[Alegas] Mes Critiques en 2021

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Mer 17 Fév 2021, 15:23

Mais encore ?
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mr Jack » Mer 17 Fév 2021, 15:26

C'est un des meilleurs film noir. Widmark est merveilleux, comme très souvent. Du coup t'es un tocard. :mrgreen:
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You have to believe.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Mer 17 Fév 2021, 15:28

Bah ouais mais que veux-tu, je suis pas friand du genre à la base, ça me parle que moyennement, donc ouais je vais pas me forcer à adorer pour te faire plaisir. Si tu y trouves ton compte, tant mieux.
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Chacun sa chance - 3/10

Messagepar Alegas » Mer 17 Fév 2021, 16:34

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Chacun sa chance de René Pujol & Hans Steinhoff
(1930)


Le moins qu’on puisse dire, c’est que le premier long-métrage avec Jean Gabin n’annonçait pas la carrière qu’il a eu par la suite :mrgreen: . Pour appréhender le film, un peu de remise en contexte : le cinéma parlant est arrivé en France deux ans auparavant, et comme aux États-Unis le procédé est surtout utilisé pour des projets qui vont mettre le dialogue, la chanson et la musique en avant. C’est donc tout le milieu de music-hall qui en profite pour passer de la scène à devant la caméra, et ça tombe bien car c’est justement dans cet univers qu’évolue Gabin depuis quelque temps, du coup dès le premier long-métrage il a directement le premier rôle, la grande classe. Le problème, c’est que le concept du film repose entièrement sur du music-hall transposé à l’écran, et du coup ça donne un truc pas spécialement des plus captivants à suivre en tant que spectateur.

En soi, l’histoire aurait pu donner une comédie sympathique, on est dans du pur vaudeville avec Gabin, petit employé d’un grand magasin, qui va, par la force des choses, endosser le rôle d’un baron dans une salle de spectacle, et va jouer le jeu toute une soirée tout en trouvant l’amour. Du pur comique de situations donc, mais qui s’avère vite très pauvre narrativement : on répète les mêmes gags (le baron qui se retrouve sans identité et que personne ne veut croire), les personnages font du surplace, et surtout on remplit dès que possible avec des chansons. Et quand je dis chansons, c’est vraiment en mode comédie musicale : au bout de cinq minutes de film Gabin pousse la chansonnette pour présenter la malchance de son personnage. Là encore, ça aurait peut-être pu donner un truc sympa, mais ces passages sont mis en scène de la façon la plus plate possible (la caméra suit l’acteur et… c’est tout) et le fait est que la technique sonore était loin d’être complètement au point à l’époque, du coup il faut imaginer des voix qui montent très haut dans les aigus sur quasiment chaque scène, bref c’est vite insupportable (mon dieu, les voix des vendeuses de chocolat… :x ). J’aimerais dire que Gabin sauve le film, mais même pas. Il y a une aisance certaine et déjà les prémices du Gabin de la fin des années 30, mais le bonhomme a clairement pas grand chose à défendre concernant son personnage, donc ça limite forcément. Reste la love-story mignonne et quelques moments de mise en scène qui ressortent (les fondus sur les liaisons téléphoniques, les travellings pour rentrer et sortir du club ou du magasin), mais c’est bien peu.


3/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mark Chopper » Mer 17 Fév 2021, 16:40

J'ai tenté de dl plusieurs vieux Gabin (première moitié des années 30)... A chaque fois, la qualité est déplorable (et c'est un euphémisme).

