[Alegas] Mes Critiques en 2021

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mark Chopper » Sam 27 Fév 2021, 10:49

j'aime bien aussi sa romcom Love and other drugs


Ça sent un certain bonus, ça...
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Sam 27 Fév 2021, 11:49

Un peu. :oops:
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Ingeborg Holm - 7/10

Messagepar Alegas » Sam 27 Fév 2021, 17:54

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Ingeborg Holm de Victor Sjöström
(1913)


La vague de films nordiques arrivée sur Netflix aura au moins eu le mérite de me donner la curiosité de me pencher vers un autre aspect de la carrière de Sjöström, quatre ans après avoir découvert deux des films les plus emblématiques de sa carrière. Ici donc, pas de fantastique, ni d’ambiance surnaturelle : les débuts de Sjöström paraissent clairement aller vers une certaine forme de réalisme, que ce soit via la forme employée (de la caméra fixe, semblable à ce qu’on trouvera chez Griffith côté américain quelques années plus tard) mais aussi et surtout via les sujets traités. Ici donc, on est dans du drame pur et dur, mais pas non plus le genre qui va en faire des tonnes. Sjöström raconte la déchéance d’une mère qui, à partir de la mort de son mari, va complètement perdre le contrôle de sa vie. Dettes qu’elle ne peut pas payer, perte de sa maison, l’obligation de vivre avec ses trois enfants dans un foyer public, puis ensuite la perte de ses enfants un par un, chacun élevé par une autre famille, tout ça jusqu’à ce que la femme perde la raison, le jour où son plus jeune enfant ne la reconnaît plus.

Une histoire clairement pas joyeuse donc, et qui pourrait donner l’impression que çe ne peut aller que vers le tire-larmes poussif, mais étonnamment le film arrive toujours à éviter de tomber dans ce piège, tout en délivrant quelques puissants moments d’émotion (la séparation avec chacun des enfants est une épreuve, je n’ose même pas imaginer ce que ça doit être de regarder ça quand on a un gosse). Malgré la lueur d’espoir finale, Sjöström filme son histoire de façon implacable, comme si rien ne peut empêcher la lente descente aux enfers de l’héroïne, et en profite pour dénoncer les aberrations du système de son pays à travers des séquences révoltants (le passage où la mère apprend qu’un de ses enfants est gravement malade, et qu’elle doit payer pour ses soins alors qu’elle ne l’a pas vu depuis des mois). Un beau drame social donc, doublé d'un tragique portrait de mère, qui est un peu l’antithèse du style Griffith : c’est court, simple dans son déroulement, sans bout de gras qui déborde, tout va à l’essentiel sans pour autant oublier l’émotion. Sinon, un petit mot sur la restauration qui est absolument splendide, voir un film aussi vieux dans une qualité aussi haute est assez impressionnant.


7/10
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Pour le pire et pour le meilleur - 6,5/10

Messagepar Alegas » Dim 28 Fév 2021, 13:33

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As good as it gets (Pour le pire et pour le meilleur) de James L. Brooks
(1997)


Voilà un film que j’aimais beaucoup il y a une quinzaine d’années, à l’époque où je découvrais Jack Nicholson à travers plusieurs films, mais force est de constater que c’est finalement assez quelconque malgré quelques qualités. En fait, les points forts du film reposent sur son casting et son pitch : le trio Nicholson/Kinnear/Hunt marche super bien, épaulé par une écriture plutôt subtile qui font que les personnages existent vraiment (et pourtant c’était pas gagné car ils incarnent chacun un bon gros cliché), chacune de leur relation respective étant crédible. Ça apporte d’ailleurs une certaine fraîcheur au métrage en termes d’évolution : ça commence comme une comédie dramatique pour finir en comédie romantique, et le passage de l’un à l’autre se fait tout en douceur, sans qu’on ne s’en rende réellement compte. Et puis les dialogues finissent de rendre le film souvent drôle, notamment avec les punchlines de Nicholson qui rendraient ce film impossible à produire aujourd’hui, sous peine de se recevoir une bonne grosse polémique de la part des communautés juives, noires et gays.

