[Alegas] Mes Critiques en 2021

[Scalp]

T'es super généreux avec le jour le plus long, dans les films WW2 de cette période c'est un des moins bons.

[Alegas]

Bah c'est clair qu'il faut plus le prendre comme une reconstitution qu'autre chose, c'est clairement pas un film où on s'attache aux personnages et où les enjeux sont remis en question, mais dans le même genre je l'ai préféré à Paris brûle-t-il et Un pont trop loin.
Après, je suis pas le plus objectif pour juger ce film : j'ai longtemps été un passionné de cette période de l'Histoire, et j'avais même effectué un séjour en Normandie pour visiter les lieux les plus emblématiques du Débarquement, du coup les revoir utilisés dans le film ça m'a procuré un gros plaisir. Et il y a quand même quelques moments de mise en scène qui déchirent bien (notamment un plan-séquence qui suit l'avancée des troupes américaines dans une ville, et qui finit en mouvement de grue, assez énorme).

[Scalp]

C'est relou justement que ce soit une reconstitution comme Tora Tora.

[Alegas]

Nostalghia de Andreï Tarkovski
(1983)

C’était le Tarkovski que je redoutais le plus, et à juste titre : il fût mon premier contact avec la filmographie du réalisateur, à l’époque où j’étais dans une fac où il était bien vu d’aimer tout ce qui venait de certains réalisateurs (Tarkovski, Godard, Bresson, Bergman, Antonioni, et j’en passe), mais où je ne me retrouvais pas du tout. Lors de je ne sais quel cours, on me passe le fameux plan-séquence de Nostalghia : neuf minutes sur un mec qui tente de garder une bougie allumée alors qu’il traverse d’un bout à l’autre la cour dans laquelle il se trouve. Un plan qu’on m’avait vendu comme magistral, et que sûrement beaucoup d’étudiants dans l'auditorium ont trouvé fascinant, mais de mon côté ça ressemblait plus à une vidéo à projeter dans un musée d’art contemporain que dans un cinéma. Manque de bol, quasiment tout le film est comme ça, et du coup c’est à mon sens le Tarkovski le plus insupportable/chiant avec Andreï Roublev. En fait, le film fait vraiment répétitif dans la filmo de Tarkovski car c’est grosso modo la même chose que Le Miroir (l’introspection de l’alter-ego du réalisateur, qui s’appelle Andreï du coup histoire de faire bien subtil , qui fait le point sur sa vie tout en se remémorant des souvenirs de son passé) mais étiré au maximum : quasiment chaque plan dure des plombes, ambiance terne au possible, acteurs monolithiques, dialogues creux, etc…

Le propos est sacrément opaque en plus, tellement que ça donne l’impression que seul Tarkovski lui-même pouvait vraiment le comprendre, et à la fin du métrage je ne savais même pas réellement qu’est-ce que ça racontait exactement (sérieux le délire du discours sur la statue avec le mec qui s'immole à la fin j’avais envie de crier Kamoulox ). A vrai dire, l’unique moment qui fait sens à mes yeux est la mort du héros à la fin du plan-séquence de la bougie : après avoir enduré un tel film, en mourir semble être la conclusion la plus logique . Au final, la seule chose que je sauve du film, c’est la forme : autant j’ai beau ne pas adhérer à ce délire de faire durer les plans juste pour les faire durer, autant il y a quelques cadres qui marquent bien la rétine, soit par les choix de décors, soit par la technique (le plan final est assez fascinant de ce côté là). Bref, c’est clairement pas mon délire, mais même en prenant ça en compte j’ai quand même beaucoup de mal à comprendre l’engouement que peut provoquer un film pareil.

3/10

[Alegas]

Tenki no ko (Les enfants du temps) de Makoto Shinkai
(2019)

C’est pas avec ce film que je vais rejoindre l’engouement autour de ce réal. Des trois films que j’ai pu voir du bonhomme, c’est clairement le moins bon, et globalement j’ai eu l’impression de voir une resucée de Your name, la spontanéité en moins. On va suivre l’histoire de deux ados, l’une capable d’amener du beau temps via une simple prière, l’autre qui vient d’arriver à Tokyo et qui fait son possible pour vivre au quotidien. Les deux se rencontrent, et vont exploiter à des fins financières le concept de sunshine girl, jusqu’à ce qu’on comprenne que chaque prière change petit à petit la nature de la jeune femme. Forcément, une romance va se créer, et ça va donner lieu à un récit sacrément artificiel, qui ne va jamais bouger des rails fixés au début.