Celui est "regardable" techniquement parlant ?
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Mer 17 Fév 2021, 16:42

Au niveau de l'image oui, car restauré par Pathé. Par contre niveau son, je pense qu'ils ont fait du mieux qu'ils ont pu, mais comme je le dis dans ma critique la technique sonore c'était pas la joie en 1930, donc c'est le festival aux voies stridentes.
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Cas du docteur Laurent (Le) - 7,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 18 Fév 2021, 18:29

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Le cas du docteur Laurent de Jean-Paul Le Chanois
(1957)


C’était super bien, et pourtant j’étais vraiment pas inspiré vu le pitch : un docteur de la ville qui est muté en campagne et qui va tenter de faire connaître à la population l’accouchement sans douleur, faut avouer que c’est pas le truc le plus vendeur du monde :mrgreen: . Pourtant, et grosse surprise de ce côté là, c’est captivant de bout en bout. Ça doit sûrement beaucoup au fait qu’on épouse le point de vue de Gabin, et qu’on découvre avec lui le patelin montagneux dans lequel il va prendre fonction. Du coup, beaucoup d’empathie avec ce personnage qui est loin de prendre son métier à la légère (j’adore comment il rembarre les méthodes de son prédécesseur, il est pas là pour orienter vers la pharmacie, il est là pour définir d’où viennent les problèmes afin de les régler), et dont la mentalité va peu à peu séduire le village, et en particulier les femmes, qui vont en profiter pour s’émanciper des maris et pères pour qui la condition féminine rime avec souffrance obligatoire.

Car c’est là finalement tout le propos du métrage, chose clairement inattendue en ce qui me concerne vu la période a laquelle a été réalisé le film : on est clairement devant un film féministe dans ce que ça a de plus noble, on les traite avec respect et égalité, c’était clairement pas l’usage à l’époque (Barjavel ayant participé à l’écriture, je me demande si ça n’a pas joué). Ça donne lieu à un discours rafraîchissant, inspirant, et surtout ça donne lieu à un dernier acte qui m’a complètement séduit, où j’ai eu l’impression de voir du Capra made in France avec toute la scène du camion pour rejoindre le perso de Gabin :love: , puis la scène de l’accouchement qui va rassembler tout le monde, autant du côté des idées médicales que des relations auparavant brisées (ce couple qui se reprend la main, c’est fort :love: ). Et puis ça démérite pas niveau mise en scène, j’irais pas jusqu’à dire que c’est grandiose tout le long mais c’est clairement maîtrisé, et ça se voit dès la découverte du village avec la caméra qui va épouser le regard de Gabin (on est limite dans du western à ce stade, en mode ville fantôme) jusqu’au plan final avec le personnage qui a trouvé sa place dans la vallée (là aussi, ça pourrait venir tout droit d’un western).

Après, on va pas se mentir, l’attraction principale du film derrière le propos et son traitement, c’est clairement Gabin lui-même, et comme à son habitude il vole chaque scène, chaque plan, et même si il ressort son jeu habituel ça reste fascinant à regarder et à entendre. Rien à redire sur le reste de la distribution, sauf sur Silvia Monfort dont le jeu jure carrément avec le reste de ses collègues, ça s’améliore sur la fin mais c’est clairement l’un des points faibles du métrage. Bref, un beau film dont je n’attendais pas autant de qualités, c’est dommage de constater que le film est finalement peu cité parmi les réussites de la carrière de Gabin alors que c’est clairement un de ceux que je préfère dans les années 50 de l’acteur.


7,5/10
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Film: Cas du docteur Laurent (Le)
Note: 5/10
Auteur: Scalp

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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mark Chopper » Jeu 18 Fév 2021, 18:43

Barjavel ayant participé à l’écriture, je me demande si ça n’a pas joué)


Tu es sérieux ? Ravage c'est le degré zéro du féminisme :eheh:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Jeu 18 Fév 2021, 18:45

J'avoue ne pas avoir lu celui-là. Je me base entièrement sur ma lecture de La nuit des temps, où la place de la femme dans la société est largement mise en avant.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mark Chopper » Jeu 18 Fév 2021, 18:51

Ravage, entre le perso féminin tarte et le discours final qui les compare à des champs qu'il faut ensemencer, ce n'est pas Me too approved.