Le problème, c’est que tout le reste du film… ne fait pas film en fait, ou plutôt fait téléfilm. Sérieux, que ce soit la photo ou la mise en scène, on a l’impression d’avoir zappé par erreur sur un programme quelconque du dimanche après-midi, on sent que l’univers de base de Brooks est le petit écran. Mais voilà, c’est clairement les prestations qui élèvent le métrage, et même si on pourrait dire que Nicholson vole le show avec son rôle écrit pour avoir un Oscar, de mon côté c’est clairement Helen Hunt qui est la plus mémorable, et entre ce film et Cast Away c’est d’autant plus dommage que sa carrière dans les années suivantes soit devenue complètement anecdotique, car elle montrait très bien qu’elle était capable de faire autre chose que le joli minois.


6,5/10
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Ed Wood - 7,5/10

Messagepar Alegas » Dim 28 Fév 2021, 18:54

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Ed Wood de Tim Burton
(1994)


Seconde vision et pour le coup c’est quasi une redécouverte totale vu qu’à part les dix dernières minutes je n’avais quasiment aucun souvenir du film. Ed Wood me conforte dans les réflexions que j’ai autour de l’œuvre de Burton au fil des années : ses meilleurs films s’avèrent être ceux où il parle le plus explicitement de lui-même, et dans ce cas précis c’est l’évidence même que Burton se met à la place de Wood quand il traite son sujet. Du coup, le résultat final transcende l’aspect biopic du projet, et plus qu’un film sur le pire réalisateur de tous les temps, c’est plus une profession de foi de la part de Burton auquel on assiste. C’est clairement ce qui rend le métrage passionnant : voir Burton parler de son amour pour le vieux cinéma fantastique, de ses déboires pour monter ses premiers projets, la constitution progressive de sa famille de cinéma avec ses proches collaborateurs, le dédain des gros producteurs face à ses extravagances, le tout à travers un autre homme, rend le film extrêmement dense et personnel.

Et puis j’avais complètement oublié à quel point le personnage de Bela Lugosi était aussi crucial dans le récit, et là encore, difficile de ne pas faire la liaison avec l’amitié qu’entretenaient Burton et Vincent Prince, dont la mort un an plus tôt marque clairement le film sur le plan émotionnel. En cela, Burton était la personne idéale pour ce film, lui qui arrive à avoir un regard sans jugement négatif sur Ed Wood alors que quasiment tout se prête à la moquerie, et qui arrive en plus à s’y identifier totalement (Burton dit dans sa biographie qu’il est conscient d’être un piètre réalisateur sur le plan purement formel, et c’est un état d’esprit qu’on retrouve énormément dans Ed Wood). Ça donne du coup un film extrêmement personnel, qui transpire l’amour de raconter des histoires (qu’importe qu’elles soient bonnes ou mauvaises, Wood veut seulement qu’elles puissent rencontrer le public), souvent mélancolique dans son approche (Ed Wood qui regarde les rushes de Lugosi après sa mort, les cartons de fin indiquant que quasiment tout les personnages sont devenus des laissés pour compte) et qui met en avant la passion nécessaire pour concevoir un film. Visuellement, c’est clairement un des meilleurs Burton, d’une part parce que le noir et blanc sied parfaitement au réalisateur (super boulot d’éclairage), mais aussi parce que c’est un film où on trouve certains des plans les plus inspirés de la filmographie burtonnienne, en témoigne le générique de début qui a dû être un gros challenge à concevoir.

Avec ce film, Depp trouve l’un de ses plus beaux rôles, il arrive totalement à se faire oublier derrière le personnage et apporte une innocence qui le rend singulièrement attachant. Quand à Martin Landau, il n’a clairement pas volé son Oscar, apportant juste ce qu’il faut de dérision (la scène du poulpe, les tics de Dracula) et de sincérité à la figure tragique de Lugosi. Et puis le film, comme souvent chez Burton, possède une belle galerie de seconds rôles, Bill Murray évidemment, Patricia Arquette, Jeffrey Jones, D’Onofrio bluffant en Welles (à vérifier par contre mais j’ai l’impression qu’il a été doublé vocalement) et même Sarah Jessica Parker est bien (faut dire que le but de son rôle est d’être insupportable, autant dire qu’elle réussit ça à merveille :mrgreen: ). C’est aussi l’une des rares fois où un film de Burton n’est pas accompagné par la musique de Danny Elfman, et même ça crée un manque, Howard Shore se débrouille très bien dans l’univers de Burton (la musique du générique est terrible, et j’aime bien la reprise du Lac des Cygnes sur les scènes tragiques de Lugosi). Clairement l’un des meilleurs films de Burton, et paradoxalement l’un des moins connus du grand public.


