[Alegas] Mes Critiques en 2021

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar lvri » Lun 01 Fév 2021, 16:55

Alegas a écrit:Et pas que du cinéma d'ailleurs, de n'importe quel art.


C'est exactement ce que je voulais souligner.
Perso, je pense que j'aurais du mal, même en me projetant, à noter ses oeuvres (bon en même temps, j'ai déjà du mal sur les films récents :eheh: ).

N'empêche, faut que j'y jette un oeil !
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mark Chopper » Lun 01 Fév 2021, 17:16

Tu te poses cette question en lisant un roman antérieur au XXème siècle ?
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar lvri » Lun 01 Fév 2021, 18:01

Non. Je me la pose pour les précurseurs en quelques sortes. Je ne sais pas quel livre est considéré comme le premier "roman", mais ça doit remonter très très loin. Le cinéma reste un art récent où les premières oeuvres (ou presque) sont visible et accessible facilement.
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Poison (La) - 6/10

Messagepar Alegas » Lun 01 Fév 2021, 18:29

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La Poison de Sacha Guitry
(1951)


Un peu déçu vu que j’avais adoré le premier Guitry que j’ai vu, Le roman d’un tricheur, et là pour le coup j’ai trouvé ça beaucoup moins brillant. Alors déjà, grosse surprise en cours de film, vu que je me suis rendu compte que j’avais vu il y a plusieurs années un remake sans le savoir : Un crime au paradis, de Becker, avec Villeret, Balasko et Dussolier. Et vu que je me souvenais plutôt bien de l’intrigue, il n’y a eu aucune surprise de mon côté :| , si ce n’est peut-être à partir du moment où le personnage principal est arrêté (à partir de là, les deux métrages divergent énormément en terme de ton (l’un préférant une approche dramatique pendant que l’autre verse dans la comédie grinçante). On va donc suivre Michel Simon malheureux dans un mariage qui tourne en rond, au point qu’il souhaite tuer sa femme et que la réciproque est vraie. Il va donc consulter un avocat expert en meurtres, et lui soutirer assez d’informations pour savoir comment s’y prendre de la meilleure des façons tout en ayant une chance de s’en sortir une fois derrière les barreaux. Forcément, le rôle va comme un gant à Simon, expert de ces rôles de manipulateurs qui susurrent des paroles diaboliques, mais toujours en ayant un minimum de sympathie de la part du spectateur (et là, quand on voit sa femme, on peut aisément comprendre pourquoi il veut la tuer, c’est un peu la peau de vache ultime :mrgreen: ).

A côté de ça, le film a un ton assez curieux, on passe de la comédie noire à la farce (le tribunal qui est plus un cirque qu’autre chose), tout en ayant un critique sur la notion de justice et sur la façon dont les villageois (avec, parmi eux, un certain Louis de Funès) vont s’emparer du meurtre pour promouvoir leur village sur le plan touristique. Le mélange ne fonctionne pas toujours super bien, mais globalement ça n’empêche pas de passer un bon moment (et encore une fois, je suis complètement faussé dans mon jugement par le fait que l’intrigue était complètement connue de mon côté). Formellement, Guitry emballe ça de façon très fonctionnelle, l’homme vient du théâtre et ça se voit : l’important pour lui est de mettre en valeur les interprétations, rien de plus. Sinon, il y a dans ce film ce qui est sans doute le générique de début le plus curieux que j’ai pu voir de ma vie de cinéphile : cinq bonnes minutes où Guitry passe d’un plan à l’autre pour présenter et saluer chacune des personnes ayant bossé sur son film, petit discours à l’appui. Une comédie noire sympathique, mais vu la réputation je m’attendais quand même à plus.


6/10
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Messagepar Alegas » Mar 02 Fév 2021, 00:46

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A night to remember (Atlantique, latitude 41°) de Roy Ward Baker
(1958)


Je savais qu’il existait d’autres films sur le Titanic réalisés avant celui de Cameron, mais j’avoue que je ne m’étais jamais trop posé de questions sur eux. Pourtant, ce film en particulier met en avant quelque chose de particulièrement intéressant à mon sens, à savoir les informations que l’on a, à une époque donnée, sur un événement historique, et qui vont se révéler caduques par la suite. Explication : A night to remember se veut être la première véritable reconstitution de la catastrophe du Titanic. Il y a eu des films sur le sujet auparavant, mais celui là est le premier à mettre tout en œuvre, notamment à travers les témoignages des passagers et membres d’équipage survivants. Ça donne globalement un film particulièrement bien documenté, et que Cameron lui-même va largement reprendre comme base pour son propre film. Seulement voilà : beaucoup de choses qui paraissaient vraies dans les années 50 sur la tragédie ont été contredites avec le temps. Exit donc, par exemple, le navire qui se brise en deux en coulant, sachant que cette théorie ne sera que validée à la découverte de l’épave une trentaine d’années plus tard.

