Les avis de vos dernières lectures

[Jack Spret]

Jack, tu m'as donné envie de lire...Asimov.

Tant mieux !
Fonce, c'est du lourd !

"La faim du tigre" de René Barjavel - 1966

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Je m'attendais à lire un roman méconnu de Barjavel et il s'avère que "La faim du tigre" est un essai de métaphysique. Je n'attendais pas l'auteur à cet endroit mais la lecture était intéressante. Il interroge la naissance et l'utilité de l'être humain, le mettant face à ses contradictions, ses violences et ses croyances. La première moitié est vraiment centré sur le côté scientifique de notre espèce tandis que la seconde moitié questionne la religion et son importance dans le conditionnement de l'homme au fil des siècles.
Le côté poétique de ses réflexions peut déplaire à la longue car on ressent parfois qu'il est à la recherche de l'image impactante, de la bonne formule, allant jusqu'à mettre certaines phrases en italique pour bien surligner que telle ou telle réplique est importante. Mais on se laisse facilement emporter, d'autant plus que l'essai est ponctué de chapitres très courts qui facilite la lecture.

7/10

[Mr Jack]

Bon à savoir pour le Barjavel

Sinon je me suis remis à Bradbury. J'ai quelques recueils de nouvelles sous la main.
J'ai fini Les Machines à Bonheur.
A retenir: Jeunes Amis, faites pousser des champignons dans votre cave ! (Boys ! Raise Giant Mushrooms in your Cellar !) et L'Abîme de Chicago (To the Chicago Abyss) et surtout Celui qui attend ( The One Who Waits), excellente.

[Mark Chopper]

Téléréalité / Aurélien Bellanger (2021)

Dix-huit mois après Le Continent de la douceur, Aurélien Bellanger revient avec ce qu'il sait faire de mieux : un roman balzacien. Il nous conte ainsi la vie d'un Rastignac moderne, un comptable fasciné par la télévision qui monte à Paris pour, dans un premier temps, travailler comme assistant sur des émissions comme La Roue de la fortune et La Chance aux chansons, puis, en compagnie d'un jeune animateur, faire entrer la télévision française dans une ère postmoderne (Les Enfants de la télé) avant de la faire basculer définitivement dans l'ère de la télépoubelle (Loft Story et tout ce qui a suivi). De quoi brasser des millions, voire plus... Mêlant personnages réels et inventés (le héros est inspiré de Stéphane Courbit, homme dont j'ignorais tout la semaine dernière encore mais qui, visiblement, est la 114ème fortune de France), le roman donne l'impression d'être une petite souris dans le monde de la télévision de ces trente dernières années et bénéficie d'un humour qui faisait peut-être défaut aux précédents romans d'Aurélien Bellanger (l'analyse de la mise en scène de La Chance aux chansons ou la scène de lendemain de fête chez Delarue plus cocaïné que jamais, c'est absolument énorme). En résumé : un roman ambitieux et jouissif qui se dévore.

[Jack Spret]

"Revivre encore" de Robert Silverberg - 1969

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Silverberg frappe fort une nouvelle fois avec un nouveau concept propice à égratigner la société en général, le tout dans un cadre futuriste: la persona. Imaginez un monde dans lequel votre fortune vous permettrait d'être "enregistré" comme âme stockée en attente d'une future renaissance dans un corps qui en aurait fait la demande. Du côté de l'acquéreur, c'est le bénéfice d'avoir dans son cerveau une nouvelle personnalité et de bénéficier de toute son expérience passée. De l'autre, celle de vivre éternellement au fur et à mesure des implantations. Du gagnant/gagnant, mais uniquement à la portée de l'élite évidemment.
Sous une trame de thriller, Silverberg déroule habilement son récit sans fausse note, quand bien même certaines questions restent en suspens et certains trous dans la cohérence du concept existent. Mais il a tellement de talent pour conter et nous faire croire à son univers qu'on lui pardonne aisément ces défauts mineurs.

7/10

[Val]

[justify]

Téléréalité / Aurélien Bellanger (2021)

Bon, j'ai enfin eu le temps de me poser pour finir les 50 pages qui me restaient et je plussoie évidemment.

Je le mets au niveau du Grand Paris (même si ce dernier est peut-être légèrement au dessus) et je pense même qu'il s'agit sans doute de son plus accessible. Idéal pour découvrir l'auteur.

Je n'avais pas fait le lien avec Stéphane Courbit en débutant la lecture (n'ayant rien sur le roman avant de l'ouvrir) mais on s'amuse effectivement à deviner les protagonistes qui se cachent derrière tel ou tel nom d'emprunt. Les passages sur Pascal Sevran sont effectivement énormes et Bellanger gère bien le mélange des tons (l'épisode sur le yacht de Berlusconi avec John de Mol qui semble sorti d'un film d'espionnage). J'aime bien aussi le portrait qui se dessine de Philippe Vecchi (j'imagine) et comment sa trajectoire suit le sens inverse de celle du protagoniste : comment le dandy branché et cynique finit par se faire bouffer symboliquement par le golden boy ambitieux.