7,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Lun 01 Mar 2021, 08:53

BILAN FÉVRIER 2021


Films vus :

54 : J'accuse, Abel Gance, 1919, Truc VF : 7/10
55 : Girl, interrupted, James Mangold, 1999, TV VOST : 7/10
56 : Le train, John Frankenheimer, 1964, Truc VOST : 8/10
57 : The Dig, Simon Stone, 2021, TV VOST : 6,5/10
58 : La tête d'un homme, Julien Duvivier, 1933, TV VF : 5,5/10
59 : La Vérité, Henri-Georges Clouzot, 1960, Truc VF : 8/10
60 : 12 angry men, William Friedkin, 1997, Truc VO : 7,5/10
61 : Way down east, D.W. Griffith, 1920, DVD VO : 4/10
62 : La Sirène, Georges Méliès, 1904, TV VF : 6/10
63 : Le voyage à travers l'impossible, Georges Méliès, 1904, TV VF : 7/10
64 : Le locataire diabolique, Georges Méliès, 1909, TV VF : 7,5/10
65 : Le voyage dans la Lune, Georges Méliès, 1902, TV VF : 8/10
66 : Pickup on South Street, Samuel Fuller, 1953, DVD VOST : 6,5/10
67 : Le cas du docteur Laurent, Jean-Paul Le Chanois, 1957, TV VF : 7,5/10
68 : The Professionals, Richard Brooks, 1966, Blu-Ray VOST : 7/10
69 : News of the world, Paul Greengrass, 2020, TV VOST : 6,5/10
70 : Le vieil homme et l'enfant, Claude Berri, 1967, DVD VF : 6,5/10
71 : La mort en direct, Bertrand Tavernier, 1980, DVD VOST : 4,5/10
72 : Casualties of war, Brian De Palma, 1989, Blu-Ray VOST : 7,5/10
73 : Orphans of the storm, D.W. Griffith, 1921, DVD VO : 4,5/10
74 : Ad Astra, James Gray, 2019, UHD VOST : 9,5/10
75 : Redacted, Brian De Palma, 2007, DVD VOST : 0,5/10
76 : Les cartes vivantes, Georges Méliès, 1904, TV VF : 5,5/10
77 : Les affiches en goguette, Georges Méliès, 1906, TV VF : 5/10
78 : Les quatre cents farces du diable, Georges Méliès, 1906, TV VF : 5/10
79 : Die Klavierspielerin, Michael Haneke, 2001, TV VF : 4/10
80 : Gōngfu, Stephen Chow, 2004, TV VOST : 7/10
81 : Clueless, Amy Heckerling, 1995, TV VOST : 4/10
82 : Chacun sa chance, René Pujol & Hans Steinhoff, 1930, Truc VF : 3/10
83 : Glory, Edward Zwick, 1989, TV VOST : 6/10
84 : Ingeborg Holm, Victor Sjöström, 1913, TV VO : 7/10
85 : As good as it gets, James L. Brooks, 1997, DVD VOST : 6,5/10
86 : Ed Wood, Tim Burton, 1994, Blu-Ray VOST : 7,5/10
87 : Terje Vigen, Victor Sjöström, 1917, TV VO : 7,5/10
88 : There will be blood, Paul Thomas Anderson, 2007, Blu-Ray VOST : 10/10
89 : Big Fish, Tim Burton, 2003, Blu-Ray VOST : 8/10
90 : Small soldiers, Joe Dante, 1998, TV VOST : 7/10
91 : Hard target, John Woo, 1993, TV VOST : 5,5/10
92 : Dante's Peak, Roger Donaldson, 1997, TV VOST : 5,5/10
93 : Nanook of the north, Robert J. Flaherty, 1922, DVD VO : 6/10
94 : Pieces of a woman, Kornél Mundruczó, 2020, TV VOST : 6/10


Découverte du mois :

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Autres découvertes marquantes :

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Terje Vigen - 7,5/10

Messagepar Alegas » Mar 02 Mar 2021, 14:46

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Terje Vigen de Victor Sjöström
(1917)


Très belle découverte ce film de Sjöström : ça a beau ne pas payer de mine, notamment avec sa durée courte (un peu moins d’une heure), ça reste tout de même un des films les plus ambitieux que j’ai pu voir de la décennie 1910’s. Pour le coup, ça préfigure énormément les films suivants du réalisateur, et même si on garde un certain réalisme, ça veut clairement aller dans le grand récit inspiré (tout le récit est l’adaptation d’un poème sur le rapport entre l’homme et la mer). On va donc suivre l’histoire d’un valeureux pêcheur qui, pour nourrir sa famille, va forcer le blocus de la Norvège des guerres napoléoniennes, et ramener des vivres, mais qui va finalement être capturé par les forces anglaises, pour sortir de prison plusieurs années plus tard. Pour ne pas prendre le risque de spoiler, je dirais juste que ça aboutit sur toute une réflexion sur la vengeance et le destin, et c’est vraiment étonnant de voir un film d’aussi courte durée arriver à avoir bien plus d’ampleur narrative que certaines productions de l’époque trois fois plus longues.

