[Jed_Trigado] Mes critiques en 2021

[Jed_Trigado]

1- Tri-star : 7/10

[Jed_Trigado]

Tri-star - Tsui Hark (1996)

L'un des derniers film du barbichu fou que je n'avais pas encore vu, pourtant celui-là, je l'avais lancé plus d'une fois sans conviction sur mon ordi avant d'abandonner, il aura fallu l'aubaine Spectrum pour je me jette enfin a l'eau. Faut dire que la base du script est guère bandante et limite invraisemblable pour ce qui se veut un pur film de Nouvel An Chinois (autrement dit la période la plus forte commercialement a Hong Kong) : un méli-mélo irracontable regroupant un curé, des flics, des gangsters et des putes.

Visiblement conscient qu'il part de loin, Tsui ne se décourage guère et décide balancer la purée dès le générique d'ouverture avec une course poursuite sur le périph' de HK, banale de prime abord, elle part de plus en plus en sucette avec cette idée géniale des voitures jumelles (je soupçonne d'ailleurs Edgar Wright d'avoir repris l'idée pour Baby Driver), bien que le montage soit parfois très limite, encore on sent le réal qui s'amuse a constamment torpiller les séquences les plus convenues. Le gros hic, qu'il n'arrivera plus a mettre la barre aussi haut sur la durée, pas aidé par un sujet comme je le disais plus haut peu propice au lâchage. Ceci dit, il arrive a faire son job de pure comédie nawak avec des gags venus de nulle part (le coup du micro dans le pot de fleurs qui donne droit a un dialogue surréaliste) et bien sur des pures idées de cadrage (le champ contre-champ des familles pendant les dialogues, on connait pas). A noter que la paire gagnante du Festin Chinois rempile, Leslie Cheung et Anita Yuen semblent s'amuser comme des petits fous, mention a la seconde, dans son rôle de pute bien barge sans tomber des excès cabotins pour autant. Dommage que Hung Yan Yan soit sous-exploité (il y a même pas un petit fight pour le mettre en valeur), par contre vestimentairement, il a dû perdre un pari.

Un film récréatif qui ne prétend n'être rien d'autre que ça, assez oublié même par les fans, mais qui vaut mieux que les premiers essais comiques de Tsui Hark a mon sens. Je le conseillerais pas au premier venu, néanmoins les complétistes accrocheront voire plus.

7/10

[angel.heart]

Oh putain, je suis totalement passé à côté de cette sortie!

Pourtant j'ai bien vu le visuel du blu ray sur le site spectrum, sans faire le rapprochement avec Tsui Hark. Quel con...

[Jed_Trigado]

Fonce tant qu'il en reste.

Ils ont fait les choses en bien, les copies encore sont oufs surtout pour Tri-Star (j'ai encore le souvenir de ma copie albanaise...), ils ont gardé tous les suppléments du coffret dvd collector du Festin Chinois et les nouveaux tournés pour l'occasion sont ultra-informatifs.

[Jed_Trigado]

Diva - Jean-Jacques Beineix (1981)

J'avais pris cher devant 37,2 le Matin, j'ai remis le couvert avec le premier essai de Beineix pour le grand écran, une chose est sûre : je ne sais ce que le public prenait a sa sortie, mais voir ce truc sans queue, ni tête cartonner en salles, c'est totalement incompréhensible.

Vendu comme un polar stylisé, Diva réussit le tour de force de se planter sur les deux tableaux, toute l'intrigue "policière" est absolument pétée avec une pseudo-traque autour d'une cassette impliquant divers trafics mais racontée avec tellement de nonchalance que ça en devient honteux, les dialogues sont atroces (ça peut passer 5 minutes sur l'art de faire des tartines au caviar, j'invente rien), évidemment ça joue extrêmement mal (Darmon et Pinon, c'est des bonnes barres a chacune de leur apparitions) et bon sang que ça s'étire pour rien. En fait, pour la faire courte, c'est un authentique patchwork hétérogène au possible, chaque séquence semble avoir été concue d'un bloc, les idées ne se marient jamais.

Après oui, on a reproché au film son esthétisme très "pubesque", perso je n'ai rien contre et au début, j'allais le défendre sur ce point, mais passé le générique d'ouverture, le soufflé s'écroule lamentablement, il y a beau avoir quelques mouvements de grue et des lumières élégantes, on est pas éloigné des canons visuels du ciné crado français de l'époque, sans parler de la direction artistique complètement aux fraises, qui croit faire "chic" mais qui est juste ringarde même pour l'époque.

D'un certain point de vue, on peut y voir un nanar tellement Beineix semble se la raconter a chaque instant avec ses références sorties tout droit d'une expo d'art moderne, encore plus quand l'acteur principal est le sosie d'Alegas, le voir en mobylette sapé en facteur, ça m'a bien fait marrer.

1/10

[Alegas]

Je sais pas ce que tu prends de ton côté, mais l'acteur ne me ressemble pas du tout.

[Jed_Trigado]

A part le nez, franchement il y a quelque chose.

[Mark Chopper]

On a vu les mêmes films de Beineix. Je me suis arrêté là, incompréhension totale face à ces bouses.

[Jed_Trigado]

Nan mais c'est clair, j'en ai fini avec ce réal.

[pabelbaba]

C'est quand même une décennie à part.

[Mark Chopper]

Enfin le mec garde aujourd'hui encore une aura de cinéaste culte, voire maudit... ça me dépasse.

[pabelbaba]

Pas des gens qui ont revu ses films.

[Jed_Trigado]

Comme Leos Carax en somme.

[Mark Chopper]

Non.

(Carax tourne encore)

[Jed_Trigado]

Enfin il met 15 ans entre chaque film, d'ailleurs je viens seulement d'apprendre qu'il a un truc prêt a sortir cette année. Et vu le genre abordé, ça fait peur.