Détective Dee : La légende des rois célestes, Tsui Hark (2018)
Mine de rien, ce troisième, et semble-t-il, ultime opus de la saga Detective Dee (le générique de fin ne semble pas laisser beaucoup de doute à ce sujet), rattrape ce qui faisait défaut à son prédécesseur, gagnant en cohérence tant dans le fond que dans la forme. Ainsi l'intrigue se veut plus efficace, et la réalisation, bien moins maladroite et fake dans ses effets (même si encore une fois, il faut toujours en quelque sorte baisser son niveau d'exigence quand on mate ce genre de films, mais je pense qu'on doit être dans le top du top pour ce genre de production chinoise continentale).
Sinon rien de bien neuf dans l'intrigue, on se retrouve donc avec un énième script à la Chu Yuan avec une histoire de complot et de faux-semblants, où cette fois-ci c'est l'épée léguée à Dee par l'impératrice qui devient l'objet des convoitises, destinée à préserver l'équilibre mais pouvant le faire basculer entre de mauvaises mains. Mais au moins on va droit à l'essentiel, et je dois le dire, j'ai été assez charmé par la réalisation de Tsui Hark. Alors certes, on est très loin de ce qu'il pouvait faire à une certaine époque, ça fait souvent feuilleton chinois friqué (jusque dans les interprètes assez lisses, même si je trouve que Mark Chao et celui qui joue le chef du bureau ont gagné en charisme), mais il parvient à fabriquer une bonne atmosphère autour de certains lieux et personnages (le temple bouddhiste et son singe géant, la secte, et surtout la bande d'assassins), et encore une fois, en allant à l'efficace, la tension est maintenue de bout en bout.
Il s'agit donc probablement de l'un de ses meilleurs films, passé Seven Swords, avec le premier Detective Dee et surtout La Bataille de la Montagne du Tigre. Le niveau des CGI atteint un niveau convenable comme en témoigne le boulot sur les poils du singe géant ou encore la qualité de la dernière séquence avec le monstre mythologique, et niveau chorégraphies, on a droit à quelques scènes sympathiques (comme celle contre le gros badguy aux lames boomerang). J'ai aussi apprécié la place allouée aux artifices, qui est un peu la marque des Dee (même si Chu Yuan est passé par là), ce qui donne lieu à de chouettes séquences de subterfuge (même si j'aurais bien voulu que Tsui Hark pousse encore plus loin le curseur). Bref, un Wu Xia Pian moderne tout à fait correct, certes un brin impersonnel, une habitude à prendre malheureusement pour les films sortant du continent chinois.
Note : 7/10