De la part d’un film aussi vieux, j’ai été surpris de constater à quel point l’émotion fonctionne encore énormément, on sent la détresse du personnage quand il essaye d’échapper à son sort, et son retour dans ce qui était autrefois sa maison fout un sacré coup au moral. Cela doit beaucoup à mon sens à la mise en scène très moderne de Sjöström, qui n’hésite pas à aller chercher la difficulté, notamment avec le tournage de nombreux plans sur l’eau alors que ça devait être une sacrée épreuve à l’époque. Et puis Sjöström interprète magistralement le personnage principal, et c’est à ma connaissance l’un des premiers cas de l’histoire du cinéma où l’acteur/réalisateur se révèle aussi bon dans les deux rôles à la fois. Un très beau drame qui prouve bien à mon sens que Sjöström était un des grands noms de cette période.


7,5/10
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Big Fish - 8/10

Messagepar Alegas » Jeu 04 Mar 2021, 11:32

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Big Fish de Tim Burton
(2003)


J’avais un peu peur de revoir celui-là, j’en gardais le souvenir d’un très bon Burton et la crainte de le revoir à la baisse comme un bon nombre de ses autres films était bien présente. Néanmoins, comme je le disais dans ma critique de Ed Wood, Burton n’est jamais aussi bon que quand il traite des sujets personnels à travers ses films, qu’ils soient des commandes ou non, et pour le coup Big Fish fait clairement partie de ceux-là. Pourtant, à la base, le projet était loin d’être promis au réalisateur, ça a d’ailleurs été longtemps un film promis à Spielberg, qui l’a ensuite mis de côté pour pouvoir faire Catch me if you can, et c’est donc finalement Burton qui le réalise, après avoir été complètement séduit par le script. A mettre en parallèle les thématiques du film et la vie personnelle de Burton, on comprend vite ce qui l’a intéressé : on parle quand même d’une histoire père/fils où ce dernier tente de savoir qui est vraiment son paternel à travers les histoires qu’il a raconté toute sa vie, au moment où Burton vient de perdre son père sans qu’il ait jamais été réellement proche de lui, et qu’il s’apprête à avoir son premier enfant.

Forcément, le film prend alors une tournure personnelle, et Burton semble se retrouver autant dans le personnage du fils (renfermé sur lui-même, qui a envie de savoir qui est réellement son père avant qu’il ne soit trop tard) que de celui d’Edward Bloom (personnage qui raconte sans cesse des histoires fantastiques capable de subjuguer l’assistance, mais qui a énormément de mal à communiquer ses émotions à ses proches), ce qui donne l’impression de voir une fable autobiographique où Burton, tel le père Bloom avec son auditoire, s’amuse à perdre le spectateur sur la notion de ce qui tient du réel et ce qui tient du fantastique. Et puis cette note d’intention permet aussi à Burton de jouer sur ses faiblesses formelles : le réalisateur n’a jamais été doué pour filmer l’action, mais l’humour omniprésent et le côté grandiloquent qui accompagne le film permet de faire passer des passages qui auraient été moqués dans ses autres films (le passage en Chine est un bon exemple, on est clairement dans la dérision et l'exagération). Formellement, c’est aussi le dernier Burton sur lequel il y avait encore un mélange bien dosé entre effets pratiques et numériques, le mélange des deux sert de véritables idées de narration (le temps qui s’arrête au cirque), et c’est donc aussi l’un des films de Burton qui vieillissent le mieux visuellement (les trucages avec le géant, malgré quelques imperfections, ont un véritable charme, alors que désormais Burton ferait probablement tout en CG).