Et surtout, il est étonnant de se rendre compte à quel point ce film met beaucoup en avant le navire Californian, bateau qui fut durant des décennies, accusé d’inaction face au sauvetage des passagers. Là encore, bien plus tard, il fut prouvé que le navire était à une trentaine de kilomètres du Titanic et n’aurait donc rien pu faire, et du coup il est vraiment intéressant de constater que ce film est un témoin de son époque via ses inexactitudes. Mais outre cet aspect, cette reconstitution vaut carrément le coup d'œil. Certes, on a pas la force narrative de chez Cameron (ici, on survole les personnages, c’est plus un film choral qui va mettre l’accent sur les situations plutôt que sur les protagonistes), mais ça se veut quand même être un film avec un propos, notamment sur les hommes trop sûrs d’eux, et qui se voient punis dans leur péché d'orgueil face à une nature qu’ils étaient certains de contrôler. Et puis, même pour un film de 1958, ça reste sacrément spectaculaire à regarder. Forcément, ça a un peu vieilli avec quelques plans de maquettes, mais rien de bien méchant, d’autant que beaucoup de parties du Titanic sont reconstruites, et que ça assure bien le côté film catastrophe. Un film plutôt cool qui m’aura permis de découvrir pas mal de détails sur le naufrage (j’ignorais tout de cette anecdote sur le Californian).


7/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar lvri » Mar 02 Fév 2021, 07:55

J'ai failli le regarder hier soir, mais la fatigue a pris le dessus. J'en garde peu de souvenirs (vu gamin... ), hormis le naufrage et ce Titanic coulant d'un bloc. Comme tu le dis, Cameron l'a utilisé comme base, et de ce que j'ai lu, il a même repris quelques idées de plans.

De mémoire, le premier film sur le Titanic a été produit très peu de temps après la catastrophe, avec en lead une rescapée. Hélas, sauf erreur, ce film n'existe plus. Les autres prod sont plutôt anecdotiques, avec quelques prises de liberté (le pire étant cette série documentaire de France Télévisions produite pour les 100 ans du naufrage).
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Doors (The) - 7,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 04 Fév 2021, 11:43

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The Doors de Oliver Stone
(1991)


Des films de Stone qu’il me reste à voir, c’est clairement celui qui me tentait le moins, déjà de par le côté biopic, mais aussi parce que les Doors, j’aime bien quelques chansons, mais ça ne me cause pas plus que ça. Du coup, belle surprise car c’est clairement à l’opposé de ce que je redoutais : on sent que Stone en a pas grand chose à faire du cahier des charges du biopic lambda, ce qui va l’intéresser c’est plus l’illustration d’une époque et d’un état d’esprit à travers la figure de Jim Morrison. Du coup, malgré le fait qu’on ait quelques passages obligés du genre, entre premières rencontres, créations de chansons, représentations, ou divergences artistiques, on a quand même un film assez décousu qui va surtout mettre en avant des ambiances. Nul doute que c’est l’intention première de Stone, à savoir du s’éloigner du biopic consensuel pour embrasser complètement l’esprit de Morrison, et ça se ressent clairement sur des pans entiers du métrage où on a l’impression d’évoluer dans un rêve éveillé (la longue séquence de trip dans le désert qui aboutit sur le représentation de The End) ou dans un cauchemar (le concert en plein air dans les tonalités rouges :o , les scènes où Morrison cède aux attirances de sorcellerie, etc…).