Globalement, toutes les limites du cinéma de Shinkai m’ont explosé à la gueule sur ce film : passé l’effet wow procuré par la plastique du film (sublime comme d’habitude, même si je trouve qu’il abuse parfois des effets en trois dimensions), ça donne l’impression de voir un série animée japonaise lambda, avec écriture prévisible, personnages clichés et des chansons inutiles dès que possible pour faire vendre la soundtrack derrière . C’est rare que je me dise devant un film que je suis trop vieux pour ces conneries, mais là ça n’a pas loupé avec les dialogues et enjeux pour ados de 12 ans, dans Your name ça passait parce qu’il y avait un vrai attachement aux personnages, mais là il n’y a même pas ça pour se raccrocher. Bref, au lieu de voir une œuvre sincère, j’ai eu constamment l’impression de voir un film calibré pour reproduire le succès de Your name, un film où le commercial passe avant l'atistique. Reste donc le visuel et quelques moments humoristiques qui marchent bien, mais pour le reste je me suis quand même bien emmerdé.

4/10

[Alegas]

Ça commence aujourd'hui de Bertrand Tavernier
(1999)

Clairement le meilleur Tavernier que j’ai pu voir jusqu’ici, un poil devant L.627. Pourtant, c’était pas spécialement gagné vu le pitch, à savoir le quotidien d’un directeur d’une école maternelle dans le nord de la France, sauf que Tavernier filme ça de la même façon que son film policier cité plus haut, avec une vision documentaire, mais sans jamais oublier de placer l’humain au centre de l’histoire. C’est clairement pas un film des plus joyeux, le héros se retrouvant confronté avec le pire des situations qu’on peut retrouver dans des zones où la pauvreté est visible un peu partout : parents alcooliques ou complètement absents, gamins frappés à la maison, vandalisme de l’école, bref ça donne clairement pas envie d’habiter dans cette région.

La limite du misérabilisme est souvent frôlée, mais jamais franchie, Tavernier construisant son film comme un message d’espoir, notamment avec son personnage principal qui est typiquement le genre que j’adore : positif, droit dans ses bottes, qui agit pour les autres avant d’agir pour lui-même, et qui va jusqu’au bout de ses convictions. Un héros du quotidien qui est autant un pilier pour le spectateur que pour les personnages secondaires donc, et qui est clairement la grande force du film, en particulier grâce à une écriture soignée (le mec est pas sans défauts, notamment dans sa vie familiale) mais aussi et surtout grâce à l’interprétation de Philippe Torreton qui est juste magistral. Le film alterne entre moments glaçants (le destin de la famille que suit Torreton ), révoltants (les confrontations avec l’administration) et touchants (les contacts avec les enfants, la démonstration du camion, etc…), ça donne un roller-coaster émotionnel assez intense, qui m’a mis la larme à l’œil à plusieurs reprises. Un très beau Tavernier qui mériterait d’être plus connu (j’ai l’impression qu’il est pas tant cité que ça), merci Elpingos pour la recommandation.

8,5/10

[francesco34]

des situations qu’on peut retrouver dans des zones où la pauvreté est visible un peu partout : parents alcooliques ou complètement absents, gamins frappés à la maison, vandalisme de l’école, bref ça donne clairement pas envie d’habiter dans cette région.

Les enfants battus, abusés, ou les parents alcoolos ou absents, c'est pas l'apanage des pauvres ou d'une région en particulier hein...

[Mark Chopper]

Oui, mais les pauvres sont au chômage et ont donc plus de temps pour frapper leurs enfants.

[Scalp]

Et dur de trouver un boulot quand on picole.

[Mark Chopper]

Ah ça, impossible de trouver un poste de majordome si on sent la vinasse.

[lvri]

Ça se passe dans le nord, et y'a même pas d'abus d'enfants dans la maternelle ? Encore une histoire pas crédible...

[Val]

C'est parceque ce n'est pas Gérard Louvin qui a produit le film.

[pabelbaba]

Houla ça dérape....

[Mark Chopper]

Olivier Chiabodo va enfin être réhabilité.

[pabelbaba]

Tu sors ça d’où?