Et puis c’est, à titre personnel, le film de Burton sur lequel l’émotion se ressent le plus, le final dans l’hôpital avec la dernière histoire racontée par le fils c’est facilement une des plus belles scènes de la carrière du réalisateur (grandement épaulé par un Danny Elfman en bonne forme) et qui me met la larme à l’oeil à chaque fois. Côté casting, c’est la grande classe, notamment avec le doublé Ewan McGregor/Albert Finney qui jouent le même personnage à un stade différent de leur vie, on croit complètement à la symbiose des deux acteurs, et McGregor joue un côté charmeur over the top qui prouve qu’il aurait pu faire un superbe James Bond. Côté seconds rôles, c’est comme souvent chez Burton très bien fourni : Crudup, Lange, De Vito, Buscemi, Cotillard, Helena Bonham Carter, y’a clairement de quoi faire. Le dernier grand film de Burton en date, et accessoirement le long-métrage que je préfère du bonhomme avec le temps.


8/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar ril » Jeu 04 Mar 2021, 11:58

Un Burton que j'avais moyennement apprécié à sa sortie et que j'ai revu l'année dernière seulement.
Et mon ressenti a était totalement changé, je suis devenu père entre temps et comme toi la dernière scène m'a fait pleurer.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Jeu 04 Mar 2021, 15:11

Ah bah ouais, tu m'étonnes, le film doit être encore plus percutant quand tu es parent.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mark Chopper » Jeu 04 Mar 2021, 15:32

Je ne suis pas près d'aimer ce machin :chut:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Scalp » Jeu 04 Mar 2021, 16:20

0 la première fois. 0 la 2ème.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar ril » Jeu 04 Mar 2021, 17:20

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Small soldiers - 7/10

Messagepar Alegas » Ven 05 Mar 2021, 18:10

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Small Soldiers de Joe Dante
(1998)


Un Joe Dante à l’image de ses précédents films : généreux, irrévérencieux par rapport à ce qu’on peut attendre de ce type de film, et hautement divertissant. Small Soldiers sera l’un des derniers gros budgets du réalisateur : après les échecs financiers de ses deux derniers longs-métrages, il faudra ni plus ni moins que Steven Spielberg, via sa récente société Dreamworks, pour proposer ce gros projet à Dante. D’un film clairement fait pour vendre des jouets et surfer sur le succès de Toy Story, tout en incorporant les ingrédients de la formule Amblin, Dante n’arrivera clairement pas à poser sa patte sur ce projet comme il a pu le faire sur le second Gremlins, mais malgré le côté sage, ça reste quand même assez étonnant de voir un tel film, où des jouets tirent des clous sur des gosses :shock: , les blessent avec des couteaux, tentent de détruire la banlieue américaine typique, toute une autre époque donc. Un film de sale gosse que le studio tente de calmer au maximum donc (notamment parce que le projet a été conçu pour avoir des partenariats divers sur une cible jeune), mais qui n’empêche jamais le film de délivrer ce qu’on attend de lui, à savoir un divertissement rondement mené, et avec en bonus le côté corrosif de Dante qui ressort par moment (ce final où celui qui a été l’élément déclencheur des problèmes du film s’en sort en donnant des pots de vin à tout le monde :eheh: ).

Et puis pour un film qui a déjà plus de vingt ans, c’est dingue de voir à quel point ça vieillit bien. Alors forcément, quelques plans accusent leur âge avec de l’animation 3D qui était encore en voie de perfection, mais globalement Stan Winston et ILM ont fait un travail de dingue, on croit complètement à ces jouets qui prennent vie, et les interactions qu’ils peuvent avoir avec le reste de l’environnement rappellent souvent le travail de Zemeckis sur Roger Rabbit (le passage du jouet qui poursuit le vélo est assez incroyable de ce côté là). Côté casting, qu’il soit live ou vocal, rien à redire si ce n’est peut-être le fait d’avoir Gregory Smith en lead alors qu’il est un peu fade, ça contraste avec les autres qui ont clairement plus de naturel. Goldsmith signe un score de haute volée, comme qui il était vraiment en forme à cette époque entre celui-là, Mulan et 13th Warrior. Bref, un gros projet commercial que Dante arrive à transcender en partie, ce qui sera probablement son dernier film digne d’intérêt (pas encore vu ce qui est arrivé après mais ça donne pas spécialement envie).


7/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Jed_Trigado » Ven 05 Mar 2021, 18:22

J'aime vraiment bien son film Looney Tunes et son téléfilm The Second Civil War.

Sinon, je conseille aussi son épisode de la saison 2 des Masters of Horror qui prend une saveur différente depuis l'ère Metoo. Après le reste, ouais ça vaut tripette...
"Je mets les pieds où je veux Littlejohn et c'est souvent dans la gueule." Chuck Norris

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