Globalement, le film m’a beaucoup fait penser à Natural born killers dans ses choix formels, les choix de couleurs, de cadres, de rythme sont là pour illustrer l’état d’esprit du personnage, mais du coup on a pas le côté outrancier insupportable que Stone aura par la suite et on part plus sur quelque chose de poétique (la scène de mort de Morrison illustre bien la chose, toute l’ambiance paraît complètement irréelle :love: ). Une bonne partie du film repose sur Val Kilmer, qui trouve là ce qui est possiblement le rôle de sa vie. Ça n'a jamais été un grand acteur à mes yeux mais là clairement il livre une prestation physique assez incroyable, notamment durant les scènes de concert où il donne l’impression d’être constamment dans un état second. Autre surprise du casting : ça fait bizarre de voir Meg Ryan dans un rôle très éloigné de ce qu’elle fait habituellement, et faut avouer qu’elle est plutôt convaincante. Un biopic à l’image de son sujet, et qui ne cherche pas à cocher les cases habituelles, ça fait plaisir à voir.


7,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar lvri » Jeu 04 Fév 2021, 13:33

Je garde un très bon souvenir de ce film. Et Kilmer est assez incroyable en Morrisson.
De mémoire il y a une version ciné et une DC, mais je ne sais plus laquelle j'ai regardé...
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mark Chopper » Jeu 04 Fév 2021, 13:56

Kilmer est assez incroyable en Morrisson.


Il a poussé le vice jusqu'à finir obèse comme lui.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Jeu 04 Fév 2021, 21:03

Ça fait longtemps que Kilmer a dépassé le stade de Morrison pour le coup. :mrgreen:
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Fille sur le pont (La) - 6,5/10

Messagepar Alegas » Ven 05 Fév 2021, 09:56

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La fille sur le pont de Patrice Leconte
(1999)


Une vingtaine d’années après la première vision, je ne change pas d’avis sur le film, mais je suis quand même content de l’avoir revu car ça me permet de constater que Leconte a réalisé à nouveau un film assez inattendu de sa part. Globalement, c’est un film sur lequel il ne faut pas trop compter sur le script, qui se contente du strict minimum, à savoir un duo qui reprend plus ou moins celui de Tandem (deux personnages que tout oppose, mais qui vont avoir besoin l’un de l’autre sans se l’avouer) dans une histoire à mi-chemin entre le déni de romance et le désir de fuite en avant. C’est clairement pas l’aspect le plus passionnant du métrage, et ça mène même à quelques facilités déconcertantes (le final où les deux personnages se retrouvent par hasard sur le pont, alors que l’un était à Istanbul et l’autre en Grèce), mais pour le coup ça s’excuse aisément car c’est évident que le film capitalise majoritairement sur son ambiance très irréelle (le passage à l'hôpital et la découverte des coulisses du cirque posent vite le ton de ce côté là).

Des films de Leconte que j’ai pu voir, c’est clairement celui qui penche le plus vers l’onirisme, et ça doit cet aspect grâce à des choix formels comme le noir et blanc, la photographie ou les choix musicaux, qui vont donner des scènes assez géniales comme les lancers de couteaux (le premier notamment, qui est sans doute l’une des plus belles scènes de la carrière du réalisateur). Et puis le film doit beaucoup à son duo : Auteuil, même s’il a déjà été meilleur, est carrément convaincant, et Vanessa Paradis étonne dans un registre qui lui va bien (j’aime notamment le fait qu’elle ne joue pas la carte de l’authentique, elle apporte un côté vieux film français dans son jeu que je trouve très appréciable). Un joli petit drame auteuriste de la part de Leconte, même si c’est pas à mon sens l’une de ses meilleures réussites.


6,5/10
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Torpilles sous l'Atlantique - 7/10

Messagepar Alegas » Sam 06 Fév 2021, 01:28

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The enemy below (Torpilles sous l'Atlantique) de Dick Powell
(1957)


Un film à la réputation assez flatteuse dans le genre de film de guerre maritime/film de sous-marin, et même si ça a vieilli sur quelques aspects on voit clairement l’influence qu’il a pu voir sur d’autres films par la suite. Globalement, j’ai eu l’impression de voir un mélange de Das Boot et Greyhound avant l’heure, et pour cause : si le récit se concentre d’abord sur un navire américain, on va vite avoir deux points de vue avec l’ajout de celui d’un sous-marin allemand. Un duel maritime plutôt cool qui, en plus, est accentué par la personnalité des deux capitaines de chaque vaisseau (Mitchum et Jürgens), les deux ont complètement conscience de la bêtise de la guerre (l’un est un civil dont la guerre a fait irruption dans sa vie et qui agit dans une sorte de revanche, l’autre est un homme qui suit les ordre sans réellement croire aux principes du Troisième Reich), sont malins dans leurs prises de décisions, et surtout vont venir à se connaître via leurs stratégies utilisés, pour finalement se respecter. Un pitch pas très commun pour un film WWII de l’époque donc, surtout avec son propos qui appelle à l’unité des peuples, mais ça fait clairement plaisir à voir, et même si on sent que le côté allemand est moins bien traité (faut dire que c’est difficile de ne pas comparer avec l’excellence de Das Boot depuis) ça reste hyper plaisant à suivre.