Sinon comme dit plus tôt, j'encourage également à la découverte du film malgré un sujet peu vendeur.
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Mission (La) - 6,5/10

Messagepar Alegas » Ven 19 Fév 2021, 21:36

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News of the world (La mission) de Paul Greengrass
(2020)


Déjà, soulignons le titre français bien merdique qui essaye de faire passer ça pour un récit d’aventure, alors que l’original souligne tout l’intérêt et le propos du métrage. Assez surprenant de voir un tel film de la part de Greengrass, non seulement le western est vraiment pas un genre auquel on aurait pensé pour lui en termes de fond et de forme, et pourtant il arrive ici à s’effacer complètement derrière son sujet, et à abandonner tout le style visuel qui caractérisait jusqu’ici son cinéma, notamment sa maîtrise de la shaky-cam. On est donc ici face à un western très posé, autant sur la réalisation que sur le rythme, où on va suivre le parcours d’un homme au passé trouble qui va de ville en ville pour lire les journaux à ceux qui sont coupés du monde, et qui sur son chemin va recueillir une jeune orpheline afin de la ramener auprès de sa famille.

Clairement, ça tranche avec les films habituels de Greengrass : il y a très peu d’action, c’est vraiment pas un film qui va miser sur ça, et l’intérêt va plutôt se trouver du côté de la relation naissante entre les deux protagonistes, qui vont chacun aider l’autre à grandir pour passer le cap d’un trauma. Sur ce point, le film est plutôt efficace, on croit complètement à ces personnages, on se prend d’empathie pour Hanks et la fillette (cette dernière est impeccable d’ailleurs), la découverte du passé de chacun apporte les meilleures scènes du métrage (celle où la gamine essaie d’attirer l’attention de son peuple indien qui quitte ses terres, tout le dernier acte avec Hanks qui rentre chez lui), et chaque étape quelque part permet d’apporter un plus au duo. C’est limite quand l’action arrive que le film perd clairement en prestance : le gunfight dans les rochers, l’accident du chariot, c’est vraiment pas la joie en terme de mise en scène, pour le coup Greengrass se débrouille mieux quand il filme les choses calmes, grandement aidé par la photo de Wolski.

Et puis thématiquement le film a des choses très fortes, l’acceptation du passé pour avancer, la disparition annoncée des indiens (qui sont filmés comme des fantômes, des présences qui vont hanter ces terres même lorsque l’homme blanc les possèdera, la BO de James Newton Howard souligne bien ce côté presque fantastique), et puis surtout l’inspiration des nouvelles du monde, qui donne lieu à un grand moment pour Hanks. Ce dernier est le gros point fort du film, on est pas devant une grande performance, ni même devant un de ses meilleurs rôles, mais ça fait du bien de voir Hanks continuer ce fil rouge qu’il a depuis des années à incarner un équivalent de Henry Fonda ou de James Stewart, à savoir un homme droit dans ses bottes, prêt à défendre ses valeurs face à un ordre moralement douteux (la scène chez les esclavagistes ! :love: ), ça donne au film un côté old-school qui lui va très bien.


6,5/10
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Film: Mission (La)
Note: 3/10
Auteur: Scalp

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Vieil homme et l'enfant (Le) - 6,5/10

Messagepar Alegas » Sam 20 Fév 2021, 11:04

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Le vieil homme et l'enfant de Claude Berri
(1967)


Premier film de Claude Berri, et même si c'est pas aussi bon que j'avais pu l'espérer, ça reste quand même un bon petit film qui met le sourire aux lèvres. Déjà, j'ignorais complètement le côté autobiographique du projet, et du coup entre le carton de début qui laisse entendre que le film se base sur les souvenirs d'un enfant, et que le gamin du film s'appelle Claude Langmann, je m'en suis douté très vite. Un film personnel donc, qui va évoquer l'enfance du réalisateur pendant la guerre, entre le début à Paris où il multiplie les bêtises, mettant en danger ses parents juifs, et son transfert à la campagne dans une famille pétainiste où il va tour à tour découvrir les joies de la nature mais aussi subir les moqueries de ses nouveaux camarades d'école. C'est clairement pas un film où il faut chercher un quelconque enjeu, le récit assume complètement le côté scénettes les unes à la suite des autres, et il faut avouer que le film marche très bien comme ça.