Quel talent tout de même pour donner de l'ampleur à ces univers qui s'agitent sous nos yeux (hier, l'élection de Sarkozy, aujourd'hui, la récupération de la télévision par les grands groupes industriels) et que l'on regarde après avec un autre regard. C'est à la fois passionnant et effrayant.

[Mark Chopper]

Idéal pour découvrir l'auteur.

Effectivement. Sinon bien vu pour Philippe Vecchi. Dans ma tête, le perso avait un côté Edouard Baer / Ariel Wizman, mais il manquait le côté dépressif.

Quel talent tout de même pour donner de l'ampleur à ces univers qui s'agitent sous nos yeux (hier, l'élection de Sarkozy, aujourd'hui, la récupération de la télévision par les grands groupes industriels) et que l'on regarde après avec un autre regard. C'est à la fois passionnant et effrayant.

Faut avouer qu'il maîtrise parfaitement son créneau avec ses romans sur des Rastignac modernes (quand on voit les empires créés par Xavier Niel ou Stéphane Courbit, dotés d'appétits insatiables, ça fait un brin flipper).

[Val]

Par contre, je viens de voir la photo retenue par Gallimard pour faire la promo du livre sur son site :



Je ne valide pas du tout ce nouveau look.

[Mark Chopper]

Il traîne la moustache depuis l'été dernier, on sent qu'il a mal vécu ses confinements. D'ailleurs, Gallimard n'a pas mis de photo pour une fois sur le bandeau du livre, ils ne sont pas dupes

Sinon, j'ai failli relire un bouquin de Weyergans après la scène de cache-cache du roman, mais faut pas déconner, j'ai un trop mauvais souvenir de son prix Goncourt.

[Val]

Je ne l'ai jamais lu, mais j'avais une image assez "respectable" de Weyergans jusqu'alors. Mais là :

Sinon, j'ai bien aimé le petit clin d'oei au Grand Paris. A un moment, il est fait référence à Sarkozy et il est désigné comme "le Prince". Aurélien Bellanger literature universe.

Je suis curieux de voir ce qu'il va faire par la suite. Je le verrais bien faire un truc dans l'univers du porno. Avec internet qui a complètement révolutionné le secteur, il aurait moyen de se laisser aller.

Apparemment, il est ce soir dans Quotidien. Vu le sujet de Téléréalité et son accessibilité, je ne serais pas surpris que cela lui ouvre facilement les portes des médias.

[Mark Chopper]

Idem pour Weyergans. Là, l'imaginer en caleçon jouer à cache-cache avec Delarue cocaïné, c'est énorme

Sinon, j'ai bien aimé le petit clin d'oei au Grand Paris. A un moment, il est fait référence à Sarkozy et il est désigné comme "le Prince". Aurélien Bellanger literature universe

Il fait clairement sa Comédie humaine. A un moment donné, il est question d'un homme financé par Pascal Ertanger (héros de La Théorie de l'information) et on entend également parler du groupe Taulpin (de L'Aménagement du territoire).

[Val]

C'est décidé, je rattrape mon retard cette année avec ses deux premiers bouquins.

Franchement, cette lecture m'a redonné la pêche. Cela console de tous les trucs fades que je suis obligé de me farcir à longueur de temps.

[Mark Chopper]

Il sera l'invité de C Politique, demain sur France 5 à 18h35.

[Mark Chopper]

Je lâche L'Amour aux temps du choléra après 50 pages lues péniblement... Parfois, ça vaut la peine de se forcer, mais là, je risque de le prendre en grippe.

L'auteur étire toutes ses scènes pour rien je trouve, il tire à la ligne (bordel, cinq pages pour décrire un putain de perroquet)... Pénible.

A un moment donné, au risque de généraliser, il va falloir que j'accepte que les littératures sud-américaines et moi, ça fait deux. A part des textes courts de Sepulveda et Borges, je crois que je n'ai jamais réussi à finir un livre né dans cette partie du monde (de Bolano, Vargas Llosa, Sabato... j'en oublie peut-être).

(Et j'ai remarqué que j'avais toujours du mal à enchaîner sur un autre livre après en avoir adoré un autre... Le dernier Bellanger en l'occurrence).

[pabelbaba]

Ses bouquins plus courts seront peut être plus à ton goût. Chronique d'une mort annoncée m'avait fait un effet particulier.

[Val]

(Et j'ai remarqué que j'avais toujours du mal à enchaîner sur un autre livre après en avoir adoré un autre... Le dernier Bellanger en l'occurrence).

J'ai généralement le même problème.