Glory de Edward Zwick
(1989)
Assez déçu, ça faisait plusieurs années déjà que je voulais découvrir ce film, et j’espérais quelque chose à peu près du niveau du Dernier Samouraï, mais autant dire qu’on en est assez loin, notamment du côté de l’écriture vu qu’on est face à un film assez formaté. J’ignorais complètement que ça allait parler de la place des noirs en tant que soldats durant la guerre de Sécession, et autant le sujet peut donner quelque chose de vraiment bien, autant ici on sait très vite où ça va mener, et ça donne globalement un film très convenu, prévisible, où rien ne dépasse. Je demandais pas non plus la lune, mais là franchement ça coche toutes les cases des personnages qu’on attend de ce type de récit : l’officier dur mais juste, le sous-officier qui laisse transparaître plus facilement ses sentiments, le vieux soldat sage, le soldat un peu simple d’esprit, celui qui va se révolter avant de se révéler être le plus brave, l’intello qui va se dépasser, chaque personnage remplit sa fonction tel qu’on l’attend, sans aucune surprise, pour délivrer un message sur le courage et la tolérance. Faut clairement pas en attendre un film avec une écriture fine donc, tout se veut assez manichéen et pompeux (le coup des fédérés racistes qui retournent leur veste à la fin sans qu’il n’y ait la moindre scène qui vient justifier ça est un exemple parmi tant d’autres).
Après, ça reste un film qui se regarde sans ennui, c’est juste qu’il faut pas en attendre plus qu’un petit divertissement avec quelques scènes qui ressortent (en particulier l’assaut final). Formellement, je suppose que la copie HD actuelle ne rend pas vraiment justice au film, mais on est visuellement assez loin de ce que Zwick atteindra dans certains de ses films suivants, le choix du format n’aidant pas (j’ai rien contre le 1.85, mais là vu son utilisation j’ai tendance à penser qu’un scope aurait magnifié l’action et aurait aidé à rendre plus crédible certains trucages qui vieillissent mal, notamment l'incrustation du fort sur la fin). Ce qui aide surtout le film à tenir debout, c’est clairement son casting où tout le monde joue très bien son rôle, notamment Denzel Washington qui bénéficie du personnage le plus intéressant (sûrement parce que c’est le moins manichéen). La BO de Horner est, comme à son habitude, très agréable à écouter, même si ça manque à mon sens de gros moments mémorables, heureusement que ça se lâche un peu plus sur le dernier acte. Un Zwick sympathique donc, mais c’est clairement pas ce qu’il a fait de mieux à mon sens.
6/10