Le plus intéressant évidemment est de suivre toute la relation entre le gamin et Pépé, interprété par Michel Simon, vieux réac qui crache sur les juifs et les étrangers mais qui s'avère être un bonhomme au grand cœur. Ignorant tout de la filiation judaïque de l'enfant, c'est tout un jeu qui va se créer entre eux, avec le gamin qui va même inverser les rôles en lui faisant remarquer qu'il a les caractéristiques physiques du juif. Bref, avec des sujets sensibles, Berri arrive à maintenir un degré d'innocence qui fait que ça se regarde très bien, et ça donne un film sur la tolérance qui a juste ce qu'il faut de sincérité sans tomber dans le moralisme forcé (il est jamais question de morale d'ailleurs, le film se finit avec Pépé qui continue à ne pas aimer les juifs et à pleurer le départ de son Maréchal). Formellement, c'est pas le genre de film où je cherchais une mise en scène travaillée et c'est tant mieux : Berri filme de ça de façon très fonctionnelle (comme à son habitude j'ai envie de dire) et s'efface complètement derrière son sujet. En revanche, il montrait déjà un certain talent pour la direction d'acteurs, et autant Michel Simon est excellent comme souvent, autant le gamin est d'un naturel assez incroyable, on y croit complètement. Un joli petit film, mignon, sincère et touchant.


6,5/10
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Mort en direct (La) - 4,5/10

Messagepar Alegas » Sam 20 Fév 2021, 17:39

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La mort en direct de Bertrand Tavernier
(1980)


C’est la première fois que je suis autant déçu devant un Tavernier, et pourtant vu le pitch et le casting j’attendais celui-là au tournant. Globalement, j’ai eu l’impression de voir un film conscient de la qualité de son sujet, mais qui n’arrive pas à lui donner l’ampleur qu’il mérite. A première vue, on pourrait penser que l’angle intimiste choisie par Tavernier joue sur ça, et c’est peut-être vrai en partie, mais il y a aussi à mon sens un gros problème de rythme et d’empathie vis à vis des personnage, qui font que je me suis complètement désolidarisé du récit au fur et à mesure qu’il avançait. Et encore une fois, le pitch avait clairement un énorme potentiel : on se trouve dans un futur proche où la mort naturelle n’existe quasiment plus, et du coup dès qu’une personne est déclarée mourante une émission de télé-réalité fait en sorte, moyennant finances, de pouvoir filmer ses dernières heures pour montrer au monde entier un phénomène naturel disparu. Du coup, on va suivre Romy Schneider qui n’a plus que quelques jours à vivre, et qui va être filmé contre son gré par Harvey Keitel, qui teste un prototype de caméra sur l’un de ses yeux, sauf qu’évidemment une attirance va se créer chez Keitel, et ça va mettre à mal toutes les convictions du personnage. Un pitch en or qui, malheureusement, n’aboutit que rarement sur quelque chose de passionnant.

Ça se sent d’ailleurs dès l’introduction où Tavernier met les choses en place de façon assez molle, on met en plus un certain temps avant d’entrer dans le vif du sujet, mais le pire c’est la seconde moitié du film où, de mon côté, tout l’intérêt s’est effondré pour suivre ça avec un ennui poli. J’ai l’impression que Tavernier a raté le coche de l’aspect intimiste qu’il a voulu donner à son film, jamais je n’ai cru à l’évolution des personnages, et même au niveau de la critique de la télévision je trouve que ça tombe un peu à plat (entre ça et L’appât, Tavernier est clairement pas le meilleur pour dénoncer ces sujets). Et puis langue anglaise oblige, Tavernier ne se débrouille pas aussi bien que dans sa langue maternelle, et ça se ressent du côté du casting. Autant Keitel est convaincant, même s’il en fait parfois trop, autant Schneider est transparente, et c’est bien la première fois que j’ai ce sentiment avec elle. Idem pour Harry Dean Stanton qui donne l’impression de réciter son texte sans conviction, bref Tavernier avait clairement du chemin à faire pour diriger ses acteurs dans cette langue. Formellement, à part un plan-séquence dans un marché à ciel ouvert, il n’y a rien de bien transcendant, on pouvait attendre mieux vu le sujet qui se prêtait à quelque chose de visuellement intéressant (le même sujet chez De Palma aurait pu être super bien exploité formellement). Clairement un film très mineur de la part de son réalisateur, même s' il est attirant au premier abord.