Pour l’époque, ça se veut carrément immersif, autant dans les conditions de vies des marins que dans les conséquences des décisions des officiers, on fait face à des situations pas toujours rigolotes (un sous-marinier qui pète un plomb après les trop nombreuses explosions de charges explosives, un marin dont on doit amputer le bras car sa main s’est prise dans un mécanisme de lancement de mines, etc…) et l’humain est sans cesse remis au centre des enjeux. Même formellement ça se tient, j’ai été assez surpris de la qualité des maquettes et autres effets pratiques (le film a reçu l’Oscar cette année là pour ça), et surtout on a des vrais plans d’explosions sous-marines qui en jettent, alors que généralement à l’époque on utilisait souvent des images d’archive pour ce genre de choses. Après, c’est peut-être un peu trop pépère dans la réal pour prétendre à plus, j’aurais pas craché sur quelques fulgurances de mise en scène, mais heureusement le montage, lui, est vraiment bien géré avec les deux points de vue en parallèle (l’un des plus gros plaisirs du film est de voir comment est perçue la stratégie d’un capitaine par son opposant) et une gestion du son bien cool (le jeu avec les sonorités des sonars). J’ai pas de grand reproche à faire sur le film globalement, ça fait carrément bien le taf, mais il manque à mon sens le petit truc en plus pour en faire un grand film de guerre.


7/10
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Capitaine Conan - 6,5/10

Messagepar Alegas » Dim 07 Fév 2021, 00:22

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Capitaine Conan de Bertrand Tavernier
(1996)


Un peu déçu pour le coup. Tavernier sur un film de guerre c’était carrément alléchant, mais au final c’est plus un film qui va prendre la guerre comme contexte qu’autre chose. Pourtant le début est sacrément prometteur, avec notamment le choix de raconter l’histoire d’un front rarement (jamais ?) abordé à l’écran, à savoir celui des soldats français dans les Balkans durant la Première Guerre Mondiale. Ça se veut assez immersif en plus, avec des personnages présentés dans l’action, et du coup on est rapidement plongé dans le quotidien de ces soldats en fin de guerre, qui resteront loin de chez eux alors que l’Armistice est signé (ça permet d’ailleurs de mettre en lumière cet aspect, j’ignorais complètement que des troupes avaient été gardées à l’Est pour soutenir la Roumanie).

Malheureusement, une fois passées les premières scènes spectaculaires (l’avancée sur la montagne sous les bombardements, on voit où est passé le budget), ça prend un rythme assez inégal, et le film connaît un gros ventre mou dont il a du mal à se sortir. Ça n’empêche pas le film de raconter des choses intéressantes, et c’est avec intérêt qu’on suit l’évolution de l’amitié entre Conan, officier qui ferait tout pour protéger ses hommes, et Norbert qui tente de respecter la loi tout en étant juste, mais le fait que ce soit très décousu empêche la majorité du film d’être plus passionnante que ça. Surtout que, et je sais pas si c’est voulu, j’ai quand même un gros problème avec le personnage de Conan, qui devient assez antipathique au bout d’un moment. Que le mec protège ses soldats ok, mais qu’il en vienne à les défendre alors qu’ils viennent de tuer une femme pour de l’argent, il y a clairement un cap de passé. Ça apporte beaucoup d'ambiguïté au personnage, et c’est toujours un bon point, mais vu que c’était jusque là le personnage auquel on s’attachait le plus (normal, il est breton 8) ) ça crée un gros malaise, et au final le personnage le plus droit moralement c’est clairement celui de Le Bihan.

Bref, le film aurait peut-être mérité de durer un peu moins longtemps pour être efficace, mais ça reste quand même agréable à suivre, d’une part parce que c’est très bien joué (Torreton est excellent comme toujours chez Tavernier, et Le Bihan étonne vraiment pour le coup, c’est le meilleur rôle que j’ai pu voir du bonhomme), mais aussi parce que c’est très bien dialogué. J’aurais pas craché sur un film à l’orientation plus épique et au rythme plus soutenu, mais ça reste quand même carrément recommandable dans un genre qui se fait rare en France.


