et en devenant un trafiquant de drogue en même temps), mais il n’y a jamais rien de réellement marquant, rien qui va sortir d’une certaine monotonie.

Par moment, le métrage est même plus agaçant qu’autre chose quand il veut se la jouer film cool, que ce soit avec sa soundtrack ou en cochant toutes les cases des effets de style ultra-utilisés dans le genre (split-screen, petits croquis avec voix-off pour bien expliquer les choses, montage sur le développement rapide de la société, etc…), et c’est d’autant plus dommage de voir Cruise sur un résultat pareil. En parlant de Cruise, le bonhomme est en pilote automatique (hoho), mais il le fait bien donc pas de souci là-dessus, en revanche comme dans le dernier Jack Reacher ou Mission:Impossible, son âge commence à se voir, et vu qu’il est censé jouer un mec qui avait la trentaine au début de ses activités illégales, ça fait tiquer par moment, idem pour le fait que l’actrice qui joue sa femme a vingt ans de moins. Bref, pas désagréable à regarder sur le coup, mais ça montre vite ses limites, et une semaine après l’avoir visionné j’ai déjà quasiment tout oublié.


5/10
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Berkman se séparent (Les) - 4/10

Messagepar Alegas » Mer 24 Mar 2021, 14:18

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The Squid and the Whale (Les Berkman se séparent) de Noah Baumbach
(2005)


Clairement le moins bon film de Baumbach que j’ai pu voir pour le moment. Dans la majorité de ses films, le réalisateur trouve généralement un bon équilibre entre l’étude juste et sincère de personnages et le drame classique sponso Sundance bien gratuit, mais là pour le coup ça saute à pieds joints dans la seconde catégorie. Globalement, le film fait énormément penser à un brouillon de Marriage Story, mais où on enlèverait toutes les qualités de ce dernier : la mise en scène est réduite à de la caméra à l’épaule sans ambition, le montage donne l’impression d’être hyper aléatoire, les personnages font souvent du surplace (le père est un tocard narcissique au début, il le reste à la fin), et je ne parle même pas de ces storylines complètement autre, genre le gamin qui réagit à la séparation de ses parents en posant son sperme dans sur les livres et les casiers de son école c’est un gros moment de gênance absolue :shock: . Même côté interprétations je trouve pas le film si bon que ça, Baumbach fera bien mieux par la suite, et du coup seul le duo Linney/Daniels sort du lot. La storyline avec Anna Paquin se pose là en termes de manque flagrant d’originalité, et sinon on notera au détour d’un plan la première apparition d’une certaine Alexandra Daddario. Au final, la seule chose complètement positive que je retiens de ce film, c’est le choix de Baumbach de faire de Hey you, des Pink Floyd, une chanson centrale du métrage, vu que c’est une de mes chansons préférées ça joue forcément avec mes sentiments.


4/10
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Zack Snyder's Justice League - 6,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 25 Mar 2021, 10:47

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Zack Snyder's Justice League de Zack Snyder
(2021)


Vu la durée doublée et le fait d’avoir Snyder de nouveau à la barre, je me doutais qu’il y allait avoir une amélioration par rapport à la version de 2017, mais j’avoue que je n’attendais pas un tel gap, car là, à l’arrivée, on a même un film plus agréable à suivre que Batman v Superman, et qui donne vachement envie de voir une suite qui, malheureusement, n’arrivera sans doute jamais. Pour rappel, le film d’origine compte parmi les pires blockbusters de ce début de siècle à mes yeux, une catastrophe industrielle doublée d’un dégueulis visuel immonde, et c’est dingue de constater que la simple vision d’un réalisateur peut changer énormément de choses. Car oui, Justice League a beau partager exactement la même histoire que la précédente version, le fait d’avoir deux heures supplémentaires permet non seulement d’éviter le côté complètement rushé des péripéties, mais ça permet surtout de poser les personnages et situations, de donner du contexte à la menace et aux objectifs à atteindre, bref d’avoir un récit qui se donne le temps de faire les choses bien, et mine de rien c’est clairement ça qui change la donne.

Ça donne un résultat pas exempt de défauts, ça possède notamment quelques longueurs, les effets visuels ne sont pas toujours très heureux (la séquence de fuite des amazones, c’est la foire aux mauvaises incrustations pour le coup) et le fait d’avoir Batman qui réunit tout le monde pose toujours problème à mon sens (un film avant c’était quand même un mec qui voulait tuer tout ce qui n’est pas humain, et là il est pote avec le moindre alien qui se présente à sa porte :eheh: ), mais quand à côté de ça on a enfin un Flash et un Cyborg qui existent, une menace qui se résume à autre chose que “je suis méchant donc je vais détruire le monde”, et une vision de ce que Snyder comptait proposer par la suite (les flash-forwards en milieu de film :shock: ), ça fait quand même super plaisir. Dans les meilleurs ajouts, je retiendrais surtout l’apport à Flash qui devient à mon sens l’un des meilleurs personnages du film, ou en tout cas l’un des mieux utilisés, mais aussi les scènes d’action qui sont bien plus violentes, moins chargées en humour, plus directes, bref plus Snyder dans l’esprit. Ce Snyder Cut n’est pas un miracle donc, mais ça permet de transformer un horrible blockbuster en un spectacle appréciable à plus d’un titre, et ça conforte dans l’idée que Warner, par souci de rentabilité sur le court terme, à préférer tuer dans l’œuf tout le plan que Snyder avait préparé pour le DCEU.


6,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar ril » Jeu 25 Mar 2021, 11:18

Le film est hyper rentable, 14€ par visionnage, Warner se fait un beau petit pactole, ce serait con de ne pas faire de suites.
Tu as bien sur payé pour le voir :?:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Jeu 25 Mar 2021, 11:22

Les suites ne sont déjà pas envisagées, c'était la condition pour que Snyder fasse son cut. :wink:

Et non je n'ai pas payé, comme je ne paye aucun DC ou Marvel depuis déjà plusieurs années. Ma façon à moi de montrer que j'ai envie de voir autre chose dans les salles.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mark Chopper » Jeu 25 Mar 2021, 11:23

Ce serait plus crédible de ne plus les voir du tout et de ne plus en parler.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar pabelbaba » Jeu 25 Mar 2021, 11:24

Je vais tâcher de m'y tenir d'ailleurs.

En espérant que GoG 3 soit tout pourri. :chut:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Jeu 25 Mar 2021, 11:27

Mark Chopper a écrit:Ce serait plus crédible de ne plus les voir du tout et de ne plus en parler.


C'est ce que je fais déjà pour certains.
Dans le cas de celui-là, c'est Snyder et la perspective de voir son véritable cut me donnait carrément envie.

Car bon, en soi j'ai rien contre les super-héros, j'aime même beaucoup certains films du genre, donc je ne me refuse pas le fait d'en voir non plus de temps en temps. Mais ouais j'ai passé l'époque où j'allais voir chaque Marvel au cinéma.
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