4,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar pabelbaba » Dim 21 Fév 2021, 14:24

Mille ans que j’ai le dvd. Jamais eu le courage de m’y mettre.

Ca va encore attendre. :chut:
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Outrages - 7,5/10

Messagepar Alegas » Lun 22 Fév 2021, 12:27

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Casualties of war (Outrages) de Brian De Palma
(1989)


Sur les derniers De Palma qu’il me reste à voir, c’était le dernier sur lequel j’avais à peu près la certitude que ce serait un bon film. Fort heureusement, ça ne loupe pas, c’est effectivement du bon De Palma de la bonne époque, avec la mise en scène que cela sous-entend. Fort du succès de Untouchables, De Palma en profite pour faire son film sur la guerre du Vietnam, et va aborder un fait réel, à savoir la capture d’une jeune autochtone par des soldats américains qui la violeront puis la tueront. Du coup, il n’est nullement ici question de combats, on en voit rapidement au début mais c’est surtout là pour présenter les personnages, et on rentre rapidement dans le vif du sujet avec des soldats qu’on prive de permissions et donc de femmes, et dont la frustration et la haine du conflit va aller tellement qu’ils en viendront à commettre l’irréparable.

On est vraiment dans une descente aux enfers, dont le seul point d’empathie sera celui du personnage du Michael J. Fox, seul soldat encore capable d’un peu de bon sens (même les officiers sont corrompus, ils savent ce qui se passe mais veulent éviter au maximum que l’image de l’armée soit éclaboussée), mais qui va être complètement déchiré en deux vu qu’il doit quand même la vie à ceux qu’il désapprouve moralement. De Palma traite ça de la façon habituelle chez lui, à savoir avec assez peu de subtilité, mais on notera quand même qu’il évite à plusieurs reprises d’aller dans quelque chose de trop gratuit, en témoigne la scène de viol qui restera toujours filmée de très loin, épousant ainsi le point de vue de Fox. Pour le reste, le côté gros sabots m’a pas particulièrement gêné, je savais à quoi m’attendre avec De Palma, mais il y a quand même deux choses qui auraient mérité un traitement plus léger : la mort de la jeune fille qui va quand même assez loin dans le grandiloquent, et le jeu de Sean Penn qui passe à quelques reprises la limite du cabotinage (ok le perso devient complètement fou, mais il y avait moyen d’avoir un truc plus subtil).

Visuellement, c’est du De Palma en pleine possession de ses moyens, et même si c’est pas son film le plus marquant sur cet aspect il y a quand même des plans et des scènes qui marquent la rétine (le plan-séquence qui passe à travers le sol pour aller dans un tunnel vietnamien, les doubles focales, les viols répétés en fondus enchaînés, le final, etc…). La grande surprise de mon côté aura été la performance de Michael J. Fox, qui trouve là sa meilleure prestation à ma connaissance. Sinon, on a la musique de Morricone qui sublime le tout, et il y a plusieurs têtes au casting qui se feront connaître par la suite (John C. Reilly évidemment, mais aussi Ving Rhames et John Leguizamo). De Palma qui filme le Vietnam, ça fait pas dans la dentelle, mais ça donne un film assez marquant et dérangeant par moment. Pas étonnant que le film n’ait pas marché aux States, tant c’est l’image même du film sur le conflit qui met le doigt là où ça fait mal.


7,5/10
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Film: Outrages
Note: 8,5/10
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