6,5/10
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Firme (La) - 6/10

Messagepar Alegas » Dim 07 Fév 2021, 16:19

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The FIrm (La Firme) de Sidney Pollack
(1993)


Seconde adaptation de Grisham que je découvre avec le Coppola, et je suis plutôt comblé dans l’ensemble : j’attendais quelque chose de divertissant, et c’est ce que j’ai eu. Pourtant, c’est clairement un film qui a des défauts bien visibles, entre son look de téléfilm, l’ambiance paranoïaque du récit pas toujours très bien exploité, la réal pépère et le dernier acte qui accumule les facilités, mais faut quand même avouer que l’histoire marche bien et je peux comprendre le succès que ça a pu avoir à l’époque. La première heure est ce qu’il y a de mieux dans le film, c’est vraiment plaisant de suivre le personnage de Tom Cruise découvrir son cabinet d’avocats en se doutant qu’il va y avoir quelque chose qui cloche (tout est trop parfait, c’est clairement le rêve américain qui va dévoiler peu à peu sa façade illusoire), et c’est encore mieux de voir le piège qui va se refermer sur lui une fois que le FBI arrive dans l’intrigue.

Malheureusement, une fois que Cruise a son plan pour s’en sortir et le met en action, ça perd de plus en plus de sa force, pour finalement aboutir sur un final où tout le monde s’en sort et où les bad-guys sont punis, alors qu’on était en droit de s’attendre à quelque chose de plus ambiguë (sérieux la fin c’est bisounours au possible, le must étant le frangin qui se barre avec son bateau et une meuf). Il y a bien les sursauts d’action sur le dernier acte qui rendent un peu indulgent, mais la mise en scène de Pollack montre vite ses limites pour le coup : la scène dans le téléphérique et la course-poursuite qui arrive derrière ça aurait pu être énorme avec un De Palma aux commandes, alors que là c’est juste gentillet. Finalement, c’est vraiment le casting qui élève le film : Cruise montrait déjà un début de son côté action man, Gene Hackman en avocat véreux pas si méchant que ça est bien cool, et puis on a quelques têtes qui font plaisir à voir, entre Holly Hunter, Ed Harris et Gary Busey. Par contre, gros malus sur Jeanne Tripplehorn qui est juste insupportable (et c’est encore pire quand elle commence à avoir une storyline en parallèle de celle de Cruise). Clairement pas un film que je retiendrais spécifiquement mais ça a fait son taf de thriller du dimanche soir, j'en demandais pas plus.


6/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mark Chopper » Dim 07 Fév 2021, 16:26

Là, je me dois de poster cet extrait de Plateforme de Houellebecq :

[je] ramassai avec résignation « La firme » de John Grisham. C’est un best-seller américain, un des meilleurs ; un des plus vendus s’entend. Le héros était un jeune avocat plein d’avenir, brillant et beau garçon, qui travaillait quatre vingts dix heures par semaine ; non seulement cette merde était pré-scénarisée jusqu’à l’obscène, mais on sentait que l’auteur avait déjà pensé au casting, c’était manifestement un rôle écrit pour Tom Cruise. La femme du héros n’était pas mal non plus, bien qu’elle ne travaille que quatre vingts heures par semaine ; mais là par contre Nicole Kidman n’allait pas, ce n’était pas un rôle pour une frisée ; plutôt un rôle à brushing. Dieu merci les tourtereaux n’avaient pas d’enfant, ce qui allait permettre d’éviter quelques scènes éprouvantes. il s’agissait d’un récit à suspense modéré : dés le deuxième chapitre il était clair que les dirigeants de la firme étaient des salauds, et il n’était pas question que le héros meurt à la fin ; non plus que sa femme, d’ailleurs. Seulement, dans l’intervalle, pour montrer qu’il ne plaisantait pas, le romancier allait sacrifier quelques sympathiques personnages de second plan ; restait à savoir lesquels, ça pouvait justifier une lecture. Peut-être le père du héros : ses affaires étaient dans une mauvaise passe, il avait du mal à s’adapter au management à flux tendus ; j’avais bien l’impression qu’on était en train d’assister à son dernier Thanksgiving.
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